• il y a 3 heures

Category

🗞
News
Transcription
00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:04Je veux dire ma supévaction et je pense qu'on a atteint avec l'Algérie un seuil extrêmement inquiétant.
00:12On voit bien que l'Algérie cherche à humilier la France.
00:16Une nouvelle humiliation pour la France, ce sont les mots de Bruno Retailleau qui est en déplacement à Nantes.
00:21J'ai vu d'ailleurs que le ministre de l'Intérieur portait des lunettes noires, il s'en est expliqué, il a subi une intervention.
00:27Il s'est fait opérer.
00:28Il s'est fait opérer.
00:29Exactement, en urgence.
00:30En urgence, hier soir.
00:31Jean-Baptiste Marty du service Police, Justice de Europe 1.
00:34Bonjour Pascal.
00:35Bonjour également à Jacques Serret du service politique.
00:38Et puis bonjour à Philippe Fontana qui est avocat, qui va pouvoir essayer de nous expliquer ce qui s'est passé, ce qu'on peut faire surtout avec l'Algérie.
00:48Écoutons tout d'abord Sophie Primac qui est porte-parole du gouvernement, elle était ce matin sur RFI.
00:53Cette expulsion ratée ou en tout cas de ce retour de cet influenceur en France, j'ai peu d'informations ce matin.
01:00Je sais qu'il n'y a aucune raison pour lesquelles ce ressortissant a été refusé.
01:06Il n'y a aucune raison, il avait un passeport algérien, donc il n'y a aucune raison juridique pour que ce ressortissant ne soit pas accepté en Algérie.
01:15Est-ce que le gouvernement va protester auprès des autorités algériennes ?
01:18Bien sûr, je pense que le ministre de l'Intérieur va faire le nécessaire.
01:22Ce ressortissant doit être récupéré par l'Algérie.
01:26Je rappelle que M. Doualem, en tout cas c'est son pseudonyme, a été expulsé jeudi.
01:33Il est renvoyé en France par les autorités algériennes.
01:35L'homme de 59 ans est arrivé dans la soirée à Roissy.
01:38Il a ensuite été placé dans un centre de rétention administratif, ce qu'on appelle un SCRA ou un CRA, du Ménil à Melau.
01:46Sarah Knafo, députée européenne de Reconquête, elle était ce matin sur RTL.
01:52Je remarque que la diplomatie française, notamment notre ministre des Affaires étrangères, a des mots plus durs contre Elon Musk que contre l'Algérie.
01:58C'est quand même deux sujets qui n'ont pas grand-chose à voir.
02:03Ça a grand-chose à voir, puisque c'est dans toutes ces interviews qu'on l'entend qu'il doit commenter l'Algérie, puis commenter Elon Musk.
02:07Et quand il doit commenter les affaires d'Elon Musk, il trouve un ton très ferme, mais pas sur l'Algérie malheureusement.
02:12Catherine Vautrin, qui est ministre du Travail et de la Santé, elle est un invité de Robin Desarbres ce matin. Elle s'est exprimée également sur ce sujet.
02:18Maintenant, je pense que ça fait partie des attentes de nos concitoyens, que la capacité de répondre sur ces sujets et de respect des valeurs de la République.
02:28C'est trop facile derrière des réseaux sociaux d'insulter les gens dans un anonymat qui, un, est une preuve de lâcheté et qui, deux, est inacceptable.
02:37Alors, d'abord, deux ou trois questions assez simples.
02:41Si les autorités françaises étaient dans un avion français ?
02:46Visiblement, un avion qui partait de France, on ne sait pas quelle compagnie, sûrement une compagnie low-cost.
02:53Bon, cet homme il descend, j'imagine, il est encadré, dans ces cas-là, il y a du personnel français, il y a des policiers qui sont là ? Comment ça se passe ?
03:01Alors, il était encadré par des policiers français armés, mais tant que les policiers n'ont pas remis aux autorités algériennes ce ressortissant,
03:09il reste sous la responsabilité de la France et c'est le droit international ici.
