• il y a 8 mois
Après avoir vécu une année 2023 très enrichissante, avec notamment deux titres en 25 000 dollars, Alice Robbe va-t-elle encore franchir un cap en 2024 ? Pour la première fois, la Normande a pu disputer l'an passé les qualifications de Roland-Garros (où elle a atteint le troisième tour), de Wimbledon puis de l'US Open. Début 2024, elle a même pu compléter la liste en jouant les qualifs australiennes. Ajoutons à cela le rôle de porte-drapeau et une médaille de bronze aux Jeux Universitaires 2023. Mise à l'honneur lors de la Soirée des Champions de la Ligue de Normandie, et également nommée athlète universitaire féminine de l'année 2023, Alice Robbe, qui a pour la première fois eu un bilan financier annuel positif dans sa carrière, a aussi connu des galères.

Touchée à l'épaule, la joueuse de 23 ans n'a pas pu s'illustrer dans le dernier tiers de la saison 2023. Encore gênée début 2024, la Hermanvillaise a désormais trouvé la cause de sa blessure à l'épaule et va beaucoup mieux. Libérée de la douleur, l'actuelle 238e mondiale est prête à refaire parler d'elle. Dans le coup pour être dans le cut qualifs de Roland-Garros, Robbe pourra également viser une wild-card de la FFT si son classement ne lui permet pas d'entrer directement. Son année 2023, la première saison sans perdre d'argent, ses doutes, ses ambitions... L'Entretien Tennis Actu avec Alice Robbe.

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Sport
Transcription
00:00 Alors Alice, tu as été récemment mise à l'honneur par la Ligue de Normandie pour
00:07 ton année 2023 et aussi athlète universitaire de l'année 2023.
00:12 J'imagine que ce sont des belles fiertés pour toi d'avoir ce genre de récompenses.
00:18 Oui, c'est vrai que c'est des récompenses auxquelles je ne m'attendais pas trop, surtout
00:23 celle de sportive universitaire.
00:24 C'est vrai qu'il y avait des super résultats dans plein d'autres sports en plus.
00:28 C'était vraiment extraordinaire.
00:30 J'imagine aussi que ça fait du bien parce que c'est du positif dans une période un
00:34 petit peu plus compliquée pour toi sur le cours.
00:37 Oui, c'est vrai que ça me permet de me rappeler un peu que j'ai fait quand même une bonne
00:41 année l'année dernière, même si ça fait quelques semaines que c'est un peu plus compliqué.
00:44 Ça m'a permis de me rendre compte que j'avais fait des trucs bien l'année dernière.
00:49 Ça m'a remonté un peu le moral en ce moment, c'est vrai.
00:52 Oui, parce qu'il faut expliquer.
00:53 Depuis ta finale à Cherbourg l'année dernière, il y avait eu une série de neuf défaites.
00:59 C'est toujours compliqué de se sortir de ces spirales-là.
01:01 Ça a fait 14 défaites sur les 18 derniers matchs.
01:05 Comment tu as expliqué un petit peu ces difficultés ? Est-ce que tu as trop tiré sur la corde,
01:10 le physique ne suivait pas ?
01:11 Oui, il y a eu plusieurs choses.
01:14 J'ai eu des soucis d'épaule déjà depuis neuf, dix mois maintenant, qui ne m'ont pas
01:19 obligé à m'arrêter complètement, mais qui m'ont beaucoup handicapée.
01:22 J'ai continué à jouer, j'ai essayé de limiter la casse, mais c'est vrai que ça a été très compliqué.
01:27 Je n'ai pas pu jouer comme j'aurais eu envie, je n'ai pas pu m'entraîner non plus.
01:34 Donc, ça a été compliqué.
01:36 Du coup, les résultats ont forcément été un peu moins bons, surtout que j'avais changé
01:39 de catégorie de tournoi et que j'avais des adversaires meilleurs en plus.
01:42 Les deux cumulés, ça a été difficile.
