la preuve sur le dossier de la réforme de l'assurance-chômage sur lequel l'organisation patronale n'est pas pressée d'aboutir.
Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 12 avril 2024 avec Etienne Gernelle.
Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 12 avril 2024 avec Etienne Gernelle.
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00:02 RTL Matin
00:07 7h16 bonjour Etienne Gernel.
00:08 Bonjour et bonjour à tous.
00:10 Ce matin Etienne, vous nous dites que le MEDEF c'est la CGT des patrons.
00:13 Mais oui, un syndicat patronal reste un syndicat
00:16 soumis aux mêmes tentations, le corporatisme, l'immobilisme, le goût de la subvention.
00:21 Vous croyez que le MEDEF est libéral, mais quelle blague !
00:25 Alors, illustration, avec la réforme de l'assurance chômage.
00:29 J'entends avec stupéfaction le président du MEDEF, Patrick Martin,
00:33 s'interroger avec une fausse innocence sur son degré d'urgence.
00:38 Je le cite. Mais quelle hypocrisie !
00:40 Bon, expliquez-nous tout ça.
00:41 Le MEDEF se plaint du niveau des prélèvements obligatoires.
00:44 Il a raison, nous sommes avec le Danemark, les champions d'Europe de la ponction.
00:49 Mais pour baisser les prélèvements, il faut d'abord baisser les dépenses.
00:53 Or, l'assurance chômage est l'un des domaines où notre supplément
00:57 de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne est le plus élevé.
01:01 Sauf que cette dépense-là arrange un peu le MEDEF.
01:05 Au fond, le fait que certaines personnes soient prises en charge
01:08 par la collectivité entre deux périodes de travail, c'est assez commode.
01:12 Et le MEDEF a d'ailleurs fait preuve de la même hypocrisie à propos des retraites.
01:17 Ah bah, Faval, il va falloir nous en dire un peu plus.
01:19 Alors, le MEDEF, souvenez-vous, n'a pas été très courageux sur les retraites,
01:22 pas très allant, se contentant assez bien d'une réformette.
01:26 Et pourquoi ? Parce qu'un âge légal de départ comparable à celui de nos voisins européens,
01:31 en gros de 65 à 67 ans, l'aurait placé devant ses responsabilités sur l'emploi des seniors.
01:38 Faire prendre en charge ces seniors par la collectivité,
01:41 c'est évidemment beaucoup plus confortable.
01:43 Et d'une manière générale, regardez, les dépenses sociales,
01:46 c'est 34% du PIB, 56% du total des dépenses publiques.
01:51 C'est incroyable, c'est une exception française.
01:54 Sauf que ces dépenses-là arrangent aussi le MEDEF.
01:57 Alors, Patrick Martin préfère, lui, pointer du doigt,
02:00 je le sais, j'ai encore entendu l'autre jour, le train de vie de l'État,
02:03 lequel est certes très élevé, mais comparativement beaucoup moins ruineux que les dépenses sociales.
02:08 C'est un tartuffe.
02:10 -Tartuffe, carrément.
02:11 -Eh oui, un tartuffe aussi quand il se plaint à raison du niveau des dépenses publiques,
02:15 mais défend les subventions pour les entreprises.
02:18 Tartuffe aussi quand il se plaint, là encore, à raison du poids des normes en France,
02:22 mais il oublie que certaines fédérations patronales participent à leur prolifération,
02:27 en espérant ainsi se protéger de la concurrence.
02:30 Alors, ce n'est pas moi qui le dis d'ailleurs, ça,
02:31 c'est Guillaume Poitrinal, qui est un entrepreneur réputé.
02:35 Alors, je ne vais pas me faire des amis en disant ça,
02:37 et c'est peut-être contre-intuitif, mais sur bien des sujets, on peut le dire,
02:41 CGT, MEDEF, même combat.
02:43 -Je ne sais pas si vous aurez réussi à nous surprendre.
02:45 Merci à tous.
02:46 Au revoir.
02:46 [SILENCE]