• il y a 8 mois
Transcription
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00:11 -Le matin, moi, Jean-Luc Godard, j'arrive sur le plateau.
00:14 Comme Jean Renoir, à qui j'emprunte très humblement ses lignes.
00:18 -Une femme est une femme.
00:20 -J'écris les textes, si je peux avoir quelques acteurs avec moi.
00:23 Brialy, Anna Karina, Belmondo.
00:25 Enfin, je ne les ai pas souvent.
00:27 -Une femme est une femme.
00:29 -Il faut bien qu'ils se maquillent, qu'ils se préparent, qu'ils s'habillent.
00:32 -Une femme est une femme.
00:34 -En général, je le fais seul.
00:36 J'imagine les scènes et je les forme à moitié.
00:38 -Une femme est une femme.
00:40 -Je ne leur donne pas d'angle.
00:42 A mon avis, les angles, il faut les décider quand les acteurs ont répété.
00:45 -Une femme est une femme.
00:47 -Quand les acteurs ont répété.
00:49 Néanmoins, j'acquiers seulement à ce moment-là l'idée générale de la scène,
00:52 qui devient l'espèce de ligne qu'il faut suivre.
00:54 -Une femme est une femme.
00:56 -Qu'il faut suivre et tenir rigoureusement,
00:58 c'est une façon à laisser toute liberté aux acteurs.
01:00 Autrement dit, je pense... -Une femme est une femme.
01:03 -Qu'il y a entre la façon de procéder
01:05 et la façon qui consiste à suivre fidèlement un scénario...
01:08 -Une femme est une femme.
01:10 -La différence qui existe entre la musique indienne
01:13 et la musique occidentale depuis Bach et Vivaldi,
01:15 depuis la gamme tempérée.
01:17 -Une femme est une femme.
01:18 -Dans la musique indienne, on a un thème général.
01:21 Ce thème général a 4 000 ans.
01:22 -Une femme est une femme.
01:25 -Il faut le suivre.
01:26 Et puis, il y a une note générale,
01:28 donnée par un instrument à cordes,
01:29 qui possède d'ailleurs une seule corde.
01:31 -Une femme est une femme.
01:33 -Avant de commencer, on se met bien d'accord.
01:35 Et cette note... -Une femme est une femme.
01:38 -Cette note est répétée constamment,
01:40 de façon à ramener les autres instruments à une unité de ton.
01:43 -Une femme est une femme.
01:45 -Il y a donc le thème et le ton,
01:47 et autour de ça, on est libre.
01:49 Je pense que c'est un système merveilleux
01:52 et, exactement comme Jean Renoir,
01:54 qui j'emprunte très humblement ses lignes,
01:56 j'essaye de faire un peu ça au cinématographe.
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