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Transcription
00:00 Voilà pour ce premier discours de la présidence de l'Université de Mali.
00:04 Vous le voyez cette standing ovation de la salle.
00:07 Cinquième président élu et donc investi du Sénégal depuis l'indépendance.
00:13 On aperçoit cette salle comble et on imagine aussi les nombreux Sénégalais
00:17 présents devant leur écran pour vivre cette séquence en direct.
00:21 Il a commencé par remercier les uns après les autres,
00:24 chacun des chefs d'État et des représentants qui avaient fait le déplacement aujourd'hui.
00:28 Ils sont un certain nombre.
00:30 Il a remercié aussi le Conseil constitutionnel pour le bon déroulement du processus électoral et ce jusqu'au bout.
00:36 Stéphane Ballon, bonjour.
00:38 C'est avant tout un hommage qu'il a commencé par rendre, un hommage au respect du processus électoral,
00:46 au respect aussi de la démocratie.
00:47 Ce n'était pas garanti il y a encore une semaine.
00:49 Un hommage aussi et surtout à ce Conseil constitutionnel grâce auquel,
00:55 grâce auquel le processus s'est finalement bien déroulé,
01:00 processus au terme duquel il a été élu.
01:04 Dans ce discours, finalement, Bachirou Dioumaïfaye reste fidèle à ses promesses.
01:10 On retrouve là les grands thèmes de son programme,
01:13 les grands thèmes de sa campagne électorale.
01:15 On parle de paix et de réconciliation nationale.
01:19 On l'a dit plusieurs fois sur ce plateau,
01:21 ça va être l'une de ses priorités, si ce n'est la priorité.
01:26 Quand on sort de ces années, de ces semaines de tensions politiques
01:31 qui ont provoqué des pertes en vies humaines,
01:35 il est essentiel, il est indispensable, évidemment, de se retrouver,
01:39 de prôner la paix, la réconciliation.
01:41 Il a d'ailleurs fait référence au martyr sénégalais dans ce discours.
01:45 Absolument, il pense justement à ces vies humaines.
01:48 Souvenez-vous, il y a une petite...
01:52 La même gravité, j'allais dire, quand Makissal,
01:56 quand il a annoncé qu'il ne serait pas président,
01:59 enfin qu'il ne va pas briguer un nouveau mandat,
02:03 avait rendu un hommage similaire aux personnes décédées lors des manifestations politiques.
02:09 Et je pense que c'était important pour Bachirou Dioumaïfaye,
02:13 il sait d'où il vient, il sait à quel prix,
02:17 ce que ça a coûté au peuple sénégalais,
02:19 et aussi à son parti, d'arriver où il est aujourd'hui.
02:23 Donc c'était important, évidemment, de rendre cet hommage
02:27 aux personnes qui ont perdu la vie pendant tout ce processus.
02:30 On est en direct avec Sarah Sacco, également, qui est notre correspondante,
02:33 qui se trouve à l'intérieur de cette salle où vient d'être prononcé ce discours,
02:36 premier discours de président pour Bachirou Dioumaïfaye.
02:39 Sarah, je mesure le poids de la responsabilité et la gravité de la charge qui m'incombe.
02:43 Mathilde, il y a quelques instants, il est conscient de ses espoirs
02:48 qu'il a soulevés, notamment auprès de la jeunesse sénégalaise ?
02:52 Tout à fait, il parle de profonds désirs, de changements systémiques
02:55 que le peuple sénégalais a exprimés,
02:58 de la nécessité de construire un Sénégal nouveau.
03:01 Nature aussi, en disant que la stabilité est notre bien le plus précieux.
03:05 Et puis, c'est un discours très concis, vous avez entendu à peine dix minutes,
03:10 mais il a quand même évoqué qu'il ferait la promotion du cul de travail,
03:13 la discipline, la rigueur, un peu comme pour donner le ton
03:18 de cette présidence qui commande.
03:20 Et vous disiez, les attentes sont énormes de la jeunesse,
03:23 l'emploi, on l'a dit maintenant, l'emploi,
03:25 c'est principalement sur cette question qu'il a attendue.
03:28 Donc, il a parlé de cul du travail, la rigueur aussi dans la gestion,
03:32 avec une gouvernance sans faute, c'est vraiment leur mot de campagne,
03:37 si vous voulez, le fond de, comment dire,
03:40 c'est vraiment ce que dit le pasteur depuis des années,
03:44 rigueur dans la gouvernance, discipline, lutte contre la corruption,
03:47 donc ils sont évidemment particulièrement attendus et suivis sur ces questions.
03:52 Voilà, lui qui espère évoluer, il l'a redit aussi dans un pays apaisé.
03:57 Stéphane, c'est un discours qui se veut rassembleur, vous disiez,
04:01 lui qui va devoir créer des alliances sans majorité au Parlement,
04:05 ça, ça sera l'un des premiers enjeux.
