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Carole Cervel, maire LR de Valdeblore, est l'invitée de L'Interview à la une

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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans l'interview à la une, l'émission de la rédaction de
00:14 Nice Matin, une émission que j'ai le plaisir de présenter avec Frédéric Maurice, c'est
00:18 le chef de l'édition de Nice.
00:20 Bonjour Frédéric.
00:21 Bonjour Denis.
00:22 Notre invité Carole Servel, bonjour.
00:24 Bonjour Denis.
00:25 Merci d'avoir répondu à notre invitation.
00:27 La maire des Républicains de Val-de-Blore, alors on va commencer par l'actualité de
00:31 ce week-end.
00:32 On attend encore beaucoup de neige ce week-end à la Colmiane, le domaine skiable de Val-de-Blore.
00:39 Est-ce que vous assumez d'avoir fermé la station dimanche dernier ? Est-ce que vous
00:46 pouvez nous en expliquer les raisons ?
00:47 Oui bien sûr.
00:48 Alors effectivement c'est une décision qui a été réfléchie et bien réfléchie et
00:53 qui est complètement assumée.
00:54 Fermer ce 24 mars dans d'excellentes conditions puisque nous avons eu une excellente fin de
01:01 saison avec un enneigement exceptionnel.
01:04 Inespéré.
01:05 Inespéré et surtout exceptionnel qui continue.
01:07 Mais il faut savoir que la Colmiane est une station aussi qui est ouverte à l'année.
01:11 On parle toujours du 4 saisons.
01:13 On en parle mais nous nous l'avons fait depuis 2 ans.
01:15 Et donc il faut qu'il y ait une gestion après une fermeture avec un repos des équipes
01:22 puisque nous n'avons pas que des saisonniers mais du personnel permanent qui a besoin
01:27 aussi de se reposer.
01:29 Il y aura une petite coupure d'une semaine pour tout de suite préparer l'ouverture
01:35 des activités d'été.
01:36 Donc pas de pas de regrets ?
01:37 Aucun.
01:38 Quel bilan tirez-vous de cette saison qui a été particulière parce que peu de neige
01:43 pendant un bon moment et ensuite beaucoup beaucoup de neige ?
01:46 Alors effectivement ça fait depuis l'année 2020 après Covid que nous malheureusement
01:52 subissons ce problème de climat où pas de neige depuis 3 ans donc avec des saisons
01:59 extrêmement difficiles.
02:01 Et pourtant nous avons à nouveau eu un record de fréquentation et nous sommes sur l'année
02:08 2023-2024 sur un record financier.
02:13 C'est-à-dire en termes de fréquentation, en termes de finances, ça veut dire quoi
02:16 en chiffres ?
02:17 Alors c'est peut-être pas les chiffres les plus parlants parce qu'on reste une
02:21 petite station avec un budget assez modeste mais en tout cas les chiffres sont en progression.
02:26 L'année dernière nous avions progressé de 15% cette année encore donc c'est une
02:31 année excellente.
02:32 Alors c'est assez paradoxal parce que les prévisions sont très pessimistes pour l'avenir.
02:36 Or là vous venez de nous le dire, vous venez de vivre une année exceptionnelle.
02:41 Est-ce que ça remet en question la manière dont vous abordez les années à venir ?
02:46 Alors je pense que surtout c'est rassurant pour nous parce que ce qui a été initié
02:52 depuis plus de 30 ans c'est que nous n'avons pas misé sur uniquement l'hiver, la station
02:56 de ski, c'est que les problèmes environnementaux, les problèmes aussi d'avenir, nous l'avons
03:02 anticipé avec cette diversification des activités.
03:06 Cette saison ce que vous nous dites c'est que c'est que du bonus.
03:12 C'est que du bonus mais c'est surtout pas le fruit du hasard, c'est aussi le fruit
03:15 d'un travail et d'une réflexion et de choses qui ont été mises en place notamment
03:19 avec les investisseurs, avec les investissements d'enneigeurs très haute performance qui
03:25 nous permettent aussi d'avoir un outil de travail important et surtout des équipes
03:31 avec des hommes de terrain et sur le terrain qui font un travail exceptionnel avec un domaine
03:37 skiable même s'il est ouvert qu'à 50% quand on n'a pas de neige mais on garantit
03:41 que l'on puisse venir skier et faire d'autres activités à la Colmianne et à Val-de-Blore.
