Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la sécurité durant les Jeux Olympiques et notamment du risque d'attentats.
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00:00 Il est 18h01, quelques secondes, nous sommes sur Europe 1 et sur CNews avec Yoann Uzay, journaliste politique à CNews.
00:05 - Bonsoir, Laurence. - Avec André Valigny, ancien ministre.
00:08 Merci de votre présence.
00:09 Rudy Mana, qui est policier, porte-parole de l'Alliance Sud.
00:12 Sabrina Medjeber, essayiste.
00:13 Et on a le plaisir de recevoir François-Olivier Gisbert, journaliste et écrivain.
00:16 Bonsoir, François-Olivier.
00:17 On va évidemment parler dans un instant de ce pacte asile et immigration
00:22 qui a été voté par le Parlement européen.
00:25 Que va-t-il changer ? C'est la question que je posais dans mon éditorial.
00:28 Nous verrons évidemment cela au fil des mois.
00:30 Mais d'abord, cette menace sur le Parc des Princes.
00:32 Il y a un match important de Ligue des Champions qui se déroule ce soir à 21h, PSG-Barcelone.
00:36 Et l'État islamique, en tout cas la branche irano-afghane de l'État islamique,
00:41 a proféré un certain nombre de menaces sur cette rencontre, sur d'autres rencontres également.
00:46 Du coup, il y a un renforcement des mesures de sécurité.
00:49 Le point avec Michel Dos Santos.
00:51 Les menaces de l'État islamique qui cible notamment le Parc des Princes
00:56 sont prises très au sérieux par Gérald Darmanin.
00:59 Une réunion avait lieu hier soir Place Beauvau
01:01 avant la rencontre de ce mercredi Paris-Saint-Germain-FC-Barcelone.
01:06 Quelques heures plus tôt, le ministre de l'Intérieur
01:08 avait déjà annoncé un dispositif de sécurité renforcé.
01:12 Le préfet de police a renforcé considérablement les moyens de sécurité.
01:16 Et la DGSI est particulièrement à pied d'œuvre, sans rentrer dans le détail,
01:20 pour évidemment être au rendez-vous.
01:22 Derrière cette menace, des terroristes afghans
01:25 sont soupçonnés d'être derrière l'attentat de Moscou
01:27 qui a fait 144 morts en mars dernier.
01:30 Pas de quoi décourager des supporters venus assister à la rencontre.
01:34 Je ne suis pas sûr qu'il fallait s'arrêter à ça,
01:36 parce que c'est aussi leur but de nous faire peur.
01:38 En conférence de presse,
01:40 même l'entraîneur parisien n'a pas caché son inquiétude.
01:43 J'espère qu'on pourra tout contrôler, que ce soit juste des menaces
01:48 et que ça ne se termine pas en quelque chose de désastreux.
01:50 Mais bien sûr que c'est inquiétant.
01:53 Bien sûr que c'est inquiétant.
01:54 Pour les deux premiers quarts de finale,
01:55 Londres et Madrid avaient également renforcé hier soir leur dispositif de sécurité.
02:00 Aucun incident n'a été recensé.
02:03 Sur place, on rejoint Régine Delfour et Laurence Ferlarie devant le parc des Princes.
02:07 Gros, gros dispositif policier ce soir, Régine.
02:11 Absolument, Laurence, un énorme dispositif de sécurité ici,
02:15 au niveau du parc des Princes.
02:17 Presque toutes les rues sont bouclées.
02:20 C'est impossible de passer sans être contrôlée ou fouillée.
02:24 Il y a sept compagnies de CRS qui ont été déployées en temps normal
02:27 pour ce genre d'événement, ces quatre.
02:29 Ces compagnies sont appuyées notamment par une unité de la BRAV-M,
02:34 la brigade de répression de l'action violente motorisée,
02:37 appuyée également par des motards de la police nationale.
02:41 On a vu des drones entrer dans le parc des Princes.
02:46 Il y a aussi la BRI, qui a été appelée en renfort,
02:50 la brigade de recherche d'intervention,
02:52 cette unité d'élite de la police.
02:55 Pour vous dire combien cette menace est prise au sérieux par les autorités.
02:59 Elle l'est un petit peu moins par les riverains et les supporters
03:03 qui, eux, se sentent en sécurité et qui estiment qu'ils vont passer
03:06 une très bonne soirée ce soir à partir de 21h.
03:08 C'est ce qu'on souhaite. Merci beaucoup, Régine Delfour et Laurence Ferlarie.
03:11 Sur place, on dit "Madame, vous êtes policier,
03:13 on ne peut pas balayer d'un vers l'autre main cette menace".
03:15 On voit le dispositif policier conséquent.
03:17 1000 policiers mobilisés pour une rencontre sportive. 1000 !
