Début février, quatre câbles sous-marins indispensables pour Internet ont été endommagés en mer Rouge. Certains experts estiment que l’ancre du navire Rubymar qui a sombré au large du Yémen après avoir été attaqué par les Houthis pourrait avoir sectionné les câbles. D'autres pointent du doigt une action délibérée du groupe rebelle yéménite, qui avait menacé de saboter les infrastructures maritimes en décembre dernier.
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00:00 On parle de cet incident qui a eu lieu il y a quelques semaines, évidemment lié à ce que vous nous disiez.
00:04 Quatre câbles sous-marins indispensables pour le web mondial ont été endommagés en mer rouge.
00:09 Officiellement à cause de l'encre du navire Rubimar qui a coulé après avoir été attaqué par les outils.
00:16 L'encre aurait raclé le fond et sectionné plusieurs câbles.
00:20 Mais Washington accuse malgré tout le groupe rebelle de sabotage.
00:24 On en parle avec vous Julia Seeger, c'est la menace qui plane sur le web mondial.
00:28 Que s'est-il passé précisément en mer rouge ce jour-là ?
00:32 Alors on ne sait pas exactement, mais effectivement vous l'avez dit,
00:34 officiellement c'est donc l'encre de ce navire qui aurait raclé le fond et sectionné trois câbles internet.
00:39 Le groupe rebelle a démenti toute implication d'une attaque,
00:43 mais malgré tout Washington continue à penser qu'il s'agit d'un acte de sabotage.
00:46 Pourquoi ? A cause de ce message qui a été posté dans un groupe Telegram affilié au groupe Ooty,
00:52 dans lequel il montre une carte des câbles sous-marins internationaux qui relient toutes les régions du monde
00:56 et dans lequel il souligne le fait qu'effectivement le Yémen se trouve dans une position stratégique
01:00 puisque dans ce détroit passent environ 15 câbles de l'internet mondial
01:04 et ça représente environ 20% du trafic.
01:06 Effectivement dans le monde entier vous avez à peu près 450 câbles de fibre optique
01:11 qui passent et qui sillonnent les mers et qui relient les continents
01:15 et qui permettent d'ailleurs le passage de 99% du trafic d'internet
01:19 contre par exemple seulement 1% d'ailleurs qui va transiter par les satellites.
01:24 Et effectivement dans cette région de la mer Rouge vous avez 15 câbles qui passent,
01:27 là c'est schématique mais beaucoup qui vont passer très près du Yémen.
01:31 Alors pourquoi cet incident n'a pas eu plus d'impact que ça sur l'internet mondial ?
01:36 Tout simplement parce qu'aujourd'hui les fournisseurs ont la possibilité d'identifier,
01:40 de rectifier les avaris grâce à des capteurs intelligents.
01:43 Donc ils interviennent extrêmement vite et ils ont la possibilité de dévier aussi le trafic internet par d'autres câbles.
01:49 Ils le font régulièrement parce qu'aujourd'hui il y a beaucoup d'accidents tout simplement sur ces câbles,
01:54 des accidents liés à des requins, à des séismes sous-marins,
01:58 à des filets de pêche et à des encres effectivement donc ils sont obligés d'intervenir.
02:04 Vous allez le voir les câbles sont extrêmement vulnérables,
02:07 ils font la taille d'un tuyau d'arrosage comme vous pouvez le voir.
02:10 Et puis aussi les chalutiers vont tout simplement les déposer au fond de l'océan,
02:15 ils ne sont même pas enfouis donc encore une fois ils sont extrêmement vulnérables.
02:19 Voilà très facile à endommager.
02:20 Alors même si l'incident qu'on évoque ici n'a pas causé de dégâts majeurs,
02:25 il a ravivé sûrement la crainte que la guerre sous-marine ne s'intensifie.
02:30 Effectivement, que cette guerre sous-marine s'intensifie et que ces infrastructures soient de plus en plus ciblées
02:34 par des états mais aussi par des groupes armés.
02:37 Pourquoi ? Parce que l'attribution reste très difficile, ça se passe sous la mer,
02:40 mais aussi parce que la nuisance est réelle.
02:42 On utilise ces câbles pour faire transiter des données qu'elles soient financières, industrielles ou administratives
02:47 et de plus en plus à cause de la connectivité,
02:49 on a besoin de ces câbles pour pouvoir approvisionner certains pays en électricité, en gaz et en pétrole.
02:54 Donc c'est extrêmement stratégique et aujourd'hui ça relève de la souveraineté des états.
02:59 Est-ce que c'est vraiment à la portée de groupes armés, Julia, de saboter de tels câbles sous-marins aujourd'hui ?
03:04 Alors dégrader un câble sous-marin, ça peut se faire de façon assez frugale avec des plongeurs, avec des gros ciseaux.
03:09 Vraiment c'est comme ça...
03:10 Alors peut-être pas nous mais en tout cas c'est facile d'accès, vous le disiez.
03:14 C'est facile d'accès surtout dans ce détroit où la profondeur de l'eau n'atteint pas plus de 300 mètres.
03:19 Le sectionner c'est un peu plus... Donc là, l'endommager c'est facile, le sectionner c'est un peu plus difficile.
03:24 Mais voilà, ça reste, en tout cas dans la mer Rouge, ça reste relativement simple.
03:29 Le problème c'est qu'évidemment si vous intervenez près des côtes, il y a plus de surveillance
03:32 mais c'est plus facile parce que c'est moins profond.
03:34 Si vous souhaitez intervenir, si les groupes armés veulent intervenir en haute mer, là c'est plus difficile
03:39 parce que la profondeur est plus importante et qu'il faut du coup de la technologie,
03:43 notamment de petits sous-marins qui peuvent intervenir.
03:45 Et là les choses risquent de changer effectivement parce qu'on a une démocratisation des outils technologiques,
03:50 notamment ce qu'on appelle des drones maritimes kamikazes de surface.
03:54 C'est notamment ce qui est utilisé dans la guerre en Ukraine.
03:56 Les Ukrainiens ont dévoilé le Marechka.
03:59 Vous le voyez ici, c'est un drone qui va...
04:02 Il est imposant quand même.
04:03 Il est très imposant mais voilà, de plus en plus, à coût assez modeste, on peut développer ces engins.
04:08 Et l'idée ce serait aujourd'hui peut-être que des groupes armés puissent utiliser ces engins,
04:12 non pas contre d'autres navires mais contre ces câbles d'internet qui sont au fond des océans.
04:16 Merci beaucoup Julia Seeger.
04:17 Voilà pour cette page consacrée à ce risque d'embrasement
04:21 et à cette menace outil sur laquelle nous voulions faire un focus aujourd'hui.