L'invité de RTL du 16 mars 2024

  • il y a 6 mois
Regardez L'invité de RTL du 16 mars 2024 avec Stéphane Carpentier.

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00:00 6h-9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:04 Merci à vous tous d'être là, il est 8h49,
00:06 nous allons donc nous arrêter ensemble sur cet épisode survenu hier dans la banlieue de Dijon,
00:11 au sein même du collège Edouard Hériault, de la commune de Cheneuve, 13 000 habitants.
00:16 C'est d'ailleurs le maire en personne, Thierry Falconnet, qui nous décrit les faits.
00:19 Il y a eu intrusion d'un élève qui était sous le coup d'une mesure éducative,
00:25 suite à des injures sur l'une de ses professeurs.
00:29 Cet élève est venu au collège, il a été intercepté par la principale,
00:36 qui l'a fait rentrer dans son bureau,
00:38 et c'est dans son bureau que ce jeune collégien a brandi un couteau de cuisine,
00:45 alors qu'il avait donné un courrier à la principale qui était en train de le lire.
00:51 Elle a déclenché l'alarme confinement, elle a pu fuir de son bureau,
00:57 alerter l'ensemble des personnels du collège,
01:00 et les forces de l'ordre sont intervenues dans l'établissement
01:04 et ont désarmé ce jeune collégien.
01:06 Mais un choc est très fort et un traumatisme très important.
01:10 Et je précise que dans le courrier remis par l'élève à la principale
01:13 étaient évoqués les attentats de 2015 dans la région parisienne,
01:16 mais qu'à ce stade la qualification terroriste n'est pas retenue.
01:20 Bonjour Audrey Chanonat.
01:22 Bonjour.
01:22 Vous êtes la principale d'un collège en Charente,
01:24 merci d'être en direct avec nous, secrétaire nationale du SNP-DEN,
01:28 c'est le principal syndicat des chefs d'établissement.
01:31 Votre collègue a pu fuir, éviter l'agression de l'élève.
01:34 J'imagine que c'est d'abord l'émotion qui vous habite ce matin ?
01:38 Évidemment, dans des circonstances aussi dramatiques et aussi difficiles pour l'ensemble d'une communauté scolaire,
01:44 on ne peut être que touché par l'émotion, la solidarité évidemment.
01:48 Audrey Chanonat, cet épisode d'hier,
01:50 qu'est-ce qui dit des difficultés d'assurer la sécurité de tous en 2024 dans les établissements scolaires de notre pays ?
01:57 Il dit que ça doit être une priorité, effectivement, d'assurer la sécurité des élèves et de l'ensemble des personnels.
02:03 On a vu ce type de fait arriver assez souvent ces dernières années.
02:12 Alors je crois que la difficulté c'est à la fois d'assurer la sécurité
02:16 et de ne pas non plus transformer nos établissements en centres fermés et en bunkers.
02:20 Leur première vocation reste l'accueil des élèves.
02:23 Il faut trouver une forme, je dirais, d'équilibre.
02:26 Hier, la principale a pu activer la sécurité interne à l'établissement,
02:29 donc avec l'alarme intrusion, les classes ont été confinées, la police est intervenue rapidement.
02:34 On a évité peut-être le pire.
02:36 Est-ce que vous vous êtes formé, vous en tant que personnel de collège,
02:39 de principale même, pour faire face à ce type d'épisode ?
02:42 Alors nous avons tous été formés ces dernières années.
02:46 On appelle ça des stages de gestion de crise.
02:49 Nous avons été formés une fois.
02:51 De toute façon, ça doit rester, quoi qu'il arrive, une priorité,
02:54 à la fois pour nous, chefs d'établissement,
02:56 mais également s'assurer que l'ensemble des enseignants et l'ensemble des élèves
03:01 acquièrent ces gestes de sécurité.
03:03 Alors l'enquête doit se dérouler,
03:05 mais on a bien vu que visiblement la procédure a été suivie,
03:09 les gestes étaient possédés par l'ensemble des personnels
03:11 et c'est sans doute ce qui a évité le pire hier.
