L'invité de RTL du 30 mars 2024

  • il y a 6 mois
Regardez L'invité de RTL du 30 mars 2024 avec Stéphane Carpentier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 6h, 9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:07 Merci à vous tous d'être là, il est 8h49, l'invité de RTL Matin.
00:11 Week-end, face à l'actualité et député, député du Loire-et-Cher, député RN, c'est Roger Chudeau qui est connecté et en direct.
00:17 Bonjour à vous.
00:18 Bonjour monsieur.
00:20 Député Rassemblement National, monsieur éducation de Marine Le Pen,
00:24 je crois que vous avez été professeur d'allemand, inspecteur de l'éducation nationale.
00:27 Notre école, Roger Chudeau au cœur de l'actualité avec ses fausses alertes visant des établissements,
00:33 avec ses vagues de menaces via les ENT, le départ précipité d'un proviseur de lycée menacé de mort,
00:39 les fesses multiplient, le gouvernement et sa ministre Nicole Belloubet dégainent une force mobile scolaire nationale
00:45 qui pourrait être projetée dans les établissements qui connaissent des difficultés.
00:49 Roger Chudeau, ça c'est une réponse adaptée ?
00:51 Non pas du tout, c'est tout à fait dérisoire, je dirais même c'est grotesque.
00:54 Pourquoi pas un groupe aéroporté de professeurs ou aérotransporté ?
00:58 Enfin, moins ça va dans l'école, plus le vocabulaire de la ministre et du premier ministre devient martial, quasi militaire.
01:05 Il faut quand même un petit peu devenir raisonnable.
01:08 Une force mobile de 20 personnes projetée sur 7000 établissements publics, ça n'a aucun sens, ça ne veut rien dire,
01:15 c'est juste de la com et de la mauvaise com.
01:17 Il faut faire des choses, il faut par exemple appliquer la loi.
01:19 Savez-vous qu'il y a très très peu d'élèves qui ont porté atteinte à la laïcité ou menacé des professeurs
01:26 qui ont été traduits dans les tribunaux parce qu'il n'y a pas de plainte déposée.
01:29 On n'applique même pas les lois existantes si vous voulez.
01:32 Donc tout ceci c'est de l'agitation et c'est assez ridicule.
01:35 Pendant ce temps-là, le système s'enfonce et il s'enfonce et il s'enfonce.
01:38 Et ça existe déjà non ?
01:39 Comment ?
01:40 Ça existe déjà cette force mobile ?
01:42 Alors ça existe au niveau académique, ça s'appelle les équipes mobiles de sécurité
01:45 qui ont été créées je crois en 2009, enfin bon, qui sont efficaces.
01:48 C'est inutile d'avoir une force projetable.
01:51 Enfin vraiment ça ressemble à...
01:53 C'est vraiment... ça fait sourire quoi.
01:55 Alors quoi de mieux Roger Chudeau ?
01:57 Qu'est-ce qu'on peut faire de plus ?
01:58 Parce que vous critiquez normalement.
01:59 Vous critiquez c'est normal mais qu'est-ce que vous proposez ?
02:02 Non mais bien sûr je critique mais...
02:04 Déjà la première chose, appliquons les lois.
02:05 Il y a trois délits.
02:08 Un délit de menace, violence ou acte d'intimidation.
02:11 Ensuite il existe un délit d'entrave à la fonction d'enseignant
02:15 et un délit de mise en danger de la vie d'un agent public
02:17 par diffusion d'informations fausses.
02:19 Bon ces trois délits là, ces trois codes pénales,
02:21 il faut déjà commencer par appliquer la loi, premièrement.
02:24 Et deuxièmement, je pense qu'il faut aussi
02:27 faire pression sur les familles des élèves
02:29 qui mettent la pagaille dans les établissements.
02:32 Et c'est une mesure que nous préconisons depuis longtemps,
02:35 suspendre les allocations familiales dans ces familles
02:38 de manière à ce qu'elles reprennent la main sur leurs enfants.
02:40 Il faut tout de même que ceux qui perturbent
02:42 ne puissent pas en plus bénéficier de l'argent public.
02:44 - Roger Chudeau, quand on voit un proviseur de lycée
02:47 se mettre en retrait car menacé de mort en 2024,
02:51 est-ce qu'on doit considérer qu'on a échoué ?
02:53 Qu'il s'agit en fait d'un échec collectif autour de la laïcité ?
02:57 - Enfin, échec collectif, échec du gouvernement,
03:00 des gouvernements successifs,
03:01 parce que nous, comme nous n'avons pas encore été aux affaires,
03:03 si vous voulez, on ne peut pas nous mettre dans cette affaire,
03:05 et nous avons des solutions pour en sortir.
03:07 - C'est-à-dire ?
03:08 - Effectivement, vous avez raison, le proviseur,
03:10 l'affaire du proviseur Prevelle est lamentable,
03:11 c'est un échec politique.
03:13 Bon, effectivement, et le ministre, le premier ministre a beau expliquer
03:19 qu'en fait il part à la retraite, etc.,
03:22 tout le monde a compris qu'il partait parce qu'il ne se sentait pas en sécurité
03:25 et pas appuyé.
03:26 La question qu'on pourrait se poser à ce sujet-là d'ailleurs,
03:28 c'est qu'est-il advenu de l'élève ?
03:31 Est-ce qu'il a été traduit dans cette discipline ?
