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00:00 Le plus contrôlé en France, c'est des analyses quotidiennes, régulières, commandées à la fois par les agences régionales de santé et aussi par les gestionnaires de réseau.
00:07 Et donc vous pouvez avoir la certitude qu'à votre robinet, l'eau est de qualité parce que c'est un bien extrêmement contrôlé.
00:12 Et d'ailleurs les habitants de l'agglomération reçoivent régulièrement dans leur boîte aux lettres un topo sur la qualité de l'eau.
00:18 Ça c'est une obligation de transparence ?
00:20 Oui, avec les factures, vous avez un point sur la qualité de l'eau qui est publié.
00:25 Et puis vous pouvez aussi avoir accès à toutes les informations sur les sites internet de l'ARS, d'Audiva et de la Métropole puisque ce sont des données qui sont publiques.
00:32 Donc chaque citoyenne, chaque citoyen peut consulter la qualité de l'eau qui coule à son robinet.
00:36 Sur ces documents, on voit qu'il y a quand même des traces de nitrate, de pesticides, des choses qui ne sont pas claires, pas cool.
00:42 Mais toujours dans les règles, dans les taux, dans les normes ?
00:46 Voilà, tout est dans les normes. Et l'intérêt de notre réseau, c'est qu'on a plusieurs ressources.
00:49 À Dijon, on a 12 ressources et donc 4 principales qui permettent d'alimenter notre réseau.
00:53 Et donc si on a une difficulté sur une de ces ressources, on arrête de l'utiliser et on va chercher de l'eau sur l'autre.
00:58 Et ça se fait de manière extrêmement fluide et extrêmement facilement.
01:01 Vous buvez de l'eau en bouteille vous, Antoine Moireau ?
01:02 Ah non, pas d'eau en bouteille, jamais.
01:04 Pourquoi ?
01:04 Pourquoi ? Parce que déjà c'est très cher et on pourrait y revenir si vous le voulez.
01:08 Et puis en plus, ça génère un déchet.
01:09 Et en plus de ça, on a vu récemment avec des enquêtes notamment qui ont été publiées par Le Monde que l'eau en bouteille n'est pas une eau d'aussi bonne qualité que ce que les grands fabricants voudraient nous faire croire.
01:19 L'eau de Des Vosges notamment puisque c'était le cas entre autres.
01:22 Et vous, vous la trouvez comment ?
01:24 L'eau du robinet chez vous en Bourgogne ?
01:26 Vous venez nous en parler dès maintenant au 03 80 42 15 15.
01:29 Antoine Moireau, vous restez avec nous.
01:30 On va poursuivre la discussion dans une minute autour de ces fuites, ces fameuses fuites dans le réseau d'eau potable.
01:35 Ici Matin, revient dans un instant.
01:40 Stars du foot, artistes et personnalités se mobilisent pour l'UNICEF.
01:49 France 3 Bourgogne-Franche-Comté vous propose un match exceptionnel en direct de Guenion en Saône-et-Loire.
01:54 Rendez-vous lundi 1er avril à 14h50 en exclusivité sur la plateforme France.tv.
02:00 Jusqu'à 9h, toute la côte d'or se réveille.
02:14 Il est 8h moins le cas. Alors, quelle solution pour préserver la ressource en eau potable chez nous en Bourgogne ?
02:19 Focus sur l'agglomération de Dijon ce matin avec notre invité,
02:22 le vice-président de la métropole en charge de la gestion de l'eau, c'est Antoine Moireau.
02:26 D'abord, pour bien se rendre compte, l'architecture du réseau d'eau potable dans la métropole, ça ressemble à quoi ?
02:31 C'est combien de kilomètres de canalisation ?
02:33 C'est un peu plus de 1000 kilomètres de canalisation qui permettent d'alimenter les habitants de la métropole.
02:37 Et ça fonctionne un petit peu comme un arbre ou comme un poumon.
02:40 Vous avez des grosses canalisations adductrices, puis ensuite vous avez des réseaux secondaires,
02:44 et puis des plus petits qui vont jusqu'au point de distribution.
