• il y a 6 mois
On les applaudissait à 20h au moment du Covid. Ils sont 11 millions dans la population active et pourtant on ne les voit pas. Ils exercent des métiers indispensables mais cumulent les contraintes plus que les autres. Une étude très complète se penchent sur les "Invisibles".
Regardez L'éco & You avec Martial You du 29 avril 2024

Category

🗞
News
Transcription
00:00 L'écho à New avec vous, Marcial You, focus donc ce matin sur ce qu'on appelle les "invisibles"
00:05 avec une vaste étude menée pendant deux ans auprès de 4000 personnes par l'association
00:10 Travailler Autrement.
00:11 Les invisibles, ce sont les travailleurs qu'on applaudissait pendant le Covid à 20h et qu'on
00:14 a un peu oublié depuis, c'est ça ?
00:16 Oui, on les appelait les essentiels, les premiers de corvée, caissières de supermarchés,
00:21 infirmières, aides-soignantes, institutrices, livreurs à vélo, VTC, caristes dans les
00:25 entrepôts, ils sont 11 millions dans la population, 11 sur 30 millions de travailleurs en France,
00:31 ça veut dire un salarié sur trois et justement, est-ce que vous savez quelle est la proportion
00:35 d'employés qui ne peuvent pas télétravailler dans ce pays en France ?
00:38 Un tiers ?
00:39 Et bien voilà, un sur trois, ce qui signifie donc que quasiment 100% de ces invisibles
00:45 exercent un métier non télétravaillable.
00:47 Mal payé ?
00:48 Aussi, entre 900 et 2000 euros, alors c'est un des problèmes mais c'est loin d'être
00:52 le seul, vous allez le voir, parce qu'en fait la vie d'un invisible, c'est une vie
00:56 de contrainte.
00:57 Officiellement, ceux qui exercent ces métiers travaillent 10% moins longtemps que les autres.
01:01 Mais c'est un chiffre en trompe l'œil parce que ces professions ont des journées
01:04 gruyères, des trous qui ne sont pas comptabilisés mais qui allongent les journées, des heures
01:09 de pause imposées, des temps de parcours entre deux rendez-vous, un service en restauration
01:13 avec des plages entières sans travail mais où vous ne pouvez pas rentrer chez vous parce
01:16 que vous habitez trop loin.
01:17 Et la voiture est indispensable.
01:18 Ce qui fait qu'ils ont subi effectivement de plein fouet la dernière crise avec la
01:22 hausse des prix des carburants.
01:23 Les invisibles habitent loin de leur travail parce que l'immobilier est moins cher.
01:27 Ils dépensent plus que les autres dans les transports.
01:30 Et plus de la moitié ne font jamais un plein complet pour étaler les frais d'essence.
01:33 C'est une vie qui stagne puisque la moitié d'entre eux vivent à moins de 50 kilomètres
01:39 de l'endroit où ils sont nés.
01:40 On imagine que c'est beaucoup de femmes seules ?
01:41 Oui, alors on l'a dit au moment des émeutes bien sûr.
01:44 Le nombre de familles monoparentales a doublé en 30 ans.
01:47 Une famille sur 4 mais 8 fois sur 10, c'est une femme seule.
01:50 Et c'est une fracture sociale que nous n'avons pas su gérer selon l'auteur de cette étude,
01:55 Patrick Levy-Wetz de la fondation Travailler Autrement, que l'on retrouve d'ailleurs
01:58 dans le podcast "Tout savoir sur les invisibles" sur RTL.fr.
02:02 82% de ces familles monoparentales ce sont des femmes à charge d'enfants.
02:07 Vous avez une crise en profondeur de la société avec la question éducative, la question du
02:12 rôle des pères, la question des enfants seuls, des horaires de vacances.
02:16 Le moindre pépin quand vous êtes caissière, vous ne pouvez pas traiter le problème de
02:21 votre enfant et qu'évidemment à un moment donné, ça craque.
02:24 Martiel, est-ce que ça peut dégénérer en révolte façon Gilets jaunes ?
02:28 Les Gilets jaunes étaient des invisibles précisément.
02:31 Problème de prix du carburant, de manque de reconnaissance.
02:33 Vous pouvez avoir une révolte des enfants de ces femmes seules qui élèvent leurs enfants
02:38 justement et vous pouvez avoir aussi un vote politique contestataire de ras-le-bol.
02:42 La fameuse peur du déclassement dont on parlait à l'époque des Gilets jaunes.
02:45 Oui mais vous avez aussi un élément essentiel chez ces Français.
02:47 Beaucoup ont un métier indispensable, on l'a dit, ils se sentent encore utiles et
02:51 nécessaires.
02:52 Le Covid a renforcé ce sentiment.
02:53 Ça peut générer des souffrances parce qu'ils n'ont pas toujours les moyens de bien faire
02:56 leur métier mais ils ont encore pour les personnels soignants, d'éducation, d'accompagnement,
03:01 un rôle dans la société.
03:02 Il faut juste éviter que les invisibles deviennent des oubliés.
03:05 Votre plus pour finir, l'État vole au secours d'Atos.
03:08 Fleuron de la cybersécurité Atos va sécuriser les JO.
03:11 Par exemple, le groupe est dans la tourmente.
03:13 L'État va donc décider d'acquérir les activités les plus sensibles qui pourraient
03:16 menacer la sécurité et la souveraineté françaises.
03:18 Supercalculateur utilisé pour la dissuasion nucléaire, contrat avec l'armée, serveur
03:23 pour l'intelligence artificielle.
03:24 Ça représente 900 millions de chiffres d'affaires pour Atos actuellement, toutes
03:27 ces activités.
03:28 Et l'État va créer un consortium en s'associant avec d'autres géants de l'industrie française.