03:15Mais c'est-à-dire, alors, M. Fontanin, moi je pose toujours des questions simples, mais si on le laisse là-bas et qu'on repart sans lui, en fait, il est algérien, et qu'on dit, nous on ne le reprend pas, qu'est-ce qui se passe ?
03:25Bon, c'est une situation très particulière qui ne s'est reproduite que 3 ou 4 fois, puisque cette personne est algérienne, elle dispose d'un passeport,
03:34donc l'Algérie ne pouvait pas nous obliger à solliciter un laissé-passer consulaire qui n'est obligatoire que lorsque la personne est dépourvue de tout passeport.
03:45Mais c'est pour ça que je vous dis, si les autorités, d'ailleurs on ne l'encadre même pas, il est algérien, donc on arrive sur le sol de France et puis on ne le reprend pas, en fait.
03:54Mais il serait dans un omaclant juridique.
03:56Mais pourquoi il est algérien ?
03:57Il est algérien et les autorités algériennes ont bien démontré aux autorités françaises, en violant le droit international, qu'elles voulaient faire passer un message politique.
04:08Et bien pourquoi, ma question, pourquoi on ne le laisse pas sur place ? Pourquoi on le remet dans un avion français ?
04:13Alors, il y a deux choses aussi, Pascal.
04:15Pardonnez-moi de poser des questions, je pense que les auditeurs se posent exactement ces questions-là.
04:18Ce sont des questions très concrètes et qui apportent des réponses concrètes.
04:21Il est algérien, tu arrives là-bas, tu lui dis, allez, au revoir monsieur, on ferme la porte et on repart.
04:27Parce que le droit international ne se pose pas ces questions, c'est-à-dire que vous avez des relations entre états souverains.
04:36Lorsque cette personne, alors, moi j'avais trois remarques à poser dans cette affaire.
04:41Monsieur Fontana qui est avocat.
04:43Vous êtes avocat spécialisé dans ces sujets algériens.
04:45J'ai écrit un livre sur le droit d'asile et son dévoiement et je suis avocat au Barreau de Paris depuis 25 ans.
04:50La première remarque, c'est qu'en France, pour une fois, on a un ministre de l'Intérieur, ministre d'État, qui a exercé ses prérogatives.
04:57C'est très rare.
04:58Il a pris lui-même, mardi 7 janvier, un arrêté ministériel d'exclusion et non pas un arrêté préfectoral d'exclusion,
05:06se fondant sur le grave trouble à l'ordre public.
05:09On parle toujours d'influenceurs, mais moi je constate que cette personne ressortissante algérienne trouble à l'ordre public.
05:15Il y a une urgence absolue et il a décidé son exclusion.
05:18Deuxièmement, malheureusement, cet influenceur qui utilise un pseudo, mais dont le vrai nom c'est Boalem Naman,
05:27il est à lui seul l'incarnation du lien entre immigration et délinquance.
05:34Monsieur Pro, cette personne, est rentrée en France en 1998 à l'âge de 23 ans, de manière irrégulière.
05:41Il a été condamné...
05:4288 ?
05:43Oui, il a un certain âge.
05:45Donc il a 60 ans...
05:48Il a été condamné à 6 reprises, à 11 ans de prison.
05:53La France a réussi, non pas à l'expulser, mais à prendre une mesure d'éloignement en 2008.
06:01Il est revenu un an après en situation irrégulière.
06:05Donc vous vous rendez compte que cette personne a passé plus de temps en situation irrégulière dans notre pays,
06:10qu'il a passé plus de temps en Algérie, son pays natal.
06:14Et profitant de la guerre d'influence qui se tient entre plusieurs factions algériennes, d'autres pays,
06:23et qui touche les intérêts vitaux de notre pays, il a fait l'objet de cette mesure administrative d'expulsion.
06:30Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est vrai que l'Algérie, au mépris du droit international, ne l'a pas repris.
