• il y a 8 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd'hui il revient sur les propos d'Eric Dupond-Moretti qui pointe la responsabilité des consommateurs de cannabis dans le trafic de drogue

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00:00 (Musique)
00:07 Et pour réagir avec Pascal Praud sur Europe 1 de 11h à 13h, vous composez le 01 80 29 21.
00:13 Géraldine Hamon spécialiste du tennis peut-être ?
00:15 Pas trop, un petit peu petite.
00:17 Un petit peu petite.
00:19 Je joue un petit peu.
00:21 Il est de retour notre ami DJ Fab.
00:25 Fabrice Laffitte.
00:27 Ça va bien ? Vous étiez au CSE ça s'appelle ?
00:30 Au CSE oui. J'en ai perdu ma voix.
00:32 Mais oui, un jour c'est la voix, un jour c'est le pied.
00:35 Un jour il y a tout qui va partir.
00:37 (Rires)
00:41 Ah ça part en lambeaux, la gueillette c'est un naufrage.
00:44 C'est le général qui avait raison.
00:46 Bon, et monsieur Tessier qui est le grand architecte ?
00:49 Moi j'étais ramasseur de balles.
00:51 Non c'est vrai que vous étiez ramasseur de balles ?
00:53 Je voulais faire une vade mais c'est tombé à l'eau.
00:55 Elle était drôle.
00:57 Elle était vraiment amusante.
01:01 Quand on la comprend, elle va nous faire rire.
01:04 Donc vous jouiez pas au tennis.
01:06 Service à la cuillère.
01:08 Vous savez que Chang a fait un service à la cuillère en 1989 face à Lendl.
01:13 C'était à Roland Garros, c'était un truc de fou.
01:15 C'était quart de finale ou demi-finale, service à la cuillère.
01:18 Vous savez qui est Chang ?
01:20 Bien évidemment, mais je vous coupe pas parce qu'on est déjà en retard.
01:23 Le trafic de stupe, c'est l'affaire de tout le monde.
01:32 C'est que celui qui fume son petit pétard le samedi.
01:34 Ce pétard là, il a le goût du sang séché sur le trottoir.
01:39 C'est 50 homicides volontaires.
01:41 Je voudrais qu'on remette tout ça dans le bon ordre.
01:43 Si les gens se tuent, si les gens trafiquent,
01:47 c'est parce qu'il y a quelques bobos, quelques petits bourgeois,
01:51 quelques gens qui, de façon totalement inconsciente,
01:55 pensent qu'ils ont le droit de fumer du shit le samedi soir.
01:58 Je veux le redire ici, c'est l'affaire de tout le monde.
02:03 Il n'a peut-être pas tort, c'est aussi l'affaire des parents de surveiller leurs enfants.
02:07 Le shit justement, écoutez le deuxième passage du ministre de la Justice.
02:10 Le shit d'aujourd'hui, c'est pas le shit de 68.
02:13 Il est dix fois plus puissant en teneur THC et il génère des schizophrénies.
02:20 Il n'a pas tort.
02:21 On va être dans une seconde avec le docteur William Lovenstein,
02:25 pardonnez-moi, que vous connaissez.
02:27 Bonjour cher William.
02:29 Bonjour Pascal.
02:30 Merci d'être avec nous.
02:31 Vous allez pouvoir répondre à pas mal de questions,
02:33 notamment sur les statistiques, le nombre de gens en France qui fument.
02:36 Est-ce qu'on sait précisément le nombre de gens qui fument ?
02:40 Est-ce qu'on fume occasionnellement, comme semble le dire M. Dupond-Moretti le samedi soir ?
02:44 Ou est-ce qu'il y a vraiment des addictions ?
02:46 Toutes ces questions qu'on vous pose dans une seconde.
02:48 De 11h à 13h, vous écoutez Pascal Praud, Belle matinée sur Europe 1.
02:52 Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
02:56 Europe 1.
02:57 Pascal Praud et vous.
02:58 De 11h à 13h sur Europe 1 et avec le docteur William Lovenstein.
03:02 Pascal, en ligne avec nous.
03:03 M. Lovenstein, bonjour à nouveau et merci d'être avec nous.
03:07 Vous êtes addictologue et vous êtes spécialiste, bien évidemment, de ces questions.
03:12 Vous intervenez régulièrement sur ces questions de drogue et de cannabis.
03:15 Je voudrais savoir d'abord comment vous avez réagi lorsque vous avez entendu les propos du ministre de la Justice.
03:21 Alors j'ai entendu les propos d'un grand avocat.
03:26 C'est un bel effet de manche, une punchline.
03:29 Mais quelques bobos, quelques petits bourgeois et leurs joints du samedi soir,
03:35 c'est pas notre problème de santé publique actuelle, de santé des addictions.
03:39 Sur les 850 000 usagers quotidiens.
03:43 Et quand je dis quotidien, il s'agit de ceux ou celles qui consomment entre 3 et 15 points par jour.
03:50 C'est dans tout le territoire français, y compris en Outre-mer.
03:55 Et la majorité n'appartiennent pas à des milieux favorisés.
03:59 Donc j'entends bien la pique.
