Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV
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00:00 Et on évoque le Sida, parce que c'est un week-end de mobilisation.
00:03 Le Sida Action qui organise depuis 30 ans une grande campagne d'appel aux dons pour
00:06 lutter contre le Sida, l'occasion de revenir sur quelques idées reçues avec Margot de
00:10 Frouville.
00:11 Parce que bien sûr, Margot, la recherche a fait d'énormes progrès, mais contrairement
00:13 à ce que pensent certains, non, le virus n'a pas disparu.
00:17 Ni dans le monde, ni dans notre pays.
00:19 Rien qu'en France, il y a environ 200 000 personnes qui sont séropositives, 5000 nouvelles
00:24 contaminations chaque année.
00:25 Ça c'est pour celles qui le savent, parce que les autorités sanitaires estiment qu'il
00:28 y a aussi 24 000 personnes qui ignorent leur séropositivité.
00:31 Il y a un vrai problème aussi, on s'en rend compte, d'information, Margot, des plus jeunes
00:35 notamment.
00:36 Par exemple, non, on n'attrape pas le Sida en s'embrassant.
00:39 Pourtant, il y a un tiers qui pense encore ça.
00:41 30 ans après le premier Sida Action et le fameux baiser de Clémentine Sellerier, 30%
00:45 des jeunes pensent ainsi que le virus du Sida peut se transmettre en embrassant un séropositif.
00:51 C'est 13 points de plus sur une année.
00:52 Un quart en s'assayant sur la même cuvette des toilettes, ou en buvant dans le verre,
00:57 ou en partageant la même assiette.
00:58 Selon le président de Sida Action, c'est l'éducation à la sexualité dans les écoles
01:02 qui n'est pas à la hauteur de ce que prévoit la loi pour eux.
01:05 En même temps, il faut rappeler que pour se protéger, la seule "arme" qui est efficace,
01:10 c'est le préservatif.
01:11 Qui là aussi est sous-estimé et pas assez utilisé par les jeunes.
01:14 Il y a 45% des jeunes qui disent avoir des partenaires sexuels différents, qui n'utilisent
01:19 pas systématiquement le préservatif.
01:21 Alors est-il vrai, demande Linda, qu'aujourd'hui on soigne mieux la maladie ?
01:25 Alors oui et non.
01:26 Oui parce que les traitements par trithérapie permettent de rendre le virus indétectable
01:29 et d'empêcher la transmission.
01:31 Mais non parce qu'on ne sait toujours pas l'éliminer de l'organisme.
01:34 D'où l'importance de poursuivre la recherche.
01:35 Il faut aussi mentionner l'existence de la PrEP, la prophylacie pré-éposition, une
01:39 pilule préventive pour les personnes qui sont très exposées au VIH.
01:42 Sauf que là aussi, elle n'est pas assez utilisée, notamment pour les publics précaires
01:46 et les femmes.
01:47 Mais je parlais des progrès incroyables.
01:48 C'est vrai qu'aujourd'hui, on peut avoir un enfant en étant séropositif et le bébé
01:51 ne sera pas contaminé.
01:53 C'est un des progrès majeurs.
01:54 Le traitement par la mer avec ces fameux antirétroviraux a pour objectif d'avoir une charge virale
01:59 indétectable pour éviter la transmission au fœtus.
02:01 En France, on estime qu'il y a environ 1500 femmes vivant avec le VIH qui donne naissance
02:07 chaque année.
02:08 C'est à peu près stable.
02:09 Et en l'absence de traitement, le taux de transmission était de 15 à 20%.
02:12 Désormais, il est de 0,3%.
02:14 Donc on a quasi éliminé ce risque.
02:16 Et depuis 2015, on peut même accoucher par voix basse lorsqu'on est séropositif à
02:20 condition que cette fameuse charge virale soit indétectable s'il n'y a pas de contre-indication
02:24 obstétricale.
02:25 Et à la naissance aussi, le fait que le nouveau-né devra lui aussi subir un traitement pour
02:28 éliminer tout risque de transmission.
02:30 Merci beaucoup Margot.
02:31 Le Cid Action, c'est jusqu'à la fin du week-end.
02:33 Et on appelle à la mobilisation.