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Aujourd'hui dans "Punchline", Yoann Usaï et ses invités débattent de la situation sécuritaire en France, notamment vis à vis du terrorisme, ou un appel à été lancé pour frapper cet été.
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Transcription
00:00 Nous sommes ensemble, je vous le disais, jusqu'à 19h et pour m'accompagner, son président Jean-Sébastien Ferjou.
00:04 Bonsoir, vous êtes directeur du site Atlantico.
00:07 À vos côtés, Alexandre de Vecchio. Bonsoir, vous êtes journaliste.
00:11 Bienvenue à Vincent Herouet, éditorialiste politique étrangère.
00:15 Et puis Geoffroy Lejeune, bonsoir, vous êtes journaliste.
00:19 On va évoquer cette menace terroriste, nouvelle menace terroriste,
00:23 puisque sur son média de propagande anglophone, la branche somalienne de l'État islamique
00:28 appelle ses partisans à commettre des attentats dans les stades,
00:32 une cible facile à atteindre pour des résultats, je cite, qualifiés d'énormes.
00:37 Les explications de Claude Moniquet.
00:39 Alors la menace est crédible. La menace a été publiée dans un média anglophone
00:45 qui s'appelle Al-Lumu et qui est l'organe principal de l'État islamique en Somalie.
00:51 L'État islamique en Somalie en lui-même n'est pas un véritable danger pour l'Europe.
00:54 C'est une petite organisation qui n'a pas de capacité de projection en dehors d'une zone restreinte de la Somalie.
01:00 Mais sa propagande est extrêmement écoutée par les sympathisants de l'État islamique.
01:05 Et cette organisation est également liée à l'État islamique au Khorassan.
01:09 Elle participe d'ailleurs à son financement.
01:11 Elle publie régulièrement des articles sur les actions de l'État islamique au Khorassan, le IK.
01:17 Et ce qui est visé essentiellement aujourd'hui, c'est bien entendu l'Euro de football 2024
01:23 qui se déroulera en Allemagne.
01:25 C'est une cinquantaine de matchs dans dix villes.
01:27 Et on sait qu'en Allemagne, il y a d'une part des sympathisants isolés de l'État islamique
01:31 qui ont déjà commis des attaques, comme ça a d'ailleurs été également le cas en France.
01:35 Mais il y a également des cellules structurées.
01:38 On en a démonté récemment plusieurs depuis le mois de décembre.
01:42 Vincent Herouet, c'est une nouvelle menace qu'il faut prendre au sérieux, très au sérieux ?
01:47 Écoutez, sur la Somalie, on était resté au shébab.
01:52 Vous savez, c'est ces terroristes, cette organisation islamiste
01:57 qui avait capturé un officier de la DGSE, qu'il a ensuite assassiné.
02:04 Et au fil des années, dans ces États naufragés,
02:07 il y a eu toutes sortes d'organisations qui ont tenté d'essaier, mais de recruter,
02:12 qui ont trouvé un terreau favorable.
02:14 D'ailleurs, dans l'ensemble de l'Afrique, du Sahel jusqu'à l'Afrique australe,
02:17 vous avez un risque terroriste qui s'est beaucoup développé.
02:21 Cela dit, une fois qu'on a posé ça, qu'on a remarqué qu'il y avait des bandes irrégulières et des États faillis,
02:27 ce qui est frappant, je trouve, dans cette histoire des Jeux olympiques,
02:30 c'est qu'on vit ici une sorte de, comment dire, c'est un peu les Olympiades de la trouille.
02:35 C'est-à-dire qu'on a la véritable menace qui pèse sur nous,
02:40 c'est de se terroriser sans avoir vu l'ombre d'un bourneau ou d'un couteau.
02:46 On va voir comment les choses vont s'organiser.
02:50 On est combien de temps ? Trois mois avant, là ?
02:53 On est quatre mois avant l'Euro.
