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Léon Deffontaines, tête de liste communiste de la gauche unie pour les élections européennes répond aux questions de Sonia Mabrouk. Ensemble, ils reviennent sur l'ensemble des sujets d'actualités et politiques tels que la sécurisation de nos écoles, la "Taxe lapin", l'assurance-chômage, la création de richesses ou encore le CETA.
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News
Transcription
00:00 Bienvenue et bonjour Léon D.Fontaine.
00:02 Bonjour Sonia Marouk.
00:02 Et merci de votre présence et de votre grande interview ce matin sur CNews Europe 1.
00:06 Certains de nos téléspectateurs et auditeurs vont certainement vous découvrir.
00:09 A 27 ans, vous êtes la tête de liste communiste aux élections européennes.
00:13 On va bien sûr largement parler de ces scrutins.
00:15 Mais tout d'abord, dans l'actualité, Léon D.Fontaine, 4 individus ont été mis en examen pour assassinat après la mort du jeune Shams Eddin,
00:22 passé à Tabac à Vérichâtillon.
00:23 Trois d'entre eux ont déjà des antécédents.
00:26 L'une des pistes serait celle d'un différent sentimental avec des frères qui n'auraient pas supporté que leur sœur échange avec cet adolescent.
00:33 Qu'est-ce qui favorise selon vous cette hyper-violence et une telle agression barbare ?
00:38 Tout d'abord, la justice, bien sûr, va devoir nous annoncer les grandes lignes des raisons pour lesquelles justement on arrive à un tel massacre.
00:44 Bien sûr, je tiens à apporter tout mon soutien, toute ma solidarité à la famille.
00:47 Perdre un frère, notamment, ou un enfant de 15 ans, c'est horrible et ça meurtrit des familles entières, une ville entière, un département.
00:54 Et plus généralement, je dirais, l'ensemble de la nation est meurtri lorsqu'un jeune de 15 ans est lâchement assassiné.
00:59 Maintenant, sur la montée de la violence, on a eu plusieurs cas qui se sont multipliés la semaine dernière.
01:03 On a eu le cas aussi avec la jeune Samara.
01:06 Et plus généralement, ce qu'on observe, c'est qu'aujourd'hui, on a une violence qui est présente,
01:10 notamment auprès des collèges, auprès des lycées, qui est de plus en plus jeune.
01:13 L'enjeu, je pense, principal, une fois qu'on a dit ça, c'est que la manière dont on peut au mieux éviter ce genre d'actes horribles.
01:20 Et je pense que le rôle de l'école peut être important et est essentiel,
01:24 et notamment parce que l'école permet de former finalement les citoyens de demain, les citoyennes et les citoyens de demain.
01:29 Et pour cela, je pense qu'il faut lui donner suffisamment de moyens aussi pour pouvoir exercer au mieux.
01:33 Alors, bien évidemment, ça ne suffira pas.
01:35 Et il n'y a pas que ça.
01:36 Et ça doit jouer dans l'ensemble des sphères de la société.
01:38 Mais bien sûr, l'enjeu de l'école républicaine comme étant un sanctuaire qui permet de se libérer des carcans familiaux, des carcans religieux...
01:45 - C'est toujours un sanctuaire ou un sanctuaire perdu aujourd'hui, compte tenu de tout ce qui se passe ?
01:48 - Un sanctuaire qui est en recul, ce que j'observe, qui est en recul à mesure du fait que les politiques libérales notamment ont eu pour conséquence un recul des services publics,
01:56 une école qui s'est dégradée, une qualité de formation qui s'est dégradée malgré le plein investissement du personnel éducatif et notamment des enseignants auxquels je salue leur travail.
02:05 Mais aujourd'hui, il faut leur donner les moyens, il faut donner les moyens justement de permettre d'apporter ce sanctuaire, comme je le disais,
02:10 qui est libéré du carcan familial, libéré du carcan religieux, qui permet d'enseigner notamment les valeurs de la République française,
02:16 notamment celle de la laïcité pour laquelle je suis particulièrement attaché.
02:19 Et c'est comme cela qu'on fera justement les citoyennes et les citoyens de demain.
02:23 - C'est important parce que ce n'est qu'une question de moyens, Léon Desfontaines.
02:26 Chemsedi Navier-Richetillon, la petite Samara qui a échappé au pire à Montpellier face à cette délinquance des mineurs,
02:31 est-ce que la justice des mineurs est aujourd'hui adaptée aux mineurs tels qu'ils sont ? En tout cas, certains d'entre eux aient cette hyper-violence.
