• il y a 6 mois
La campagne de déclaration de revenus a débuté au mois d'avril avec, pour la première fois, la possibilité de faire sa déclaration depuis son téléphone et "c'est un succès" assure lundi 6 mai Amélie Verdier, la directrice générale de la direction générale des Finances publiques.

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Transcription
00:00 L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, vous êtes, nous sommes en pleine campagne de déclaration de revenu.
00:09 Même si l'impôt sur le revenu est désormais prélevé à la source, il faut toujours s'y coller, vérifier, corriger.
00:15 Bonjour Amélie Verdier. Bonjour.
00:17 Vous êtes la directrice générale de la DGFIP, Direction Générale des Finances Publiques.
00:21 Le maître mot du gouvernement, c'est la simplification administrative, notamment avec toujours moins de paperasse.
00:27 Et cette année, pour la première fois, on peut faire cette déclaration depuis son téléphone sur une application mobile.
00:33 Quels sont les premiers retours ?
00:35 On a déjà plus de 300 000 contribuables, dont le ministre du Budget, d'ailleurs, Thomas Cazenaves, qui m'a fait le petit retour utilisateur.
00:42 C'est un succès, et ce qui montre que cette formule de déclaration, notamment pour tout ce qui est déclaration simple, fonctionne bien.
00:48 Alors c'est plutôt pour les déclarations qui sont simples, où il n'y a pas tellement de choses à corriger ?
00:52 Exactement, c'est tout à fait ça. Sachant que sinon, on peut tout à fait continuer à aller sur internet impo.gouv.fr.
00:58 Alors l'an dernier, il y a eu pas mal de bugs concernant la déclaration des biens immobiliers, avec plusieurs reports.
01:04 Et au final, 17% des contribuables ne l'ont pas effectuée du tout. Comment éviter cela cette année ?
01:10 Il y en a quand même une grande majorité qui l'a fait. Je me permets de les en remercier.
01:13 C'est vrai qu'année dernière, on a eu des difficultés, on a fait évoluer les applications.
01:18 On a peut-être aussi tout simplement rappelé que l'administration fiscale ne sait pas tout.
01:21 Et en fait, oui, il faut nous dire qui habite où, qui est dans le logement dont vous êtes propriétaire,
01:26 quand vous êtes locataire, quelle est votre résidence principale ou votre résidence secondaire.
01:31 C'est vrai que l'année dernière, il y a eu des personnes qui se sont retrouvées imposées à tort, et qu'on a dégrevé, je tiens à le dire.
01:36 Mais effectivement, on est normalement mieux engagé cette année.
01:39 Alors, en cas d'oubli, le propriétaire s'expose tout de même à une amende de 150 euros par local qui n'a pas été déclarée.
01:46 Il n'y a pas eu d'amende l'an dernier. Comment ça va se passer cette année ?
01:49 Je redis que j'invite tous les propriétaires et tous les occupants à déclarer où ils sont.
01:54 Encore une fois, je le redis, l'objectif de l'administration fiscale, ce n'est pas de vous coller des amendes ou des redressements.
01:59 C'est de vous expliquer comment ça marche, qu'on se sent en confiance.
02:02 Et surtout, vous pouvez nous appeler, nous mettre des mails ou passer nous voir d'ailleurs, si vous avez la moindre question.
02:07 Alors, autre souci qui a été détecté cette année, les revenus de meublés touristiques type Airbnb ne sont pas systématiquement saisis.
02:16 Un million de personnes sont concernées.
02:18 Merci de me donner l'occasion de rappeler qu'effectivement, si vous louez votre logement du type plateforme,
02:23 vous devez déclarer les revenus qui sont liés à cette location.
02:27 Ils ne sont pas tous toujours indiqués.
02:28 On est dans un système un peu en transition, en coopération avec les Etats membres voisins de l'Union Européenne.
02:34 Et cette année, on n'a pas récupéré tous les revenus correspondants.
02:38 Mais c'est pour ça, merci de donner l'occasion.
02:39 Ce n'est pas parce qu'ils ne figurent pas dans vos déclarations pré-remplies qu'il ne vous appartient pas de les déclarer.
02:44 Les services fiscaux font l'objet d'un nouveau maillage territorial.
02:48 En gros, il y a moins d'antennes spécifiques du trésor public, moins de trésorerie,
02:52 mais plus de points de proximité dans les maisons francs-service et dans les mairies.
02:56 Est-ce que vous trouvez que c'est efficace, Mélie Verdier ?
02:58 C'est plutôt le retour qu'on en a.
03:00 C'est une réforme qui est encore assez récente, qui nous a permis à la fois de professionnaliser les services,
03:05 avec des agents des finances publiques qui sont vraiment très engagés pour répondre aux besoins de tout un chacun,
03:10 et aussi d'être mieux adaptés au maillage fin du territoire.
03:13 Les finances publiques, on est dans tous les départements, il y a une maille infradépartementale précise.
03:18 Et en fait, on a des conventions dans les maisons francs-service,
03:21 où on peut soit avoir un rendez-vous en visio, mais aussi en présentiel,
03:25 former les conseillers pour qu'ils puissent répondre aux premières questions, des permanences en mairie.
03:29 Et en fait, on fait ça très finement, c'est-à-dire que c'est localement qu'on définit les choses.
03:32 Ça ne veut pas dire que ça fait moins d'effectifs et disparition des services de l'État dans certaines communes rurales, par exemple ?