01:44 Mais voilà, c'est des choses qui arrivent.
01:48 J'ai eu la chance de ne pas avoir été arrêtée complètement.
01:51 Ça m'a quand même permis de limiter la casse, j'ai quand même réussi à gratter
01:56 quelques points, mais c'est vrai que ça a été assez frustrant de ne pas pouvoir jouer
02:00 à son plein potentiel physique, on va dire.
02:03 Et donc, t'arrêter complètement, c'était une option qui n'aurait servi à rien du tout ?
02:08 Non, pas vraiment.
02:09 En fait, j'ai mis plus de six mois, sept mois à comprendre ce qui se passait pour mon épaule.
02:14 Là, ça fait que quelques semaines qu'on a enfin trouvé, après un paquet d'examens,
02:18 le souci.
02:19 Donc non, malheureusement, heureusement et malheureusement, il n'y a rien à faire.
02:24 Il n'y a pas de solution magique, pas d'intervention qui permettrait de rétablir le truc comme ça.
02:31 Ça va être long encore, mais au moins, je sais ce que j'ai.
02:34 Ça va demander beaucoup de rééducation, mais au moins, il y a une solution qui commence
02:40 à s'entreprendre, donc c'est déjà une très bonne chose.
02:42 Tu peux expliquer ce que c'est le souci ?
02:45 Oui, alors sans rentrer dans les détails, en fait, mon épaule, elle n'est pas assez
02:49 renforcée.
02:50 L'homoplate, en fait, la tête de l'humérus ne tient pas à sa place.
02:57 Donc, elle sort un peu de l'endroit où elle devrait être.
02:59 Donc, elle pince les nerfs de certains muscles, dont le bicep, ce qui fait que je n'avais
03:05 vraiment plus eu toute force quand je voulais servir, notamment.
03:07 J'ai fait plusieurs matchs en servant la cuillère ou en tout cas, en ne pouvant plus du tout
03:12 me pousser, donc c'était très compliqué.
03:13 Et donc, la solution qui se propose à toi, c'est quoi ? Ça va être du travail davantage
03:18 en salle ?
03:19 Oui, ou même pas forcément.
03:21 C'est du kiné, beaucoup de rééducation, en fait, pour apprendre à mon épaule à
03:25 travailler dans la bonne position et à ce qu'elle se renforce pour que ça tienne avec
03:30 les efforts répétés, tout simplement.
03:32 On a parlé brièvement de 2023.
03:35 C'était une année quand même fantastique, même si la fin était plus dure, mais c'était
03:39 une belle année de grandes expériences.
03:42 Ça représente quoi d'avoir joué les quatre grands slams d'affilée avec l'Open Australie
03:47 en janvier dernier ?
03:48 J'avoue que c'était déjà un peu inattendu pour moi parce que l'année d'avant, je partais
03:57 encore de loin.
03:58 J'étais 400-450, donc c'était un objectif que je n'avais pas forcément si vite en tout
04:04 cas.
04:05 Donc, ça a été vraiment génial, d'autant que moi, je n'ai pas joué les juniors, donc
04:09 je n'étais jamais allée sur ces sites-là.
04:11 C'était vraiment la découverte complète.
04:13 Déjà, j'en ai profité au max, vraiment.
04:16 J'ai adoré ces moments-là.
04:18 Et oui, après, ça donne envie forcément les années suivantes de les retourner, ça,
04:22 c'est sûr.
04:23 Et ça a aussi permis de gagner de l'argent.
04:27 On se rappelle que tu avais lancé une cagnotte quand tu étais jeune pour tenter de financer
04:32 un peu ta carrière parce qu'on sait que c'est très dur.
04:35 Fin 2022, tu avais expliqué que c'était encore la galère quand tu étais sur le circuit
04:39 ITF.
04:40 Donc, c'est le quotidien des joueurs de ce circuit.