02:36 - En l'occurrence, la justice arrive après coup, la justice va rendre ses verdicts maintenant et elle va les rendre...
02:43 - En fonction de la sévérité, ça peut soit favoriser, soit au contraire, les inhiber.
02:49 - Mais en tout cas, bien évidemment qu'il n'y a pas qu'une question au niveau de l'école, il y a une question dans l'ensemble de la société.
02:53 Et je pense que plus généralement, bien sûr, il y aura toujours des cas aussi horribles, ça arrivera.
02:58 Et l'enjeu, c'est justement de les démultiplier, qu'ils soient le minimum et qu'ils se fassent le plus rare possible,
03:04 et tendre vers le fait qu'ils n'existent plus.
03:06 Et pour cela, il faut agir dans toutes les sphères de la société, la justice, l'école, la police, bien évidemment.
03:11 - Parce que les parents pensent qu'il peut y avoir une responsabilité parentale pas judiciaire,
03:14 mais qui a quand même une responsabilité au niveau des parents quand des mineurs s'en prennent ainsi à un autre mineur.
03:19 - Mais vous savez, on a une société qui évolue, et notamment aujourd'hui, on a une multiplication, par exemple,
03:23 des familles monoparentales avec des mères qui ne sont pas au foyer, justement, qui travaillent...
03:28 - Qui éduquent souvent très bien leurs enfants.
03:30 - Qui éduquent souvent très bien leurs enfants, en effet, mais qui de fait, des fois, ne peuvent pas s'occuper de leurs enfants,
03:34 et leurs enfants sont livrés à eux-mêmes.
03:36 Et l'enjeu derrière, c'est aussi de réaffirmer avec force des services publics, notamment de proximité,
03:41 pour permettre d'occuper ces jeunes et de leur proposer autre chose que le néant qu'il leur est proposé actuellement.
03:46 Et ça, c'est un enjeu très fort, et c'est un enjeu actuel, pour le coup.
03:49 - Autre actualité, Léon Desfontaines, dans le domaine de la santé, cette fois-ci.
03:52 Le gouvernement réfléchit à une taxe, c'est dite "taxe lapin", autrement dit une taxe qui consistera à prélever 5 euros
03:58 en cas d'absence à un rendez-vous chez le médecin.
04:00 Alors, Gabriel Attal affirme qu'il s'agit de responsabiliser les patients.
04:03 Vous le savez, il y a de très nombreux créneaux qui sont pris parce qu'ils n'ont pas été libérés à temps.
04:08 Est-ce que vous souscrivez à cette idée ?
04:10 - Moi, j'aimerais surtout responsabiliser le rôle du gouvernement sur le recul de l'accès aux soins dans notre société.
04:15 Et finalement, c'est toujours la même chose, c'est la punition.
04:18 Il y a un problème de chômage, on s'attaque aux chômeurs.
04:20 Il y a un problème d'accès aux soins, on s'attaque aux patients.
04:23 Je pense que l'enjeu principal...
04:25 - On s'attaque aux patients avec la taxe lapin ?
04:27 - Ce que je dis, c'est que bien évidemment, lorsqu'on ne peut pas se rendre à un rendez-vous, il faut l'annuler, etc.
04:31 En revanche, le problème d'accès aux soins aujourd'hui, il n'est pas lié au fait qu'on a des gens qui ne viennent pas à leur rendez-vous.
04:36 C'est parce qu'aujourd'hui, on a pas assez suffisamment de médecins, notamment de médecins généralistes, mais pas uniquement.
04:41 Des spécialistes également sur l'ensemble du territoire.
04:43 Lorsqu'on doit attendre 6 mois, 1 an, des fois plus encore, pour pouvoir avoir accès à des médecins juste généralistes,
04:49 le problème, il n'est pas au fait qu'aujourd'hui, il y en a qui n'honorent pas leur rendez-vous.
04:52 Le problème, il est qu'on ne forme plus assez de médecins dans notre pays et qu'on ne leur permet pas de s'installer.
04:57 Il y a des milliers, des milliers, voire plus de créneaux qui sont pris. Est-ce que vous dites oui quand même ?
05:02 Ce n'est pas suffisant, mais une taxe lapin, pourquoi pas ?
05:04 Non, je ne suis honnêtement pas favorable. Je pense qu'il faut en effet les responsabiliser davantage, les patients, etc.
