Cinq minutes avec Claire Nison, deux mois après l'effondrement de la rue St Rome

  • il y a 4 mois
Le 9 mars 2024, un très vieil immeuble du centre historique de Toulouse s'effondrait sans faire de victimes. Depuis les évacuations préventives se multiplient. Claire Nison, conseillère municipale chargée de la sécurité des bâtiments est avec nous.
Transcript
00:00 - Soyez les bienvenus, nous sommes le jeudi 2 mai 2024 en direct sur France Bleu et France 3 Occitanie à 8h15.
00:05 On va passer 5 minutes avec votre invitée.
00:07 Mathieu, on fait le point sur l'état des immeubles dans le centre-ville de Toulouse.
00:10 - Oui, près de deux mois après l'effondrement symbolique et spectaculaire de la rue Saint-Rome,
00:14 notre invitée ce matin c'est Claire Nison. Bonjour.
00:16 - Bonjour.
00:17 - Vous êtes concierge municipale à Toulouse en charge de la lutte contre le logement insalubre, l'habitat indigne et dégradé.
00:22 Alors dans le secteur de la rue Saint-Rome, la rue Peyras a rouvert vendredi dernier.
00:26 Ça y est, la vie est totalement revenue dans le secteur ?
00:29 - Oui, la rue Peyras a été rouverte effectivement le vendredi soir pour permettre l'activité commerciale dès le samedi.
00:34 Il n'y a plus de péril dans cette rue-là, tout a été consolidé sur l'adresse du 1 rue des Puy-Clos,
00:40 cette rue Peyras, cet immeuble qui fait l'angle, qui a fait beaucoup parler de lui.
00:44 Donc la sécurisation a été plus rapide que ce que l'on avait prévu puisqu'on avait annoncé aux commerçants une fermeture sur un mois de mai bien engagé.
00:52 Et finalement, la sécurisation a été plus vite que prévue. Tous les commerçants ont pu réouvrir sauf un.
00:58 - Alors comment il a fallu sécuriser ? Il y a des étais, c'est impressionnant comme dispositif ?
01:03 - Ah oui, c'est très très impressionnant comme dispositif.
01:05 Alors c'est un immeuble sur plusieurs étages et l'étaiement a commencé d'abord par l'intérieur, a commencé par les caves.
01:11 Là on a des étais en bois avec des caves routées, donc imaginez les étais comme une route vélo.
01:17 Et petit à petit l'entreprise est montée étage par étage pour étayer les uns par-dessus les autres jusqu'à la toiture, puis ensuite un confortement extérieur.
01:25 - Alors depuis le 8 mars et l'effondrement de la rue Saint-Rome, il y a eu une sorte de crise de panique on a l'impression,
01:30 avec des inquiétudes de la part des Toulousains, il y a aussi eu des immeubles évacués.
01:34 Et petit à petit vous êtes en train d'autoriser le retour des habitants, c'est ça ?
01:39 - Oui, c'est vrai qu'il y a eu une vague de signalements suite à l'effondrement du 4 rue Saint-Rome, mais c'est bien normal, on s'y attendait.
01:45 On avait renforcé d'ailleurs à cet effet le plateau téléphonique d'Allo Toulouse, qui je le rappelle est quand même le service principal de la mairie,
01:51 la porte d'entrée qui fonctionne 24h/24, 7j/7. J'en profite pour vous replacer le numéro de téléphone 0561 222 222.
02:00 Donc suite à cet effondrement on a eu un pic de signalement.
02:02 - Beaucoup ? Vous avez chiffré d'ailleurs ?
02:04 - On a eu jusqu'à 172 appels concernant la sécurité bâtimentaire sur une seule journée.
02:13 - D'accord.
02:13 - Ce qui n'est pas du tout le courant, puisque d'habitude on peut en avoir peut-être un, voilà quoi.
02:18 Donc un, deux, dépendamment de l'actualité, mais là 172 dans la journée, c'était juste exceptionnel.
02:23 - Donc il y a eu des immeubles évacués par précaution, et donc vous êtes en train de lever les interdictions ?
02:27 - Là c'est ce que j'ai fait sur la rue Perras, on l'a fait également sur la rue des Puys-Verts, mardi.
02:31 La rue des Puys-Verts est de nouveau ouverte, puisque le chantier sur le 4 rue Saint-Rome est maintenant réduit à son strict périmètre.
