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NewsTranscription
00:00 En attendant, on va parler BD, une bande dessinée particulière, un roman graphique qui raconte la vraie histoire d'Ali Arcadi, un photoreporteur irakien.
00:08 La BD s'appelle "L'homme qui en a trop vu", Sébastien Bordenave.
00:11 Oui, souvenez-vous, je vous ai présenté il y a quelques jours le dernier "Martin à la plage", donc là, rien à voir.
00:16 Aujourd'hui, une BD étouffante et toute en tension.
00:19 Pourtant, tout commence en Normandie. Ali Arcadi reçoit le prix Bailleux des correspondants de guerre.
00:24 Pendant la cérémonie, Ali Arcadi va raconter son histoire,
00:27 comment le magazine allemand Der Spiegel lui a commandé un reportage sur des soldats irakiens engagés dans la reconquête de Mossoul.
00:35 On est fin 2016.
00:36 Concrètement, il va suivre le quotidien d'une milice irakienne.
00:40 Parmi eux, il y a un capitaine sunnite et un caporal chiite.
00:43 En gros, ceux qui se faisaient la guerre il y a encore quelques années sont unis pour vaincre Daech.
00:48 Alors, quand Ali Arcadi raconte son histoire à Bailleux en recevant son prix, il y avait un scénariste de BD qui est présent dans la salle,
00:53 Simon Rochepeau, qui ne revient pas du contraste entre les horreurs que va raconter ce reporter de guerre
00:59 et ce même homme au regard doux, timide, qui est venu avec sa femme et sa petite fille endormie dans ses bras.
01:05 Il décide de faire de ce récit une BD.
01:07 Les dessins vont être de Isaac Vance et voilà comment est née la BD "L'homme qui en a trop vu".
01:12 - Les dessins sont très beaux. - C'est génial.
01:15 C'est bizarre que tu parles de Bailleux parce que je vais prendre le train pour Bailleux juste après l'émission.
01:20 - Tout est connecté. - C'est travaillé cette émission, Michael.
01:24 On n'arrive pas comme ça, on improvise.
01:27 Alors en quoi cette BD a défaut de nous faire passer un moment de légèreté ? En quoi elle est passionnante ?
01:31 Déjà, elle est totalement immersive, elle décrit parfaitement le métier de reporter de guerre,
01:35 au passage, on comprend mieux, les forces en présence, parce que moi j'avoue que entre les Peshmergas du Kurdistan,
01:39 le PKK, les rebelles syriens, les milices unites et shit, j'ai toujours eu un peu de mal à comprendre.
01:44 C'était qui les gentils, c'était qui les méchants ?
01:45 En fait, on comprend avec la BD qu'aucune vision binaire n'est possible,
01:51 car l'histoire d'Alexandre Arkady, c'est celle d'un photographe qui va suivre les soldats irakiens censés éradiquer l'État islamique,
01:57 et ces derniers vont aussi se livrer à des actes de torture, des exécutions sommaires, des violences contre des civils.
02:03 Le photographe est lui-même obligé par deux fois de participer, sinon il y passait, c'est pour ça qu'on dit qu'il est l'homme qui en a trop vu.
02:11 Et est-ce qu'on sait ce qui est devenu le reporter ?
02:13 Alors oui, Alié Arkady est aujourd'hui diplômé de l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris,
02:17 il pratique la monolithographie, en fait il imprime toutes ses photos sur des lourds blocs de pierre,
02:21 allez voir son Instagram, c'est vraiment super impressionnant.
02:23 Quant à moi, Michael Jones, si vous voulez, je vous offre la BD qui s'appelle "L'homme qui en a trop vu",
02:28 c'est écrit chez Futuropolis, je vous en prie, c'est glaçant mais c'est très éclairant.
02:33 Mais attendez, il n'a pas joué aux Trois-Horiens !
02:34 T'as vu, t'as gagné son BD !
02:37 Merci Sébastien Mordedave, qu'on retrouve tous les dimanches aux côtés de Nicolas Carreau dans La Voix et Livre,
02:42 c'est de 19h à 20h.