De la chaîne YouTube "Golden Moustache" aux répliques cultes de "La Flamme", les blagues de Florent Bernard sont entrées dans les références populaires. " Nous les Leroy", sa première comédie au cinéma, sort aujourd’hui, et il est ce matin l'invité de Mathilde Serrell.
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00:00 Nouvelle tête, avec vous Mathilde Serrel et ce matin un auteur, réalisateur et podcaster
00:05 qui sort, dit-il, le projet le plus important de sa vie.
00:08 Florent Bernard est dans notre studio Portrait sonore.
00:11 Alors, qu'est-ce qu'il se passe ? Je dirais que votre système immunitaire est
00:17 en plein cœur de la bataille.
00:19 Vous êtes conscient que votre accent rend les choses encore pire qu'elles le sont déjà ?
00:23 Vous avez beaucoup d'esprit.
00:25 Vous êtes énervé parce qu'on vous tue dans Piège de Cristal ?
00:27 Désolé, je ne comprends pas la référence.
00:30 Son école de cinéma, il l'a surtout faite devant les DVD comme Funny People de Judd
00:37 Apatow, le maître de la nouvelle comédie américaine ou bien l'incontournable making
00:41 of du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson.
00:43 Nous sommes dans les années 2000, il habite au Creuseau en Seine-et-Loire et entre deux
00:47 zérons, ça la halle aux chaussures et au McDo.
00:50 Il se rêve réalisateur.
00:51 Ça commencera sur Internet.
00:53 Tu sais, je me disais, tu ne m'as jamais parlé de tes ex ?
00:56 De quoi ? Il n'y a rien de particulier.
00:59 Je suis resté un an avec une fille.
01:01 C'est tout, après c'est de la dégueulasse.
01:03 Et tu penses encore à elle ?
01:04 Non.
01:05 Non mais t'es un gros mytho quand même.
01:08 Parce que tu penses à moi tout le temps.
01:09 Parce que je te manque du ouf.
01:11 Je te manque et en plus je suis mieux qu'elle.
01:13 Hein ? Tout est mieux quand même chez moi.
01:14 Avec le sketch du syndrome post-structure, il trouve sa patte et s'offre ses premiers
01:22 succès sur la chaîne YouTube Golden Moustache.
01:24 Un labo créatif qu'il prolonge ensuite avec Floodcast, devenu l'un des podcasts les plus
01:29 suivis de France.
01:30 En 2015, il se lance dans l'écriture de deux séries quasi cultes aujourd'hui.
01:34 Bloqué avec Orelsan et Gringe et puis La Flamme.
01:37 On va imaginer et projeter que ce coussin, ça soit votre peur.
01:41 Vous voyez où je veux en venir ? Non.
01:42 Regardez-le.
01:43 C'est votre peur.
01:44 Détruisez-la.
01:45 Plus fort.
01:46 On y va.
01:47 Et on lui redonne une forme à cette peur et on verbalise.
01:51 Je mérite d'être aimé.
01:53 C'est très bien.
01:54 Marc ! Quoi ?
01:55 Je t'aime Marc.
01:56 Ce n'est pas réciproque.
01:57 Pierre Ninet, Jonathan Cohen, Leïla Bechti, entre autres.
02:02 La Flamme, c'est un festival de scènes d'anthologie et de répliques qui ont intégré la culture
02:06 populaire.
02:07 Place au cinéma en tant que co-scénariste.
02:09 Une comédie avec Malik Bentalla et Vermine.
02:11 Un néo-film de genre très remarqué.
02:13 Enfin à 32 ans, son premier film à lui.
02:17 Vous avez fait avec votre mari un truc un peu exotique.
02:20 Le plus exotique qu'on a fait, c'est le Futuroscope.
02:25 C'est à 19 minutes de Poitiers.
02:27 Il y a eu une attraction où on traverse la Vienne avec des sièges qui bougent dans le
02:35 cinéma.
02:36 C'est très bien fait.
02:37 Nous, les Leroy, avec Charlotte Gainsbourg et José Garcia Sartre aujourd'hui, il a déjà
02:43 reçu le grand prix au festival de l'Alpe d'Huez.
02:46 Florent Bernard, bonjour.
02:47 Bonjour.
02:48 Est-ce que vous avez une pensée ce matin pour votre conseillère d'orientation ?
02:51 Non, mais je ne veux pas… On tape tous un peu sur les conseillères d'orientation,
02:57 mais je comprends que moi, je n'avais pas de plan B.
03:00 C'est forcément quand tu es dans un petit collège au fin fond de la Bourgogne et que
03:03 tu dis « moi j'aimerais bien faire… » et je pense qu'à l'époque, j'ai dit « Le
03:07 seigneur des anneaux », pas du cinéma.
03:08 Elle a dû se dire « Molo elastico ».
03:11 Du coup, oui, elle était un peu catastrophée.
03:14 C'est quoi le plan B ? En fait, la vérité, c'est que je n'en avais pas trop.
03:17 Tu étais réalisateur ou rien ?
