• il y a 9 mois
Les visites des médecins à domicile vont-elles disparaître ? C'est ce que sous-entend SOS Médecins, qui estime que les actuelles négociations conventionnelles avec l'Assurance Maladie ne pousse les docteurs à se déplacer. Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins, est l'invité de Jérôme Florin à 6h15 dans RTL Petit Matin.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin du 28 mars 2024 avec Jérôme Florin et Marina Giraudeau.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL, les trois questions du petit matin.
00:08 Appeler un médecin à son domicile à toute heure du jour et de la nuit, c'est l'heure sur 7. Est-ce bientôt terminé ? SOS Médecins tire la sonnette d'alarme.
00:15 Bonjour Jean-Christophe Masseron.
00:17 Oui bonjour.
00:20 Vous êtes le président de SOS Médecins, merci d'être avec nous ce matin sur RTL.
00:23 Vous êtes les grands oubliés des négociations en ce moment avec l'assurance maladie ?
00:27 Oui c'est probable. Les négociations conventionnelles sont actuellement en cours et vont déterminer la rémunération des médecins libéraux pour les cinq prochaines années.
00:39 Il est fort probable que les structures telles qu'à SOS Médecins soient laissées pour compte et en particulier la défense de la visite à domicile qui est un outil extrêmement précieux pour la population et pour les patients les plus fragiles.
00:54 On a vraiment un besoin urgent de revaloriser cette visite à domicile et c'est pour ça qu'on actionne actuellement tous les leviers possibles et qu'on alerte les pouvoirs publics.
01:05 Parce que pour la visite en cabinet, la consultation devrait passer à 30 euros au lieu de 26,50 euros aujourd'hui. Mais pour les consultations en cabine uniquement ?
01:15 Oui et puis peut-être uniquement pour les médecins généralistes dits traitants. C'est à dire que les structures de soins non programmés, les structures comme les nôtres, risquent d'être écartées de cette revalorisation.
01:29 Mais pourquoi ?
01:30 Alors même que nous effectuons... parce qu'on a besoin aussi de fabriquer des médecins traitants. On n'a plus beaucoup de médecins pour soigner la population et donc on essaye de faire l'assurance maladie,
01:42 on essaye d'encourager la pratique de la médecine générale traitante, ce qui est logique. Mais les structures comme les nôtres sont un peu oubliées des négociations et risquent de passer à la trappe.
01:55 Sauf que SOS Médecins, c'est des services rendus extrêmement importants. C'est 99% des visites effectuées par les services d'accès aux soins.
02:05 C'est des partenariats avec le service public, c'est la visite de patients fragiles, de patients en établissement type EHPAD. C'est des partenariats avec la police, la gendarmerie.
02:16 C'est des visites en foyer, en établissements médico-sociaux, à la prison. C'est des partenariats avec les hôpitaux publics. Et tous ces services rendus risquent de disparaître si nous ne sommes pas intégrés dans les revalorisations.
02:29 Alors ça fait plusieurs années, quand on reprend un petit peu vos déclarations précédentes, ça fait plusieurs années que vous mettez régulièrement en garde contre la disparition de SOS Médecins.
02:37 Vous êtes toujours là, ou alors de moins en moins là. Est-ce qu'il y a des secteurs où vous avez disparu ?
02:44 Oui, c'est vrai, ça fait plus de 15 ans qu'on alerte sur la disparition de la visite à domicile, qui est trois fois moins bien rémunérée qu'une consultation en cabinet.
02:53 C'est la raison pour laquelle elle est un petit peu délaissée par les médecins généralistes actuellement et nous revendiquons de pouvoir continuer à la faire.
03:02 Alors on ne disparaît pas, SOS Médecins n'est pas amené à disparaître. C'est la pratique de la visite à domicile qui disparaît et on alerte sur ce phénomène parce que nous on y tient.
03:11 C'est notre savoir-faire depuis plus de 60 ans et on sait les services qu'elle rend. Elle évite l'hospitalisation de patients qui n'en ont pas réellement besoin.
03:20 On a quasiment 90% de nos patients qui sont maintenus à domicile grâce à nos interventions et on sait que c'est extrêmement coûteux d'hospitaliser les gens.
03:30 C'est dix fois plus coûteux que de leur rendre visite à domicile. Donc nous on sait le service rendu et aujourd'hui si on appelle les pouvoirs publics à revaloriser cette visite à domicile,
03:40 ce n'est pas pour améliorer le pouvoir d'achat des médecins qui la réalisent mais simplement pour sauvegarder un service qui est absolument indispensable.
03:47 Et aujourd'hui vous avez du mal à attirer des médecins. C'est plus intéressant de venir chez SOS Médecins, c'est ça ?
03:55 Alors on ne peut pas dire ça. C'est toujours intéressant parce que c'est une pratique variée et une pratique qui intellectuellement satisfait beaucoup nos médecins.
04:04 Mais simplement il y a un risque de voir la proportion de visites continuer à diminuer au profit des consultations.
04:12 Et effectivement on a besoin de sauvegarder ce modèle visite à domicile, notamment pour toutes ces visites qui ne peuvent pas être transformées en autre chose.
04:21 Il y a des tas de patients qui ne peuvent pas se déplacer, des situations médicales qui exigent le déplacement d'un médecin vers le patient.
04:27 Et donc on a un appel au pouvoir public et notamment à l'assurance maladie actuellement pour en tenir compte.
04:34 On n'a pas de problème d'attractivité encore une fois. On peut faire de la consultation comme les autres et attirer nos médecins vers cette pratique.
04:42 Mais c'est bien la visite à domicile qu'SOS entend défendre.
04:46 Et ça veut dire qu'il y a donc des patients qui risquent de se retrouver en danger si vous n'êtes pas entendu. C'est ça que vous êtes en train de dire ?
04:51 Oui, tous les patients fragiles, les patients âgés notamment effectivement.
04:55 Merci beaucoup Jean-Christophe Masseron, président de SOS Médecins.
04:58 Merci d'avoir été là.

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