02:55 Est-ce qu'on peut dire précisément que l'Euro de football va aussi servir de test grandeur nature pour les Jeux olympiques ?
03:00 Grandeur nature, non, ce sera en réduction.
03:03 Mais vous avez aussi n'importe quelle fête à Neneux peut donner l'occasion à un expédié de venir faire un...
03:09 Le terrorisme, c'est un spectacle.
03:14 Ce terrorisme, c'est effectivement impressionner les imaginations pour réduire l'ennemi, l'humilier,
03:20 et ainsi frapper vraiment les populations en les soumettant.
03:25 Vous avez, évidemment, à chaque fois que vous avez une manifestation publique, vous avez le risque,
03:30 et la France a été saignée depuis tant d'années par toutes sortes de fanatiques en groupe ou seule,
03:37 s'étant autoproclamée ou étant au contraire instrumentalisée par des États ou par des organisations.
03:45 On a une très grande expérience.
03:47 Ça devrait nous apporter, nous amener à une forme de placidité.
03:50 Alors je sais bien que l'infocontenu fonctionne à plein régime avec le spectacle terroriste,
03:56 que les Jeux olympiques donnent l'occasion...
03:58 - Mais que les fémininités, surtout.
03:59 - Oui, d'accord, mais on verra.
04:01 On ne va pas prophétiser à l'avance.
04:03 Il y a quelque chose de terrifiant d'avoir peur avant d'avoir eu mal, avant d'avoir un véritable danger.
04:09 - Il faut quand même anticiper.
04:11 - Mais laisse la police faire ça !
04:13 C'est la question de la police, mais il y a en même temps une espèce de domination.
04:17 - C'est une question politique aussi, d'organisation.
04:19 Le problème, je suis d'accord avec une partie de vos raisonnements,
04:21 mais la placidité amène aussi parfois à la banalisation.
04:25 On est quand même dans un contexte de djihadisme d'atmosphère,
04:28 et là vous avez raison, c'est que ça peut frapper tout le temps et n'importe où,
04:31 et que finalement on finit par accepter cette saignée dont vous avez parlé.
04:36 Si, on voit qu'avant, une fille égorgée dans la rue, ou un homme d'ailleurs,
04:42 peu importe, ça suscitait une émotion pendant une semaine,
04:46 aujourd'hui c'est moins de 24 heures.
04:49 Donc il y a une espèce d'accoutumance au mal,
04:52 et sur les Jeux Olympiques, ce sera en plus un événement en mondiaux vision.
04:59 Si on peut anticiper un maximum,
05:01 maintenant je pense qu'il y aura forcément des trous dans la raquette,
05:04 puisque le terrorisme est là sur le territoire,
05:07 en plus maintenant il y a la menace extérieure qui revient.
05:09 - Il y a la menace.
05:13 - Et donc ça peut arriver, mais on peut anticiper au maximum.
05:16 - Et alors vous allez trembler dans votre petit lit en attendant de voir ce qui va se passer ?
05:19 - Justement, ce n'est pas de trembler, c'est d'essayer d'agir en amont.
05:22 On maintient par exemple une cérémonie d'ouverture sur la scène,
05:25 on n'est peut-être pas obligé de le faire,
05:27 parce que pour le coup dans un stade, ça paraît faisable de sécuriser.
05:31 - Il y a la menace que fait poser l'État islamique, on vient de le voir.
05:36 Il y a la menace aussi du conflit israélo-palestinien,
05:40 c'est ce que nous explique Gilles Kepel.
05:42 Écoutez, il parle à nouveau de l'organisation des Jeux Olympiques.
05:45 - Il y a une très grande vigilance, d'abord parce que ce ne serait pas la première fois
05:49 que les Jeux Olympiques seraient pris en otage du conflit israélo-palestinien ou israélo-arabe.
05:54 À Munich en 1972, on se rappelle les joueurs israéliens
06:01 qui avaient été tués par le groupe septembre noir palestinien.