03:45 C'est un neigement exceptionnel de fin de saison, il ne remet pas en question le réchauffement
03:49 climatique pour autant ? Non, non, non, on est bien conscient.
03:52 On constate une dégradation avec le temps de la neige ?
03:55 Tout à fait, on a surtout beaucoup de variations, de variations de température, un décalage
04:00 de saison, on voit bien qu'il se passe quelque chose, bien sûr on le prend en compte.
04:05 Le 6 février la Cour des comptes a publié un rapport intitulé "Les stations de montagne
04:09 face au climat", il est très critique envers la gestion des stations de ski, pas particulièrement
04:14 il faut bien dire la Colmianne, vous n'êtes pas les plus critiqués, loin de là, mais
04:16 quand même de manière générale il est très critique envers la gestion des stations de
04:20 ski en termes d'adaptation au changement climatique et de déficit financier.
04:24 Est-ce que vous partagez ces conclusions ? Alors effectivement je pense que la Colmianne
04:28 est un petit peu à part et aujourd'hui elle est plutôt un exemple, un modèle pour toutes
04:33 les stations puisque, je l'ai dit tout à l'heure, nous avons pris ce virage de la diversification
04:40 du toute saison, au-delà de l'été, du toute saison.
04:43 Nous proposons de nombreuses activités et on ne parle pas que de la station puisque
04:49 c'est un village station, voilà donc une commune qui est dynamique.
04:52 C'est un grand village, très étendu.
04:54 Tout à fait, c'est une commune qui est dynamique et on couple effectivement la station, le
04:59 village, mais aussi au-delà et bien au-delà tout le territoire avec la vallée de la Tinet
05:04 et la vallée de la Vésubie et le syndicat Mix qui a fait de nombreux investissements
05:08 sur différents points touristiques.
05:10 Alors on parle de diversification, sur l'équilibre financier, le rapport de la Cour des comptes
05:16 pointe aussi un déséquilibre structurel sur les stations de ski, est-ce que ça veut
05:19 dire qu'il faudrait augmenter les prix des forfaits pour que les contribuables n'aient
05:24 plus à mettre au pot ?
05:25 Alors de toute façon il faut avoir un équilibre financier, c'est aussi une obligation.
05:29 Alors il faut augmenter, il faut faire les choses en conséquence.
05:34 Est-ce que c'est normal que les contribuables aient à financer l'activité de ski, on
05:38 pourrait dire que c'est une activité de loisir réservée plutôt à des élites,
05:41 est-ce que vous trouvez ça normal, est-ce que vous le défendez ?
05:42 Alors je suis un petit peu, je ne suis pas d'accord avec vous, les skieurs ne financent
05:47 pas les investissements, ils proposent une activité, quand vous allez faire une activité
05:52 quelle qu'elle soit dans un parc d'attraction sur le littoral, c'est la même chose, vous
05:57 payez un droit d'entrée, c'est la même chose pour skier.
06:00 Et pour aller dans votre sens, on dit aussi que c'est l'aménagement du territoire,
06:04 c'est-à-dire que s'il n'y a pas ces investissements publics, il n'y a pas de fréquentation,
06:09 une fréquentation bien moindre de ces villages, et c'est ce qui permet de faire vivre des
06:12 gens, de leur fournir du travail ?
06:15 Tout à fait, alors on ne vit pas que du tourisme, puisqu'il y a aussi une activité
06:19 locale, mais dans nos milieux ruraux, dans nos milieux de montagne, la vie elle est difficile.
06:26 Et puis effectivement ces investissements, ces activités, elles génèrent de l'emploi,
06:32 elles permettent à des familles de rester sur notre territoire, d'y vivre, ça fait
06:35 vivre aussi nos écoles, ce sont des familles qui s'installent, c'est une vie.
06:39 Alors vous nous l'avez dit, la station rouvrira le 20 avril ses activités d'été, à ce
06:44 sujet nous vous proposons de regarder ce micro-trottoir réalisé à Nice par notre confrère Tristan
06:50 Gasparro.
06:51 Alors l'hiver quand on a des vacances ou un week-end, on pense immédiatement à la
06:53 montagne pour aller faire du ski, mais on a beaucoup moins de réflexe l'été ou hors
06:56 saison, alors nos stations sont-elles toujours attractives à ces périodes ? Je vous laisse
07:00 écouter les réponses.
