• il y a 6 mois
Bruno Retailleau, sénateur de la Vendée et président du groupe LR au Sénat, est l'invité de BFMTV-RMC ce mercredi.

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Transcription
00:00 - Terre 32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Bruno Retailleau.
00:03 - Bonjour à vous.
00:04 - Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions.
00:06 Vous êtes sénateur, sénateur Les Républicains de la Vendée,
00:08 et vous êtes président du groupe Les Républicains au Sénat.
00:11 On va revenir sur ce déchaînement de violence chez les jeunes.
00:14 On a appris à l'instant qu'un jeune avait succombé à des blessures.
00:19 Il a été poignardé dans le quartier de la Monnet à Romand-sur-Isère.
00:24 Mais d'abord la politique. Vous pourriez faire tomber le gouvernement.
00:28 Vous avez menacé d'une motion de censure le gouvernement sur les questions budgétaires,
00:34 d'insincérité budgétaire du gouvernement.
00:37 Et depuis, toutes les autres formations de l'opposition ont dit que si vous déposiez cette motion,
00:42 ils vous suivraient, ce qui mécaniquement entraînerait la chute du gouvernement.
00:47 Vous êtes vraiment déterminé ?
00:49 - Nous le sommes, mais ça va dépendre aussi du gouvernement.
00:51 D'abord, je pense qu'il faut qu'on défende les Français.
00:54 Les deux quinquennats d'Emmanuel Macron se seront soldés par 1000 milliards de dettes en plus.
01:00 Aujourd'hui, le stock de la dette que supportent les Français,
01:02 parce qu'au bout du compte, c'est eux qui sont responsables sur leurs épaules,
01:05 si j'ose dire, et non pas dans leurs décisions, ça ne dépend pas d'eux, évidemment.
01:09 C'est des mauvais gouvernements qui ont ajouté la dépense publique à la dépense publique.
01:12 Mais sur 3000 milliards, 1000 milliards depuis 2017 pour Emmanuel Macron.
01:18 Ce qui fait de la France le cancre de l'Europe, avec l'affaiblissement de la voix de la France en Europe.
01:23 C'est important, puisqu'on est à quelques encablures des élections européennes.
01:26 Mais surtout, notre rapporteur général du budget au Sénat
01:30 est allé faire un contrôle sur place et sur pièce à Bercy.
01:32 - Il a regardé les comptes, quoi ?
01:33 - Exactement. Il a découvert des notes.
01:35 Et ces notes indiquent très clairement que très vite, très, très vite,
01:39 avant même que le Parlement ait pu voter le budget 2024,
01:43 les ministres savaient que les hypothèses étaient pipotées.
01:46 Donc le budget était insincère.
01:48 On nous a menti. On nous a trompé.
01:50 - On nous a trompé ? Ça veut dire que ce que vous dites est très grave ?
01:53 C'est que lorsque Bruno Le Maire va faire un 20h il y a trois semaines
01:59 pour tirer le signal d'alarme en disant "il n'y a plus autant d'argent,
02:03 il va falloir faire des économies", en fait, il surjoue l'étonnement.
02:07 Il le sait depuis longtemps.
02:08 - Bien sûr, il le sait d'autant plus.
02:09 Et on a depuis hier une autre mauvaise nouvelle,
02:12 puisque le déficit s'est accru jusqu'à 5,5% du PIB.
02:17 C'était pour 2023.
02:18 Mais on sait déjà que les chiffres du gouvernement pour 2024,
02:22 2024, on est au mois d'avril, ça a tout juste commencé.
02:26 Eh bien, désormais, on ne sera pas à 4,4% de déficit,
02:30 on sera à au moins 5%. C'est catastrophique.
02:32 - Ça, c'est la nouvelle du jour.
02:33 Effectivement, Bruno Retailleau, je précise les choses
02:35 pour que ceux qui nous entendent et qui nous écoutent
02:37 et qui nous regardent comprennent bien de quoi il s'agit.