06:04 Là, on est dans une tension maximale.
06:08 Et la vitrine extraordinaire des Jeux Olympiques,
06:10 c'est un moment où personne ne triche.
06:13 D'une certaine manière, c'est le sport, il y a des règles,
06:15 ce sont les meilleurs qui gagnent en principe,
06:18 et tout le monde va se focaliser.
06:20 On attend énormément de monde à Paris, d'où les tensions sur le marché du logement en particulier,
06:25 les enjeux sécuritaires, le recrutement de nombreux taxis,
06:29 et tout cela fait qu'évidemment, il y a un risque.
06:33 Ce risque, il est géré, je pense, par les services d'enseignement qui travaillent là-dessus énormément.
06:39 - Bon, Geoffroy Lejeune, on voit que la menace, elle est multiple,
06:44 que les Français s'interrogent et peurent même.
06:47 Ça me semble quelque chose d'assez naturel en réalité.
06:50 - Bien sûr que c'est naturel.
06:51 Il faut souligner, on vient d'organiser, c'était il y a quelques années,
06:54 l'Euro 2016 en France et ça s'était bien passé,
06:57 en tout cas sur le plan du terrorisme.
06:59 - Il y a eu un attentat au début, Larossier et Abdallah,
07:03 alors ce n'était pas directement lié à l'Euro,
07:07 mais il y a eu deux policiers égorgés au début de la compétition.
07:10 - Bien sûr, bien sûr.
07:11 Et la Coupe du monde rugby, qui vient d'avoir lieu en France, qui s'est bien passée aussi.
07:14 Donc ça, c'est pour commencer mon propos par un point positif.
07:16 Après, j'ai lu les comptes rendus des briefings de la DGSI au ministre de l'Intérieur
07:20 et de la DGSE, je crois, au ministre de la Défense.
07:22 C'est vrai que l'État de la menace...
07:24 En fait, ce qui est glaçant dans ce type de réunion préparatoire,
07:28 c'est que les gens ne vous disent pas, les experts du renseignement ne vous disent pas
07:32 "Attention, on a une menace, on a un risque", ils disent "On va être attaqués".
07:35 En fait, ils savent que ça aura lieu.
07:37 Et la question, c'est comment est-ce qu'on part maintenant à cette éventualité,
07:41 à cette certitude même.
07:42 Et il y a une organisation qui se met en place, en effet,
07:46 enfin, "Gouverner, c'est prévoir".
07:47 En l'occurrence, nos gouvernants sont en train de prévoir ce risque.
07:50 Et moi, ce que je trouve inquiétant, c'est qu'on vient de vivre avec Moscou
07:53 un attentat projeté, comme on avait un peu moins l'habitude de voir ces dernières années.
07:58 Et il y a cette menace-là potentiellement,
08:00 et aussi la menace du radicalisé de la dernière minute sur Telegram,
08:03 qui tout à tout seul, parce qu'il a vu une vidéo qu'il a un peu excitée,
08:06 tente de passer à l'acte.
08:07 Je trouve que ça fait beaucoup,
08:09 et qu'en effet, on risque de vivre un été un peu anxiogène.
08:12 Il est 18h10 sur CNews et sur Europe 1.
08:14 Vous restez bien avec nous.
08:15 On marque une très courte pause.
08:16 On va se retrouver dans un instant pour se rendre en Israël.
08:19 Cela va bientôt faire six mois que les terroristes islamistes du Hamas
08:22 ont attaqué l'État hébreu.
08:24 Où en est précisément la riposte d'Israël ?
08:27 Les Israéliens sont-ils en train d'atteindre leurs objectifs de guerre ?
08:31 Et puis, vous entendrez le témoignage d'un otage revenu en Israël.
08:35 Et il raconte son calvaire.
08:37 A tout de suite.
08:38 Benchline 18h-19h sur CNews et Europe 1.

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