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00:00 Troisième en périurbain, donc avec une patientelle plus semi-rurale.
00:03 Donc ça vous fait trois salles, trois ambiances, si j'ose dire ?
00:06 Non, ça me fait trois bassins de population différents, complémentaires à soigner.
00:11 Et voilà, c'est extrêmement intéressant de voir aussi les pratiques de mes maîtres de stage
00:16 qui peuvent être différentes et qui ont chacun une expérience variée également.
00:21 On pratique la médecine différemment au centre-ville ou dans les quartiers ou un petit peu en dehors de la ville ?
00:25 Pas forcément en termes de localisation géographique, mais je dirais aussi en termes de préférence personnelle.
00:32 J'ai un maître de stage qui fait de l'expertise médico-médicale, médico-légale,
00:37 un autre qui va pratiquer des IVG et qui est reconnu pour ça,
00:41 un autre qui va encore faire passer des permis de conduire.
00:45 La diversité des pratiques aussi en complément de la médecine classique, on va dire, de ce que tout le monde fait.
00:50 Fontaine-Douche, quartier populaire, quartier réputé, sensible,
00:54 on y pratique la médecine différemment au quotidien ?
00:57 Non, on y pratique la médecine je pense comme partout.
01:00 L'essentiel dans notre profession c'est d'essayer de se départir des clichés, de s'en débarrasser.
01:06 On en a malheureusement toujours et les clichés sont aussi bien souvent inconscients,
01:10 mais c'est vraiment nécessaire parce qu'il a été encore prouvé récemment dans une étude menée par des urgentistes
01:15 qu'une douleur dans la poitrine n'était pas interprétée de la même façon par un soignant,
01:19 selon que nous avons un patient d'un genre différent, d'une apparence physique différente.
01:23 Donc c'est important justement d'éviter au maximum ces clichés.
01:28 C'est votre démarche à vous justement d'aller au-delà des clichés ?
01:31 Ma démarche à moi c'est de soigner mes patients comme des individus,
01:34 comme des personnes qui sont toutes propres, qui ont leur personnalité propre,
01:39 leur vie propre, leur histoire de vie.
01:41 Et c'est très intéressant puisque au travers de toutes ces expériences,
01:45 on se forge nous-mêmes notre propre expérience et donc
01:47 je pense qu'on est à même de mieux soigner ensuite les personnes qui ont besoin de nous.
01:51 Le bourguignon qui est avec vous ce matin, qui vit à vos côtés, s'appelle Gautier Mainbourg,
01:55 il est interne en médecine à 7h47, il continue d'être avec nous.
01:58 Et puis vous aussi, venez nous retrouver au 03 80 42 15 15.
02:01 Soyons très clairs Gautier, c'est quoi votre rêve professionnel à vous ?
02:05 Moi mon objectif c'est d'être médecin généraliste, c'est la voie dans laquelle je mérite.
02:09 Ça se passe où, ça se passe comment, ça se passe avec qui ?
02:11 Est-ce que vous êtes seul, est-ce que vous êtes en cabinet avec d'autres professionnels ?
02:14 Alors pour le moment, des expériences que je me forge,
02:17 oui j'apprécie bien d'avoir en effet une collaboration avec des professionnels,
02:20 d'autres professionnels.
02:22 Maintenant, en ce qui concerne les choses plus précisément,
02:26 j'aimerais bien aussi me former complémentairement,
02:28 pourquoi pas dans l'accompagnement à la fin de vie, leçon palliatif,
02:31 par des formations qui s'appellent des FST.
02:33 C'est-à-dire prolonger les études aussi ?
02:34 Ça veut potentiellement dire oui, prolonger les études de un an,
02:38 mais je pense que c'est un sujet essentiel,
02:40 surtout en ce moment, au vu des débats actuels de société.
02:43 Et voilà, après au sens large,
02:45 je pense que ma future pratique professionnelle
02:48 sera aussi déterminée par ma vie privée,
02:51 ma conjointe, tout ça.
02:53 On va y revenir, mais on entend beaucoup parler de cette jeune génération de médecins
02:57 qui ne veut plus être son propre patron,
03:00 qui veut plutôt être salarié.
03:02 Comment vous voyez les choses, vous ?
03:04 Parce que les choses sont trop compliquées,
03:06 parce qu'il y a de la bureaucratie,
03:08 parce qu'il y a de la compta,
03:10 il y a beaucoup de choses à faire, et que ça, ça prend beaucoup de temps et d'énergie.
03:13 Il paraît qu'il y a cette tendance,
03:14 maintenant je pense qu'une fois de plus,
03:16 peut-être qu'il y a aussi une certaine jeune génération
03:19 qui malheureusement a perdu parfois la foi
03:22 dans le service public, dans l'hôpital public.
03:24 Donc finalement, c'est un tout.
03:26 Je pense que vous avez autant des jeunes médecins
03:28 qui vont craindre le fonctionnement, parfois lourd,
03:31 de l'hôpital, les défaillances, malheureusement,
03:33 qu'on a pu voir résultant de politiques depuis des dizaines d'années,
03:37 et à la fois aussi des médecins qui vont avoir plus peur d'un exercice libéral,
03:41 qui rajoutent aussi une charge de travail,
03:44 parce qu'on est à la fois médecin et à la fois gérant
03:47 d'une forme d'entreprise, même si
03:49 la santé n'est pas de l'entreprenariat, bien entendu.
03:52 - On parle des déserts médicaux ce matin ensemble,
03:54 on parle de la manière d'attirer la jeune génération dont vous faites partie,
03:58 quels sont les critères sur lesquels il faut appuyer ?
04:01 Vous avez des gouvernants qui vous écoutent, des millions de personnes,
04:04 c'est quoi les critères principaux ?
04:06 Qu'est-ce qui peut motiver un jeune médecin à s'installer à la campagne,
04:11 dans un quartier sensible, que sais-je ?
04:13 - Je pense qu'en règle générale, ce qui est important,
04:15 c'est ce qui attirera n'importe qui dans une région donnée.
04:19 On voit à l'heure actuelle que les campagnes sont de plus en plus dépourvues
04:22 de services publics, qu'il y a des grandes difficultés,
04:24 donc à l'inverse il y a bien sûr des réponses,
04:26 des communautés locales qui vont essayer de redonner de l'avis,
04:30 et c'est très important, et le rôle du médecin est très important.
04:32 Vous voyez, moi j'étais encore en vacances il n'y a pas très longtemps en Lauser,
04:34 on voit des panneaux à l'entrée de village marqués "Nous cherchons un médecin".
04:38 - Il n'y a pas besoin d'aller en Lauser, en Bourgogne c'est déjà le cas.
04:42 - C'est déjà malheureusement le cas.
04:44 Après, ce qui est intéressant, c'est qu'au travers de notre formation,
04:46 nous avons l'obligation de faire des stages,
04:48 et parmi les terrains de stages qui nous sont proposés,
04:50 énormément ne sont pas sur Dijon,
04:52 ce sont dans des hôpitaux périphériques ou dans des cabinets de médecine en campagne.
04:56 Après, ce qui joue aussi, c'est l'expérience que l'on a,
04:58 si l'on a fait une bonne expérience de stage au cours de sa formation,
05:02 dans telle ou telle structure, donc j'inviterais peut-être
05:04 les médecins généralistes et les médecins libéraux qui le souhaitent
05:08 à être candidats pour être maître de stage universitaire,
05:10 accueillir des externes, des internes, voilà.
05:12 Voilà.