02:46 Et sur ces 1000 kilomètres, on a donc un taux de perte, c'est ça ?
02:49 De combien ?
02:50 À Dijon, on a un taux de rendement qui est de l'ordre de 85%.
02:53 Ça veut dire qu'on a 15% de l'eau qui part dans les fuites.
02:56 Il faut savoir qu'il y a une quinzaine d'années, on était à 77% de rendement.
02:59 Donc, on avait quasiment 25% de l'eau qui partait dans les fuites.
03:02 Et donc, on améliore régulièrement le niveau de rendement en investissement dans le renouvellement de réseau
03:06 et surtout dans la recherche de fuites.
03:08 C'est un travail minutieux, fin et qu'on fait au quotidien.
03:10 Qui fait cette recherche ?
03:11 Donc, c'est les équipes d'Odivéa qui sont chargées de la recherche de fuites.
03:14 On a une équipe dédiée qui ne fait que de la recherche de fuites.
03:16 Et ça, on arrive précis ?
03:18 On arrive à être très précis.
03:19 Vous avez peut-être vu, même chez vous, on a mis en place des compteurs télé-relevés.
03:22 Et donc, ça, ça nous aide grandement à orienter la recherche de fuites et à être beaucoup plus efficients.
03:26 Et puis, ce qu'on fait aussi, c'est qu'on renouvelle les canalisations, en particulier les plus anciennes.
03:30 C'est par exemple un chantier qu'on a inauguré la semaine dernière sur la source de Morqueuil,
03:33 où on avait énormément de fuites sur la grosse canalisation principale d'alimentation en eau,
03:37 qui est entre la source et le réseau.
03:38 La moitié de l'eau partait, c'est ça ?
03:40 Oui, c'est ça. On avait 250 m3 par jour, à peu près, qui partaient.
03:42 Donc, c'est des quantités qui sont vraiment pharaoniques.
03:44 C'était une canalisation qui datait de 1902.
03:46 Donc, c'est un chantier de 1,5 million d'euros.
03:48 Ce n'est pas des petits chantiers.
03:49 Et donc, on a changé complètement la canalisation pour arrêter les fuites totalement.
03:53 C'est ce que j'allais dire.
03:54 Ce sont des chantiers qui sont extrêmement coûteux.
03:56 C'est des chantiers extrêmement coûteux.
03:58 Cette année, par exemple, on va le voter ce soir au Conseil métropolitain,
04:01 on va changer 3 km de la canalisation entre Poncey-les-Athées et Dijon.
04:05 Pareil, c'est une très grosse canalisation de 80 cm de diamètre.
04:08 Donc, vous voyez les investissements que ça représente.
04:10 2,5 millions d'euros qui sont prévus cette année sur l'entretien et le renouvellement de ces grosses canalisations.
04:15 Financé comment ?
04:16 Alors, c'est financé par les abonnés, à travers le prix de l'eau qui est payé sur la facture.
04:20 Il y a une petite part qui sert à financer les investissements et l'entretien du réseau.
04:23 15% de pertes, donc, aujourd'hui. L'objectif, c'est moins de 10%, c'est ça ?
04:26 L'objectif, c'est moins de 10% à l'horizon 2030.
04:29 C'est d'avoir un taux de rendement à Dijon de 91% à l'horizon 2030.
04:32 Pourquoi ce chiffre en particulier ? Ça paraît très précis.
04:34 Ça paraît précis, mais c'est aujourd'hui le taux maximum qu'on pense pouvoir atteindre.
04:39 On pense pas à 100% ?
04:40 Non, 100%, c'est impossible. Il y a toujours des fuites.
04:42 Pourquoi ?
04:43 Parce qu'un réseau, il vit. Parce que vous avez le sol qui bouge.
04:45 Par exemple, au sortir de l'hiver, quand les sols dégèlent, vous avez tout le temps des cases
04:48 parce que le sol bouge et les canalisations, forcément, qui sont enterrées, peuvent bouger.