06:34Mais encore une fois, c'est l'aréal politique.
06:37Il faut se demander pourquoi l'Algérie ne reprend pas ce ressortissant,
06:41alors même que certains de ces ressortissants, dont le nommé Ben Zerra,
06:46ont reçu l'asile politique en France.
06:49Et c'est lui qui est à l'origine de la grave crise qui oppose la France et l'Algérie aujourd'hui.
06:53Alors ça, il faut que vous nous expliquiez peut-être plus précisément ce que vous venez de dire,
06:58parce que je ne suis pas sûr que chacun comprenne.
07:00Parce que pour nous, nous avons le sentiment que la grave crise que nous traversons est liée à Boalem-Sensal.
07:08Et vous, vous ajoutez un élément que vous pouvez peut-être préciser.
07:12Oui, c'est plus subtil. On sait depuis le général de Gaulle qu'on ne met pas Voltaire en prison.
07:17Il parlait de Sartre.
07:18Et donc c'est vrai que mettre un écrivain en prison suscite des réactions qui parfois sont trop fortes.
07:25On est dans l'aréal politique.
07:27Quand le chef de l'État, notre chef de l'État, parle de déshonneur envers un État étranger,
07:32quand un certain nombre de ministres utilisent des mots qui ne conviennent pas au dialogue diplomatique,
07:38il y a une réaction de la part d'un État souverain.
07:41Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une guerre qui oppose plusieurs pôles.
07:45Et il se trouve que ce n'est plus une guerre meurtrière, c'est une guerre de mots.
07:51Et c'est une guerre qui se passe aujourd'hui sur les réseaux sociaux.
07:55Et c'est beaucoup plus subtil qu'on le veut bien le croire aujourd'hui,
07:59parce que, comme je vous le disais, il y a une personne qui s'appelle Ben Serra,
08:02qui a reçu l'asile politique en France,
08:05et c'est cette personne qui a mis le feu aux poudres en mettant en cause un certain nombre de ressortissants algériens
08:12qui, effectivement, tenaient des propos qui méritent une exclusion.
08:16Donc vous voyez, il y a une bataille assez sourde qui oppose un certain nombre de factions d'États étrangers.
08:23Et la réalité, c'est que le ministre de l'Intérieur français, Bruno Retailleau,
08:28ne supporte pas le désordre dans notre pays.
08:31Ce qu'on demande aux étrangers qui sont sur le territoire national,
08:35c'est de ne pas régler leur querelle sur le territoire national.
08:39On va marquer une pause, et c'est absolument passionnant, évidemment,
08:43de vous écouter, d'essayer de décrypter les rapports entre la France et l'Algérie.
08:48Philippe Montana, qui est avocat, on est avec Jean-Baptiste Marty, du service police-justice d'Europe 1,
08:54et puis je vais donner la parole dans quelques instants à Jacques Serret,
08:57parce que ce matin, c'est l'aspect politique, vous avez rencontré Jean-Noël Barraud.
09:02Oui, Pascal.
09:03Et vous pourrez, pourquoi pas, nous donner un sentiment, en tout cas,
09:09sinon nous rapporter précisément ce qui s'est dit. 11h42.
09:13Et vous pouvez agir, chers auditeurs d'Europe 1, au 01.80.20.39.21, 11h13h, c'est Pascal Prohevo sur Europe 1.
09:26Un influenceur algérien, je disais tout à l'heure qu'il faudrait peut-être imaginer un autre terme pour ces gens-là,
09:31parce que ce n'est pas un influenceur, c'est quelqu'un aussi qui est un porteur de haine,
09:35a donc été expulsé jeudi, renvoyé en France par les autorités algériennes.
09:40L'homme de 59 ans est arrivé dans la soirée à Roissy, il a ensuite été placé dans le centre de rétention administrative.
09:45Alors, avant de parler politique, on termine avec le chapitre justice administrative.