02:39 2023, le déficit est arrivé à 5,5% du PIB.
02:44 C'est considérable et c'est beaucoup plus élevé que ce qui était prévu.
02:47 Pour 2024, le gouvernement tablait sur un déficit à 4,4%,
02:52 ce qui était déjà très élevé.
02:53 Aujourd'hui, la trajectoire est finalement revue à nouveau à la hausse
02:58 et ce serait plutôt de l'ordre de 5%.
03:00 - Ce qu'il faut bien comprendre, parce que j'imagine que les téléspectateurs,
03:03 les auditeurs se disent, ça, c'est de la comptabilité,
03:05 c'est des chiffres, on éloigne tout ça.
03:07 Non, on peut être très proche de tout ça.
03:09 Ce qui s'est passé, par exemple, en Italie en 2011,
03:12 ce qui s'est passé en Grande-Bretagne, au Royaume-Uni en 2022,
03:15 c'est une mécanique où, à un moment donné, ça se dérègle
03:18 et les marchés prennent peur.
03:20 Si la France voit sa note, par exemple, dégrader,
03:24 déjà dans quelques jours...
03:25 - Ce sont les agences de notation, notamment l'agence Moody's,
03:27 qui déjà a l'air de douter de la sincérité, comme vous, du gouvernement
03:31 et de sa sincérité à vouloir vraiment remettre de l'ordre dans les comptes.
03:35 Ce sont ces agences sur lesquelles s'appuient
03:37 tous ceux qui prêtent de l'argent à la France.
03:40 Si ces agences disent, attention, en fait, la France n'est pas capable
03:43 de rembourser sa dette, alors le prêt sera moindre.
03:48 Il faut vraiment que les gens comprennent.
03:50 C'est comme un foyer à qui les banquiers diraient
03:52 "je ne vous prête plus d'argent parce que je ne vous fais pas confiance pour rembourser".
03:54 - Et si, quand on ne fait pas confiance, ça veut dire qu'il y a une prime de risque
03:57 qui s'ajoute au taux d'intérêt.
03:59 Et le taux d'intérêt devient astronomique.
04:01 Et à ce moment-là, il y a une panique des marchés.
04:03 Et c'est le gouvernement qui est au pied du mur.
04:06 Et c'est là qu'on tape les Français.
04:07 On les tape sur les impôts, on les tape sur les retraites.
04:10 C'est cette mécanique qu'on veut dénoncer.
04:12 Et nous, on a annoncé cette ligne rouge.
04:14 Si demain, le gouvernement augmentait les impôts
04:17 justement pour compenser ses impéricies, sa mauvaise gestion,
04:21 alors il faut qu'il soit sûr que ce dépôt de motion de censure tombera automatiquement.
04:27 - Automatiquement ?
04:27 - Automatiquement.
04:29 - Cela dit, Bruno Rotaillot, le président veut vous couper l'herbe sous le pied.
04:33 Il annonce, et il l'a dit hier, pas question de faire un projet de loi budgétaire rectificatif.
04:39 C'est-à-dire ce moment où, à l'Assemblée,
04:43 vous pourriez saisir l'opportunité de déposer cette motion.
04:46 - Alors ça, c'est grave.
04:47 C'est toujours dans la même veine.
04:49 C'est-à-dire qu'on est quand même dans une démocratie parlementaire.
04:52 Et les parlements, il faut que les Français le sachent,
04:54 ont été inventés pour voter l'impôt, pour voter la dépense.
04:57 Et le président de la République dit, oui, on va bricoler des choses,
05:01 mais en dehors du Parlement.
05:02 On nous a donc menti en 2023 sur les hypothèses macroéconomiques, sur le déficit.
05:07 On nous a rementi en 2024.
05:09 Et là, on se dit, non, non, on va nous faire des décrets d'annulation,
05:13 mais surtout pas de vote du Parlement.
05:15 - Je vais préciser les choses.
05:16 - Ça n'est pas acceptable parce que c'est pas pour nous.
