Journaliste à France Bleu Alsace, Olivier Vogel raconte.
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00:00 L'un des moments forts de ce procès, ce sont les journées consacrées à l'audition des parties civiles, des victimes et de leurs familles
00:07 qui sont venues pendant quatre jours bien denses expliquer quel avait été leur calvaire.
00:13 Le soir du 11 décembre, je pense notamment à cet étudiant qui cadenassait son vélo et qui a été littéralement éviscéré par Chérif Chekat
00:21 et qui a expliqué à la cour qu'il avait peur de mourir tout seul et dans le froid ce soir-là.
00:27 Il y a eu aussi ces familles qui ont vu l'un de leurs proches abattu sous leurs yeux
00:33 et puis énormément de personnes très choquées, toujours cinq ans après les faits, par ce qu'elles ont vu ou ce qu'elles ont entendu,
00:42 des coups de feu, des cris, des mouvements de foule.
00:45 Une famille italienne par exemple qui était là en touriste, qui a aperçu Chérif Chekat abattre l'une de ses victimes
00:54 et qui ensuite a eu beaucoup de mal à retrouver son hôtel.
00:59 Cette petite famille, un couple et un petit garçon d'une dizaine d'années.
01:03 Et puis finalement, ils sont arrivés à leur chambre d'hôtel.
01:06 On leur a dit maintenant vous restez là, vous ne pouvez pas ressortir.
01:09 Mais ils n'avaient qu'une idée en tête, c'est ce qu'ils ont expliqué,
01:12 c'était de rentrer chez eux pour fuir cette ville d'épouvante.
01:16 Ils ont avalé 1500 kilomètres pour partir, rentrer chez eux.
01:22 Ce qui était très impressionnant aussi, c'est que cinq ans après les faits,
01:25 il y a des personnes qui sont toujours très affectées par ce qu'elles ont vu, par ce qu'elles ont entendu.
01:30 On parle de syndrome post-traumatique.
01:33 Il y a des personnes qui cauchemardent très régulièrement.
01:37 Il y a énormément de personnes qui ont beaucoup de mal de se retrouver en présence de foule,
01:42 ne serait-ce que pour prendre le métro pour venir à l'audience.
01:46 Ce sont des personnes qui ne vont plus aux concerts,
01:49 qui ne vont plus voir des manifestations sportives
01:52 et qui, quand elles peuvent sortir dans des lieux publics,
01:55 comme un restaurant par exemple, expliquaient que leur première préoccupation,
01:59 c'est de regarder par où elles pourraient éventuellement s'enfuir en cas de situation d'urgence.
02:05 Il y a eu aussi l'attitude des accusés.
02:08 Alors certes, après tous ces témoignages, on a vu des larmes du côté du box des accusés,
02:16 en tout cas chez Audrey Mongey, mais ce qui a quelque peu agacé,
02:20 c'est le moins que l'on puisse dire, les partis civils,
02:24 c'est son attitude ensuite qui était vraiment une attitude de dénégation,
02:29 de considérer que Chérif Shekat finalement,
02:31 à qui il a fourni l'arme avec laquelle il a abattu toutes ces personnes,
02:37 finalement ce n'était qu'une connaissance de prison.
02:39 C'est ce qu'il a expliqué, qu'ils n'avaient quasiment rien en commun,
02:44 qu'il ignorait qu'il était radicalisé, qu'il ne parlait jamais de religion,
02:49 et qu'il pensait au fond, c'est ce qu'il a dit et c'est ce qui a beaucoup choqué,
02:53 lui rendre service en lui permettant de récupérer un revolver,
02:59 parce que pensait-il qu'il voulait une arme pour aller faire un braquage.