07:01 Ça dépend les caisses, comme il y a de l'eau, c'est loin de neige, il faut aussi un petit
07:05 peu développer nos chances.
07:06 Ça ne nous arrive pas trop d'y aller en dehors des périodes d'hiver, parce que l'été
07:09 on est plus à la plage, on est sur la côte d'Azur, donc c'est mieux d'aller au bord
07:13 de l'eau.
07:14 On a une chance incroyable.
07:15 Tuis-Nissoise, on habite à une heure et demie de la montagne, on peut y passer simplement
07:20 le week-end, la journée, redescendre chez soi et couper de notre quotidien.
07:25 Je pense que peut-être s'il y avait un petit peu plus d'offres, on serait peut-être
07:29 plus tenté d'y aller et aussi peut-être des partenariats avec les écoles ou des choses
07:34 comme ça.
07:35 C'est vrai qu'on n'a pas vraiment le temps et ce n'est pas le premier truc qu'on
07:38 va faire en période en fait.
07:40 Alors, ces personnes ne le savent peut-être pas forcément, mais la Colmiane est l'une
07:44 des stations qui a le plus développé ses activités hors ski avec notamment la célèbre
07:48 tyrolienne, la luge d'été et l'acrobranche.
07:51 Quel bilan tirez-vous du développement de ces activités ?
07:55 Aujourd'hui, je pense que ça a été un pari gagnant puisque nous avons, au-delà
08:01 de diversification, de beaux équipements, de gros investissements ont été réalisés
08:07 et aujourd'hui, c'est toute une vie qui peut se faire sur notre territoire.
08:11 Tes activités, elles génèrent davantage de chiffre d'affaires que le ski aujourd'hui ?
08:15 Oui, alors étonnamment à la Colmiane.
08:17 C'est super important à dire parce que ça n'existe nulle part ailleurs je crois.
08:21 Non, je pense qu'on est une des seules communes station en France à générer plus d'argent
08:28 et de chiffre d'affaires l'été que l'hiver.
08:31 Est-ce que vous pourriez aller jusqu'à arrêter le ski à l'avenir ?
08:35 Alors, je pense que pour l'instant, en tout cas, ce n'est pas d'actualité.
08:43 En tout cas, évidemment, c'est une réflexion qu'on a eue.
08:46 Comme beaucoup de stations, nous avons fait faire l'étude Kim Snow, tout à fait, et
08:52 qui a été étonnamment plutôt positive à notre égard puisqu'elle montre qu'en
08:58 tout cas, les investissements qui ont été faits et qui devraient continuer à se faire
09:04 sont une solution qui permettrait de garder l'activité ski, évidemment, sans garder
09:10 le tout ski.
09:11 Alors, d'autres stations des Alpes-Maritimes regardent vers les activités d'été.
09:15 Est-ce que vous ne craignez pas de pâtir de cette nouvelle forme de concurrence ?
09:19 Alors, effectivement, c'est une concurrence à nous d'avoir cette intelligence et d'avoir
09:23 une complémentarité sur nos différentes activités.
09:26 Avec la tyrolienne de dingue que vous avez, vous avez de l'avance.
09:30 Avant que d'autres stations puissent offrir cette qualité.
09:34 Je pense que ceux qui doivent développer l'été, et c'est important qu'ils le
09:37 fassent, réfléchissent en ne faisant pas une colmian bis, mais chacun tire son identité
09:45 et qu'on soit complémentaire.
09:47 Et ce sera toute la force de notre territoire.
09:50 Est-ce que vous avez relancé à installer des enneigeurs sur la piste la plus basse
09:53 de la station, la piste de Saint-Dalmas ? C'est ça ?
09:55 Oui, alors, c'est la grande discussion.
09:57 C'était une grande discussion.
09:58 C'est une discussion aujourd'hui que nous avons.
10:00 Alors, redescendre complètement jusqu'au village, non, je pense qu'aujourd'hui,
10:06 raisonnablement et au niveau des enjeux environnementaux, je pense que ce serait une erreur.
10:11 Reconstruire ce réseau qui est existant, ce serait juste de le rénover.
10:17 C'est une question que nous nous posons.
10:21 Nous avons un petit peu reprogrammé les investissements pour ne pas faire d'erreur.