04:06 Mais c'est la prochaine étape, c'est-à-dire que Bachirou Dioumaïfaye
04:11 arrive au pouvoir avec ses promesses, avec cette attente qui est très forte
04:17 auprès de la part de la jeunesse,
04:20 c'est le choix même de son équipe, des personnes qui vont l'entourer,
04:26 sera un signal qui sera envoyé à cette jeunesse-là
04:31 qu'il a massivement soutenue et qui a voté pour lui.
04:35 Quand il parle d'éthique, de lutte contre la corruption,
04:39 on le verra aussi dans la nomination des personnes qui viendront
04:45 et qui seront à la manette pour mettre en œuvre son programme.
04:49 Et d'après ce qu'on entend, ce qui nous remonte,
04:54 il a l'intention d'aller très vite, d'envoyer un signal fort,
04:58 de donner le signal du président qui se met au travail.
05:00 Donc une nomination assez rapide.
05:03 - Parce que la passation de pouvoir avec Macky Sall va avoir lieu,
05:05 donc ce sera la prochaine séquence qu'on vous fera vivre aussi en direct,
05:08 ce sera au palais présidentiel à Dakar tout à l'heure.
05:10 Mais dès demain, on peut imaginer, et ça a déjà sûrement commencé en coulisses,
05:14 que des consultations vont être engagées pour former...
05:16 - Certainement, mais est-ce que ce sera demain ?
05:20 Une chose est sûre, c'est que ça ira très vite.
05:22 On ne va pas prononciquer le délai dans lequel il va choisir son Premier ministre,
05:27 mais cette volonté d'aller vite et de montrer qu'on se met au travail,
05:31 il le dit dans son discours, il va travailler pour les Sénégalais.
05:36 Il sait que les attentes sont immenses, vous le disiez,
05:39 il mesure la gravité de la charge.
05:42 On parle d'un pays qui, malgré ses performances macroéconomiques,
05:48 reste un pays où le chômage est élevé.
05:50 - 20% ! - Sarah Saccold disait.
05:53 La question, c'est quel levier va-t-on utiliser pour créer de l'emploi ?
05:58 On parle beaucoup du pétrole et du gaz qui promet ou qui ouvre une perspective
06:04 de nouvelles richesses au Sénégal, mais on parle,
06:08 et il ne faut pas l'oublier, que le Sénégal a d'abord, souvent a d'abord été,
06:12 et reste d'ailleurs, un pays agricole.
06:15 On pense à cette filière de l'Arachide dont on parle peu aujourd'hui,
06:18 qui a fait le Sénégal d'une certaine manière.
06:23 On parle de la filière pêche qui emploie quelques 20%
06:26 ou qui fait vivre quelques 20% des Sénégalais.
06:29 C'est là les enjeux qui attendent Bachir Dioumaïfaye.
06:32 Et il le sait, il le dit d'ailleurs, il le dit dans son programme.
06:35 C'est là-dessus qu'il va être jugé et c'est là-dessus qu'il va
06:39 certainement mettre l'accent avec sa nouvelle équipe.
06:41 - Voilà, des réformes qui pourraient donc constituer un début de changement
06:44 amorcé pour le Sénégal.
06:47 On a fait le bilan de ces 12 années passées avec Macky Sall à la tête du pays.
06:51 On voit l'état de l'économie notamment, dont on parle beaucoup aujourd'hui.
06:54 Est-ce que finalement, les attentes ne sont pas trop fortes aujourd'hui ?
06:58 Est-ce qu'il n'y a pas un risque de voir ces Sénégalais rapidement déçus ?
07:03 - Rapidement déçus ?
07:05 Je pense que quelque part, les Sénégalais sont conscients que la tâche
07:08 qui attend leur nouveau président est immense et que les choses ne vont pas
07:13 se régler du jour au lendemain.
07:15 Les Sénégalais sont conscients que ça va être un processus long.
07:20 Et je pense que ce qui est important dans la démarche ou ce qui sera
07:23 important dans la démarche des nouvelles autorités, ce sont les signaux
07:26 qu'ils envoient, c'est la volonté justement de faire bouger les lignes,
07:31 de montrer qu'ils sont au travail, de montrer qu'ils sont en train de s'attaquer
07:35 justement à ces préoccupations de la jeunesse.
07:38 Je le disais tantôt, on parle de l'emploi, on parle des secteurs
07:42 comme l'agriculture et la pêche, mais il y a aussi la question de la
07:47 corruption qui a été au cœur même du discours de campagne de Bachir
07:54 Diomahefaye et même du PASTEF dirigé par Ousmane Sonko dans son ensemble.
08:00 Ça a été le sujet même qui a fait monter Ousmane Sonko en puissance.
08:06 Et en tant qu'inspecteur des impôts, en tant que leader finalement qui
08:11 vienne de cette administration-là, on ose croire, on ose penser qu'ils
08:20 sauront justement jouer sur quel levier jouer justement pour réduire
08:26 les crimes économiques, pour ne pas dire la corruption, et justement
08:31 apporter un peu plus de souplesse, un peu plus de marge de manœuvre,
08:35 parce que c'est de ça aussi qu'il s'agit, aux caisses de l'État.
08:39 Voilà, et réduire aussi le coût de la vie, ça c'est l'un des enjeux qui va se poser très rapidement.

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