03:18 Ou alors bosser dans un vidéoclub, mais tant mieux que je n'y suis pas allé du coup.
03:22 Ou bosser dans un cinéma.
03:24 Mais après, moi, à la fac, j'avais quand même les pieds sur terre.
03:28 Si j'avais juste eu une entreprise qui filme des mariages ou des anniversaires et tout,
03:33 j'aurais kiffé parce que ce que j'aimais vraiment, c'était filmer et monter sur
03:35 un ordi.
03:36 Donc, en vrai, filmer un mariage, filmer le jour le plus important d'un couple, en vrai,
03:41 ça aurait été cool aussi.
03:42 Alors, vous voilà quand même avec votre premier film « Nous et le roi » que vous
03:45 avez écrit et réalisé.
03:46 Je plante le décor.
03:47 Sandrine, Charlotte Gainsbourg, veut quitter Christophe José Garcia qui lui propose de
03:51 tenter un dernier week-end surprise en famille, mais promis, cette fois, pas au Futuroscope.
03:55 Vous dites que vous n'auriez pas pu tourner ailleurs que chez vous en Bourgogne, dans
03:59 cette France-là.
04:00 Et les guillemets qui vont avec, pourquoi ? Et c'est quoi cette France ?
04:03 C'est la France dans laquelle j'ai grandi.
04:05 C'est la France des parkings devant l'eau chaussure, comme vous le disiez.
04:10 Moi, je traînais beaucoup dans ces endroits-là.
04:11 Je m'ennuyais beaucoup dans ces endroits-là.
04:13 Et c'est là où je me suis pas mal forgé.
04:15 C'est des endroits que je trouve cinématographiques.
04:17 Il y a une expression qui m'agace un peu de « France moche ». Et je comprends.
04:22 Effectivement, ce n'est pas des églises, ce n'est pas des bâtiments religieux.
04:27 Mais au cinéma, il y a quelque chose d'assez joli de pouvoir les filmer.
04:30 Parce que, par exemple, les magasins qui sont dans ces endroits-là, ils n'ont pas d'étage.
04:34 Tout est au rez-de-chaussée.
04:35 Donc, dès que vous filmez, même si vous filmez en scope, on voit du ciel.
04:37 On est presque dans une espèce de Far West.
04:38 On est dans un western.
04:39 On est dans les grands espaces.
04:40 Il y a un peu de ça.
04:41 Et puis, moi, ça a été mes premiers accès à la culture.
04:44 Je regardais un peu les DVD qui étaient proposés.
04:48 Moi, j'ai vu que je n'avais pas de thunes.
04:49 Je les ai téléchargées légalement le soir.
04:50 Mais ça me permettait…
04:51 Je l'avais compris entre les lignes.
04:53 Mais ça me permettait…
04:54 Voilà, ça nous permettait de nous occuper.
04:57 Voilà, tout simplement.
04:58 Et j'ai beaucoup de nostalgie pour ces endroits-là.
05:00 Vous résumez votre intention ainsi.
05:03 Vous avez trois mots-clés.
05:04 Famille, personnel, Bourgogne.
05:05 J'ai entendu ça dans votre podcast Flodcast quand vous êtes fatigué de la promo.
05:10 Mais encore ! Et comment vous avez proposé le projet de ce premier long-métrage à Charlotte
05:15 Gainsbourg et José Garcia ? Ça a été quoi l'argument de Massu ?
05:18 Je ne saurais pas dire.
05:20 Je l'ai écrit pour eux.
05:21 Voilà, c'est peut-être qu'ils l'ont ressenti.
05:22 Je pense qu'ils ont été touchés aussi.
05:25 Moi, voilà, comme vous avez dit, je viens d'Internet, La Flamme, tout ça.
05:30 J'ai 32 ans.
05:31 Donc, ça les a peut-être un peu excités d'avoir un auteur un peu plus jeune.
05:35 Ou en tout cas avec un…
05:36 Si c'est moi qui le dis, c'est dégueulasse.
05:39 Un « univers », en tout cas un ton.
05:41 Un ton, c'est atroce.
05:42 Il y a un troisième œil qui est arrivé là.
05:44 Il est toujours là.
05:45 Tu ne serais pas en train de te pousser du col, là, commandant ?
05:48 Calmos lastico.
05:49 Mais non, voilà, peut-être que c'est ça qui leur a plu.
05:52 Et puis après la rencontre, c'est très bien passé.
05:53 Et puis moi, ce sont des gens dont je suis fan.
05:55 Je pense qu'ils l'ont ressenti.
05:56 Moi, tous les comédiens du film, d'ailleurs.
05:57 Je suis fan de tous.
05:58 Même ceux avec qui je connais.
05:59 On salue Benjamin Tranié qu'on entend notamment dans Une Zone Zen.
06:03 Il est exceptionnel dans le film.
06:04 C'est intéressant.
06:05 Et Louis Srego, que vous avez choisi en grand-père, qui est dans Les Bronzés, cultissime de Patrice
06:09 Lecomte, c'était important de faire figurer aussi cette histoire de la comédie en France.
