• il y a 6 mois
Fabrice Faivre est vice-président de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or.

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00:00 L'actu de proximité chez vous.
00:02 Le 6/9 France-Pleurbourgogne, ici on parle d'ici.
00:06 Vous ne pouvez pas passer à côté de cette info, nos rivières et nos cours d'eau connaissent
00:11 des crues historiques depuis quelques jours en Côte d'Or et aussi en Saône-et-Loire.
00:15 Alors conséquence, en plus des villes et des habitations, les champs se retrouvent submergés d'eau.
00:19 Une situation qui peut être dévastatrice pour l'agriculture, alors même que le projet
00:24 de loi d'orientation agricole a été présenté hier en Conseil des ministres.
00:27 On parle de tout ça avec notre invité, votre invité ce matin au petit déjeuner,
00:31 c'est l'agriculteur céréalier de Varange, près de Jeanlis, et vice-président de la
00:34 Chambre d'agriculture de Côte d'Or.
00:36 Bonjour Fabrice Fèvre.
00:37 Bonjour.
00:38 Alors ce matin, après plusieurs jours de montée des eaux, vos cultures, elles sont
00:41 dans quel état ?
00:42 Disons que sur le secteur de Jeanlis, la décrue a commencé de s'effectuer.
00:49 Donc on avait des parcelles qui étaient sous l'eau, qui aujourd'hui, on revoit entre
00:54 guillemets le vert, puisque les blés et les orges d'hiver sortent la tête de l'eau
00:59 progressivement, et ça va s'échelonner jusqu'à la fin de la semaine.
01:04 Et donc la crue s'est propagée à l'aval, donc la décrue sera très lente, car on est
01:16 sur une crue quand même assez exceptionnelle.
01:19 On a battu le record de 2013 à la station de Crimolois de 12 cm concernant l'ouche.
01:27 On a aussi battu le record au niveau de la crue de Latille.
01:31 Donc on a en effet une crue très importante de ces deux rivières sur la plaine de Jeanlis.
01:37 Sur votre exploitation à vous, Fabrice Fèvre, vous avez une estimation de la surface qui
01:41 a été sous l'eau ?
01:42 Alors peut-être 30%.
01:47 Et alors ça, ça représente combien de pertes en argent, surtout, parce que c'est
01:52 une perte d'argent pour vous ?
01:53 Je dis pour le moment, les pertes, elles sont impossibles à chiffrer.
01:57 Mais c'est des milliers d'euros quand même ?
01:59 Non, mais enfin, on connaîtra les dégâts dans une semaine.
02:02 Moi je ne peux pas m'avancer sur les pertes aujourd'hui.
02:08 Alors certes, on peut toujours extrapoler.
02:11 Aujourd'hui, oui, les agriculteurs qui venaient de semer des oignons ou de planter des pommes
02:18 de terre, qui aujourd'hui sont sous l'eau, ça c'est sûr.
02:21 Là, oui, c'est fichu.
02:24 Après, pour les céréales, quand l'eau est restée deux jours dans les parcelles,
02:30 j'ose espérer qu'il n'y aura pas trop de dégâts.
02:34 Après, où l'eau va stagner pendant une semaine, dix jours, quinze jours, comme ça
02:39 va être le cas dans certains endroits, là, ce sera perdu.
02:42 Et puis à côté de ça, on attend des températures très hautes ce week-end.
02:46 Alors s'il y a encore de l'eau, c'est le risque de pourriture.
02:49 C'est vrai que c'est pas favorable.
02:51 C'est un élément pas favorable, la hausse des températures en fin de semaine.
02:55 Fabrice, faites-vous rester avec nous dans une minute.
02:57 On va voir quelles solutions justement, face à ces épisodes climatiques inédits.
03:01 À 73%, vous répondez non, on n'aide pas assez les agriculteurs.
03:05 Venez nous dire pourquoi.
03:06 Venez présenter votre réflexion en direct au 03 80 42 15 15.