05:18 C'est pas pour un sénateur ou un député qui verrait finalement sa petite gloriole entachée.
05:23 Non, c'est pour les Français.
05:24 Nous, on représente les Français.
05:25 - Encore une fois, je redis les choses précisément.
05:27 Emmanuel Macron, il y a deux jours, s'invite à une réunion de sa majorité.
05:31 En surprise, il pousse la porte, il arrive et il fait la leçon d'abord à son gouvernement
05:36 en disant "il ne faut pas que ça soit la foire à la saucisse, il faut le calme des vieilles troupes".
05:41 Le gouvernement se met dans une situation où il se prend des leçons de sérieux budgétaires,
05:45 matin, midi et soir, par des gens qui n'ont pas voulu voter l'année dernière la réforme des retraites.
05:49 Ça, c'est vous. On va y revenir dans un instant.
05:52 - Je l'ai porté et je l'ai fait voter au Sénat par mon groupe.
05:56 - Donc, il vous insulte gratuitement.
05:59 - En tout cas, il ment.
06:00 J'ai voté cette réforme des retraites.
06:04 Elle a été forgée au Sénat par un amendement que je déposais tous les ans
06:08 dans le cadre du PLFSC, du projet de loi de finances à la sécurité sociale.
06:11 Le gouvernement l'a repris.
06:13 Je suis monté au créneau constamment.
06:15 On m'a beaucoup plus entendu, vous voyez, alors que je suis dans l'opposition,
06:18 mais je pense que c'était bon pour les retraités d'aujourd'hui et de demain.
06:21 Pour sauver le régime de retraite par répartition, je me suis engagé,
06:24 alors que je n'étais pas obligé et nous l'avons voté, croyez-moi.
06:28 Tous ceux qui m'entendent, qui me connaissent, qui m'ont entendu à ce moment-là au Sénat
06:32 et qui ont connu nos votes, vous diront que ce que je dis, c'est la vérité.
06:36 - Pour vous, c'est très injuste.
06:37 - Mais c'est injuste.
06:37 Ce qui est injuste aussi, c'est que lorsqu'il s'en prend au ministre,
06:40 peut-être parce que les ministres sont aussi responsables.
06:43 - Oh, il s'en prend au premier.
06:44 - On se releutille à Bruno Le Maire à qui il a dit "enfin, ça fait sept ans que t'es ministre".
06:46 - Mais oui, mais ça fait sept ans qu'il est président de République
06:49 et on sait bien que c'est Jupiter qui gouverne en France.
06:51 C'est pas M. Bruno Le Maire.
06:53 Donc, plutôt que de s'en prendre au ministre, il devrait s'en prendre à lui-même.
06:56 Le quoi qu'il en coûte, c'est lui.
06:58 - Le quoi qu'il en coûte, c'est lui, mais il l'ajoute donc dans cette réunion.
07:02 "J'entends parler de projet de loi de finances rectificatives".
07:06 Ce projet de loi, je le précise encore une fois,
07:08 dans le fonctionnement législatif, c'est un texte qui serait d'origine gouvernementale
07:12 pour rectifier un budget qui aurait évolué en fonction des dépenses et recettes.
07:17 Il dit "je n'en vois pas l'intérêt".
07:19 Donc, pas question d'en déposer un.
07:20 Le gouvernement doit faire des choses avec sérieux pour tenir nos objectifs.
07:23 Nous n'avons pas un problème de dépenses excessives, mais un problème de moindres recettes.
07:28 - Voilà.
07:29 - Ça vous fait rire.
07:30 - Non, c'est un rire jaune.
07:32 Je vais vous dire pourquoi.
07:33 Il dit, vous avez raison, je répète la phrase.
07:35 Il dit que notre problème, c'est pas les dépenses excessives, c'est un problème de moindres recettes.
07:39 Comme si la France n'avait pas un problème de dépenses.
07:42 Il faut savoir que la dépense publique, c'est quasiment 58% de la richesse que produisent les Français.
