La cour d'appel de Dijon a ordonné un complément d'analyse d'ADN à la demande des avocats des parents du petit Grégory, retrouvé mort en 1984 dans la Vologne. Le tribunal étudie aussi la faisabilité d'une biométrie vocale pour réanalyser les voix des corbeaux
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00:00 Comment vous réagissez-vous face à ces nouveaux éléments et à cette suite logique qu'on essaie d'expliquer ce soir ?
00:09 – Bonsoir, je vous écoutais effectivement, les explications de Dominique Rizet étaient claires.
00:15 Simplement, depuis le 16 octobre 84, comme vous l'avez dit, ça fait presque 40 ans,
00:20 à intervalles réguliers, on nous a annoncé des rebondissements, ou la semaine décisive.
00:26 Et à chaque fois, malheureusement, il n'y a rien eu, si ce n'est que des victimes.
00:31 Dans ce dossier, première victime, Grégoire Villemin, vous l'avez redit, 16 octobre 84.
00:38 Deuxième victime, Bernard Larange, qui a été arrêté le 5 novembre 84, mis en examen, c'était inculpé à l'époque,
00:45 libéré le 4 février 85 parce qu'on s'est aperçu que les expertises disaient le contraire,
00:50 qu'il était hors de cause, assassiné le 29 mars 85 par Jean-Marie Villemin.
00:56 Troisième victime, en 2017, rebondissement, on allait voir ce qu'on allait voir,
01:00 on met en prison Muriel Boll, on met en examen différentes personnes en faisant des erreurs de procédure.
01:06 Et malheureusement, troisième victime, un magistrat, le juge Lambert, se suicide.
01:12 - Donc qu'est-ce que vous êtes en train de dire, Maître Welser ?
01:14 Qu'on se leurre et qu'on ne connaîtra jamais la vérité ?
01:18 - Non, je ne dis pas ça, je vais arriver à ce que je veux dire.
01:21 Quatrième victime, c'est la justice.
01:23 C'est que depuis 40 ans, à chaque fois qu'on a cru et annoncé des rebondissements,
01:28 à chaque fois, malheureusement, il n'y a rien eu.
01:29 Des expertises ADN, vous avez raison de le dire, à l'époque, ça n'existait pas.
01:33 Il y en a déjà eu, le fait, il n'y a rien eu.
01:36 Aujourd'hui, je suis stupéfait de voir que certains de vos confrères,
01:40 qui n'ont pas votre prudence, ont balancé des noms, ont jeté en pâture des noms,
01:45 en disant "ben voilà, on va expertiser l'ADN de ces noms".
01:47 Sauf que certains sont décédés, leurs enfants et leurs petits-enfants sont vivants
01:53 et ils n'en peuvent plus.
01:54 C'est-à-dire que demain à l'école, les petits-enfants de ces personnes,
01:57 on va les montrer du doigt en disant "oh là là, l'ADN c'est eux".
02:01 Alors je dis prudence, la recherche de la vérité est tout à fait légitime,
02:06 mais soyons prudents.
02:07 - Alors précisément, Maître Welser, je le rappelle,
02:11 le père du petit Grégory a assassiné votre client
02:14 parce qu'il pensait que c'était lui qui avait tué son fils.
02:18 Et pourtant, ce qu'on constate aujourd'hui, c'est que les parents du petit Grégory,
02:21 qui sont encore vivants, continuent visiblement à chercher,
02:24 puisqu'ils ont demandé ses expertises.
02:27 Comment vous l'expliquez ?
02:29 - Oui, et d'ailleurs, nous, on n'est malheureusement plus dans le dossier,
02:32 puisque nous sommes sortis par les armes le 29 mars 85.
02:36 En 2017, avec les rebondissements,
02:42 on nous a dit à l'époque, j'ai lu,
02:45 que Bernard Laroche, c'est pas lui qui avait tué l'enfant,
02:49 mais qu'il aurait peut-être, sans le savoir,
02:52 contribué à donner l'enfant à quelqu'un,
02:54 et on a mis en cause deux autres personnes.
02:56 C'est-à-dire qu'en 2017, le rebondissement qui allait donner la vérité,
03:01 Bernard Laroche n'était pas l'assassin de l'enfant.
03:04 C'est-à-dire que Jean-Marie Villemin aujourd'hui,
03:06 qui est une victime Jean-Marie Villemin,
03:08 il est une victime comme père de Grégory,
03:11 mais il est également l'assassin de Bernard Laroche.
03:13 Et on s'aperçoit en 2017, on nous dit,
03:16 ah mais là, non, c'est pas lui qui a tué l'enfant.
03:18 C'est-à-dire que là, si cette thèse était la bonne,
03:21 ce qui me paraît encore plein de doute,
03:25 eh bien Bernard Laroche, c'est la troisième victime pour rien.