03:10 Est-ce que vous pensez qu'on aide assez nos agriculteurs face aux aléas climatiques ?
03:14 A tout de suite.
03:16 Ici, matin revient dans un instant.
03:20 Tous les samedis, partez à l'aventure avec Guillaume Pierre.
03:25 La nature, la forêt, c'est l'appel du Jura.
03:28 Peu de neige cette année, on s'adapte.
03:31 Cloué d'eau géant en pleine nature.
03:34 Réconfort au fromage.
03:37 Sans oublier d'enfiler ses lunettes de stars.
03:40 Ah, ben voilà, là, je vais voir plus clair.
03:44 La tête à l'endroit, le samedi à 19h sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté et sur la plateforme France.TV.
03:51 Vendredi, le rendez-vous découverte des pépites musicales de votre région, c'est dans Studio 3.
04:01 Studio 3, le vendredi matin à 9h35 sur France 3 Bourgogne-Franche-Comté.
04:11 Jusqu'à 9h, toute la Côte d'Or se réveille.
04:14 Il est 7h47, la discussion sur l'impact des aléas climatiques sur nos agricultures, nos cultures, c'est en direct.
04:22 C'est sur France Bleu et France 3 avec notre invité Fabrice Fèvre.
04:26 Il est assez réalié à Varange et vice-président de la Chambre d'Agriculture de Côte d'Or.
04:30 Alors Fabrice Fèvre, quand vous avez découvert l'étendue des dégâts dans vos champs, le sol gorgé d'eau comme une éponge,
04:36 est-ce que vous avez pu faire quelque chose déjà ? Et si oui, qu'est-ce que vous avez pu faire ?
04:40 - Pour le moment, on n'a absolument rien pu faire, puisqu'on a vu arriver la crue exceptionnelle,
04:51 puisqu'il est tombé des trompes d'eau près de 80 mm sur la vallée de Louches, donc nous on a vu arriver la vague.
04:58 - Là où dans les villes on peut installer des systèmes de pompage, vous dans vos champs, vous ne pouvez pas faire ça du tout ?
05:03 - Absolument pas une crue d'une telle ampleur, non.
05:05 On a eu des moments où Louches montait de 10 cm à l'heure, donc vous ne faites que regarder, absolument on n'arrête pas l'eau.
05:16 - Et même quand on sait que ça va arriver, il n'y a pas moyen d'anticiper ?
05:21 - Une crue d'une telle ampleur, il n'y a aucune anticipation.
05:25 On pourrait anticiper une petite crue, mais là on savait très bien qu'avec les précipitations qui étaient tombées en fin de semaine, qu'on allait avoir une crue record.
05:40 - Et quand vous dites "on peut anticiper une petite crue", comment vous agissez ? Qu'est-ce que vous mettez en place ?
05:45 - Disons lever les barrages qu'il y a sur les rivières, mais même là, tous les barrages étaient levés sur Louches depuis bien longtemps,
05:53 puisqu'on a quand même des précipitations assez exceptionnelles depuis la mi-octobre.
05:58 Les barrages étaient levés, et ça n'a pas empêché les rivières de déborder.
06:03 Il y a une telle quantité d'eau à faire passer qu'on est sur le phénomène exceptionnel.
06:10 - Et jusqu'à nouvelle ordre, vous ne pouvez pas encore déplacer vos champs là où il n'y a pas d'eau ?
06:14 - Non, il faut savoir qu'on a un métier, agriculteur, où on vit avec le temps, avec ses aléas.
06:22 Ses aléas météo, ses aléas de marché.
06:27 - Quand c'est pas les inondations, on disait "c'est la sécheresse", aujourd'hui vous devez vivre avec, vous n'avez pas le choix ?
06:32 - Oui, après il y a certains secteurs où on irrigue, certains secteurs où ils ont stocké de l'eau dans des bassins.