07:48 On a le record des pays développés, de l'OCDE, record de la dépense publique.
07:54 Et on voit bien que derrière cette phrase, qu'est-ce qui se cache ?
07:57 Il n'y a pas assez de recettes.
07:58 C'est quoi les recettes pour l'EFA ?
07:59 C'est les impôts, c'est les prélèvements obligatoires.
08:02 Donc, on voit qu'il y a une intention sans doute cachée et un plan qui est caché,
08:05 après les européennes, évidemment, d'augmenter les impôts.
08:10 Du reste, M. Attal a fait un groupe qui l'a chargé de réfléchir pour taxer les rentes.
08:15 Mais c'est quoi les rentes ?
08:16 Est-ce que c'est l'épargne des Français ?
08:18 Est-ce que c'est les Français modestes qui ont placé leur épargne sur le livret A ?
08:21 Les Français de classe moyenne qui ont placé leur argent après le travail d'une vie
08:26 sur une épargne de plus long terme, par exemple l'assurance-vie ?
08:29 Est-ce que c'est les propriétaires ?
08:31 Je viens de voir une nouvelle étude d'un institut tout à fait
08:34 qui a pignon sur rue dans la République, l'INSEE,
08:37 pour dire qu'il y a cette idée des loyers imputés, des loyers fictifs.
08:42 Et déjà, pendant la première campagne de M. Macron, M. Pisaniferi avait évoqué cette idée.
08:47 Et finalement, les propriétaires...
08:50 Il y a quelque chose d'injuste parce que les propriétaires ne paient pas de loyer.
08:53 Et il faudrait finalement que la fiscalité tienne compte des loyers imputés qu'ils ne paient pas.
08:58 C'est-à-dire qu'une fois que la propriété a été réglée,
09:02 il faudrait continuer à payer, mais à loyer à l'État.
09:05 Ils n'aiment pas les propriétaires.
09:06 C'est vraiment ça que vous avez...
09:08 Ils n'aiment pas les propriétaires.
09:09 Quand on supprime, par exemple, l'impôt sur les grandes fortunes,
09:13 vous pouviez avoir des bitcoins, vous pouviez avoir des lingots d'or.
09:16 À l'époque, là, vous étiez exonérés.
09:18 Maintenant, ça a changé.
09:19 Par contre, vous étiez propriétaires, y'a l'IFI.
09:21 On vous tape.
09:22 Ensuite, on efface la taxe d'habitation.
09:25 Désormais, dans les communes, tout le monde profite d'une salle de sport, d'une crèche.
09:29 Mais ceux qui paient, c'est qui ?
09:30 C'est pas les locataires, c'est les propriétaires via...
09:32 Il n'y a plus de taxe d'habitation, mais via le foncier bâti.
09:36 Donc, on voit bien qu'on n'aime pas les propriétaires.
09:38 Et moi, je veux une France de propriétaires.
09:40 Donc, vous dites, on prendra nos responsabilités.
09:41 S'il le faut, nous déposerons cette motion de censure.
09:44 J'ai quand même envie de vous demander si ça passe.
09:46 Imaginons que ça passe, que votre motion de censure soit déposée,
09:49 qu'elle soit votée par l'ensemble des groupes d'opposition
09:51 et que le gouvernement tombe.
09:53 Vous faites quoi le jour d'après ?
09:54 Ah, ça, c'est pas la clé.
09:56 C'est le président de République.
09:57 Moi, je suis respectueux des institutions de la Ve République.
10:01 Il y a deux voies.
10:01 Soit il renomme un Premier ministre, un nouveau gouvernement.
10:06 Pas simple, parce qu'ils peuvent aussi être frappés par une motion de censure.
10:09 Soit il dissout.
10:10 Moi, je considère, je suis gaulliste et je suis démocrate.
10:13 Je considère que lorsque ça va mal dans un pays,
10:15 lorsqu'il y a des blocages politiques,
10:17 ce n'est pas les accords de couloirs qui peuvent résoudre les choses.
10:20 C'est l'isoloir.
