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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour, bienvenue sur L'Investeur TV, notre émission bourse où les gérants de fonds,
00:12 professionnels des marchés, viennent nous partager leurs convictions du moment.
00:16 Aujourd'hui, c'est Gérard Grande, directeur d'AEG, associé chez Fundesis que nous recevons.
00:23 Gérard, bonjour.
00:23 Bonjour Stéphane.
00:24 Eh bien, peut-être deux mots de présentation sur votre maison, Fundesis ?
00:28 Oui bien sûr. Fundesis est une société qui a été créée en 2007 par Ludovic Fechner.
00:34 Et à la base, l'idée c'était de créer, comme il y a pour les gérants actifs/actions des brokers,
00:39 une sorte de broker sur les fonds d'investissement.
00:42 Et donc aujourd'hui, on intervient pour accompagner à la fois des conseillers en gestion de patrimoine
00:48 ou des sociétés de gestion dans plusieurs business qui sont soit la sélection de fonds,
00:52 en les aidant dans leurs analyses et leurs sélections,
00:55 mais aussi dans l'allocation d'actifs en les accompagnant dans des déterminations de profils,
00:59 de fonds, en tout cas d'accompagnement au conseil sur ces gestions-là.
01:05 D'accord. Alors parmi tous les fonds que vous analysez donc scrupuleusement au quotidien,
01:12 vous avez aujourd'hui choisi de mettre la lumière sur trois fonds.
01:15 Le premier, c'est Fidelity Global Technologies.
01:18 Exactement. Alors comme son nom l'indique, on est dans l'univers de la tech.
01:21 La tech fait beaucoup parler d'elle depuis quelques mois et même plus,
01:25 parce qu'effectivement on a eu un rallye très fort boursier sur ces valeurs-là en 2023
01:30 et en ce début d'année aussi 2024, même s'il a été un peu plus, je dirais, discriminant.
01:35 Mais c'est effectivement un fonds qui nous interpelle et qui nous intéresse
01:39 parce qu'il a une vocation un peu plus défensive que des investissements technologiques classiques.
01:43 Typiquement, son approche est plus équilibrée puisque d'un côté,
01:48 il peut aller sur des valeurs technologiques de croissance assez sensibles,
01:52 mais dans le même temps, aller chercher des valeurs un peu plus cycliques ou en restructuration
01:57 en faisant très attention à la valorisation. C'est vraiment le crédo du gérant.
02:01 Donc du coup, on est investi dans un portefeuille très diversifié en termes de secteur technologique,
02:07 la tech classique que l'on connaît, les équipements entiers, le software.
02:11 Et en termes de zone géo, c'est les US prépondérants ou pas du tout ?
02:15 Justement, c'est là qu'il est intéressant aussi parce qu'effectivement,
02:17 les États-Unis sont monts et merveilles pour la tech.
02:20 Il est plutôt sous-pondéré sur les États-Unis.
02:23 Ça représente entre 55 et 70 % du portefeuille.
02:26 D'accord. Où les valeurs sont déjà assez hautes et donc ?
02:28 Les valorisations sont effectivement un peu plus élevées.
02:30 Alors, il trouve quand même des idées, bien sûr,
02:32 mais c'est vrai qu'il va avoir une poche, par exemple, émergente de l'ordre de 15 à 20 %,
02:36 mais en faisant très attention à la Chine, que 5 %, et un petit peu d'Europe quand même.
02:40 Oui, d'accord.
02:41 Donc très diversifié.
02:42 Parfait. Deuxième fonds, DNCA Value Europe.
02:46 Exactement. Alors, on entend value,
02:48 ce n'est pas quelque chose qui fait rêver depuis plusieurs mois ou voir quelques années.
02:51 Ceci étant, il nous semble intéressant aujourd'hui de commencer à regarder ce style de gestion
02:57 parce qu'il y a finalement peut-être un espèce de rééquilibrage qui pourrait se faire dans les mois qui viennent.