10:28 Au moins trois gros hôtels de la Colmiane étaient à vendre ces dernières semaines.
10:32 Est-ce que c'est une coïncidence ? Est-ce qu'il y a une raison particulière ?
10:34 Alors, je pense que c'est cyclique.
10:37 De toute façon, il y a des choses et c'est très bien.
10:40 Et nous avons, nous sommes en rapport avec des investisseurs qui souhaitent effectivement
10:47 promouvoir et ont compris le développement de la Colmiane.
10:50 Et ils savent qu'ils peuvent travailler toute l'année.
10:52 Tout à fait.
10:53 Et pour trancher, pour en finir avec la station et pour trancher un débat qui fait rage,
10:58 je vous reçois de la rédaction.
10:59 Est-ce que la Colmiane est une station de la Tinet ou de la Vésubie ?
11:01 Je pense que la Colmiane est tout simplement à Val-de-Blor.
11:05 Ni l'une ni l'autre.
11:08 Nous sommes, alors, administrativement, nous appartenons à la vallée de la Tinet.
11:13 Mais je pense qu'aujourd'hui, ce n'est pas le sujet.
11:16 Nous sommes à la Tinet, nous sommes à la Vésubie.
11:17 Nous appartenons à personne et nous sommes juste un territoire qui doit être uni.
11:21 D'accord.
11:22 La commune de Val-de-Blor, comme beaucoup d'autres, a subi les dégâts de la tempête.
11:27 Ce plus de trois ans après, est-ce que la commune conserve des séquelles ?
11:30 Alors, je pense que malheureusement, nous allons conserver des séquelles pendant longtemps.
11:35 Nous avons subi un traumatisme dramatique, jamais vécu depuis apparemment la Seconde
11:46 Guerre mondiale.
11:47 Ces traumatismes, ces stigmates, ils sont ancrés.
11:51 Alors, on se reconstruit chaque jour.
11:54 Quel regard vous portez sur l'enquête judiciaire qui fait grand bruit dans les vallées de
11:59 la Tinet et de la Vésubie sous voie à sourire, à propos de possibles irrégularités dans
12:04 les travaux qui ont suivi la tempête, Alex ?
12:07 Alors, je dirais que je n'ai pas d'avis à donner.
12:10 J'ai évidemment mon avis personnel, mais que je garderai pour moi.
12:14 Cette affaire, elle est dans les mains de la justice.
12:17 Il faut se rappeler qu'on est en France et en France, on a la présomption d'innocence.
12:23 Et je vais dire que ce sera peut-être un petit coup de gueule personnel, mais en tant
12:28 que maire et en tant que représentant aussi de tous les habitants des vallées de la Tinet
12:33 et de la Vésubie, c'est difficile pour nous.
12:36 Je vous l'ai dit, on sort d'un traumatisme.
12:38 Ce n'est pas pour avoir à nouveau un traumatisme pour pointer des entreprises ou une institution.
12:44 Aujourd'hui, on ne sait pas.
12:46 Est-ce qu'il y a eu une adversation ? Est-ce qu'il n'y a pas eu une adversation ?
12:48 Écoutez, moi ce que j'ai vu, c'est des entreprises travaillées, du personnel sur
12:53 le terrain et je n'ai ni la compétence, ni l'expertise et je ne suis pas femme de loi.
13:00 Donc je pense qu'il faut laisser un petit peu faire le travail de la justice et avoir
13:09 confiance en ce qui a été fait et surtout en notre entreprise.
13:12 Parce que nos entreprises, vous savez, sur notre territoire, c'est difficile d'y vivre.
13:16 Ce sont des entreprises qui ont une réputation, qui ont bâti leur réputation sur leur travail.
13:22 Et vous savez, sur des dires de cette ampleur-là, vous détruisez ces entreprises.
13:32 Ces entreprises, ce sont aussi des gens qui emploient, des gens qui vivent dans nos vallées.
13:37 Ça vous tient d'autant plus à cœur que votre famille possède une entreprise bien
13:43 connue de Blor.
13:44 Tout à fait.
13:45 Et vous avez déjà dans ces travaux justement de rencontre sur le poste 30.
13:47 Pas du tout.
13:48 Mais effectivement, je peux comprendre et me mettre à leur place tout autant que les
13:52 agents de la métropole ont un point du doigt et c'est un peu facile.