04:44 Ça a été un soulagement de pouvoir empocher des beaux chèques comme ça en jouant les
04:50 grands chelèmes ?
04:51 Oui, c'est comme tout le monde.
04:52 Après, je ne me plainte pas plus que ça.
04:55 Ça reste un choix de vie.
04:57 Il y a pire que nous, mais c'est vrai que c'est difficile.
04:59 Du coup, ça a été ma première année où je n'ai pas perdu d'argent.
05:04 Je n'en ai pas gagné énormément parce qu'on en dépense tellement que ce n'est pas facile.
05:07 Mais déjà, c'est la première année où je n'ai pas été dans le négatif.
05:10 C'est vrai que c'est appréciable quand même.
05:12 J'ai 23 ans.
05:13 Je n'ai pas envie d'avoir encore à demander de l'argent à mes proches, à ma famille
05:18 pour me financer.
05:19 Donc, un soulagement.
05:20 Après, pour autant, je n'ai pas fait d'économie pour faire trois saisons encore.
05:26 Mais déjà, oui, c'est vrai que ça a été une année un peu différente sur ce point
05:30 de vue-là.
05:31 Ça soulage quand même l'esprit de ne pas compter, de quand même moins compter sur
05:37 ces semaines-là toutes les dépenses.
05:39 Ça change quand même l'état d'esprit qu'on peut avoir, même sur le cours, de se sentir
05:44 un peu plus léger, de pouvoir voir un petit peu plus loin.
05:47 Je sais que je peux voir 4-5 mois devant moi alors que d'habitude, c'était plutôt
05:53 4-5 semaines et pas beaucoup plus.
05:55 Après, je faisais mon programme de tournoi en fonction de ce que je pouvais faire ou
05:59 ne pas faire.
06:00 Donc oui, ça me permet de voir un tout petit peu plus loin et c'est quand même appréciable
06:05 pour faire rien que la programmation de tournoi.
06:07 Encore une fois, ça change tout.
06:08 Est-ce que tu as, avec toi, fait ton équipe ou changé un petit peu ton organisation
06:12 ou pas trop ?
06:13 J'ai pas fait, non, parce qu'elle était déjà bien construite.
06:17 Par contre, oui, j'ai pu emmener un petit peu plus mon coach.
06:20 Je ne peux pas l'emmener encore tout le temps, mais j'ai pu l'emmener un peu plus.
06:23 Donc, appréciable aussi, évidemment.
06:25 Même s'il faut encore un peu pour que je puisse l'emmener vraiment tout le temps.
06:30 Ce serait vraiment bien de réussir à atteindre ça un jour.
06:34 Mais même pour lui, ça a été quand même plus confortable.
06:37 Il n'a plus vu jouer.
06:38 On a passé plus de temps ensemble sur les tournois à pouvoir juste travailler.
06:43 Donc, ça progresse.
06:44 Ça y est de mieux en mieux.
06:46 Est-ce que plus largement, ça a aussi relancé finalement ton projet ? Parce que tu as pu
06:50 te dire que enfin, ça a basculé du bon côté.
06:54 Même si c'était symbolique, mais le côté du bilan financier positif, j'imagine que
07:01 tu t'es dit que tu allais dans le bon sens.
07:02 Oui, un peu, c'est sûr.
07:03 C'est vrai que moi, je n'avais pas tendance à me mettre dans le rouge au point.
07:08 C'est-à-dire que je me fixais une limite quand même par année de déficit.
07:12 Et à partir de cette limite-là, c'est pas que je m'arrêtais de jouer, mais j'allais
07:16 refaire des CNGT.
07:17 J'allais plus à l'autre bout du monde pour jouer.
07:21 J'en ai plus mon coach.
07:22 Je restais dans quelque chose de raisonnable.
07:24 Mais c'est vrai que ça change un peu la façon de voir l'activité.
07:28 On est considéré comme joueur pro quand on est 700e, 800e.