05:10 Mais je pense qu'encore une fois, on vient faire un écran de fumée sur un sujet qui est beaucoup plus présent,
05:14 qui est beaucoup plus systémique que ce qui n'y paraît.
05:20 Et le problème, c'est les déserts médicaux, c'est le recul de nos hôpitaux publics.
05:23 Et finalement, c'est le recul plus généralement des services publics dans nos campagnes notamment.
05:27 Moi, je viens d'un département, la Somme, où on connaît malheureusement que trop bien la réalité des déserts médicaux.
05:32 Pour avoir rendez-vous chez un dentiste à Amiens, qui est la ville préfecture, il faut attendre un an, deux ans,
05:37 d'avoir un moindre rendez-vous auprès d'un dentiste. C'est ça la réalité aujourd'hui.
05:42 Ce n'est pas le fait qu'on ait un nombre croissant de patients qui n'honorent pas leur rendez-vous.
05:45 Le problème fondamental, c'est qu'on n'a pas suffisamment de spécialistes et de généralistes.
05:49 Le gouvernement Léon Desfontaines, qui cherche des économies partout, et au cœur de la réflexion,
05:53 évidemment, il y a la nouvelle réforme de l'assurance chômage.
05:56 Alors, le gouvernement ne parle pas tant de son aspect budgétaire, même s'il s'agit évidemment de récupérer des sous,
06:01 mais aussi de son efficacité. Pourquoi vous contestez ça ? Pour ramener au travail, pour inciter au travail,
06:06 pourquoi vous contestez le fondement de cette nouvelle réforme de l'assurance chômage ?
06:10 Déjà, on conteste la logique des économies qui sont annoncées avec la fameuse règle des 3 %
06:15 qui sont imposées par l'Union Européenne de déficit. Ces 3 % viennent de nulle part.
06:19 Ça a été fait autour d'un tour de bento, à l'époque, de nos dirigeants politiques qui ont dit 3 %,
06:23 ça aurait pu être 2, ça aurait pu être 4, ça aurait pu être 5. On ne sait pas d'où viennent ces 3 %,
06:27 il n'y a aucune réalité économique à ces 3 % et nous les contestons.
06:30 Nous les contestons ensuite par rapport aux économies qui sont faites à l'heure actuelle.
06:33 Aux économies, tout d'abord, déjà dans nos services publics, bien évidemment.
06:36 Vous ne contestez pas les déficits qui sont réels, quand même.
06:38 Ah, ils sont réels ? Mais ce qu'on dit aujourd'hui, c'est qu'on a besoin de faire davantage d'avance,
06:42 que l'État a besoin de justement pouvoir s'endetter, non pas pour filer des aides aux entreprises
06:47 sans aucune condition, mais pour permettre de développer, notamment des services publics,
06:50 des aides réelles aux entreprises qui soient conditionnées à la création d'emplois, à la formation
06:54 et notamment à destination davantage de nos petites et moyennes entreprises
06:57 qui ont cruellement besoin d'aides plus que les entreprises, par exemple, du CAC 40.
07:00 Et sur l'assurance chômage, j'y viens, vu que c'est la question que vous m'aviez posée.
07:04 Sur l'assurance chômage, ce qu'on dit, c'est qu'aujourd'hui, on a besoin, on manque cruellement,
07:08 de travailleurs qualifiés, de travailleurs formés. L'assurance chômage devrait permettre d'offrir
07:13 à l'ensemble des personnes en demandeur d'emploi des formations de qualité, des fois sur le temps un peu long,
07:18 pour leur permettre justement d'occuper ces tâches qualifiées.
07:20 Là, l'enjeu du gouvernement, c'est de continuer à essayer de gérer la misère et à contraindre,
07:25 y compris des gens qui sont très diplômés, de contraindre d'accepter des emplois qui sont sous-diplômés.
07:29 Est-ce que vous estimez, Léon Desfontaines, que le travail doit mieux payer que l'inactivité, déjà ?
07:34 Oui, complètement. Mais on fait partie, avec Fabien Roussel, vous le savez, de cette fameuse gauche du travail,
07:39 celle qui veut réaffirmer la question sociale et remettre la question sociale dans ses priorités,
07:43 et notamment la question du travail. Ce qu'on dit, c'est qu'aujourd'hui, pour éradiquer le chômage,
07:47 il ne faut pas s'attaquer aux chômeurs, il faut s'attaquer aux réelles causes du chômage.