03:02 Et DNCA Value Europe a une approche assez intéressante
03:05 parce qu'il y a quand même un petit filtre également qualité et croissance
03:10 puisque grosso modo, ils s'intéressent évidemment après les filtres classiques
03:13 où ils vont chercher des sociétés qui sont décotées, qui ont plus de rendement, etc.,
03:18 en général de 20 % en termes de métrique, meilleur que celle de l'indice.
03:22 Mais à côté de ça, ils vont regarder également qu'est-ce qui pourrait,
03:25 une fois que ce filtre quantitatif est fait, de façon fondamentale,
03:29 générer des performances boursières par la rentabilité économique de l'entreprise
03:36 et également par un aspect aussi croissance, une sensibilité à la croissance économique
03:40 qui peut représenter un tiers du portefeuille.
03:43 Ce qui n'est pas donc un pur fond value comme son nom l'indique
03:46 mais qui permet d'avoir un portefeuille équilibré, on va dire maximum 50 % sur des valeurs plus cycliques,
03:52 minimum 50 % sur des valeurs défensives qualité,
03:56 qui permettra à un investisseur qui commence à se poser des questions
03:58 sur une éventuelle rotation de style croissance vers value
04:02 d'entamer un processus lent sans forcément aller dans la pure et vraie value,
04:07 très industrielle, très énergétique, qui peut encore peut-être sous-performer un petit peu.
04:13 D'accord. En termes de taille de capi, de secteur géo, on est où ?
04:17 Alors sur les secteurs géographiques, c'est peut-être un petit biais français
04:23 mais globalement c'est une allocation européenne plutôt classique.
04:25 Ce qui est intéressant, c'est la partie sectorielle
04:27 puisque vous pouvez évidemment avoir les classiques de la value
04:31 comme la finance qui peut être à hauteur de 18 %,
04:33 finance en sens large, bancaire, assureur, service financier, etc.
04:37 Vous avez des biens industriels qui sont logiquement surpondérés pour une gestion plus value
04:42 mais vous avez à voir aussi quand même un peu de santé, un peu de tech,
04:45 même si c'est sous-pondéré, elle va être représentée
04:48 et encore une fois ce petit tilt croissance qui peut aider
04:50 si on a une reprise cyclique plus favorable en Europe dans les mois qui viennent.
04:53 D'accord. Troisième fonds, c'est Muzinic Europe Yield.
04:58 Exactement. Voilà une petite entorse au monde des actions
05:01 puisque malgré tout il n'y a pas que les actions dans la vie.
05:03 C'est de l'oblique.
05:03 Voilà exactement et puis comme le monde a un peu changé,
05:06 l'étau zéro c'était il y a quelques mois ou années,
05:09 maintenant on a un peu de rendement et cette gestion effectivement de Muzinic,
05:13 donc le gérant américain célèbre dans le monde du crédit,
05:16 est assez intéressante parce qu'elle a un biais là aussi défensif,
05:20 un peu comme le premier fonds actions dont on m'a parlé.
05:22 Donc on va aller chercher des entreprises européennes dans le secteur du haut rendement
05:27 mais avec une approche plutôt prudente où les gérants vont faire très attention
05:32 à la valorisation des émissions qu'ils vont sélectionner.
05:37 Donc évidemment un travail classique de fondamentale
05:40 mais ce qui est assez intéressant, ce qui parfois me les fait comparer
05:44 à comme geste dans le monde du crédit,
05:46 c'est qu'ils vont être très absents de certains secteurs plus je dirais croissance
05:51 comme je ne sais pas les compagnies aériennes très cycliques,
05:54 les industriels minières etc. et les financières.