03:33 Moi, je n'ai pas de nouvelles là-dessus,
03:34 je n'ai pas l'impression que ce soit le cas.
03:35 On aurait dû le faire immédiatement.
03:37 Parce que là, on est dans une situation qui est terrible,
03:40 et une élève qui peut pratiquement se vanter dans la cour,
03:42 d'avoir eu la peau de son proviseur, vous imaginez ?
03:44 Enfin, je veux dire, c'est complètement effarant.
03:47 Donc, je pense sincèrement que là, les phrases ne suffisent pas
03:51 à décrire correctement le phénomène.
03:53 Nous sommes en pleine débâcle.
03:56 Et quand j'ai dit ça à Mme Belloubet il y a quelques jours à la commission,
03:59 elle m'a répondu en souriant "ça n'est pas une débâcle, c'est une renaissance".
04:01 Eh bien, bravo, belle renaissance.
04:03 - Roger Chudeau, l'éducation nationale a besoin de moyens aujourd'hui,
04:06 ça c'est indéniable, il faut de l'argent toujours pour l'éducation nationale.
04:09 On sait qu'on doit freiner les dépenses aujourd'hui,
04:12 faire des économies pour combler un déficit abyssal.
04:14 Pas question d'économiser sur notre école, on est d'accord ?
04:18 - Eh bien oui, mais ça n'est pas ce qui se passe,
04:20 puisque là, cette année, en loi de finances 2024,
04:23 le gouvernement a supprimé 1 706 postes de professeurs des écoles,
04:27 essentiellement dans les zones rurales.
04:29 Dans mon département, le Bar-et-Cher, il y a 24 suppressions de postes.
04:32 C'est quand même considérable, je veux dire.
04:34 C'est-à-dire qu'on continue, si je puis dire, à asphyxier la France périphérique
04:39 pour des raisons budgétaires, vous avez bien raison, c'est ça.
04:42 Mais on le fait discrètement, de manière honteuse presque.
04:45 Et puis, évidemment, la main sur le cœur,
04:46 on affirme qu'on aurait pu faire bien pire, évidemment,
04:48 on peut toujours faire pire, ça c'est sûr.
04:50 Non, non, non, c'est pas sérieux tout ça.
04:52 L'école n'est pas vraiment la priorité,
04:54 comme le prétend le Président de la République,
04:57 et ce serait la priorité de ses priorités.
04:59 Dans les faits, il ne se passe rien.
05:00 Qu'est-ce qui se passe en fait ?
05:01 Des groupes de niveau qui vont se mettre en place très péniblement,
05:04 parce que personne n'en veut, c'est fait n'importe comment.
05:06 Des redoublements autorisés, ça va toucher quelques milliers d'élèves,
05:09 c'est dérisoire, n'est-ce pas ?
05:10 Et tout est comme ça, je veux dire.
05:12 C'est de la com', des phrases viriles, martiales.
05:17 Et pendant ce temps-là, le Titanic commence à sombrer.
05:19 - Mais vous feriez mieux, vous, si vous étiez aux affaires un jour,
05:21 qu'est-ce que vous feriez concrètement ?
05:23 - Eh bien, écoutez, là, il y a beaucoup de choses à faire.
05:25 Il faut déjà complètement revoir la formation initiale des professeurs,
05:27 il faut aussi revoir les programmes de manière à ce qu'il n'y ait pas...
05:31 Vous savez combien de priorités il y a dans le Code de l'éducation ?
05:33 Il y en a 70.
05:34 Comment voulez-vous que les professeurs s'y retrouvent ?
05:36 Il faut trois, quatre priorités.
05:37 La transmission, bien sûr, des savoirs, pour commencer, c'est la toute première.
05:41 La transmission des valeurs aussi, des valeurs de la République,
05:43 des valeurs du vivre ensemble, bien entendu, n'est-ce pas ?
05:46 Et laisser l'autonomie aux établissements, de manière à ce qu'ils puissent travailler.
05:49 Là, on leur dit pratiquement à la virgule près ce qu'ils doivent faire
05:53 pour mettre les groupes de niveau en place, les groupes de besoin.
05:56 C'est comme ça qu'ils s'en appellent maintenant.
05:58 Mais de quoi je me mêle ?
05:59 Je veux dire, pourquoi est-ce que le ministre, ou même le Premier ministre, se mêle de cela ?
06:02 Les professeurs sont des professionnels.
06:04 Les établissements ont leur autonomie depuis 1985.
06:07 Laissons-les faire.
06:08 Là où il y a besoin de groupes de niveau, il y aura des groupes.
06:10 Là où il n'y en a pas besoin, il n'y en aura pas.
06:12 Point final, la classe est un lieu pertinent pour apprendre, bien sûr,
06:16 et depuis des centaines d'années.
06:18 Donc, si vous voulez, nous, nous ferions les choses tout à fait différemment.
06:21 En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'on ne caporalisera pas
06:24 les professeurs et le monde enseignant, comme c'est le cas aujourd'hui.
06:26 Là, ça n'arrête pas.
06:27 C'est effrayant.
06:28 Donc, les gens n'ont plus confiance.
06:30 Merci à vous, député du Loir-et-Cher et monsieur éducation de Marine Le Pen.
06:34 Merci d'avoir été l'invité de RTL matin, week-end.
06:36 Ça a été un plaisir. Merci beaucoup. Bonne journée à tous.
06:38 Entretien qu'on peut retrouver, évidemment, dès maintenant sur notre site rtl.fr.
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