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L'acteur américain interprète un cascadeur de cinéma dans une adaptation de "L’homme qui tombe à pic", une série culte des années 80.

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Transcription
00:00 Sonia De Villere, vous deviez interviewer Ryan Gosling, mais…
00:04 Mais, grève des contrôleurs aériens, la semaine dernière, son jet privé n'a pas
00:08 pu décoller de Londres.
00:09 Nous nous sommes donc parlé en visioconférence.
00:12 Hi Ryan, hi Sonia, how are you ? Bref.
00:18 Ryan joue dans The Fall Guy, adaptation de L'homme qui tombe à pic, la cultissime
00:22 série qu'on regardait quand on était petit.
00:24 L'acteur interprète Colt Seavers, cascadeur de cinéma qui doit résoudre une enquête
00:28 pleine d'explosions et de méchants.
00:29 Ryan Gosling tout en sueur, en muscles, en égratignurés, en brûlures, après le triomphe
00:33 mondial de Barbie, nouveau film, aussi parodique, mais beaucoup moins rose bonbon.
00:37 On vous écoute.
00:38 Bonjour Ryan Gosling.
00:39 Bonjour.
00:40 Vous avez deux petites filles, vous dites que c'est leur regard à elles, sur Barbie
00:44 et sur Ken, qui vous a poussé à accepter le rôle de Ken.
00:48 Alors, qui est le petit garçon qui vous a poussé à accepter de jouer l'homme qui
00:53 tombe à pic ?
00:54 Oh, it was little me, mais c'était moi.
00:57 C'est que quand vous étiez enfant au Canada, vous avez regardé l'homme qui tombe à
01:01 pic à la télé ?
01:02 Vous savez, la série, elle ne passait pas au Canada.
01:06 Et c'est peut-être une bonne chose parce que j'aurais voulu devenir cascadeur et
01:10 pas comédien.
01:11 Donc, il y a de la comédie dans ce film.
01:15 Il y a beaucoup de comédie et pas seulement le réalisateur David Leitch, c'est lui-même
01:19 un cascadeur de métier.
01:20 Il a été la doublure attitrée de Brad Pitt.
01:22 Donc, c'est aussi un hommage à la profession ?
01:24 Complètement.
01:25 C'est une déclaration d'amour au métier de cascadeur avant tout.
01:30 Et ce sont eux les véritables héros.
01:32 Ils prennent des risques fous devant la caméra, mais derrière aussi.
01:38 Ce sont vraiment des héros parce qu'ils prennent tous les coups pour les comédiens,
01:44 ils se mettent en danger pour nous et ils ne reçoivent aucune reconnaissance.
01:49 C'est un boulot altruiste, ingrat même, assez souvent.
01:55 Ce sont des gens très humbles qui ne cherchent pas à être dans la lumière et pourtant
02:03 ils contribuent beaucoup au succès d'un film.
02:05 Nos meilleurs souvenirs au cinéma ont souvent été réalisés par ces cascadeurs dont on
02:10 ne connaît pas le nom.
02:11 Le film est donc une déclaration d'amour pour eux et pour les équipes, à tous ces
02:15 gens qui fabriquent les films.
02:17 Je me suis toujours senti redevable envers les cascadeurs.
02:23 Il y a même un petit peu de peine parce qu'ils interprètent le personnage eux aussi.
02:29 On se partage le personnage.
02:31 Ils sont aussi des interprètes, on est dans le même syndicat.
02:35 Ils participent à la création du personnage et pourtant ils ne sont pas sur le tapis rouge
02:40 avec nous.
02:41 Ils ne font pas les interviews avec nous.
02:42 Ça ne m'a jamais semblé juste.
02:44 C'est super de faire un film où ils sont à nos côtés devant la presse et pour recevoir
02:50 les honneurs.
02:51 Et ils n'ont pas d'Oscar.
02:52 Il n'y a pas de catégorie d'Oscar.
02:53 C'est ça.
02:54 Vous militez.
02:55 C'est le message du film.
02:57 Ils prennent plus de risques que quiconque parmi nous et ils ne reçoivent pas la même
03:02 reconnaissance.
03:03 Il faut que ça change.
03:05 Et c'est très bien de pouvoir en parler en interview.
03:09 Plus on en parle, plus l'absurdité de la situation sera évidente.
03:12 Et vous avez voulu réaliser des cascades du film.
03:16 Pourquoi ? Dans une très très très spectaculaire où vous chutez de plusieurs étages.
03:21 Quand je joue un cascadeur, je me devais de réaliser quelques cascades.
03:29 Je joue celui qui exécute les chutes.
03:31 Alors il fallait bien que je me lance.
03:32 La cascade du début du film, c'est une de mes scènes préférées parmi tous les
03:40 films que j'ai faits.
03:41 C'est un très long plan séquence, parfaitement chorégraphié par David Leitch.
03:46 Et il montre brillamment le propos même du film.
03:51 Il souligne le travail complètement singulier du cascadeur à l'intérieur d'une équipe
03:59 de cinéma.
04:00 La caméra suit le cascadeur à travers le décor.
04:03 C'est une journée de tournage comme les autres.
04:05 Il échange avec ses collègues.
04:07 Mais son job à lui, il est un peu spécial.
04:09 Il prend l'ascenseur jusqu'au 12ème étage et de là-haut, on le balance dans le vide
04:12 devant la caméra.
04:13 Je savais ce que j'avais à faire mais je suis sujet au vertige et j'ai mis des lunettes
04:18 de soleil pour cacher la terreur dans mon regard.
04:21 J'ai essayé de ne pas trembler quand j'ai levé le pouce en signe de "ok".