03:21 Effectivement, Gérard Darmanin ne peut pas balayer cette menace.
03:24 C'est impossible. C'est le ministre de l'Intérieur,
03:26 il est là pour protéger les Français.
03:27 En l'occurrence, il est là pour protéger les supporters qui vont venir au match.
03:31 Voilà, on a de quoi, par contre, se poser des vraies questions.
03:34 1000 policiers engagés pour un match de foot.
03:36 1000 policiers engagés pour un match de foot.
03:39 Et puis, on a plein des chances qui arrivent.
03:41 Et puis, j'en profite aussi pour saluer tous ces CRS.
03:44 Parce que vous savez, les CRS, souvent, ils sont blâmés.
03:46 On dit "les CRS, dans les manifestations".
03:49 Heureusement qu'ils sont là. Heureusement qu'ils sont là.
03:51 Et là encore, ce soir, heureusement qu'ils sont là,
03:54 parce qu'ils assurent la sécurité.
03:55 Ils sont là pour protéger les surveillants.
03:57 Ils sont là pour protéger les surveillants.
04:00 Pour une fête, hein. Et malheureusement, on n'a pas le choix.
04:02 - François-Olivier Gisbert, on est à 107 jours des JO.
04:04 La menace terroriste, elle est omniprésente.
04:07 Est-ce qu'il faut capituler ?
04:08 Est-ce qu'il faut revoir tout notre dispositif à la baisse ?
04:10 - Bien sûr que non. D'ailleurs, on a bien vu, tout à l'heure,
04:12 il y a une personne interrogée qui disait
04:15 "oui, c'est ce qu'ils veulent, justement, que tout s'arrête".
04:18 Ils ont plus pour continuer.
04:19 Je crois que c'est ce qu'on se dit depuis qu'il y a des attentats en France
04:24 et d'ailleurs en Occident.
04:26 Et je pense que c'est la seule réponse.
04:27 Continuer comme avant, voilà. Et puis, on est prévenus.
04:29 - Vivre comme avant, mais en même temps, la menace, elle est là, omniprésente.
04:32 - On sait, mais attendez, il y a eu...
04:33 Vous vous souvenez bien, quand il y a eu l'euro, les matchs,
04:37 c'était pareil, c'était sous surveillance et il s'est rien passé.
04:40 Bon, parce que c'est vrai que quand il y a de la surveillance
04:42 comme il y a avec 1000 policiers,
04:44 c'est un peu plus compliqué de faire des opérations terroristes.
04:46 - Bien sûr, et après, c'est aussi le but de donner des menaces à l'avance
04:50 et de terroriser, de faire passer, épaner l'angoisse.
04:52 - Le terrorisme, c'est la terreur.
04:53 - L'humanisaille.
04:54 - Le but des terroristes, c'est évidemment de faire le plus de victimes possible,
04:56 mais c'est aussi que nous adaptions notre mode de vie à leurs menaces.
05:00 Et c'est précisément ce qu'il faut essayer de faire le moins possible.
05:03 Rudy Manhat disait "il y a 1000 policiers, voilà où on en est dans ce pays".
05:06 Et là, ce n'est pas que dans ce pays, on en est là dans tous les pays européens,
05:09 y compris aux Etats-Unis, etc.
05:11 Ce n'est pas un problème franco-français.
05:13 Les terroristes, ils sont partout.
05:15 Et j'aime beaucoup la manière qu'ont les Israéliens depuis le 7 octobre de dire
05:18 "nous continuerons de danser",
05:20 en référence, bien sûr, à ce qui s'est passé à ce festival de musique.
05:22 Je crois qu'ils ont raison de voir les choses de cette manière-là.
05:25 Il faut continuer à aller voir les matchs dans les stades.
05:28 Il faut mener cette belle cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques
05:31 en se protégeant, bien sûr, en déployant le plus de policiers sur le terrain possible.
05:35 On a des services de renseignement qui sont formidables,
05:37 qui déjouent un attentat tous les deux mois dans le pays.
05:40 Ça fonctionne, nos services de renseignement fonctionnent.
05:42 Le risque zéro n'existe pas, mais continuons à vivre et à bien vivre.
05:46 André Valény, je sais que vous n'êtes pas d'accord avec ça.
05:48 Oui, il faut continuer à vivre normalement, mais...
05:51 Il faut vivre normalement, mais il ne faut pas faire cette cérémonie grandiose, exceptionnelle.
05:55 Pour l'ouverture des JO ?
05:56 Pour les Jeux, la cérémonie d'ouverture des JO mobilise des forces de sécurité énormes,
06:01 45 000 policiers, en amont, je l'ai dit tout à l'heure.
06:04 On est en train de visiter tous les appartements, un par un, de tous les immeubles,
06:07 un par un, à droite et à gauche de la Seine, sur le parcours.