07:50 La montée du chômage, elle est liée, notamment aujourd'hui, au fait qu'on a un gouvernement
07:54 qui n'agit pas assez en faveur, notamment, de la réindustrialisation de notre territoire.
07:57 Vous n'arrêtez pas de dire que le chômage diminue, vous ne reconnaissez pas du tout ça ?
08:00 Non, j'ai visité deux usines en deux semaines. Leur point commun, c'est que ces deux usines,
08:06 elles sont indispensables pour notre souveraineté, et pour autant, ces deux usines, elles vont fermer.
08:09 La première, c'était Metex, à Amiens, qui produit de la lysine. La lysine, aujourd'hui, à Metex,
08:14 c'est la seule usine européenne qui produit de la lysine, qui est indispensable pour l'élevage porcin et de volaille.
08:19 Elle est mise en concurrence, aujourd'hui, avec la lysine chinoise, parce qu'il n'y a aucune protection,
08:23 0% de taxes de douane sur la lysine chinoise. On a un gouvernement qui reste attentif face à la fermeture de Metex,
08:29 c'est pourtant indispensable. Deuxième boîte, c'est la boîte de la Cotel, dans le Rhône, qui produit de l'eau de Javel,
08:35 de la fameuse marque Lacroix, notamment, qui est la seule usine, aujourd'hui, en France, à produire de l'eau de Javel,
08:41 de cette marque-là. Elle va fermer, pourtant, elle fait des bénéfices. Eh bien, moi, je le dis, au gouvernement,
08:45 agissez pour la réindustrialisation, ajoutez pour la sauvegarde de notre tissu industriel, c'est indispensable,
08:50 parce qu'on a un gouvernement qui passe à longueur d'antenne pour dire "il faut sauver nos industries,
08:54 il faut sauver nos usines". La réalité, c'est que c'est un gouvernement soit de menteurs, soit d'incompétents,
08:58 et ce qu'on dit, c'est qu'il faut qu'il... - Menteurs ou incompétents, pour vous ?
09:00 - Mais bien sûr ! - Et vous choisissez ? - Mais sur l'industrie ?
09:02 - Bah, un peu des deux, probablement, en fonction des ministres. - Par exemple, et vous, monsieur Léon Defond-Nan,
09:06 vous dénoncez la politique d'austérité du gouvernement, mais la réalité, c'est qu'il n'y a jamais eu autant de dépenses publiques en France.
09:12 - Le problème, c'est que c'est mal dépensé. Le problème fondamental, c'est que c'est mal dépensé.
09:15 Je vais vous donner, rapidement... - Donc, il suffit de mieux dépenser et ne pas faire d'économie.
09:18 - Je pense qu'on peut faire davantage de dépenses, mais il faut aussi mieux dépenser, parce qu'aujourd'hui, on a un gouvernement qui a choisi la première option,
09:24 c'est-à-dire donner des aides sans aucune condition, c'est-à-dire que, notamment dans les aides qui sont données aujourd'hui aux grandes entreprises,
09:30 il y a une partie qui est directement versée dans les poches des dividendes. - Je vais pas vous rappeler, ce que vous savez très bien,
09:34 c'est qu'il y a des emplois à la clé, etc. - Je vais y venir. Et qu'il ne produit pas, du coup, de richesses sur le territoire.
09:39 Nous, nous préférons la deuxième option, un gouvernement qui soit encapacité, en effet, de faire des dépenses publiques,
09:44 mais en faveur réellement de la création de richesses, de la création de richesses pour produire davantage dans notre territoire,
09:49 produire davantage de services publics, notamment de proximité, mais aussi agir réellement en faveur de la réindustrialisation de nos territoires.
09:56 Ce n'est pas le cas. On a une industrie qui est en recul. On a perdu, depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, 0,2% de production industrielle,
10:03 malgré l'ensemble des aides qui ont été attribuées. Nous, ce qu'on dit, c'est qu'il faut aussi mieux dépenser, mieux flécher les aides aux entreprises,
10:09 pour qu'elles soient réellement créatrices d'emplois et qu'elles soient utiles pour les enjeux de société, notamment pour l'environnement.
10:14 Alors, vous dénoncez aussi l'action du gouvernement et plus largement de la France et d'autres pays au sujet des accords de libre-échange.
10:20 Et là, on rentre dans la campagne des Européennes. Vous dites non, Léon Desfontaines, à de tels accords.
10:25 Mais alors, quand on voit de manière pratique les accords de libre-échange signés ces dernières années,
10:30 ils ont pourtant eu des retombées positives sur la balance commerciale européenne, particulièrement française.