05:57 Et en revanche on va avoir du coup une prépondérance sur des segments plus défensifs
06:03 qui fait qu'on va se retrouver avec un portefeuille au rendement
06:07 mais avec une notation moyenne de l'ordre de WB,
06:11 une duration assez faible, enfin assez faible, de l'ordre de 2,6
06:14 et un rendement embarqué de l'ordre de 6,5
06:17 ce qui permet quand même à un investisseur d'aller chercher du rendement
06:20 dans ce segment obligataire tout en le faisant de façon défensive
06:24 et surtout avec un gérant qui a un historique très important,
06:27 1988 pour la création de Muesinic aux Etats-Unis,
06:30 une gestion européenne qui date des années 2000
06:32 et un moyen mémotechnique très simple,
06:35 sur 10% de surperf par rapport à ces cas d'aérogrie,
06:39 5 ans 5%, 3 ans 3%.
06:41 C'est un peu le Warren Buffett de l'obligation quoi.
06:43 Alors en tout cas ils ébrouillent très bien
06:45 et parmi le monde obligataire que l'on regarde
06:47 c'est un des fonds que l'on recommande effectivement.
06:49 D'une manière plus générale, Gérald,
06:51 comment vous sentez les prochains mois sur les marchés ?
06:53 Alors écoutez, on a vécu, je vous le disais dès le départ,
06:57 pour les valeurs technologiques un beau rallye
06:59 mais c'est sur l'ensemble des marchés que ça s'est quand même bien passé
07:01 depuis octobre et les premières évocations de la part de la Fed
07:06 des éventuelles baisses de taux ou du fameux pivot.
07:09 Il se trouve que pour le moment il n'est toujours pas là.
07:11 C'est un peu l'arlésienne.
07:12 C'est l'arlésienne mais il n'empêche que sur tout le premier trimestre
07:15 les marchés ont quand même continué de monter
07:17 en dépit du décalage de ce fameux pivot.
07:20 Tout simplement pour une bonne raison, c'est que le sentiment est fort.
07:22 Donc le sentiment est fort et ce sentiment positif a permis au marché
07:26 finalement de ne pas se poser la question du "quand"
07:29 mais de simplement se dire "ça va arriver".
07:31 Aujourd'hui, effectivement, on se pose la question de façon un peu plus différente
07:35 puisque d'abord c'est repoussé pour le moment par le consensus plutôt à septembre.
07:40 On va voir les chiffres qui sortent cette semaine
07:42 puisqu'on a de gros chiffres qui vont sortir.
07:44 Le PIB aujourd'hui aux Etats-Unis était un peu en dessous des attentes.
07:46 On attend évidemment une métrique d'inflation très importante
07:49 demain qui peut changer la donne.
07:53 Mais on a ce narratif qui est en train peut-être de changer
07:56 mais il y a quand même un élément important
07:57 et c'est ce que l'on regarde cette semaine notamment,
07:59 c'est la publication des résultats pour le premier trimestre aux Etats-Unis
08:02 qui est évidemment très importante
08:04 et qui pour certaines grosses entreprises de la cote américaine
08:07 sont quasiment des statistiques macro hyper importantes
08:11 regardées de très près, scrutées
08:13 et qui peuvent là aussi faire changer le sentiment d'un moment à un autre.
08:16 D'accord, il pourrait y avoir une inversion donc...
08:18 Alors en tout cas nous notre scénario il reste plutôt optimiste.
08:20 Maintenant il faut savoir être agile, flexible dans ces marchés-là.
08:23 Donc si d'aventure on perçoit un changement de momentum
08:27 et de narratif sur ce côté positif que les marchés ont pris
08:30 depuis maintenant plusieurs mois,
08:32 on sera à même de conseiller à nos clients
08:35 de peut-être revoir leurs allocations sur un biais plus défensif
08:38 comme on l'a commencé je vous le disais.
08:39 Et avec les fonds que vous avez présentés.
08:41 Exactement Stéphane.
08:43 Gérald, un grand merci pour être venu partager notre expertise.
08:46 Avec plaisir.
08:47 Je vous le dirai régulièrement pour réitérer l'exercice.
08:50 Avec grand plaisir.
08:51 Merci à tous de nous avoir suivis également.
08:53 Je vous donne rendez-vous très vite sur Investeur TV
08:56 avec d'autres professionnels des marchés.
08:58 [Musique]
09:07 [Silence]