04:52 Vous avez en plus beaucoup de canalisations qui sont en fonte.
04:54 La fonte, on sait que c'est solide, mais c'est très cassant.
04:57 Un réseau, ça vit. Il y a toujours un petit peu de perte dans un réseau.
05:01 La fonte, ça reste le matériau le plus efficace ?
05:04 Oui, c'est le matériau le plus utilisé.
05:05 Maintenant, quand on change les canalisations, on les met en plastique.
05:09 Mais malgré tout, on a un réseau qui vit.
05:12 Il y aura toujours des fuites dans les réseaux, mais l'objectif, c'est de faire en sorte qu'il y en ait le moins possible.
05:16 Déjà, aujourd'hui, on est assez exemplaire quand on se compare avec d'autres collectivités.
05:19 À Dijon, on a déjà un réseau qui est extrêmement efficient et on vise à aller encore plus loin.
05:23 C'était ma question par rapport à d'autres réseaux en Bourgogne, en France.
05:27 15%, aujourd'hui, c'est plutôt bon.
05:29 Aujourd'hui, on est déjà dans les réseaux les plus performants,
05:32 mais on veut vraiment être encore plus performants et c'est notre objectif.
05:35 On parlait de fleurissus rouges, de la source de morcueil.
05:37 C'est l'une des sources majeures qui alimentent le réseau dijonais.
05:40 Est-ce que l'une de ces sources a déjà présenté des risques de tarissement ces dernières années
05:46 avec les épisodes de sécheresse, de canicule ?
05:49 C'est déjà arrivé, ça ?
05:50 Il y a un moment où on s'est dit "sur cette source, ça va être compliqué".
05:52 Sans être trop technique, on a deux types de ressources.
05:55 On a des ressources karstiques qui dépendent vraiment de la pluviométrie.
05:57 Ce sont les sources du Suison et la source de morcueil.
05:59 En gros, il pleut sur le plateau, ça s'infiltre et deux jours après, on a l'eau qui sort à la source.
06:03 Et puis, on a les sources qui sont dans les nappes.
06:04 C'est la nappe Dijon Sud ou la nappe alluvionnaire de la Saône
06:07 où on a de l'eau qui est stockée dans la nappe et qu'on va aller rechercher.
06:10 Et sur les sources karstiques, les sources du Suison et les sources de morcueil,
06:13 l'été, on voit des différences de débit énormes.
06:15 Le Suison a toujours été une rivière intermittente,
06:18 mais à ses sources, par exemple, l'hiver, on va aller chercher jusqu'à 30 000 m³ par jour,
06:22 alors que fin août, début septembre, on va atteindre 3 000 m³ par jour.
06:25 Donc, vous voyez bien que là, on a un impact direct de la sécheresse sur certaines ressources.
06:29 - Et sur les sources en nappe ?
06:31 - Et sur les nappes, par contre, c'est différent puisque les nappes surchargent l'hiver
06:34 et du coup, on a des stockages importants d'eau.
06:36 Et c'est pour ça qu'on a un réseau qui est très sécurisé sur la métropole de Dijon
06:39 parce que, en particulier, la nappe de la Saône est une réserve d'eau extrêmement importante
06:43 qui nous permet d'avoir de l'eau en permanence.
06:44 - Mais en tension aussi, on l'a vu, même celle au sud de Dijon, l'été dernier,
06:48 on voyait que les nappes étaient vraiment très très basses.
06:50 - La nappe de la Saône s'est bien rechargée, la nappe de Dijon Sud, effectivement,
06:53 même cet hiver, avec les pluies qu'on a eues, ce n'est pas complètement rechargée
06:56 comme on l'aurait espéré, parce que c'est une nappe qui est fragile
06:59 et donc, il faut qu'on soit vigilant.
07:00 Et c'est pour ça aussi qu'on investit sur les réseaux pour limiter les gaspillages
07:03 et qu'on appelle aussi la population à avoir un usage raisonné et sobre de l'eau.