Michel Taube : «Le président de la République a un peu ouvert la boîte de Pandore en acceptant de discuter de l'autonomie de beaucoup de régions»

  • il y a 6 mois
Michel Taube, éditorialiste politique, à propos du voyage du chef de l'Etat en Guyane ce lundi : «Le président de la République a un peu ouvert la boîte de Pandore en acceptant de discuter de l'autonomie de beaucoup de régions». 

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00:00 Le président de la République a un peu ouvert la boîte de Pandore en acceptant de discuter de l'autonomie de beaucoup de régions.
00:05 On l'a vu très récemment avec la Corse, on l'a vu avec la Guadeloupe il y a quelques années.
00:10 En Guyane, le contexte est aussi un peu particulier.
00:12 C'est la Guyane, donc la France, qui partage avec un autre pays la plus longue frontière terrestre.
00:18 Et c'est le Brésil.
00:19 D'ailleurs, le Brésil, le président de la République se rend juste après son voyage en Guyane.
00:23 C'est d'ailleurs depuis très longtemps qu'un chef de l'État ne s'était pas rendu en Amérique latine.
00:28 Et évidemment, il y a des problèmes de frontières.
00:30 Vous faisiez la comparaison avec Mayotte, elle est pertinente parce qu'effectivement,
00:33 dans un contexte totalement différent, il y a des problèmes de porosité des frontières de la Guyane.
00:38 Et il y a aussi un autre problème, c'est que la population guyanaise est très très jeune,
00:41 excessivement jeune, avec des problèmes évidemment sociaux, d'ascenseurs sociétaux qui sont considérables.
00:47 Et enfin, il y a un dernier contexte qui pèse aussi lourdement.
00:50 Et je me souviens d'une ministre de la République française qui s'appelle Christiane Taubira,
00:55 qui est originaire de Guyane et qui avait dit, dans le débat entre la Guyane et la France,
01:00 "pèse le poids de l'histoire coloniale".
01:03 Et il y a aussi un contexte idéologique porté par beaucoup de Guyanais,
01:08 et je pense que Christiane Taubira n'avait pas aidé à cette union et cette concorde entre tous les Français,
01:14 notamment Guyanais, en faisant croire, parce qu'honnêtement, on est en 2024,
01:18 il faut regarder devant nous et non pas dans un rétroviseur,
01:22 qu'effectivement il y aurait de la part de la métropole une emprise excessive sur les territoires d'outre-mer.
01:29 Non, je pense effectivement qu'en Guyane, il y a des raisons d'avenir.
01:32 Le président de la République va à Kourou, qui est un des joyaux de la République française,
01:36 un des lieux les plus emblématiques des innovations, et c'est en Guyane que ça se passe.
01:41 Donc voilà, c'est un enjeu important.
01:42 Le chef d'État n'y va que 36 heures, je crois, un peu moins de deux jours.
01:46 C'est peut-être trop court pour réconcilier tout le monde, mais l'enjeu est très important.
01:51 Il est national, il est ultramarin et il est géopolitique.
01:55 [Musique]
01:59 [SILENCE]

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