13:54 Je pense que ce sont des hommes et des femmes du travail et je pense qu'il faut avoir un
14:02 petit peu de tolérance et surtout peut-être montrer les belles choses qui sont faites
14:06 dans nos communes aussi.
14:07 Du côté des habitants, quel sentiment prédomine ? C'est la surprise, c'est la colère ?
14:13 Alors je pense qu'on passe par différents sentiments et la colère en fait partie, la
14:19 déception aussi.
14:20 Nous ce qu'on veut c'est pouvoir vivre, travailler paisiblement et se remettre et
14:28 se reconstruire de ce traumatisme.
14:29 Nismata a révélé qu'une expertise dédouanait les entreprises justement en charge de ces
14:35 travaux et mettait plutôt en doute la gestion de cette crise par la métropole.
14:39 Est-ce que c'est aussi votre avis ?
14:40 Alors écoutez, je ne suis pas, même si je suis conseillère métropolitaine, je ne
14:45 fais pas partie des employés et des méthodes de travail qui sont mises en place par la
14:53 métropole donc c'est pareil, ce sont des dires.
14:57 Je ne veux pas remettre en cause nos institutions, c'est pareil, c'est en place et dans les
15:05 mains de la justice, elle seule dira si effectivement il y a eu une mauvaise gestion.
15:09 Alors pour changer de sujet mais toujours à propos de la métropole, l'épisode un
15:14 peu chaotique de la réfection des chaussées en vue du passage du Tour de France, c'est
15:18 un épisode qui est oublié, qui est derrière nous.
15:21 Il y a des belles routes maintenant ?
15:22 Alors oui, en tout cas à Val-de-Blor, les travaux de voirie ont été faits, un peu
15:28 précipitamment mais en tout cas ils ont été faits et aujourd'hui, en tout cas sur la
15:32 commune de Val-de-Blor, pour le passage du Tour de France, il n'y a aucun problème.
15:36 C'est un petit peu plus compliqué sur les voies annexes et notamment suite à la tempête
15:40 Alex.
15:41 Et la commune est heureuse d'accueillir le Tour de France ?
15:44 Bien sûr que nous sommes heureux d'accueillir, c'est un événement international qui est
15:49 vu dans le monde et qui va avoir un coup de projecteur exceptionnel sur notre commune.
15:54 Et on rappellera, notre réalisateur nous rappelle que c'est le 20 juillet que le Tour
15:58 de France passera par Val-de-Blor, il faut y monter, il faut profiter pour passer du
16:02 temps là-haut.
16:03 C'est ça, il faut venir se ressourcer et venir profiter effectivement de cet événement.
16:07 Alors justement, le 19 janvier, un arrêté préfectoral a classé Val-de-Blor en commune
16:12 touristique.
16:13 Qu'est-ce que ça change concrètement ?
16:14 Alors en fait, nous l'étions déjà, commune touristique, donc c'est un renouvellement
16:19 tout simplement.
16:20 Mais c'est surtout, et nous en avons parlé avec nos services, ça va être un tremplin
16:26 pour essayer d'obtenir maintenant le classement des stations de tourisme.
16:31 Et ça, ça change quoi exactement ? Qu'est-ce que vous attendez de ça ?
16:34 C'est une visibilité un petit peu différente, ça va être une visibilité un petit peu
16:38 différente et puis ça va nous permettre peut-être d'avoir des moyens supplémentaires pour
16:43 mettre en place des choses avec des services par des ondes de proximité.
16:46 Deux de vos voisines, les maires de La Bollene-Vésubie et de Venançon se sont abstenus sur le vote
16:52 du budget de la métropole pour 2024.
16:54 Pourquoi pas vous ?
16:56 Alors j'ai hésité, sachez-le, j'ai hésité et puis nous avons eu certaines explications
17:03 sur ce budget et je pense qu'il faut aussi faire confiance à ce qui nous a été remis.
17:09 Nous avons eu un conseil des maires précédemment.
17:11 Je reste prudente sur évidemment ce qui va être fait et je serai toujours très vigilante.
17:19 Ce qui ne m'empêchera pas de dire si des choses ne me conviennent pas.
