• il y a 9 mois
La décision est aussi radicale que subie : La Plagne, l'un des plus grands domaines skiables de France, décide d'arrêter le ski, devenu impossible, sur le glacier. Pourtant, situé à haute altitude, y installer des remontées mécaniques sur une glace qui fond rapidement n'était plus viable.

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Transcription
00:00 En l'espace d'une dizaine d'années, nous avons perdu les trois quarts du glacier.
00:03 Salut, c'est Tanguy de BFM.
00:05 Cette grande station des Alpes a décidé l'arrêt du ski sur le glacier,
00:08 situé à plus de 3000 mètres d'altitude.
00:10 Les remontées vieillissantes devaient de toute façon y être changées,
00:14 mais le réchauffement climatique semble avoir un peu accéléré les choses.
00:17 J'ai rendez-vous avec Luc, c'est le directeur de la sécurité des pistes, pour qu'il m'explique.
00:20 Tanguy, là ça tombe bien, on a une carte qui n'a pas été mise à jour.
00:23 Il y a beaucoup de diodes rouges parce qu'il y a encore les parties
00:26 qui n'ont pas été enlevées du domaine et qui sont toujours actives sur cette carte-là.
00:30 Nous avons été surpris à la vitesse à laquelle il a reculé.
00:33 En l'espace d'une dizaine d'années, nous avons perdu les trois quarts du glacier.
00:36 Ça veut dire qu'installer à nouveau une remontée ici ne sert plus à grand-chose.
00:39 Sachant que les remontées mécaniques sont des investissements à long terme,
00:43 là, à la vitesse où les choses évoluent, nous savons que si nous revenions de ce côté-là,
00:48 peut-être pendant un an ou deux, nous allions pouvoir continuer à faire quelque chose,
00:52 mais c'était un an ou deux et pas trente ans.
00:53 Un glacier qui fond et de la neige qui, dans certaines zones, peut commencer à manquer.
00:57 Alors ici, à la Plagne, on reste très haut,
00:59 donc il n'y a pas les difficultés rencontrées par les stations de moyenne ou basse altitude.
01:03 Mais plusieurs mesures sont prises immédiatement.
01:05 Le damage, par exemple, est beaucoup plus travaillé qu'il y a quelques années pour préserver la neige.
01:10 On adapte notre façon de travailler à la météo et au réchauffement.
01:13 On dame de façon intelligente.
01:15 C'est grâce à cet appareil qui est un GPS, c'est un relevé de hauteur de neige.
01:19 Donc on sait que si on a plus d'un mètre, on peut se permettre d'enlever la neige,
01:22 pour la déplacer et la déposer à un endroit où on n'aura pas ce mètre de neige.
01:27 Pour toujours avoir le même but, préserver de la neige jusqu'en fin de saison.
01:30 Beaucoup s'interrogent sur l'avenir à long terme de la destination ski.
01:34 Alors j'ai rencontré un peu plus tôt à Chambéry Antoine de l'association Mountain Riders.
01:38 Est-ce que tout ça, ça sert vraiment à quelque chose ?
01:41 La montagne, je ne suis pas sûr qu'on y ait fait toujours très attention.
01:43 En tout cas, on n'avait pas forcément cette prise de conscience-là il y a 50, 60 ans avec les plans neige,
01:47 où on a effectivement aménagé la montagne très fort,
01:50 parce qu'il y avait effectivement un potentiel économique important.
01:53 Aujourd'hui, la prise de conscience, pour le coup, elle est totalement là, elle est collective.
01:56 Et j'ai confiance aussi parce que la montagne, c'est un gros écosystème
01:59 avec des acteurs qui sont très bien structurés,
02:01 à condition que derrière, les choix effectivement politiques soient courageux,
02:04 soient rapides et soient honnêtes.
02:06 D'après le bilan carbone réalisé par un cabinet ici à La Plagne il y a deux ans,
02:10 l'hébergement, le transport et l'alimentation des visiteurs
02:13 représentent 88% des émissions de gaz à effet de serre sur cette destination.
02:18 [bruit de moteur]

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