09:51Qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Il va rester cet homme-là dans ce centre de rétention administrative ?
09:56Alors, il peut rester pendant 90 jours, on sait qu'il doit être jugé en comparaison immédiate le 24 février prochain,
10:02donc pour incitation à la haine, voilà les propos qu'il avait tenus sur le réseau social TikTok.
10:07C'est une course contre la monde qui s'engage de sources proches du dossier.
10:11Voilà, l'objectif c'est maintenant de lancer des négociations avec l'Algérie, des pourparlers,
10:17pour éventuellement débloquer un laissé-passé consulaire, et cela avant le 24 février prochain.
10:24Mais il n'y a pas besoin de laissé-passé consulaire puisqu'il est algérien ?
10:27Oui, mais comme vous le savez, on l'a appris hier soir, il a une interdiction d'entrée sur le sol.
10:32Donc maintenant, tout va se passer de manière diplomatique avec des négociations entre les deux gouvernements.
10:37Et si, parce qu'on a l'impression que le bras de fer est quand même important en ce moment,
10:41si l'Algérie refuse de le recevoir, donc il va être évidemment jugé,
10:46il sera peut-être condamné, j'imagine, à une peine qui ne sera pas très lourde de toute façon,
10:52mais qu'est-ce qu'on fait de lui après ?
10:54Eh bien, il devra rester sur le sol français tant que la crise diplomatique ne sera pas résolue.
10:58Mais ça veut dire quoi, rester sur le sol français, il est en liberté ?
11:01D'abord en CRA, donc 90 jours maximum.
11:04Mais après s'il est jugé, là il va peut-être être jugé avant 90 jours, on peut imaginer.
11:10Le 24 février prochain, en comparaison immédiate.
11:12Bon, donc fin de 4 février, donc là il peut aller peut-être en prison ou pas, je n'en sais rien.
11:16S'il va en prison, s'il est condamné à une peine de prison ferme, il ne pourra pas être expulsé.
11:21Il faudra qu'ils l'attendent de purger cette peine.
11:24D'accord, mais cette peine sera sans doute plus ou moins légère, j'imagine,
11:28il ne va pas prendre 10 ans de prison pour ça, M. Fontana, je ne sais pas combien.
11:32Non, c'est 7 ans.
11:34Si c'est rattaché au terrorisme, c'est maximum 7 ans puisque ça a été fait sur des réseaux sociaux.
11:39Mais c'est dans le pire, la pire des hypothèses.
11:42Ce qui peut se passer, c'est qu'après son éventuelle condamnation,
11:45il peut y avoir des mesures administratives de surveillance.
11:47Mais à terme, il sera obligé de rester sur le territoire national si l'Algérie le reprend.
11:52Libre ?
11:54Non, pas libre, assigné à résidence.
11:58Mais là, pardonnez-moi de poser aussi une question assez simple,
12:02le CRA, c'est très sécurisé ou il peut s'échapper facilement ?
12:07C'est censé être très sécurisé, il y a des agents pénitentiaires.
12:11Mais c'est quoi le CRA ? C'est-à-dire que c'est en cellule, ça se passe comment ?
12:14C'est un centre de rétention administrative.
12:16Et alors, c'est quoi la vie au quotidien d'un CRA ?
12:19Justement, ce n'est pas un centre pénitentiaire.
12:23La vie quotidienne au CRA, c'est qu'ils ne font rien toute la journée.
12:26Mais ils sont enfermés ?
12:28Ils sont enfermés et le défenseur des droits estime qu'ils ne sont pas assez bien traités.
12:32Mais attendez, ils sont enfermés, ça veut dire quoi enfermés ?
12:35C'est-à-dire qu'ils sont privés de leur liberté le temps qu'ils soient reconduits dans leur pays d'origine.
12:41Mais est-ce qu'ils sont dans une cellule ?
12:43Non, ils sont dans des chambres ouvertes.
12:45Oui, donc ils peuvent s'échapper d'ailleurs, ça se voit régulièrement.