17:26 Est-ce que vous êtes pas un peu des enfants gâtés de la métropole ? Parce que quand
17:28 on connaît bien le territoire, quand on passe par exemple le CCPP au territoire de la métropole,
17:32 on voit des villages qui sont dans un état incroyablement bien entretenu côté métropole,
17:36 beaucoup moins dans d'autres collectivités et pourtant des maires qui se plaignent assez
17:40 souvent, qui sont en train de renacler, de râler etc.
17:42 Est-ce qu'il n'y a pas quand même de votre côté un syndrome d'enfants un peu trop gâtés ?
17:45 Alors est-ce que le fait de poser des questions ou le fait de défendre sa commune veut dire
17:51 que nous sommes des enfants gâtés ? Je ne crois pas, je crois que juste nous sommes
17:55 des élus engagés et qui défendons notre commune.
18:00 Après évidemment, c'est pas pour aller, c'est juste pour exprimer certaines choses.
18:05 Mais les relations avec la métropole sont bonnes autrement ?
18:08 Oui.
18:09 Oui, ça se passe bien.
18:10 Vous avez été élue sans étiquette en 2020, vous adhérez depuis au Républicain, pourquoi
18:14 ? Alors non, j'ai toujours été de conviction
18:17 Les Républicains, mais il faut savoir qu'effectivement, et je me présenterai aux prochaines élections
18:23 toujours sans étiquette, parce que vous savez, dans nos petites communes, ce n'est pas l'étiquette
18:29 politique qui va faire qu'un maire est meilleur qu'un autre, c'est juste une équipe municipale
18:33 de divers bords avec le respect que l'on se doit.
18:36 Voilà.
18:37 Et est-ce que vous êtes de ces maires de la métropole que l'on qualifie de "ciotistes"
18:42 ? Vous êtes proche d'Éric Ciotti, pour être clair.
18:45 C'est ce qu'on dit, que c'est quelqu'un que vous appréciez, que vous êtes assez
18:48 proche.
18:49 Oui, alors après, on a le droit d'avoir aussi nos affinités au-delà de la politique.
18:55 Mais aujourd'hui, le président du parti qu'incarne Éric Ciotti, c'est quelqu'un
19:00 qui vous va bien, c'est-à-dire que le parti est bien tenu aujourd'hui par Éric Ciotti ?
19:04 Oui, je soutiens Éric Ciotti au niveau de ce parti.
19:07 Effectivement, c'est un homme fiable et droit.
19:10 Ça correspond à vos convictions ?
19:11 Oui.
19:12 Parce qu'on l'accuse de diriger le parti très à droite, voire à l'extrême droite.
19:15 Ce n'est pas quelque chose avec lequel vous avez des difficultés ?
19:17 Pas du tout, non.
19:18 Je ne pense pas qu'il soit à l'extrême droite.
19:21 Aujourd'hui, l'extrême droite existe-t-elle encore ? Non, je pense qu'il y a des gens
19:25 avec des convictions peut-être plus fortes.
19:27 Et je pense qu'aujourd'hui, au vu de l'état de notre pays, il faut des hommes forts et
19:32 avec des convictions fortes.
19:34 Comment vous vivez la guerre, Christian Estrosi, Éric Ciotti, vous qui êtes autoritaire de
19:39 la métropole, donc aux premières loges ?
19:40 En plus, au-dessus de la vallée de la Vésubie, c'est-à-dire le cœur des enjeux fratricides.
19:46 Comme vous l'avez dit, je reste au-dessus de la mêlée et je regarde tout ça avec
19:51 un œil tout à fait…
19:54 Écoutez, la guerre, elle est entre deux hommes, je n'en fais pas partie.
20:00 Ça ne complique pas la vie d'un maire ?
20:01 Évidemment, mais je pense qu'il faut que nous restions à notre place.
20:07 Nous avons besoin de chaque institution pour travailler.
20:10 Et voilà, je le redis, notre engagement est de représenter notre commune et nous administrer.
20:17 Et c'est ce que je fais.
20:18 Alors, pour refermer le chapitre politique, une question sur la montée de l'extrême
20:23 droite et particulièrement le Rassemblement national.
20:25 C'est quelque chose d'assez fort dans l'arrière-pays.
20:30 Est-ce que vous le ressentez sur la commune ?
20:33 Oui, oui, bien sûr, comme toutes les communes du département, effectivement, la montée
20:40 du RN est assez forte.