03:14 Est-ce que c'est suffisant cette formation que vous avez ?
03:17 Est-ce qu'il faut sécuriser les établissements scolaires plus ?
03:20 Et ça veut dire quoi d'ailleurs ?
03:21 On met quoi ? Des agents de sécurité ?
03:23 On met des portiques comme aux États-Unis ?
03:25 Alors je ne suis pas sûre que ce soit la solution.
03:27 En revanche, essayer de trouver des éléments simples,
03:31 par exemple la proposition qu'avait faite notre ancien ministre,
03:34 M. Attal, en novembre, de relier les établissements
03:38 directement aux postes de police les plus proches, par des liaisons.
03:43 C'est toujours intéressant.
03:44 Après, est-ce que les portiques sont des solutions ?
03:47 Je crois qu'il faut étudier au cas par cas.
03:48 D'abord, il faudrait des moyens que nous aurons très difficilement,
03:52 c'est une réalité.
03:54 Ensuite, est-ce que c'est la solution de fermer totalement ces établissements ?
03:58 Je ne suis pas sûre.
04:00 Il faut vraiment étudier également au cas par cas,
04:03 en fonction des territoires,
04:05 en fonction des configurations d'établissements.
04:08 Je crois qu'il y a une autre problématique, en revanche,
04:10 qui a été soulevée, si je peux me permettre,
04:13 c'est aussi l'accompagnement de ces élèves en difficulté.
04:16 Visiblement, cet enfant était connu,
04:18 et il faut nous donner, à nous, chefs d'établissement,
04:21 les moyens sociaux, les moyens d'accompagnement humain
04:24 à l'intérieur des établissements,
04:26 pour pouvoir aider au mieux ces élèves-là également.
04:28 Audrey Chanonat, c'est intéressant ce que vous dites,
04:31 parce que le maire de la commune, qu'on a entendu tout à l'heure,
04:33 Thierry Falconet, disait qu'il faut plus de sécurité,
04:35 parce qu'il y a des jeunes aujourd'hui qui ne vont pas bien.
04:38 Il faut faire attention.
04:39 Ça, c'est une réalité ?
04:40 C'est une réalité.
04:42 Il y a des jeunes qu'il faut aider.
04:44 Il ne faut pas se voiler la face non plus, je crois.
04:46 Il y a des jeunes qu'il faut aider peut-être davantage
04:48 qu'il y a quelques années.
04:50 Alors nous, dans mon syndicat,
04:52 nous réclamons des équipes complètes sur le terrain,
04:55 c'est-à-dire des psychologues éducation nationale
04:57 en nombre suffisant, des médecins scolaires,
05:00 des équipes complètes de surveillants.
05:03 Et on voit bien qu'aujourd'hui, globalement,
05:05 même s'il ne faut pas faire de généralité,
05:07 mais globalement, quand même, au cas par cas,
05:08 le manque humain est criant dans beaucoup d'établissements.
05:11 Et ça, c'est aussi une vraie problématique.
05:13 Vous êtes vigilante, vous, au quotidien ?
05:14 Vous êtes la principale d'un collège à Cognac, en Charente.
05:17 C'est votre quotidien, ça ?
05:19 C'est ma première priorité.
05:20 C'est la première priorité d'un chef d'établissement,
05:22 la sécurité des personnels et des élèves.
05:25 Donc, on est toujours vigilant.
05:26 On est extrêmement vigilant parce qu'on sait très bien
05:28 que même dans le centre-ville de Cognac,
05:31 on n'est pas à l'abri de ce qui pourrait se passer.
05:33 Donc, on sécurise nos établissements au maximum,
05:38 tout en les laissant ouverts.
05:39 Il ne faut surtout pas perdre d'idée que la première vocation,
05:41 c'est d'abord l'accueil des élèves.
05:42 Merci d'avoir été l'invité de RTL en direct,
05:45 en ce samedi matin.
05:46 Je vous souhaite une bonne journée.