12:49Très récemment, il y a eu des évasions, que ce soit dans le sud-est de la France, ou que ce soit à Vincennes.
12:54Ils ne sont pas menottés ?
12:55Non, ils ne sont pas menottés, mais ils sont sous la garde de la PAF.
12:59De la police de l'air et des frontières.
13:01Et vous trouvez qu'il y a un risque d'évasion dans ces cas-là ?
13:04Je ne peux pas prévoir l'avenir, mais l'important c'est que...
13:09Et on ne peut pas le mettre en prison avant son jugement, cet homme-là ?
13:12Alors ça, c'était de la responsabilité des juges,
13:16et il n'a été ni placé sous contre-judiciaire, ni placé en détention préventive.
13:20Mais comment c'est possible ?
13:23Vous m'expliquez qu'il a fait 11 ans de prison ?
13:25Qu'il menace la France ?
13:27Quand on rentre dans les dossiers, pourquoi il n'est pas en prison ?
13:31Il a été condamné 6 fois pour 11 ans de prison,
13:34mais vous savez que malheureusement en France, être condamné en prison, c'est parfois de la théorie.
13:40J'entends bien, mais cet homme...
13:42Il y a une expression que j'utilise souvent, c'est ouvrir le capot.
13:45Dans tous les domaines d'ailleurs, ouvrir le capot.
13:48Donc tu as un sujet sur le nucléaire, sur la justice, sur l'école,
13:50et puis tu poses des questions et tu vois comment ça se passe.
13:53Et c'est ce que je suis en train de faire avec vous,
13:55puisque moi je ne connais pas précisément comme vous ce dossier-là.
13:58Et je m'aperçois, je me dis, pourquoi cet homme n'est-il pas en prison ?
14:01Vous me dites qu'il a eu 11 ans,
14:03qu'il les ait fait ou pas, peu importe.
14:06Mais c'est quand même quelqu'un qui manifestement est en dehors de la légalité depuis de nombreuses années.
14:11Oui, mais tout est imbriqué.
14:13Je vous donne un exemple, cette personne a eu deux enfants français,
14:17donc pendant des années, il n'a pas pu être reconduit en Algérie.
14:21Et c'est cette accumulation de distorsions...
14:23Non mais aujourd'hui, pourquoi il n'est pas en prison ?
14:25Pourquoi par exemple vous me dites qu'il n'est pas sous contrôle judiciaire ?
14:29Je vous assure, je tombe de ma chaise, il n'est même pas sous contrôle judiciaire.
14:32Le ministre de l'Intérieur a préféré utiliser l'expulsion,
14:36et il s'est heurté au principe de la réalité des relations diplomatiques entre la France et l'Allemagne.
14:41Non mais ça j'ai bien compris, mais pourquoi il n'est pas sous contrôle judiciaire ?
14:45Oui, je suis d'accord avec vous.
14:47Vous avez parfaitement raison.
14:49On va essayer de l'appeler, mais il ne répondra pas.
14:51L'aspect politique avec Jacques Serret, comment l'Elysée, comment la diplomatie française traitent-elles ce sujet ?
14:59Ce qui est assez intéressant dans cette séquence que l'on vit,
15:02c'est qu'on entend les mots très durs de Bruno Retailleau,
15:05mais que d'un point de vue diplomatique, ce n'est pas exactement la même partition.
15:10Et c'est vrai qu'au sein du quai d'Orsay, on constate qu'on ne joue pas la même partition.
15:20Et par exemple, il y a un certain nombre de responsables politiques
15:24qui font pression pour revoir la relation bilatérale avec l'Algérie sur les fameux accords de 68.
15:30C'est quoi les accords de 68 d'ailleurs ? On peut les expliquer ?
15:34Ce sont des accords dérogatoires entre la France et l'Algérie,
15:38parce qu'à cette époque, nous avions de très bonnes relations avec l'Algérie.