20:41 Et vous expliquez comment ? Parce que le créneau du RN, ça a beaucoup pété la lutte
20:47 contre l'immigration.
20:48 Est-ce qu'il y a des problèmes d'immigration ? Est-ce qu'il y a des problèmes de délinquance,
20:52 d'insécurité ?
20:53 Valdeblord en particulier, qui peut expliquer pourquoi tant de gens votent RN ?
20:57 Non, je pense qu'il y a peut-être une droite qui a déçu et certaines personnes ne se
21:04 retrouvent plus effectivement dans cette droite.
21:07 Et ils ont des convictions qui, visiblement, vont un peu plus à droite.
21:13 Le lycée de la Montagne à Valdeblord fait partie de ces établissements d'arrière-pays
21:18 qui ont énormément de mal à trouver des enseignants.
21:20 Est-ce que c'est toujours le cas ? Et est-ce qu'il y a des solutions ?
21:23 Je pense qu'aujourd'hui, ce n'est pas seulement à Valdeblord qu'on a du mal à trouver des
21:30 enseignants.
21:31 C'est un petit peu partout.
21:32 À Valdeblord, pas plus qu'ailleurs finalement.
21:35 C'est juste qu'on l'a peut-être plus médiatisé.
21:40 Mais c'est un problème.
21:41 C'est pour tout le rural, toutes les communes rurales.
21:43 C'est toutes les communes rurales.
21:44 Mais je pense que nous avons déjà des problèmes aussi, et c'est un problème national.
21:48 Mais il y a des solutions, d'après vous, pour arriver à attirer davantage d'enseignants
21:53 dans des établissements ruraux.
21:54 Oui, parce que quand on a une commune attractive et dynamique, c'est plus facile.
21:57 Oui, mais ce n'est pas le cas encore manifestement à Valdeblord.
22:00 Je vous invite à venir voir tout ça.
22:03 Je ne veux pas de l'attractivité, mais ce que je veux dire, c'est que vous souffrez
22:05 quand même encore de difficultés de recrutement, comme à Saint-Etienne-de-Tinné, comme dans
22:08 tous les établissements d'arrière-pays.
22:09 Tout à fait, bien sûr.
22:11 Mais on s'aperçoit qu'on arrive finalement tout doucement à pallier à ces problèmes.
22:17 D'accord.
22:18 Alors, j'enchaîne justement sur les services publics d'une manière générale.
22:22 Valdeblord souffre-t-il de désertification en termes de soins et de services publics ?
22:27 On se souvient qu'il y avait eu un problème de facteur, par exemple.
22:30 Est-ce que c'est quelque chose qui fait partie de vos inquiétudes ?
22:34 C'est essentiel.
22:35 C'est dans notre mandat de maire, le service de proximité est quelque chose d'essentiel.
22:39 La désertification médicale, c'est pareil.
22:42 Elle est au plan national.
22:43 Nous y travaillons.
22:45 J'ai la chance, moi en tout cas, d'avoir une maison de santé avec deux jeunes médecins
22:49 qui sont très actifs sur le sujet.
22:51 Et nous travaillons avec l'ensemble des maires de la vallée de la Tinnée et de la Vésubie
22:56 sur ce problème de désertification.
22:57 Et surtout, nous avons des médecins d'ici cinq ans qui seront quasiment tous à la retraite.
23:05 Et nous essayons de trouver des solutions pour nos administrés.
23:08 Et donc c'est au coup par coup, avec une maison médicale par exemple ?
23:11 Voilà, parce qu'on peut construire des bâtiments, mais il faut les remplir.
23:14 Vous m'avez dit en préparant cette émission, il y a aussi des choses très positives à
23:16 dire.
23:17 Vous avez des annonces à faire pour Val-de-Blor, des choses que vous voulez mettre en avant
23:21 dans la vie de la commune ?
23:23 Oui, alors c'est pour vous dire aussi que, tout à l'heure on en parlait, nos communes
23:27 rurales, nos communes de montagne, elles vivent.
23:30 Elles vivent et elles vivent pas si mal que ça.
23:33 Particulièrement Val-de-Blor, il faut être honnête.
23:34 Alors il faut être honnête.
23:35 Alors j'ai la chance aussi d'avoir une très belle commune qui avait déjà un tourisme
23:40 très développé.
