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Transcription
00:00 Pour moi, dans 10 ans, 20 ans, la prochaine génération,
00:03 il y a des choses qu'on ne sait pas skier aujourd'hui,
00:05 de par la fonte des glaciers et le réchauffement climatique.
00:07 Nous, on est assez impactés parce qu'il y a de plus en plus de glace,
00:09 il y a de moins en moins de neige, donc il y a beaucoup de rochers.
00:11 Ça devient vraiment très technique.
00:13 Et puis, il faut savoir être très opportuniste et regarder les montagnes énormément
00:16 parce que le créneau, pour pouvoir aller skier un itinéraire,
00:20 il sera de 48 heures et pas plus.
00:22 Aujourd'hui, j'essaie de trouver un juste équilibre entre
00:25 moi, ma façon de voir les choses et de rêver.
00:26 Aujourd'hui, la planète, les glaciers, les montagnes changent énormément.
00:29 Puisque j'en suis acteur et je les vois tous les jours.
00:31 C'est assez difficile d'avoir cette culpabilité d'un côté et des rêves.
00:34 Et c'est pour ça que j'essaie de ne pas voyager forcément tous les ans et loin.
00:38 Alors, mon parcours depuis tout petit, j'ai attaqué évidemment le ski très tôt.
00:41 J'ai d'abord fait beaucoup de compétitions en ski alpin,
00:44 donc soit du slalom, du géant.
00:45 À l'âge de 21 ans, j'ai découvert qu'au-dessus, en levant la tête,
00:49 qu'il y avait des montagnes vraiment grandes, vraiment belles,
00:51 avec des possibilités infinies.
00:53 Mon passé de skieur alpin m'a donné une base technique suffisamment solide
00:57 pour avoir de la marge dans des itinéraires en haute montagne
01:00 qui peuvent être très engagés, très raides.
01:02 Et donc maintenant, j'ai vraiment une pratique de ski de pente raide.
01:05 Ça devient du ski de pente raide à partir du moment où on est dans des pentes
01:08 qui vont dépasser 40-45 degrés.
01:11 Et ça peut aller aujourd'hui jusqu'à des pentes à 60 degrés.
01:14 À 60 degrés, on tend le bras et on touche la paroi.
01:17 La chute est interdite parce que le risque est évident.
01:20 S'il y a une chute, ça va très mal se finir.
01:23 Mais de par notre entraînement, ça nous permet d'aller dans des itinéraires
01:26 qui peuvent paraître extrêmes, mais qui pour nous, finalement,
01:28 ne sont pas anodins, je n'irai pas jusque là.
01:30 On s'est entraîné, on est prêt pour ça.
01:31 Et quand on y va, on a toujours énormément de marge
01:34 et ça se passe toujours très bien.
01:35 Il y a l'adrénaline, il y a aussi beaucoup de peur.
01:37 Ça fait vraiment partie de notre discipline.
01:38 Personnellement, j'ai peur tout le temps dans ces pentes.
01:41 Mais vu qu'il y a un entraînement, un contrôle
01:43 et que j'ai décidé de par moi-même d'y aller
01:45 et que j'ai analysé que c'était le bon jour pour y aller,
01:49 il n'y a pas de souci, c'est-à-dire que je me mets dans mon match.
01:52 Je suis à 100 % et j'essaie de faire une performance la plus parfaite possible.
01:55 Plus grande frayeur, il y en a eu plusieurs,
01:58 que ce soit des avalanches ou...
01:59 En Alaska, on est tombé dans une crevasse.
02:01 On est deux à être tombé dans une crevasse,
02:03 donc on a fait plus de 7 mètres dans la crevasse.
02:05 On savait qu'on était seul.
02:06 Il n'y avait pas un être humain à plus de 200 km à la ronde.
02:09 On était dans un temps qui était très mauvais,
02:12 dans une tempête complète.
02:13 Et là, tu te rends compte que tu es vraiment fragile.
02:16 La montagne, il faut la respecter.
02:18 Elle sera toujours plus grande, elle aura toujours le dernier mot.
02:20 Elle ne peut pas toujours tout contrôler.
02:21 C'est ce qui rend cette discipline et la montagne aussi belles.
02:24 Et moi, personnellement, je prends plaisir à privoiser mes peurs.
02:27 Dans des environnements qui sont très hostiles à l'homme,
02:29 moi, c'est des endroits où je vais me sentir vraiment à ma place.
02:31 Si je n'ai pas de peur, il y a quelque chose qui ne va pas.
02:34 Et c'est peut-être là que l'accident peut vraiment arriver.
02:37 Donc, tant qu'il y a de la peur, je ne suis pas inquiet et j'irai toujours.

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