07:32 Mais pour autant, quand on perd 10, 15 000 euros par an, c'est compliqué soi-même
07:36 d'avoir l'impression que c'est un vrai métier.
07:38 Donc, quand on passe de l'autre côté, même si encore une fois, je suis passée de l'autre
07:45 côté sans aller très loin, juste d'être dans le positif, c'est vrai que pour soi-même,
07:49 c'est quand même plus facile de considérer l'activité comme un métier finalement.
07:52 Est-ce que tu avais des doutes sur le fait de continuer le tennis pro ?
07:59 Est-ce qu'à un moment, même si tu es jeune, c'est encore le démarrage en soi, mais est-ce
08:03 que tu as déjà eu des doutes sur le fait de pouvoir durer comme ça dans cette situation
08:07 ?
08:08 Oui, oui.
08:09 Moi, beaucoup.
08:10 Déjà, je n'avais pas imaginé me lancer là-dedans.
08:14 J'étais plutôt partie pour arrêter le tennis vers 17 ans après le lycée.
08:19 Je voulais faire mes études de manière classique et puis continuer tranquillement le circuit
08:24 français pour m'amuser.
08:25 Donc, à 17 ans déjà, je comptais bien m'arrêter.
08:29 Après, le Covid m'a fait aussi remettre un peu en doute ça.
08:34 Je venais de commencer le circuit.
08:36 Ça faisait à peine un an que j'étais sur le circuit.
08:38 Je devais être à peu près huit centièmes, je pense, quand le circuit s'est arrêté.
08:41 J'ai trouvé ça super long et je n'ai pas pu vraiment m'entraîner.
08:47 Il y a eu beaucoup de remises en question aussi à ce moment-là.
08:52 Et finalement, la reprise du Covid, ça s'est plutôt bien passé.
08:55 Donc, ça m'a remotivée.
08:56 Mais c'est vrai qu'à ce moment-là, j'ai hésité aussi.
08:57 Et puis là, même récemment, mes soucis d'épaule, c'est vrai qu'au bout de six
09:02 mois sans comprendre ce que j'avais et à ne plus pouvoir jouer, il y a un moment donné
09:08 où on se pose des questions sur juste son potentiel physique et l'envie de jouer en
09:13 ayant mal tous les jours.
09:14 C'est vrai que ce n'est pas forcément évident.
09:16 Il y a eu plusieurs moments finalement.
09:18 Et donc ça, les doutes les plus récents liés à ton épaule, ils sont balayés maintenant
09:24 que tu y vois un petit peu plus clair ?
09:26 Oui, ils sont balayés.
09:27 Après, je ne suis pas encore sortie d'affaires complètement, mais je vois le bon bout quand
09:32 même.
09:33 Ça fait quelques semaines où je joue quasiment sans douleur.
09:35 Donc, j'apprécie.
09:36 Après, je sais que ça va être long.
09:38 Ça va être beaucoup de travail, mais même moralement, c'est quand même agréable de
09:44 sentir que ça repart dans le bon sens.
09:46 Ça fait plaisir.
09:47 Alors, pour finir un petit peu sur la partie 2023 et les Jeux, forcément, universitaires,
09:53 porte-drapeau et tu commences porte-drapeau, tu finis médaillé de bronze.
09:57 J'imagine que c'est un souvenir immense.
09:59 Ça, c'était vraiment génial.
10:01 C'était génial, d'autant que c'est arrivé un moment où j'étais un peu plus dans le
10:05 dur après l'été.
10:06 Je n'ai pas très bien joué juin-juillet, donc c'était en août et ça m'a vraiment
10:10 relancé.
10:11 Moi, c'est des moments que j'adore, en fait, les moments avec la FFSU.
10:15 Vraiment, ça se passe super bien.
10:16 On a une équipe qui est incroyable.
10:18 Et puis, les JO, alors même si ce n'est pas les vrais JO, c'est sensiblement la même
10:24 chose.