10:34 En 2022, par exemple, la somme des échanges passés à travers les différents accords en vigueur a dépassé les 2 000 milliards d'euros.
10:40 Pour vous, ce n'est pas si important que ça ?
10:42 Je tiens à affirmer une chose. Ce n'est pas parce qu'on remet en cause les accords de libre-échange qu'on va arrêter tout échange et tout commerce.
10:47 Vous ne le croyez pas, d'ailleurs.
10:48 On a des échanges aujourd'hui avec les États-Unis, par exemple, alors qu'il n'y a pas d'accord de libre-échange.
10:52 Et d'ailleurs, je crois que c'est le troisième pays avec lequel on commerce à l'échelle internationale. C'est la première chose.
10:56 Moi, ce que je dis, c'est qu'aujourd'hui, ces accords de libre-échange vont à contresens de l'histoire.
11:00 D'un point de vue environnemental, bien évidemment, parce qu'on multiplie les émissions de gaz à effet de serre pour transporter et importer,
11:05 notamment de Nouvelle-Zélande qui se situe à 18 000 km de nos côtes, des pommes, des ovins et du bovin,
11:10 chose qu'on est capable, je pense, de produire sur le territoire national.
11:13 On vient ensuite les mettre en concurrence de manière déloyale parce qu'on importe des choses qui sont produites et élevées dans des conditions sanitaires et environnementales
11:20 qu'on n'accepte pas sur le territoire européen.
11:22 Et donc, il faut arrêter avec cette mise en concurrence.
11:24 Et ce que j'ai envie de dire sur le fait qu'en effet, aujourd'hui, on a des échanges qui, des fois, sont bénéficiaires pour les agriculteurs français.
11:30 - Vous le reconnaissez économiquement ? - Je le reconnais, notamment, par exemple, sur la question du CETA.
11:33 Aujourd'hui, en effet, ça a tendance à balancer en faveur des Français.
11:36 - Vous ne parlez pas des exportations françaises de vin, mais aussi de fromage ?
11:39 - Et ce que je dis, c'est que je pense que les Canadiens auront beaucoup plus de mal à se passer de notre bon vin et de notre bon fromage
11:44 que nous, de leur boeuf aux hormones ou de leur céréales avec un certain nombre de bons sentiments.
11:48 - Le bon fromage, j'ai l'impression d'entendre... Je ne sais pas si c'est votre mentor, Fabien Roussel.
11:52 - Bien sûr, mais ce que je veux dire, c'est que je pense que les Canadiens, honnêtement, on peut saluer le magnifique travail et produit de nos agriculteurs,
11:58 de nos producteurs qui sont capables de faire, en effet, du bon vin, du bon fromage, des bons fruits, des bons légumes.
12:03 Et ça, c'est la gastronomie française.
12:05 Et aujourd'hui, le meilleur moyen de la défendre, justement, c'est de permettre aussi de les protéger,
12:08 de leur permettre de vivre au dignement de leur travail, d'une part.
12:11 D'une autre, de sortir de ces mises en concurrence déloyales.
12:14 Et d'une autre, il faut le dire aussi, permettre aux Françaises et aux Français de pouvoir avoir accès à ce magnifique travail.
12:18 Mais pour ça, il faut augmenter les salaires et les pensions de retraite.
12:20 - Si je vous entends bien, vous ne dites pas "stop" aux accords de libre-échange, vous savez que ce n'est pas possible.
12:23 L'entreprise vous dit "d'autres accords".
12:25 - Il y aura du commerce. Ce que je dis, c'est qu'aujourd'hui, il faut aussi protéger l'Europe, il faut protéger la France.
12:30 Et donc, il faut mettre en place, notamment, des mesures de protection.
12:33 Et en l'occurrence, remise en cause de l'abaissement des droits de douane sur l'ensemble des produits agricoles.
12:38 Parce que les produits agricoles servent aujourd'hui de monnaie d'échange pour faire d'autres choses.
12:43 Par exemple, l'accord de libre-échange avec le Chili, on le fait pour pouvoir importer du lithium.
12:46 Donc, on dit "ok, pas de souci, on vous achète des pommes".
12:49 En contrepartie, de quoi on pourra vous acheter du lithium ?
12:52 L'agriculture doit sortir des monnaies d'échange parce que c'est un enjeu bien trop important pour que ce soit une simple donnée commerciale.
12:57 - Et vous portez ce combat face à vos adversaires.