02:40 Donc on ré-ouvre la rue Saint-Rome aussi à la circulation routière.
02:43 - On sait que la mairie suit 67 adresses d'immeubles, c'est ça ou il y en a plus ?
02:47 - Alors en fait la mairie suit, c'est un bien grand mot, c'est-à-dire qu'on a une soixantaine d'immeubles dans nos dossiers,
02:54 sur lesquels il y a des travaux à faire et que l'on suit, puisque les travaux peuvent prendre du temps.
02:59 Donc ce ne sont pas 60 immeubles qui datent là d'aujourd'hui, ce sont 60 immeubles qui sont cumulés sur des années de procédures,
03:08 pour lesquelles nous sommes toujours en train de suivre que les travaux se fassent.
03:11 - Et c'est des dégradations importantes ?
03:14 - Il y a de tout, il y a de tout, mais généralement que ce n'est pas important, ce n'est pas dans nos dossiers.
03:18 Dès l'instant que ça tombe à la cellule qu'on appelle très sympathiquement "immeuble menace en ruine",
03:24 c'est qu'il y a quand même des travaux importants à faire.
03:26 Donc des affaissements de planchers, des grosses fissures, des balcons qui peuvent se décrocher, des choses comme ça.
03:31 - Il n'est toujours pas prévu un audit général sur la ville ?
03:34 - Alors il est prévu dans le cadre de la loi, puisque la loi est en train d'évoluer à cet endroit justement.
03:40 La loi sur la lutte contre l'habitat dégradé va maintenant permettre au maire de pouvoir tracer un périmètre,
03:47 tracer une zone dans laquelle il pourra imposer un bilan structurel à fournir à la mairie.
03:53 Jusque là, la loi ne nous permettait pas d'imposer un bilan structurel.
03:58 Les gens nous disaient "mais que fait la mairie ?"
04:02 Mais la mairie travaille dans le cadre de la loi, donc si la loi ne nous permettait pas de le faire, on ne pouvait pas.
04:06 Donc maintenant la loi est en train de changer, nous attendons les décrets d'application de cette loi
04:10 pour pouvoir ensuite déterminer les périmètres, qu'on sait déjà, les zones les plus fragiles.
04:14 - Il y a aussi des bâtiments abandonnés, comment vous faites dans ces cas-là ?
04:18 Quand il n'y a pas un propriétaire, quand il n'y a pas un interlocuteur, comment vous gérez ça ?
04:21 - Alors les pouvoirs de police du maire, et notre responsabilité, c'est la mise en sécurité des habitants de la voie publique.
04:29 Dès l'instant que l'immeuble ne menace pas la voie publique et qu'il n'est pas habité, il n'y a pas de problème.
04:34 Il appartient à ses propriétaires de s'en charger.
04:37 - Alors aujourd'hui les propriétaires ont des aides pour le ravalement de façade par exemple,
04:41 ça ne paraît pas grand-chose, est-ce qu'il peut y avoir plus pour améliorer, pour sécuriser un immeuble quand il le faut ?
04:48 - Alors dans le cadre des ravalements de façade, je peux vous en parler, c'est aussi ma délégation,
04:52 effectivement nous accordons des subventions pour le ravalement de façade,
04:55 avec des rues entières qui sont en ravalement obligatoire, nous avons imposé depuis l'année dernière
05:00 sur ces immeubles-là un bilan structurel justement à nous fournir,
05:04 pour ne pas débloquer de l'argent public sur le ravalement de façade si l'immeuble présentait des fragilités structurelles.
05:09 Donc voilà, ça déjà c'est une première mesure qu'on a faite.
05:12 Ensuite, la mairie ne subventionne pas davantage, ce bilan structurel est subventionné également,
05:18 les travaux de ravalement sont subventionnés, la tâche avec un architecte est subventionnée aussi,
05:23 ensuite charge à chaque propriétaire de se renseigner sur les aides qu'il peut avoir
05:27 auprès de la maison de l'énergie pour des améliorations de son bâtiment.
05:33 Merci Claire Nison d'être venue en studio ce matin sur France Bleu et sur France 3,
05:36 vous êtes donc conseillère municipale à Toulouse en charge de l'habitat dégradé notamment.
05:40 Bonne journée à vous.
05:40 Merci.
05:41 On parle rugby tout à l'heure !

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