04:24 C'était difficile de ne pas avoir l'air terrifié parce que j'étais tétanisé par
04:28 mon vertige.
04:29 Mais j'étais heureux d'avoir réalisé cette cascade parce que j'adore cette scène.
04:33 C'est un début parfait.
04:35 C'est une histoire de cascade, d'explosion, de testostérone et de muscles.
04:40 Ce n'est pas seulement ça.
04:42 C'est aussi l'histoire d'une femme qui veut devenir réalisatrice et qui veut réaliser
04:46 un film à gros budget, un film d'action, un film de science-fiction.
04:50 Comme il y en a encore si peu à Hollywood.
04:53 C'est vrai.
04:56 Et Emily en fait le plus beau personnage de cinéaste que j'ai vu au cinéma.
05:03 C'est un portrait très complexe, très riche, très réaliste d'une réalisatrice.
05:10 Et c'est Emily Blunt ?
05:12 On la voit être ambitieuse.
05:15 Elle tente des choses dangereuses même et difficiles.
05:18 Et puis c'est aussi une métaphore pour l'histoire d'amour.
05:22 En vérité, on était tous très influencés par le film de Claude Lelouch, "Un homme et une femme".
05:30 Lelouch y avait déjà montré, c'est un de mes films préférés, cet équilibre entre l'histoire d'amour et les scènes d'action.
05:43 Ce couple qui essaie de se parler au milieu de l'effervescence d'un plateau de cinéma.
05:47 Les cascades réelles qu'il avait inclus déjà dans son film.
05:51 On passait même la musique d'"Un homme et une femme" sur notre plateau pour trouver la bonne ambiance pour notre film.
05:59 Vous venez de dire que vous aimez passionnément les films de Claude Lelouch ?
06:02 Oui, il a toujours eu beaucoup d'importance pour moi.
06:06 Il m'a inspiré pour "Drive".
06:09 Il avait réalisé un court métrage où une voiture traverse tout Paris à 6h du matin.
06:15 Je crois que ça s'appelle "C'était un rendez-vous".
06:18 Ça nous a beaucoup inspiré pour "Drive".
06:21 "Un homme et une femme" est un de mes films préférés de tous les temps.
06:24 Quand j'ai lu le scénario, j'ai vu la possibilité d'essayer de retrouver cette magie.
06:32 C'est génial parce que personne n'aurait retrouvé Claude Lelouch dans "The Fall Guy".
06:36 Si je vous dis en français...
06:39 C'est clair quand on voit le film.
06:42 Les montages d'eux sur le plateau.
06:45 Les cascades réalisées en vrai.
06:48 C'est un film tellement génial.
06:51 Il nous a beaucoup inspiré.
06:53 Après cette folle année de Barbie-mania,
06:56 comment passe-t-on du personnage de Ken à celui du cascadeur Colt Seavers ?
07:00 En jouant la comédie des adieux ?
07:03 Ce film a été divin. J'ai tellement adoré tourner Barbie.
07:07 J'y ai retrouvé tout l'amour que je porte au cinéma.
07:11 J'aime travailler pour le public qui a tellement bien accueilli le film.
07:16 Tout comme Oppenheimer.
07:18 Les gens venaient au cinéma pour assister à une expérience commune partagée.
07:27 Pour les gens, c'était un grand événement.
07:30 Pour moi, tomber ensuite sur "The Fall Guy",
07:33 c'était comme un cascadeur qui tombe sur un épais matelas
07:36 après les hauteurs stratosphériques de Barbie.
07:38 C'était le matelas parfait pour toucher le sol.
07:41 Ce film a tous ses éléments. Il est conçu pour le public.
07:44 Il peut plaire à tout le monde.
07:46 Ryan Gosling, si je vous dis Jean-Claude, ça vous rappelle quelque chose ?
07:50 Pour que tout le monde comprenne, c'est un chien dressé à attaquer quand on lui parle français.
07:55 Jean-Claude, c'est un de mes personnages préférés dans le film.
07:59 C'est très personnel.
08:01 Eva avait un chien nommé Hugo, un berger belge malinois.
08:06 Eva Mendes, votre épouse ?
08:09 Il ne comprenait que le français.
08:12 On devait lui donner des ordres en français.
08:16 Il est mort depuis et il me manque terriblement.
08:20 J'ai voulu lui rendre hommage dans ce film.
08:23 J'ai écrit le personnage en pensant à lui.
08:26 Vous êtes capable de parler français aux chiens,
08:29 mais vous êtes capable de parler français à d'autres gens qu'à des chiens ?
08:33 Non, c'est un but de ma vie.
08:36 Mais j'en suis encore loin.
08:38 Mais Jean-Claude comprenait des ordres très spécifiques.
08:42 Il était bilingue.
08:44 Non, mais ses ordres qu'il comprenait étaient en français.
08:49 Mais quand même, vous avez grandi au Canada,
08:52 donc vous avez été au contact de la langue française.
08:55 Il vous en reste quelque chose ?
08:57 Un petit peu.
08:59 J'ai grandi dans une région anglophone du Canada,
09:03 près de la frontière entre le Québec et l'Ontario.
09:06 Mais il y avait là-bas une sorte de bataille linguistique.
09:12 Et moi, j'ai grandi du côté anglophone, malheureusement.
09:18 J'aurais adoré pouvoir vous parler en français aujourd'hui.
09:22 Je devrais.
09:23 Merci beaucoup, Ryan Gosling.
09:26 Merci de m'avoir invité.
09:28 Et merci Sonia De Villere.
09:30 Merci également à Harold Manning pour la traduction.

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