12:59 Alors, j'ai noté que pour vous, votre premier adversaire, c'était Jordan Bardella.
13:03 Moi, je pensais que vous étiez plutôt en train d'essayer d'émerger à gauche.
13:06 Pourquoi le premier adversaire, c'est l'URN ?
13:08 - Parce qu'aujourd'hui, le Rassemblement National est un faussaire de la question sociale.
13:12 Je veux faire de la question sociale ma priorité.
13:15 C'est peut-être d'ailleurs mon originalité sur la scène politique à gauche.
13:18 - Et Jordan Bardella, ce que faisaient les travailleurs, les ouvriers, quand vous les avez perdus au Parti Communiste ?
13:21 - Justement, on est en train de reprendre la main sur ce sujet-là.
13:24 Il y a du chemin, mais il y a de la détermination, ne vous inquiétez pas.
13:27 Ce que je dis sur Jordan Bardella, c'est que c'est un faussaire de la question sociale.
13:30 Parce qu'il se dit une défenseur des classes populaires, des classes moyennes, des travailleurs.
13:33 Qu'est-ce qu'ils ont fait à l'Assemblée Nationale ?
13:36 Qu'ont fait les députés de son parti politique à l'Assemblée Nationale ?
13:38 Lorsqu'il s'agissait d'augmenter les salaires, ils ont voté contre, les Français sont pour.
13:41 L'indexation des salaires sur l'inflation, les Français sont pour, ils ont voté contre.
13:44 Même le retour de l'ISF, l'écrasante majorité des Français sont pour.
13:48 Pour davantage de justice fiscale, ils ont voté contre.
13:51 Dernière chose, le parti qui se dit défenseur de la ruralité.
13:54 Ils ont voté main dans la main avec La République En Marche
13:56 contre une loi qui permettait de lutter contre les déserts médicaux.
13:59 La réalité c'est que le Rassemblement National a le même projet économique qu'Emmanuel Macron.
14:03 Et ça il faut le faire connaître.
14:04 Comptez sur moi pour le faire connaître durant la campagne européenne.
14:06 Vous voulez dire Jordan de Bardella et Emmanuel Macron, même combat ?
14:08 Mais même combat sur le projet économique.
14:10 Sur le projet économique c'est exactement le même combat.
14:12 Ils ont d'autres projets sur l'immigration.
14:13 Les retraites à d'autres sujets, on a vu des différences majeures.
14:16 Le Rassemblement National est contre notre système de retraite.
14:20 Lorsqu'il veut supprimer les cotisations sociales,
14:23 il veut détricoter notre système de sécurité sociale.
14:26 Et la réalité c'est qu'il n'y aura plus de retraite, il n'y aura plus de système de retraite.
14:29 Il n'y aura plus de remboursement des médicaments avec le projet politique de Jordan Bardella.
14:33 Mais ça il faut le faire connaître et compter sur moi à gauche
14:35 pour enfin avoir un adversaire à sa taille.
14:37 Justement pour conclure, Léon Desfontaines, la bataille à gauche fait rage.
14:41 Qu'est-ce qui vous différencie en quelques mots des autres candidats pour conclure
14:44 et pourquoi finalement voter pour vous ?
14:46 S'il y avait un argument ce matin ?
14:48 Je pense que la gauche s'est trop divisée sur les débats de société.
14:50 Moi je souhaite refaire de la question sociale, de la question du travail et de la production
14:54 ma grande priorité, d'ailleurs je pense que c'est la grande question
14:57 qui nous est posée dans cette campagne européenne.
14:59 Est-ce qu'on veut plus ou moins produire sur le territoire national et le territoire européen ?
15:03 Je suis la seule liste de gauche qui propose aujourd'hui de réindustrialiser le pays,
15:06 d'engager des grands travaux utiles pour l'environnement, pour la société,
15:09 développer des services publics, soutenir le mix énergétique, nucléaire et renouvelable
15:12 indispensable à cette réindustrialisation.
15:14 Et donc aujourd'hui, si vous voulez voter pour la gauche du travail,
15:17 et bien c'est la liste que j'ai l'honneur de mener de la gauche unie pour le monde du travail
15:20 car nous avons réussi à construire un beau rassemblement à gauche sur ces valeurs-là.
15:23 Et vous le défendrez lors des différents débats et notamment le 30 mai.
15:26 Et notamment le 30 mai, c'est News Europe Un Jour.
15:28 Merci Guillaume Desfontaines et à très bientôt.

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