06:14 Oui, parce que moi, je ne ferais peut-être plus jamais de films.
06:16 Donc j'avais envie de célébrer.
06:17 Moi, je suis un grand fan de comédie.
06:19 J'avais envie de célébrer la comédie.
06:21 Et pour moi, effectivement, c'est en allant chercher de Benjamin Tranié à Louis Srego,
06:24 en passant par Sophie-Marie Laroui, José Garcia, Charlotte Gainsbourg, qui est une
06:28 très grande actrice de comédie, même si on ne lui parle que de ses drames.
06:30 Et qui n'avait pas fait depuis longtemps de comédie.
06:32 En tout cas, quand je lui ai proposé.
06:34 Entre temps, elle en a fait un petit peu.
06:35 Mais c'est vrai qu'à l'époque, quand je lui ai proposé, c'était depuis Samba,
06:39 je pense, de Toye Nanakaj.
06:40 Donc effectivement, moi, j'ai juste voulu profiter de tous ces gens très talentueux
06:44 qu'on a ici.
06:45 Vous êtes un geek assumé du genre comique.
06:48 Qu'est-ce que vous avez mis dans ce premier film, à la fois de ces bonus DVD que vous
06:53 avez regardés en boucle, et de ces dix années de YouTube, de podcast, de séries à sketch
06:58 comme Bloqué ou La Flamme ?
06:59 Après, c'est des trucs un petit peu instinctifs, je pense.
07:02 Après, j'ai vraiment fait mes études avec tout ça.
07:06 C'est votre école ?
07:07 Oui, par exemple, vous citiez Funny People, qui est effectivement un de mes films préférés.
07:11 Moi, j'ai regardé avec les commentaires audio, les making-of.
07:13 Et puis, les Américains parlent beaucoup dans des émissions, des podcasts.
07:17 Ils font des longs formats.
07:18 Donc, j'ai écouté tout ce que disait Joe D'Apatow sur sa méthodologie, sa façon
07:21 de travailler.
07:22 Et moi, ça dépasse même le cadre du travail.
07:24 C'est-à-dire que sa façon de voir la comédie, je m'y reconnais.
07:26 La façon avec laquelle la comédie l'a un peu sauvé dans sa life.
07:29 Le mélancomique ?
07:30 Un petit peu, oui.
07:31 Et puis, l'amour de la vanne, vraiment.
07:32 D'être très généreux en vanne.
07:33 Et après, il y a le montage pour pouvoir égaliser tout ça.
07:36 La Flamme, il y avait une blague toutes les secondes et demie.
07:38 Marc, je t'aime !
07:40 Voilà, exactement.
07:41 Tout ça, c'est un truc dans lequel je me reconnais beaucoup, qui m'anime et qui
07:46 me fascine en fait.
07:47 Vous venez de la génération qui s'est développée sur Internet.
07:49 Vous avez aussi fait cette fac de signer dont vous vous souvenez un petit peu.
07:53 Oui, quand même.
07:54 Vous lisiez, en plus des DVD, vous lisiez Mad Movies.
07:58 Oui, c'est toujours d'ailleurs un magazine de cinéma de genre.
08:02 Et à la base, j'avais juste le côté un peu ado.
08:05 Les couvertures étaient toujours très gore, très graphiques.
08:09 Et du coup, j'avais toujours un truc de « oh là là, je vais aller m'en canailler
08:12 chez Mad Movies ».
08:14 Mais c'était aussi des passionnés.
08:16 Vu que c'était un magazine axé sur un genre en particulier, on se sentait que c'étaient
08:20 des vrais fans de ça.
08:21 Et je suis très sensible aux gens passionnés.
08:23 Je les trouve souvent passionnants.
08:24 Vous avez co-écrit Vermine qui a été nommé au César.
08:26 Mais il y a un prochain film en cours, c'est d'écrire un deuxième film de genre.
08:30 Oui, avec Sébastien Van Hitchek.
08:32 Le film a bien plu de façon internationale.
08:36 Il a fait le tour des festivals.
08:38 Oui, c'était trop bien.
08:39 Parce que Sébastien est quelqu'un d'un grand talent.
08:42 Et du coup, on a été appelé pour écrire un Evil Dead aux Etats-Unis.
08:48 Donc c'est ça la suite.
08:50 Et puis si on veut une autre comédie de Florent Bernard, il faut aller à 14h au cinéma
08:53 ! Vous savez ce qu'il vous reste à faire.
08:55 C'est très bien, nous les Leroy, ça sort aujourd'hui.
08:58 Grand prix au festival de l'Alpe d'Az.
08:59 Bonne route à vous Florent Bernard.
09:00 Merci beaucoup.
09:01 Et c'est pas juste aujourd'hui à 14h.
09:03 Il y aura d'autres séances.
09:04 Allez-y quand vous voulez.
09:05 Je dis ça parce que c'est là où ils mesurent les chiffres.
09:09 - C'est ça. - C'est ça.