10:21 C'est le recours au suffrage universel.
10:24 Donc, vous dites, si en effet, le gouvernement chute,
10:27 la logique politique, le courage politique serait dans ce cas une dissolution.
10:31 Absolument.
10:32 Bruno Retailleau, lorsqu'on interroge notamment les auditeurs d'RMC
10:35 sur ces questions d'efforts budgétaires,
10:37 spontanément, même s'ils savent que ce n'est pas forcément là
10:39 qu'on trouvera les sous, ils disent oui, mais enfin, les sénateurs,
10:42 dans le même moment, les sénateurs comme les députés d'ailleurs,
10:44 se sont augmentés.
10:46 Qu'est-ce que vous dites à ça ?
10:48 Je dis simplement que ça fait des années que l'indemnité,
10:51 attention, ce n'est pas le salaire qui a été augmenté.
10:53 Oui, mais enfin, dans les faits, c'est l'enveloppe des frais.
10:56 Vous êtes salarié, vous avez des frais professionnels.
11:00 Et il se trouve que beaucoup de sénateurs, de députés ne sont pas parisiens.
11:03 Ils ont besoin d'aller à l'hôtel pour se loger.
11:05 Il y a eu une fantastique augmentation de burgeonnés,
11:09 des chambres d'hôtel.
11:10 Qu'est-ce qu'on fait ? On va pénaliser les gens qui viennent à Paris,
11:12 qui habitent en province, qui n'ont pas de maison en province à Paris.
11:16 On va les pénaliser ? Non, il faut suivre.
11:18 En réalité, il faut indexer vis-à-vis de l'inflation.
11:21 Et encore, on y perd.
11:22 Vous imaginez bien le signal que ça a donné, Bruno Retailleau.
11:24 C'est 700 euros.
11:26 Oui, mais c'est 700 euros.
11:27 Mais c'est depuis des années qu'il n'y avait pas eu d'augmentation.
11:30 Et il faut tenir compte, il va y avoir les Jeux olympiques.
11:32 Donc pas question de renoncer à cette augmentation.
11:33 Mais non, mais la démocratie, il faut avoir le courage, je veux dire.
11:36 La démocratie, c'est un coup.
11:37 Est-ce que demain, on veut que les sénateurs ou les députés
11:40 soient payés au SMIC ou alors que ce soit gratuit ?
11:44 Est-ce que c'est ça, la question ?
11:45 Les parlementaires, par exemple allemands,
11:47 sont bien mieux payés que les parlementaires français,
11:50 de même que les parlementaires européens.
11:51 Bruno Retailleau, une...
11:54 Ah, faut que l'on ne confonde pas.
11:55 On a le même prénom.
11:56 Vous l'avez défendu tout à l'heure, cela dit.
11:58 Je ne l'ai pas défendu, je l'ai dit.
11:59 Il n'est pas à défendre, d'ailleurs.
12:00 Je pense que c'est son patron qui est responsable, ultimement.
12:03 Bruno Retailleau, un mot quand même sur cette proposition
12:07 du ministre de la Fonction publique, qui hier soir dit
12:09 "il faut lever le tabou de l'emploi à vie pour les fonctionnaires".
12:12 Vous saluez cette proposition ?
12:14 Moi, j'ai fait une proposition, je l'avais exprimée d'ailleurs
12:16 à votre micro il y a quelques mois,
12:18 et ça fait des années que je la porte.
12:19 Je pense que dans la fonction publique,
12:22 la règle, ça devrait être le contrat.
12:24 On vient pour deux ans, trois ans, cinq ans pour accomplir une tâche.
12:27 Et puis, soit on est rembouché, soit on quitte.
12:31 Ensuite, le statut, ça devrait être réservé,
12:33 par exemple, au juste, au magistrat, à des fonctions régaliennes.
12:36 Ça représente déjà 20% de la fonction publique, c'est les contrats actuels.
12:38 Oui, mais je propose d'en faire vraiment la règle.
