Le calme est revenu ce vendredi soir à Sciences Po. Après plusieurs semaines de tension, la direction de Sciences Po Paris a annoncé, vendredi 26 avril, dans la soirée, un accord avec ses étudiants mobilisés pour la cause palestinienne, par lequel elle s’engage à organiser un débat interne et à suspendre des procédures disciplinaires lancées contre des manifestants. Face à cela, le philosophe Michel Onfray se demande si les étudiants connaissent vraiment la nature du problème palestinien.
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00:00qu'elle porte plainte en disant que le génocide n'est pas le mot approprié,
00:02puisqu'on le laisse dire en permanence.
00:04Moi, quand j'étais à l'université, l'université était déjà politisée.
00:08Il ne faut pas s'étonner qu'elle se politise.
00:09Elle l'a toujours été, donc.
00:10Bien sûr qu'elle l'a toujours été.
00:11J'ai eu des profs marxistes, marxistes-léninistes,
00:14trotskistes, ils sont devenus lacaniens.
00:16Après ça, ils nous ont défendu l'Europe, l'euro, le marché, etc.
00:18Ils sont toutes les bêtises, la plupart du temps, les enseignants.
00:21Toutes les époques.
00:22C'est-à-dire, ils sont marxistes quand il ne faut pas être marxiste.
00:25Ils crachent sur le visage d'Albert Camus, à cette époque-là, etc.
00:29Donc, il y a juste un moment donné où il faut arrêter de faire semblant.
00:32Quand le général de Gaulle a dû gouverner la France,
00:35il a fallu rassembler tout le monde après la libération.
00:38Il a bien été obligé de composer avec tout le monde,
00:39sauf les collaborateurs.
00:40Donc, il a recyclé des vichistes, des maréchalistes, d'où Mitterrand,
00:43et quelques autres.
00:44Simplement, il a laissé la culture à la gauche.
00:46Au Parti communiste, vous ne pouviez pas filer l'intérieur,
00:48la justice ou la défense nationale ou l'industrie.
00:52Donc, effectivement, le milieu culturel...
00:55La culture et l'éducation.
00:56La gauche a préempté l'éducation, la culture, le livre, le théâtre,
01:01etc. Et ça continue.
01:03C'est-à-dire, un intellectuel de droite, ça n'existe pas.
01:06Ce n'est pas possible.
01:07Raymond Aron n'était pas un intellectuel.
01:08C'était, selon le beau mot du général de Gaulle,
01:10le journaliste à l'université, universitaire dans son journal.
01:13C'était sévère, mais c'est-à-dire, Raymond Aron avait été très sévère
01:17avec le général de Gaulle pendant l'occupation.
01:19Donc, il lui rendait la monnaie de sa pièce.
01:22Mais la politisation, elle est vieille comme le monde.
01:24En même temps, le Robert de Sorbonne, qui rend possible la Sorbonne,
01:28ou le Collège de France, ça a été créé aussi par François Ier
01:30pour des raisons politiques.
01:32Donc, il ne faut pas s'étonner.
01:33Maintenant, quand Mélenchon utilise le mot honneur,
01:37les gens déshonorés ne peuvent pas utiliser le mot honneur.
01:39Donc, lui, c'est déshonoré, alors qu'il arrête de renvoyer à l'honneur.
01:42Et puis, quand on fait référence à Robespierre,
01:45qu'on trouve que Fidel Castro, ça a été formidable,
01:48que le communisme, c'était très bien,
01:49que l'occupation du Tibet par la Chine, c'est formidable.
01:52On a déjà perdu son honneur depuis très longtemps.
01:54Et on n'est pas très légitimes pour donner des satisfaites
01:57en disant, bravo les étudiants, dont j'aimerais, d'ailleurs,
01:59que dans les micro-trottoirs, on puisse les questionner
02:01un peu sur la nature du problème palestinien.
02:03Vous savez, il y avait déjà eu ça, du genre,
02:05alors, au-delà du Jourdain ou en-dessous ?
02:07Et vous voyez, je crois que c'était Mathilde Panot,
02:08qui, le Jourdain, s'est dit, c'est quoi ?
02:10Il n'arrivait pas à situer géographiquement Israël.
02:11Et puis, ils ne savaient pas du tout ce qu'était l'enjeu,
02:12en disant, mais c'est quoi ?
02:13Je ne comprends pas que vous me posiez une question pareille.
02:15Ben oui, mais enfin, ces jeunes garçons-là,
02:17qui sont encore un peu boutonneux, on a juste envie de leur dire,
02:19ne voudriez-vous pas qu'on parle un peu,
02:21non pas dans le slogan,
02:22mais qu'on parle un peu du conflit palestinien ?
02:24Alors, c'est quoi la Palestine ? C'est quoi Israël ?
02:25Comment ça s'est passé ? C'est quoi l'histoire, etc. ?
02:28Est-ce que vous pourriez déjà classer l'arrivée du judaïsme,
02:31du christianisme et de l'islam de manière chronologique, etc. ?
02:34Quels sont les grands livres des trois monothéismes ?
02:35Enfin, deux ou trois choses qui permettraient d'être légitimes.
02:37C'est ce qu'on est censé apprendre à l'université, peut-être ?
02:39C'est ce qu'on est censé, c'est pour ça que ce serait bien
02:41qu'un micro-trottoir nous permette de savoir où ils en sont
02:43en matière de culture historique,
02:44pour pouvoir être légitimes à dire ce qu'ils disent,
02:46c'est-à-dire des sottises.
02:47Il n'y a pas de génocide actuellement,
02:50et ce sont les gens qui défendent le génocide vendéen
02:52qui nous disent que c'est pas...
02:53Je rappelle la France insoumise, les communistes et quelques autres,
02:56parce que là, il y a eu chez Robespierre le désir
02:57de détruire tous les vendéens parce qu'ils étaient vendéens,
02:59les hommes, les femmes, les enfants, etc.
03:01Il n'y a pas chez les Juifs,
03:03dans le gouvernement Netanyahou,
03:05quoi qu'on pense de Netanyahou, l'idée de détruire,
03:08parce que c'est pas compliqué, on met une bombe atomique,
03:09et l'affaire est réglée. Ça, ça s'appelle un génocide.
03:11Il y a eu génocide quand il y a eu, par exemple,
03:13Hiroshima et Nagasaki.
03:14Quand on dit on met une bombe, on détruit tout le monde
03:16parce qu'ils ont le tort d'être à Hiroshima,
03:17ils ont le tort d'être à Nagasaki,
03:19ils ont le tort d'être japonais.
03:20Ça ne se fait pas comme ça. Alors après, effectivement,
03:23comme ça ne se fait pas dans la dentelle,
03:24on peut disserter et discuter.
03:26Non.