Mauvaises Filles

  • il y a 4 mois
Dès le début du XIXème siècle, l'Etat s'attache à mettre en place des maisons de correction réservées aux mineurs considérés comme récalcitrants. Michèle, Eveline, Edith et Fabienne font partie de la dernière génération de femmes placées dans ces établissements aux règles très strictes, et qui ont disparu à la fin des années 1970. Toutes les quatre partagent leurs souvenirs et racontent les mêmes difficultés à accepter les traitements subis dans ces lieux volontairement coupés du monde, où des religieuses intransigeantes se chargeaient de les soumettre à une éducation rigide, et où tout écart était durement sanctionné.
Transcript
00:00Et je me souviens de ces grandes portes lourdes, ces escaliers en pierre, ce grand dortoir.
00:07Après le jugement, je suis partie au centre d'observation du bon pasteur d'Angers.
00:18Tu ne t'es pas toute seule à avoir subi ce que tu as subi, les enfants comme nous.
00:25On était des objets autrefois.
00:28La cellule, une petite pièce avec des barreaux, un matelas au sol, un seau.
00:33C'était que des lues.
00:35Moi, j'étais petite encore.
00:39Le soir, je pensais des fois à ma petite sœur.
00:41Je me disais, ici, on n'a personne à prendre dans les bras, à aimer.
00:45Ça manque, ça, dans une vie.
00:52Je ne l'ai pas eue, c'est ce qu'elle m'a appelée.
00:54Vos parents, je pense qu'il y a eu un moment où ils se sont demandé où vous étiez.
01:02Ça a duré quand même presque deux siècles.
01:04Ça représente des milliers de jeunes victimes.
01:07Pour des bonnes sœurs, elles étaient sacrémenteuses.
01:14Privées de tout contact extérieur, privées de tout, on n'avait pas du tout d'affect avec les religieuses.
01:19Donc, on était très solidaires les unes des autres.
01:22Aujourd'hui, je me guéris.
01:26Franchement, c'est grave ouvert, ça, au niveau de grand-mère.

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