10:25 Il y avait un Club France qui était top, une cérémonie d'ouverture qui était franchement
10:29 digne de JO, normaux, on va dire.
10:32 Donc, c'est des souvenirs incroyables.
10:34 Je n'aurais peut-être pas la chance de faire des JO un jour et finalement, j'ai vécu
10:39 quasiment la même expérience et c'était vraiment top.
10:42 C'était plus fort encore que Roland, que les qualifs de Roland où tu as enchaîné
10:46 des victoires ?
10:47 C'est dur de comparer parce que ce n'est vraiment pas la même ambiance.
10:51 Mais quand je me remémore mon année, c'est vrai que ça arrive quand même très vite
10:56 dans les bons souvenirs.
10:57 Tu parlais du trou d'air juin-juillet 2023.
11:01 Est-ce que c'était dur de redescendre après le compte de fait de Roland-Garros ?
11:07 Est-ce que tu penses que ça explique en partie les difficultés des deux mois qui ont suivi
11:11 ?
11:12 Peut-être un peu.
11:13 Je ne l'ai pas trop vécu comme ça, mais peut-être.
11:16 Après, je sais que c'est souvent un moment dans la saison où j'ai un peu plus de mal.
11:21 L'année dernière, j'ai beaucoup joué, j'ai beaucoup enchaîné et je pense que
11:26 j'aurais dû couper un peu plus tôt, tout simplement.
11:28 Je me suis un peu laissée emporter par le truc.
11:32 Je n'avais jamais eu ça à gérer encore.
11:35 On a eu envie de continuer parce que je jouais bien, tout simplement.
11:38 Et je pense qu'on n'a pas été peut-être assez raisonnables.
11:42 Et je pense que j'aurais dû prendre des vacances un petit peu plus tôt.
11:44 Moi, je l'ai plutôt vécu comme ça.
11:47 Je pense qu'on ne refera pas cette erreur-là.
11:48 Alors, on va se projeter un petit peu sur la suite.
11:52 Donc là, étant brillante en 2023, tu as des points à défendre.
11:56 Tu en as environ 170, si je ne me trompe pas, jusqu'à Roland, grosso modo.
12:01 Déjà, comment tu gères ça ? Tous les joueurs ne gèrent pas de la même
12:05 manière un petit peu la défense des points.
12:06 Comment toi, tu l'appréhendes ?
12:08 Déjà, moi, je ne savais même pas.
12:09 Je n'ai pas envie de savoir combien j'en ai à défendre ni quelles semaines.
12:13 Ce n'est pas moi qui gère ça, c'est mon entraîneur.
12:16 Parce que je n'ai jamais vécu comme ça.
12:20 Même en classement français, je n'ai jamais raisonné comme ça.
12:24 Dire que tant de points, il faut que je gagne à temps pour monter,
12:27 moi, ça ne m'intéresse pas trop.
12:29 Donc, de toute façon, je fais de mon mieux chaque semaine
12:32 et puis je verrai bien ce que ça donne.
12:34 Mais non, je ne prends vraiment pas les points
12:36 et je ne sais pas quelles semaines j'en ai.
12:37 C'est très bien comme ça.
12:39 OK. Et quel va être l'objectif ?
12:41 Alors, est-ce que ça reste de sauver le cut qualif des Grands Chelèmes,
12:46 la ligne directrice ?
12:48 Oui et non.
12:52 Honnêtement, depuis quelques mois,
12:54 j'étais vraiment sur des objectifs déjà de jeu sans douleur.
12:58 C'est ça qui est prioritaire.
13:00 Maintenant, oui, comme tout le monde,
13:03 on a tous envie de faire les qualifs des Grands Chelèmes
13:05 quand on n'en est pas si loin.
13:07 Après, comme je disais, je ne sais pas combien j'ai de points.
13:09 Je verrai bien.
13:11 Je sais que j'ai bien joué les dernières,
13:12 donc je me doute que j'en ai beaucoup.
13:13 Si ça le fait, tant mieux.