06:42 Donc voilà, c'est vrai que par rapport à quand on voit les mètres cubes d'eau qui ont défilé devant nos yeux,
06:49 c'est vrai que ce serait quand même intelligent à terme, dans certaines zones, de pouvoir stocker de l'eau.
06:56 - Si on pouvait anticiper un peu ces phénomènes climatiques, est-ce qu'il y a des cultures qui pourraient plus s'adapter,
07:02 certaines à la sécheresse et d'autres un peu plus à l'humidité ?
07:06 - Il n'y a pas beaucoup de cultures qui sont adaptées aux deux phénomènes extrêmes.
07:10 - Alors cette année je vais planter quelque chose qui va peut-être plus résister à la sécheresse,
07:14 et peut-être une plante qui résistera peut-être un peu plus à l'humidité ?
07:17 - Non mais disons qu'on diversifie pour pas mettre tous nos oeufs dans le même panier.
07:22 Donc voilà, on fait des cultures d'automne, on fait des cultures de printemps,
07:27 on essaye de répartir nos risques pour essayer de contrer ces phénomènes extrêmes.
07:35 - Et ce qu'on peut s'imaginer aussi c'est que quand vous plantez quelque chose, ça ne pousse pas en deux semaines,
07:42 donc vous êtes toujours en train d'anticiper aussi.
07:45 Ce que vous plantez ça va être pour dans six mois, dans sept mois.
07:48 - C'est notre métier qui est comme ça, c'est le métier de produire, l'acte de production,
07:54 quelles que soient les cultures, il y a des cultures qui ont des cycles de végétation de huit mois,
08:03 d'autres qui ont des cycles plus courts, par exemple un soja qui va se semer en mai se récolte en septembre,
08:10 donc là c'est le cycle le plus court.
08:13 Après vous implantez un colza en août, il ne sera récolté qu'en juillet.
08:17 Donc vous voyez, vous avez quasiment onze mois de cycle pour cette culture.
08:22 - Fabrice Fèvre, est-ce que vous vous sentez aidé, écouté par l'État vis-à-vis de ces aléas climatiques ?
08:28 - Alors après, concernant les aléas climatiques, il existe un système assurantiel,
08:33 qui existe, alors bien évidemment il y a des franchises,
08:36 donc voilà, après le fait de s'assurer, c'est un choix de chef d'entreprise.
08:43 Il y a des agriculteurs qui font le choix de s'assurer, d'autres non,
08:49 chacun a ses raisons de s'assurer ou de ne pas s'assurer.
08:53 Donc voilà, après chacun mesure le risque sur son exploitation.
08:57 Il y a des exploitations agricoles qui sont plus en risque que d'autres,
09:02 mais aujourd'hui sur des...
09:04 - Vous par exemple, vous allez pouvoir avoir un petit peu d'argent pour les pertes que vous allez avoir là ?
09:09 - Je ne sais pas, parce qu'en fait toute ma solle n'est pas inondée,
09:13 toutes mes cultures ne sont pas inondées.
09:15 Il y a des cultures où il y a, enfin il y a des champs où il y a de l'eau,
09:18 mais ce n'est pas encore semé, donc pour le moment je n'ai rien perdu.
09:21 Je vais juste être obligé de décaler un petit peu ma période de semis,
09:25 mais pour le moment il n'y a pas de pertes constatées.
09:30 C'est ça le système assurantiel, c'est que, en fait,
09:35 quand vous êtes vraiment...
09:37 ça couvre vraiment un coup dur où il y a vraiment plus de 50% de l'exploitation qui est ravagée.
09:45 - Là vous ne pouvez pas encore savoir, on n'a pas encore évalué.
09:47 - Donc pour le moment non, on ne peut pas estimer les dégâts, c'est très compliqué.
09:51 Vous avez une parcelle, elle est inondée, il y a la moitié du champ qui est inondée,
09:54 l'autre moitié qui n'est pas inondée.
09:56 Donc après, quand l'eau sortira, on verra dans 8-10 jours exactement les dégâts.

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