12:42 Quand on réfléchit à l'intelligence artificielle aujourd'hui,
12:45 on a besoin de recruter des gens qui sont très experts dans ces matières-là.
12:49 Ça ne correspond pas à la grille de la fonction publique.
12:52 Il faut pouvoir les payer correctement.
12:54 Donc, il faut moderniser la fonction publique.
12:56 Et on ne peut pas la moderniser avec des anciennes règles.
12:58 Donc, oui au contrat et exceptionnellement le statut pour des magistrats,
13:02 pour des militaires, etc.
13:04 Bruno Retailleau, l'ultra-violence chez les jeunes.
13:07 Il y a eu, bien sûr, un certain nombre de drames ces derniers jours.
13:11 À l'instant, on a appris encore ce matin qu'un jeune avait été poignardé,
13:15 semble-t-il, hier soir à Rome en Surizère et qu'il a succombé à ses blessures.
13:20 Il y a eu hier les obsèques de Shams Eddin.
13:22 Un mot d'abord sur cette expression "crime d'honneur" qui a été utilisée,
13:26 y compris parce qu'aux yeux de ceux qui ont, semble-t-il, tabassé à mort Shams Eddin,
13:32 ça répondait aux définitions médiévales du crime d'honneur,
13:37 c'est-à-dire que leur sœur aurait eu des échanges à caractère peut-être amoureux,
13:42 on ne sait même pas, avec Shams Eddin.
13:44 Et donc, pour la venger ou pour laver cet honneur,
13:48 il faudrait tabasser à mort Shams Eddin.
13:52 Que faire ? Quelle réponse apporter ?
13:53 Shams Eddin, crime d'honneur, samara, je vous rappelle, à Montpellier,
13:58 battue, rouée de coup, parce qu'elle s'habillait à l'européenne,
14:02 et on apprend ce matin, dans l'Est, dans le Barin,
14:05 une jeune fille, au sortir du car, de 13 ans, qui elle-même est violentée
14:09 parce qu'elle ne respectait pas le Ramadan.
14:11 Vous avez utilisé un terme, vous avez fait référence au médiéval.
14:15 Non, la référence est l'État, la charia, à l'islamisme.
14:20 La France a payé près de 300 morts, 273 morts, depuis 2012,
14:26 par les attentats terroristes.
14:27 Et aujourd'hui, en France, la charia s'applique, dans certains quartiers.
14:31 Vous avez des crimes d'honneur, vous avez aussi une police des mœurs
14:36 qui veille pour que les jeunes filles, les femmes,
14:39 ne s'habillent pas n'importe comment.
14:41 On est en France, en 2023, au XXIème siècle.
14:45 - Qu'est-ce que vous voulez dire par charia ?
14:46 Vous estimez qu'il y a des espaces où ce ne sont plus les lois de la République,
14:49 mais les lois de la religion musulmane, islamiste ?
14:53 De quoi vous parlez ?
14:54 - C'est l'islamisme, c'est l'islam politique.
14:57 La charia, ce sont des règles tirées d'une lecture fondamentaliste du Coran,
15:02 appliquées aujourd'hui.
15:03 Est-ce qu'on est à Téhéran ? Est-ce qu'on est à Bagdad ?
15:07 Est-ce qu'on est en France, dans la République française ?
15:10 Et le problème, il est là.
15:11 Alors qu'est-ce qu'on fait ?
15:13 Parce qu'il faut agir aujourd'hui.
15:15 On est intransigeant sur la laïcité.
15:16 Moi, j'attends encore le gouvernement,
15:18 puisque à chaque fois qu'au Sénat, on a voté, par exemple,
15:20 l'interdiction du voile pour les accompagnatrices scolaires,
15:24 j'attends que le gouvernement dise oui.
15:26 On ne peut pas avoir des compartiments,
15:28 la République, la laïcité, c'est tout le temps, partout,
15:31 dans l'école, dans les murs, à l'école, hors les murs,
15:35 y compris d'ailleurs dans le sport.