03:39 Non, concrètement, on a aujourd'hui, après cette réforme qu'on appelle le nouveau réseau de proximité,
03:43 on a plus de points de contact qu'avant.
03:45 Parce qu'en fait, ce qui importe, je pense, pour les gens,
03:47 ce n'est pas de savoir s'il y a un logo "Finances publiques" au frontispice du bâtiment où ils vont,
03:51 mais c'est d'avoir une réponse, de parler à quelqu'un.
03:53 Et c'est très important pour nous, c'est vraiment une culture très forte pour la DG FIB du service.
03:57 Voilà, ce maillage territorial, et je redis, on peut aussi faire par téléphone, 0809 401 401,
04:02 ou par messagerie sécurisée via votre espace Internet.
04:06 Moins de trésorerie, ça ne veut pas dire moins d'effectifs des finances publiques ?
04:10 En soi, ce n'est pas ça qui détermine l'évolution des effectifs de la DG FIB.
04:14 Notre préoccupation constante, et ce sera la mienne aussi pour l'avenir,
04:18 c'est d'être au plus proche des besoins des usagers.
04:20 Encore une fois, il vaut mieux la bonne personne qui vous répond le cas échéant au téléphone,
04:24 plutôt que quelqu'un qui ne sait pas.
04:26 Et on a une réforme qui a été exigeante pour les agents des finances publiques,
04:30 à qui je veux rendre hommage, parce qu'il y en a beaucoup qui ont changé d'affectation,
04:33 soit qui ont déménagé, soit qui ont dû se regrouper.
04:39 Mais on a aussi des services qui ont parfois plus la taille critique,
04:43 et encore une fois, il y a des endroits où on ouvre, ce qu'on appelle la démétropolisation,
04:47 des centres de contact, j'y étais avec le ministre jeudi dernier.
04:50 Donc ça ne veut pas dire que c'est moins efficace ?
04:52 Ce n'est pas moins efficace, et surtout, il y a toujours des endroits où on ouvre des services.
04:55 Donc ce n'est pas un mouvement qui va dans un seul sens, qui serait la réduction du service public.
04:58 Et ce n'est pas parce qu'on a parlé de dématérialisation depuis le début de cette interview,
05:01 qu'on n'a pas une personne physique en face de soi, ou au téléphone, quand on a vraiment un problème.
05:07 Encore une fois, j'y vais vendredi 10 mai, vous savez, il y a beaucoup de Français qui font le pont,
05:11 mais les services des finances publiques sont là pour répondre s'il y a besoin.
05:14 Donc encore une fois, nous ce qui nous préoccupe, c'est qu'on ait la bonne réponse en fonction des besoins des usagers.
05:20 Le barème de l'impôt sur le revenu a été révisé de 4,8% à hauteur de l'inflation,
05:24 pour que les contribuables ne subissent pas fiscalement la hausse des prix.
05:28 Ce n'est pas un doleur évidemment pour les finances publiques.
05:31 6 milliards de manque à gagner.
05:33 On a vu un trou de 21 milliards au total l'an dernier dans les recettes.
05:40 Qu'est-ce que vous préférez comme procès Amélie Verdi ?
05:43 Plutôt un procès en incompétence ou en insincérité ?
05:46 Je vous trouve un peu dure.
05:48 En fait, globalement, on a quand même beaucoup...
05:50 21 milliards, c'est quand même pas rien.
05:52 En gros, ce qu'il y a, c'est qu'il y a eu un écart entre les prévisions de fin d'année et ce qu'on a constaté à la fin.
05:59 Donc en fait, on avait des rentrées fiscales qui étaient plutôt bonnes sur tout le début de l'année.
06:04 Il faut que j'explique.
06:05 Donc ce n'est pas comme ça qu'on n'avait pas voulu voir de moindres rentrées fiscales.
06:09 Les rentrées fiscales étaient bonnes jusqu'à la rentrée, au moment où on cale les choses.
06:13 De septembre ?
06:14 Oui, septembre, mais même encore jusqu'à début octobre.
06:16 Et ensuite, ce qui se passe, c'est qu'il y a eu effectivement...
06:18 Alors, on est encore en train de l'analyser.
06:20 On cherche les 6 milliards.
06:22 Pourquoi ? Probablement qu'on a été un peu surpris par le fait que l'inflation a ralenti assez nettement.
06:28 Et donc du coup, on voit très bien la TVA, elle est assise sur le chiffre d'affaires.
06:32 Moins d'inflation, moins de TVA.
06:34 Donc il y a eu une surprise, effectivement.
06:36 Donc moins de TVA, notamment.
06:37 Notamment moins de TVA, moins d'impôts sur le revenu, moins d'impôts sur les sociétés également.
06:41 Qui est un impôt pour lequel les entreprises ont une assez large faculté de savoir ce qu'elles versent aux finances publiques l'année considérée.
06:49 Elles font des anticipations sur leurs bénéfices de l'année prochaine.
06:52 Donc on verra aussi ce qui se passe dans les mois qui viennent.
06:55 Après, c'est évidemment une préoccupation très forte qu'on puisse fiabiliser nos prévisions
07:00 et être en transparence la plus totale sur ce qui se passe.
07:03 On a un peu du mal à suivre l'écart entre cette conjoncture économique qui a été plutôt bonne
07:08 et des impôts qui n'ont pas été à due concurrence.
07:11 Merci beaucoup Amélie Verdier, directrice générale de la DGFIP, Direction générale des finances publiques.
07:16 Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.

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