06:10 Ça demande un travail considérable de fourmis,
06:13 sans savoir si les gens que le contrôle aujourd'hui
06:16 seront bien ceux qui seront là au mois de juillet.
06:18 Donc, moi, je pense que la cérémonie d'ouverture, on aurait dû,
06:21 on peut encore la faire au Stade de France,
06:22 ce qui n'empêche pas de continuer à vivre "normalement",
06:25 de faire les Jeux olympiques et de profiter du match de ce soir.
06:28 Il faut quand même s'adapter aux circonstances.
06:30 France, vous n'êtes pas d'accord ?
06:31 Je vous devais d'accord.
06:32 Ah bon ? Vous voulez qu'on vive normalement ?
06:33 Non, mais attendez.
06:34 Non, mais continuons comme avant.
06:36 Mais ce n'est pas la peine non plus de faire...
06:37 Parce que dans cette histoire-là, on voit très bien,
06:40 il y a toute une histoire d'égo.
06:42 Le président de la République, la maire de Paris,
06:44 ils veulent se rebecter à l'occasion des JO.
06:46 Ils croient qu'ils vont se sauver.
06:48 Mais tout ça est absurde.
06:50 Donc, il n'y a pas besoin de tout ce cirque.
06:52 Il y a effectivement besoin que les JO existent, qu'ils continuent.
06:57 Et effectivement, la proposition de René Vallély, moi, je le contre-signe.
07:00 Vous ne votez pas. Alors, Lourdi Manat ?
07:02 Oui, je voulais juste dire à Johan, par rapport à ce qu'il disait tout à l'heure,
07:05 dans les autres pays d'Europe,
07:06 je suis marseillais, j'ai fait des matchs de Marseille.
07:08 Il y a 10 ans, on n'était pas 1 000 policiers autour d'un stade.
07:11 Non, mais que les choses soient claires.
07:13 Donc, aujourd'hui, on a besoin, on en est là dans ce pays,
07:17 on a besoin de mettre 1 000 policiers pour assister à un match de foot.
07:21 Là où il y a 10 ans, on avait 300 policiers pour assister à un match de foot.
07:25 Et je sais qu'il y avait toujours autant de monde, surtout à Marseille.
07:27 Sabrina, sur ces menaces terroristes
07:30 émanant d'une branche afghane de l'État islamique,
07:33 qui a perpétré un massacre à Moscou il y a quelques semaines.
07:35 Tout à fait, tout à fait.
07:37 Mais moi, je suis de l'ordre de la résilience.
07:40 Moi, je n'ai pas peur.
07:43 Et je suis, comme disait Johan,
07:45 je pense qu'il ne faut surtout pas s'aider ni à la peur, ni à la panique.
07:48 De toute façon, nous sommes habitués au terrorisme.
07:52 Nous vivons tous avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes.
07:55 Chaque jour qui passe depuis l'irruption du terrorisme djihadiste,
08:00 le terrorisme, ce n'est pas un monophénomène.
08:04 C'est une structure exogène, c'est une structure endogène,
08:07 c'est une structure protéiforme avec des modalités opératoires différentes.
08:11 Vous pouvez avoir une action coordonnée de plusieurs kamikazes
08:15 qui décident d'attaquer une salle de concert,
08:18 un bar, un stade de foot, etc.
08:20 Et vous avez le terroriste qui, avec son coup de couteau,
08:23 va aller moignarder un jeune amoureux en bas de la tour Eiffel
08:27 parce qu'il aurait soi-disant tué des musulmans à Gaza.
08:32 Donc les mobiles sont différents, les actions sont différentes,
08:35 les intentions sont différentes.
08:36 Et le terrorisme, malgré tout, et c'est ça le drame français et même occidental,
08:41 c'est que nous vivons avec le terrorisme.
08:43 Nous vivons avec le terrorisme et nous devons résister,
08:46 ne jamais renoncer, jamais.
08:48 Et rester ce que nous sommes et fiers d'être ce que nous sommes.
08:51 Petite pause. On se retrouve dans un instant dans "Punchline"
08:53 sur CNews et sur Europe 1.
08:55 On parlera de ce qui s'est passé à Romain Surizer,
08:57 un jeune de 15 ans qui a été tué d'un coup de couteau.
08:59 Il était en train de s'interposer dans une bagarre entre bandes.
09:02 Et puis on entendra aussi Gérald Darmanin,
09:04 parce qu'on parle de terrorisme.
09:05 Lui, il a dit qu'aujourd'hui c'est le trafic de drogue,
09:09 le trafic de drogue qui fait le plus de morts en France par rapport au terrorisme.
09:13 À tout de suite dans "Punchline".
09:14 [Musique]