13:14 Si ça ne le fait pas, tant pis, ce sera le Grand Chelème suivant
13:17 que j'essaierai de participer.
13:19 Non, je ne raisonne pas trop comme ça.
13:21 Peut-être que c'est une erreur, je ne sais pas.
13:24 Mais en tout cas, j'essaie de ne pas me prendre la tête avec ça
13:27 parce que ça dépend de tellement de choses.
13:29 En plus, je risque de plus être déçue qu'autre chose.
13:32 J'essaie de bien jouer chaque semaine.
13:34 J'ai des objectifs de progrès aussi,
13:36 juste concrètement de tactique, de technique encore
13:41 sur lesquelles on travaille.
13:42 Donc, je vois ça au jour le jour comme ça.
13:44 Et ça ressemblera à quoi alors une année 2024 réussie pour toi ?
13:49 Une année 2024 réussie, je dirais de jouer sans douleur
13:59 le plus longtemps possible, de profiter de mon truc,
14:02 de partager des bons moments avec mon équipe,
14:05 de continuer à progresser sur tous les aspects
14:09 sur lesquels on a envie de progresser,
14:11 de rester à peu près, de refaire des qualifs de Grand Chelem
14:16 si j'en ai l'occasion, de progresser tout simplement,
14:20 de m'éclater, de profiter de mon truc.
14:23 On imagine aussi surtout la santé pour toi,
14:27 ça va compter.
14:28 Oui, ça m'a fait voir les choses un petit peu différemment aussi.
14:33 Juste de profiter, de jouer, de se sentir bien sur le terrain.
14:40 C'est un truc… J'avais eu la chance jusque-là
14:43 de ne pas être trop embêtée par les blessures.
14:45 Et c'est vrai que je pense qu'après,
14:47 on voit les choses un petit peu différemment et tant mieux.
14:50 Alors, les entretiens sur Tennis Actu,
14:52 ils se concluent toujours sur une petite question traditionnelle
14:55 qui concerne les rêves.
14:56 Alors, toi, tu as 23 ans.
14:57 J'imagine que jouer déjà les quatre Grands Chelens,
14:59 ça faisait partie de tes rêves.
15:01 Maintenant, quels sont un peu tes rêves réactualisés
15:04 en tant que joueuse de tennis ?
15:07 Moi, j'aimerais vraiment refaire Wimbledon.
15:10 C'est celui qui m'a le plus marquée.
15:14 J'ai bien aimé jouer sur gazon.
15:16 Je n'avais jamais eu l'occasion de jouer avant.
15:18 Donc, j'ai été un peu frustrée parce que sur la fin,
15:21 je sentais que je commençais à vraiment bien m'amuser.
15:24 Mais c'était un peu tard.
15:25 Donc, j'aimerais vraiment y retourner parce que je pense
15:27 que je peux bien jouer et bien m'amuser là-dessus.
15:29 Donc, voilà, j'aimerais bien avoir la chance d'y retourner
15:31 pour rejouer sur gazon et voir ce que ça peut donner.
15:35 Et qu'est-ce qui te plaît justement ?
15:37 C'est la surface ou c'est aussi l'espèce d'aura
15:40 qu'est ce tournoi, le côté prestigieux de ce Grand Chelin ?
15:44 Oui, mais la surface, c'est vrai que c'est différent
15:50 parce qu'on ne peut pas la retrouver ailleurs finalement.
15:52 Sur le circuit ITF, il n'y a pas de gazon.
15:54 On ne peut pas avoir cette chance d'y jouer avant d'arriver là-bas.
15:57 Donc, c'est une raison en plus, je trouve, de faire celui-là.
16:02 C'est ce qu'on va te souhaiter. Alors, on va te souhaiter de jouer
16:05 d'ici quelques semaines Roland-Garros et puis de pouvoir enchaîner
16:08 dans la foulée à Wimbledon.
16:10 D'accord.
16:11 *Musique*

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