15:38 Première chose.
15:38 Deuxième chose, il faut écouter ce qu'a dit un préfet,
15:41 le préfet Hauteboin, qui a parlé des HLM,
15:45 pour en dire que c'était des ghettos.
15:47 Aujourd'hui, par exemple, la moitié de la population
15:51 d'origine algérienne réside dans des HLM.
15:53 Il faut fluidifier les parcours.
15:55 On ne peut pas...
15:55 - Mais ça veut dire quoi ?
15:56 Vous allez en faire quoi ?
15:56 Vous allez les mettre où ?
15:58 - Ah ben, il faut, par exemple, pour les collèges,
16:00 moi, je pense que l'idée de sortir les collèges de quartiers
16:03 pour que les jeunes sortent de leur quartier,
16:05 sinon, on fait toute sa vie dans le même quartier.
16:07 - Ça veut dire que, par exemple, prenons un exemple,
16:09 vous êtes une famille d'origine algérienne qui vit dans un HLM,
16:14 si je reprends ce que vous dites,
16:15 il faut permettre aux enfants d'aller dans les écoles,
16:18 des centres-villes, il faut...
16:20 - Il faut, en tout cas, ne pas mettre toutes les installations publiques
16:24 à proximité dans le quartier,
16:25 parce qu'on enferme le quartier sur lui-même
16:27 et on crée des aparthelles.
16:29 - Là, ce que j'entends, c'est une forme de responsabilité
16:31 de l'État aussi, à avoir enfermé...
16:33 - Mais attendez, la responsabilité de l'État,
16:35 je me souviens quand j'écoute encore ces phrases raisonnent,
16:39 lorsque le Premier ministre, M. Attal,
16:41 lors de la déclaration de politique générale,
16:43 vous avez cette phrase,
16:45 tu dégrasses, tu casses, tu répares.
16:47 Mais qu'est-ce qu'ils ont fait depuis ?
16:49 Ils se paient de mots.
16:50 Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
16:51 Oui, il a promis des travaux d'intérêt éducatif
16:53 pour les moins de 16 ans,
16:54 mais ça existe déjà, la loi le permet déjà.
16:57 Moi, ce que je propose, c'est trois choses très claires.
17:00 On change de braquet, on change de pied
17:02 sur la politique pénale pour les mineurs,
17:05 parce qu'il est là, l'hyper-violence...
17:06 - Plus d'excuses de minorité ?
17:08 - Un, plus d'excuses de minorité, on la ramène à 14 ans.
17:11 Deux, on abaisse la majorité pénale à 16 ans.
17:14 Trois, on fait des courtes peines de prison,
17:16 c'est-à-dire qu'un jeune, dès lors qu'il y a violence physique,
17:18 il est enfermé, pas dans n'importe quelle prison,
17:21 il est retenu pendant quelques semaines.
17:23 Et on attaque le porte-monnaie de la famille défaillante.
17:27 On supprime les allocations familiales.
17:29 Les allocations familiales, c'est pour remplir un rôle, un devoir.
17:33 On a des droits en France, mais on doit aussi avoir des devoirs.
17:36 - Donc, un, durcir considérablement, si on vous entend,
17:39 la politique pénale.
17:40 Deux, les allocations...
17:42 - La politique de peuplement, la politique d'aménagement du territoire,
17:46 comme je le disais, quand on parlait des quartiers,
17:48 quand on parlait des HLM,
17:49 je pense qu'on ne doit pas être à vie dans le même HLM.
17:51 Ce n'est pas ça, la politique, comment dirais-je,
17:54 d'habit de logement social en France.
17:56 Initialement, ça n'était pas ça.
17:57 - Là, on est bien d'accord que ce n'est pas ceux qui y sont
18:00 qui ne veulent pas bouger.
18:01 C'est une politique de logement...
18:04 - Absolument, qu'il faut revoir.
18:05 Exactement, c'est une politique du logement qu'il faut revoir.
18:09 Et encore une fois, ne pas tout concentrer dans les quartiers.
