Le directeur de l'Ocam Gert Vercauteren s'exprime sur la menace terroriste en Belgique après l attaque a Moscou
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00:00 Vous êtes le directeur de l'OCAM, vous venez de présenter les chiffres de la banque de données commune de l'OCAM.
00:06 650 personnes sont fichées, c'est un chiffre en diminution, mais vous dites que les gens sont plus dangereux.
00:13 Est-ce que vous pouvez m'expliquer ?
00:15 Oui, on constate effectivement une légère augmentation en termes de menaces des gens qui restent dans la banque de données commune.
00:24 Est-ce qu'on peut clairement expliquer cela ? Non, pas directement, parce qu'il y a un nombre de facteurs qui jouent sur ce niveau de menace.
00:34 Il faut savoir aussi qu'on donne pour chaque personne dans la banque de données commune un niveau de menace,
00:40 mais qui se chiffre aussi derrière la virgule.
00:42 Et quand on prend la moyenne, on a constaté l'année dernière qu'il y a en réalité une légère augmentation de ce chiffre,
00:49 mais il reste une moyenne avec des variables trop nombreuses pour pouvoir dire que c'est dû certainement à ça ou ça.
01:00 Je dois signaler quand même que l'année dernière, en 2023, on a eu quelques pics, quelques vagues d'arrestations,
01:07 d'abord au printemps et puis après l'attentat, bien évidemment, il y a eu aussi nombre de menaces et des dossiers qui ont nécessité une intervention.
01:15 Cela veut dire aussi que ces personnes se sont ajoutées à notre banque de données commune et certainement avec un niveau de menace assez élevé.
01:23 La plupart de ces personnes sont des djihadistes. Exact.
01:27 On a 88% des gens qui sont d'obédience djihadiste dans notre base de données communes.
01:34 C'est donc une très, très large majorité de tous les gens qui sont représentés.
01:40 Est-ce qu'il y a des personnes de tendance d'y escaper, donc la tendance djihadiste qui aurait frappé à Moscou vendredi ?
01:48 On ne peut jamais dévoiler des choses qui sont plutôt du domaine opérationnel. Je ne l'exclus pas.
01:56 Ce que je veux dire, c'est que toute personne, peu importe son extrémisme, peut être accueillie dans la banque de données communes
02:08 pourvu qu'il ou elle rencontre les critères.
02:12 Cette banque de données communes comprend également des noms de mineurs d'âge.
02:17 Il y a un certain nombre de mineurs d'âge. C'est assez limité.
02:21 Pour la Belgique, on a une poignée de mineurs qui sont dans la base de données communes.
02:26 Il y en a encore des mineurs d'âge qui se trouvent en Syrie et en Irak, mais qui, pour le moment, ne représentent aucune menace parce qu'ils ne sont pas en Belgique.
02:37 L'approche pour ces mineurs est plutôt une approche de protection et d'accompagnement.
02:43 Pour les mineurs de hache, l'approche peut être assez répressive.
02:50 Mais vous savez très bien que pour les mineurs, on va toujours essayer de privilégier une approche de protection, de suivi, d'accompagnement et d'aide.
03:02 Les plus jeunes ont quel âge ?
03:04 Les plus jeunes, pour le moment, ont 15 ans.
03:07 On s'étonne que la France soit passée au niveau maximal de la menace. En Belgique, on est resté au niveau 3.
03:12 Le président du MR trouve qu'il faudrait remettre les militaires en rue et passer au niveau 4 de la menace.
03:19 Il a dit ça ce matin sur la radio. Qu'en pensez-vous ?
03:22 D'abord, c'est le prérogatif de nos camps pour fixer le niveau de menace.
03:26 C'est sur base de toutes les informations et les renseignements dont on dispose, qui viennent de nos partenaires de la police des services de renseignement, qui sont souvent classifiés.
03:39 Les ministres n'ont pas accès à tous ces dossiers. C'est pour ça qu'on a donné cette tâche à nos camps.
03:46 Vous êtes indépendant du politique ?
03:48 On est vraiment indépendant du politique. C'est nous qui décidons sur base des dossiers que nous possédons.
03:55 Pour l'instant, le niveau 3 est déjà une menace sérieuse et possible.
04:00 Si on devait passer au niveau 4, cela veut dire que la menace est imminente.
04:06 Cela veut dire que là, on a connaissance d'un acte de terrorisme qui se prépare dans les prochains jours.
04:12 C'est loin d'être le cas pour le moment, avec les infos dont on dispose actuellement.
04:17 Sudinfo, La Meuse, La Nouvelle Gazette, La Province, Nord-Éclair, La Capitale.
04:21 À chaque instant, au premier rang.