23:41 Et voilà, donc il faut maintenant mettre en valeur, réhabiliter et travailler avec,
23:46 main dans la main, avec toutes les communes autour pour que nous trouvions effectivement
23:51 des choses à proposer à toutes les personnes qui souhaiteraient venir en montagne.
23:58 L'an dernier, vous aviez prétexté un manque de logement dans votre commune pour justifier
24:01 que vous ayez eu recours à un appartement municipal qui était la propriété de la
24:05 commune.
24:06 Face à la polémique, le loyer mensuel avait été relevé de 100 à 425 euros.
24:09 Vous y vivez toujours dans cet appartement ?
24:10 Ah non, non, j'ai déménagé depuis.
24:12 Voilà, suite à mes problèmes personnels qui ne doivent rester que personnels.
24:20 Effectivement, et vous voyez, même ma mère a des difficultés à trouver un logement.
24:25 C'est le cas de mes administrés.
24:26 Je n'ai pas été plus favorisée que qui que ce soit.
24:29 Et effectivement, aujourd'hui, j'ai acheté dans le village et je vis sur ma commune sereinement.
24:35 Vous craignez d'être obligé de quitter Val-de-Blor ? Vous n'avez pas quitté Val-de-Blor alors ?
24:38 Pas du tout, il n'en a jamais été question.
24:40 Et comment vous avez vécu cette polémique ?
24:42 Très mal, très mal.
24:46 C'est dans un moment de vie où justement on est fragilisé.
24:50 Ce n'est pas le moment d'en rajouter.
24:52 Et donc forcément très mal.
24:55 Voilà, aujourd'hui, je sais sur qui je peux compter.
24:57 Avant de terminer, on passe à la question perso.
25:01 Carole Servel, vous êtes jeune élue, maire seulement depuis 2020.
25:14 Est-ce que vous avez l'intention de rempiler en 2026 ?
25:17 Eh bien, écoutez, je le dis toujours, je suis une femme d'engagement.
25:22 Et oui, j'ai bien l'intention de continuer ce pourquoi je me suis engagée.
25:28 Ça veut dire que c'est les projets qui vous poussent.
25:30 C'est aussi la fonction qui est enthousiasmante.
25:32 On a parlé de rapports un peu violents, parfois un peu difficiles, etc.
25:35 Malgré tout, vous êtes motivée par quoi ?
25:39 En fait, qu'est-ce qui vous pousse aujourd'hui ?
25:40 Alors, je pense que c'est le défi, c'est le challenge.
25:42 Et puis, quand on parle d'engagement, quand on décide de faire quelque chose,
25:48 je l'ai pris finalement cette fonction à bras le corps, avec passion,
25:51 avec détermination, avec mon équipe, parce que je ne suis pas toute seule.
25:55 Et effectivement, nous avons remonté financièrement cette commune.
25:59 Nous avons traversé de grosses tempêtes, puisque la crise sanitaire,
26:05 la tempête Alex, la crise financière.
26:08 Et aujourd'hui, voilà, émergent différents projets.
26:12 Et je pense que pour la bonne gestion aussi de la commune,
26:16 une continuité de cet engagement est indispensable.
26:22 Vous pensiez devenir maire.
26:23 C'est quelque chose que vous aviez dans un coin de votre tête ?
26:27 Absolument pas. Absolument pas.
26:30 Donc ça vous est tombé dessus d'une certaine manière ?
26:33 Un petit peu. Alors, je pense que même si je ne crois pas au hasard,
26:37 effectivement, ça a été un petit peu différent pour ma part.
26:40 Mais ça s'est fait surtout naturellement et toujours dans le bon sens.
26:47 Avec la bonne intelligence, puisque ça a été une réflexion commune,
26:51 puisque nous avons changé suite au premier tour des élections la tête,
26:56 puisque ce n'était pas moi au départ qui était présenté.
26:59 Mais ça a été fait effectivement à la demande de mon candidat précédent,
27:05 avec une réflexion sur l'ensemble de l'équipe.
27:08 Merci beaucoup, Carole Servel. Merci Frédéric.
27:11 Merci à tous de nous avoir suivis.
27:15 Merci à Sophie Doncé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission.
27:20 À Christelle Benjamin pour sa préparation.
27:22 On se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau rendez-vous de l'interview la une.
27:26 Bonne journée et bon week-end à tous.
27:29 [Musique]
27:35 [SILENCE]

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