18:11 - Et être intraitable sur la laïcité.
18:13 Intraitable.
18:14 La laïcité dans le sport, la laïcité dans l'école.
18:18 Vous vous rendez compte qu'un parent d'élève,
18:19 quand il vient dans une école, pas question de porter le voile.
18:22 Quand il participe à des travaux à l'école,
18:25 quand il aide, par exemple, pas question de porter le voile.
18:27 Dès lors qu'il est, par exemple, en voyage scolaire,
18:29 alors là, on le permet.
18:30 Ça n'est plus possible.
18:31 On doit être parfaitement intransigeant.
18:33 - Mais vous l'avez peut-être vu,
18:35 il y a un directeur d'établissement qui,
18:37 lors de journées porte ouvertes,
18:39 c'est-à-dire où on accueille les familles qui vont peut-être
18:41 mettre leur enfant plus tard dans l'école ou non,
18:44 avait demandé à deux mères de famille
18:47 de sortir de l'établissement parce qu'elles étaient voilées.
18:50 Le rectorat lui a semble-t-il donné tort,
18:53 puisque ce n'était pas des parents d'élèves
18:56 dont les enfants étaient déjà scolarisés.
18:58 Et ce n'était pas dans un temps où...
19:01 - C'est tout cela qu'il faut changer.
19:02 - Vous vous dites, il a eu raison.
19:03 - C'est tout cela qu'il faut changer.
19:04 Moi, je pense que dès lors qu'il y a...
19:06 Ses parents sont des auxiliaires en réalité, des professeurs.
19:09 Les mêmes règles s'appliquent, encore une fois,
19:12 dans l'école, dans les murs, à l'école, hors les murs.
19:15 Voilà. Et regardez ce qui s'est passé.
19:17 Je parlais de la police Temers, de la Charia,
19:20 parce que c'est de cela quand on parle de crime d'honneur.
19:22 Vous avez reçu Mila.
19:24 Et là, il y a un autre type de police,
19:27 c'est la police de la pensée.
19:29 Elle a dit, je crois que c'était à votre micro,
19:32 qu'en allant dans une émission, on lui avait demandé de s'excuser.
19:35 - Justement, elle a précisé ensuite, et c'est important,
19:37 je pense que là, vous êtes vous-même victime
19:38 d'une surinterprétation qui a été faite,
19:40 y compris par mes confrères du Figaro, d'ailleurs,
19:42 qui, alors qu'elle a dit "on m'a demandé de m'excuser",
19:45 elle ne visait pas, semble-t-il, du tout l'émission "Quotidien",
19:50 à laquelle elle faisait référence,
19:51 mais plutôt, probablement, l'entourage,
19:53 peut-être même les élus macronistes
19:55 à qu'elle aurait rencontré avant.
19:57 Donc, c'est important de repréciser les choses.
19:59 - Moi, je ne parle pas de la responsabilité de tel ou tel,
20:01 mais ça a bien eu lieu.
20:03 J'ai même entendu dans une émission, ensuite,
20:06 qu'on lui reprochait des fréquentations trop à droite.
20:10 Cette jeune fille, elle a été menacée de mort.
20:11 Elle a le courage...
20:12 - Vous ne lui reprochez pas, vous ?
20:13 Elle est aujourd'hui...
20:15 Elle s'est montrée proche d'identitaires
20:17 qui ne sont pas du tout les Républicains.
20:18 - Mais attendez, elle est menacée de mort.
20:20 Une jeune femme qui a eu le courage de dénoncer, justement, la charia,
20:24 de dénoncer ce qu'elle subissait, reçoit des menaces de mort
20:27 et on va lui reprocher ses fréquentations ?
20:29 Mais alors, on est où ? On est où ?
20:32 - Bruno Retailleau, très en colère ce matin.
20:35 Sénateur, les Républicains de la Vendée,
20:36 président du groupe Les Républicains au Sénat,
20:38 merci d'être venu à Monmicro ce matin.

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