15:41Nous avions besoin que de nombreux ressortissants algériens viennent travailler sur le sol français.
15:47Et donc, c'est leur donner plus de facilité pour s'installer en France que d'autres nationalités.
15:54Donc ça, on peut revenir sur ça.
15:56Oui, c'est au niveau de l'exécutif.
15:59Et justement, au sein du quai d'Orsay, du ministère des Affaires étrangères,
16:03ça ne semble pas être une priorité, absolument pas.
16:07Et quand on entend d'autres responsables politiques, et Bruno Retailleau fait partie de ceux-là,
16:11qui font pression pour diminuer le nombre de visas accordés à l'Algérie,
16:16qui font pression également d'autres, je pense à Sarah Knafo par exemple,
16:20qui fait pression pour que l'aide au développement accordée à l'Algérie,
16:24là on parle de millions d'euros qui sont envoyés chaque année à l'Algérie,
16:27ne soient plus donnés à ce pays tant que ces soucis-là ne sont pas réglés.
16:33On estime au sein du quai d'Orsay que ce n'est pas le sujet,
16:36que ce n'est pas le problème, que ce n'est pas comme ça qu'on va régler ce genre de problème,
16:41que cela se joue davantage à l'échelle européenne,
16:44notamment en ce qui concerne l'activité commerciale.
16:48C'est-à-dire qu'on peut regretter que M. Retailleau ait pris cette mesure ?
16:53Il n'y a pas de regret, mais c'est qu'il y a quand même,
16:56de ce qui se dégage, des échanges qu'on peut avoir avec les différents ministres,
17:00il n'y a pas les mêmes convictions à Beauvau au ministère des Affaires étrangères.
17:06On a une ligne assez ferme, dure, qui va être assez efficace du côté de Beauvau,
17:12on est plus à arrondir les angles du côté du ministère des Affaires étrangères.
17:16Bon, qu'en pense M. Fontanin ?
17:18Que le ministre a joué sa partition, comme je vous l'ai dit, avec beaucoup de courage,
17:22avec beaucoup de réactivité, et qu'il se heurte...
17:25Le ministre de l'Intérieur ?
17:26Le ministre d'État, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
17:28et qu'il se heurte, là, à la difficulté des relations diplomatiques,
17:33qui, à mon sens, devraient être plus axées sur la réale politique,
17:36au lieu de donner régulièrement des leçons.
17:38On ne peut pas parler de déshonneur à l'État,
17:41on ne peut pas parler d'humiliation, il faut revenir non pas à des sentiments.
17:45Les relations entre États, ce ne sont pas des sentiments, ce sont des réalités, M. Praud.
17:49Lorsqu'on reviendra là-dessus, et lorsqu'on reconsidérera ces relations,
17:53en plus avec le poids de l'histoire, peut-être, et je l'espère, nous aurons des résultats.
17:57Je vous remercie, parce que, vraiment, M. Fontana, vous êtes extrêmement clair, précis,
18:02et pour l'auditeur, je pense qu'il a pu mieux comprendre ce sujet,
18:08à la fois avec les faits, puis avec votre analyse.
18:12Je remercie également Jean-Baptiste Marty,
18:14et je vous remercie également de la précision de vos informations,
18:18et puis de cette analyse, de cette mise en perspective que vous nous avez donnée, Jacques Serret.
18:24Quand on vous écoute tous les trois, on comprend que c'est compliqué pour la France aujourd'hui.
18:28C'est compliqué de gérer ces dossiers-là.
18:30Il est 11h56, on marque une pause.
18:32On va changer de sujet dans une seconde,
18:35puisque nous allons parler de la semaine qui se termine,
18:41la semaine des attentats de janvier 2015, avec Georges Fenech et Philippe Val.
18:46A tout de suite.
18:47Restez bien avec nous, la suite de Pascal Prévost est dans un instant.
18:49Réagissez bien sûr au 01 80 20 39 21, il est 11h56 sur Europe 1.

Recommandations