04:01 Encore une fois, l'effet de manche ou la punchline.
04:04 Mais ça, c'est dit d'un avocat, pas d'un ministre de la Justice qui dirait l'observatoire français des drogues et toxicomanie un peu sérieusement.
04:12 - Vous avez dit qu'il y a 850 000 personnes qui consomment quotidiennement ?
04:17 - Quotidiennement.
04:18 - C'est-à-dire qu'ils sont donc addicts ? Ces gens-là sont addicts ?
04:20 - On est à peu près à 1,3 million.
04:21 Voilà, 1,3 million qui consomment régulièrement, c'est-à-dire au moins une fois dans le mois.
04:27 Et environ 850 000 personnes qui consomment une à plusieurs fois par jour.
04:34 Et généralement, c'est plusieurs fois par jour.
04:37 - Si je comprends bien, il y a plus de gens qui consomment tous les jours qu'il y a de gens qui consomment irrégulièrement.
04:45 - Alors, le irrégulièrement, c'est-à-dire on a trois catégories.
04:50 Avez-vous déjà fumé une fois dans votre vie ?
04:52 Et là, on arrive évidemment à des millions de Français.
04:56 En tout cas, beaucoup plus que 5 millions.
04:59 Avez-vous fumé une fois ce dernier mois ?
05:03 Et on est environ à 1,3 million dans mon souvenir.
05:06 Et fumez-vous quotidiennement ?
05:09 Donc, quotidiennement, là on est vers les 850 000.
05:13 On a atteint, comme on dit en infectiologie, le pic il y a un an ou deux ans en post-Covid, grave immédiat.
05:21 Et là, pour la première fois, on a une petite descente, je ne vais pas dire encourageante,
05:26 parce que ça reste quand même beaucoup, beaucoup trop élevé,
05:29 tant qu'on ne fait pas de ce sujet une priorité nationale.
05:32 Et ce n'est pas juste en ciblant le joint du samedi soir chez les bourgeois,
05:37 et les petits bourgeois qui plus vivent, que cela va nous aider.
05:41 - Bon, au-delà de ça, au-delà de ce qu'il a dit sur les petits bourgeois,
05:44 est-ce que vous pensez qu'il faut cibler les consommateurs ?
05:48 - Alors, je vais vous donner l'exemple de nos échanges avec les patients.
05:57 Parce que beaucoup sont jeunes, sont pour la liberté, la démocratie, l'écologie, etc.
06:04 Et quand on leur dit, et vous vous rendez compte que là vous enrichissez avec votre consommation,
06:09 maquillage sans frontières, la réponse est toujours la même, c'est mais légaliser.
06:15 Nous serions ravis si nous décisions de continuer de consommer,
06:19 comme pour le vin, l'alcool, le tabac, les jeux,
06:23 de payer ce que nos collègues canadiens appellent les taxes puritaires.
06:26 Nous serions ravis que cet argent, plutôt que d'aller à mafias sans frontières,
06:31 aille au service de l'électologie, de santé mentale, de psychiatrie, voire aux écoles ou aux urgences.
06:39 Et donc on se retrouve dans ce débat qu'on hésite en France.
06:44 A la fois on nous dit, la lutte contre les drogues est la mère de toutes les batailles,
06:50 on précise que depuis 50 ans la prohibition a été la grand-mère de tous les fiascos,
06:57 et on n'ouvre pas le débat et on n'en fait pas une priorité nationale.
07:01 Donc c'est vrai qu'on en a un peu marre, même quand elles sont excellentes,
07:06 des punchlines ou des essais de manches.
07:09 - Sur les drogues aujourd'hui, il y a le cannabis,
07:12 mais manifestement les jeunes prennent d'autres drogues.
07:15 Je ne sais pas, c'est le pourcentage de cannabis dans la consommation de toutes les drogues ?
07:20 - Alors, elle reste en tête, enfin si on est cru, les drogues légales,
07:26 qui sont les "serial killers", le tabac en premier,
07:30 avec 75 000 décès prématurés par an,
07:34 et l'alcool avec 41 000 décès directs ou indirects par an.
07:40 En haut de l'illicite, et mondialement parlant, c'est le cannabis.
07:46 On a une montée dans beaucoup de pays, dont le nôtre, de l'usage de la cocaïne,
07:52 avec des chiffres qui nous inquiètent,
07:55 et des systèmes majeurs encore plus inquiétants en termes de sécurité publique.
07:59 Mais il y a un rapport récent mondial qui souligne que la consommation mondiale des drogues illicites,
08:09 au sens illicite du terme, a augmenté depuis 40 ans de 25 % dans toute la population mondiale.
08:16 Donc, moi je veux bien qu'on ne change pas une équipe qui perd,
08:19 comme vous diriez Pascal au football, vous voyez,
08:21 mais si on ne se met pas sérieusement à regarder les modèles étrangers,
08:25 si on n'essaie pas de définir une autre ligne que celle de l'effet de manche ou de la communication,
08:31 voire de la culpabilisation des consommateurs,
08:33 eh bien là aussi, comme vous le dites, on est à l'heure des bilans.
08:37 La prohibition était une mauvaise politique,
08:40 tout le monde lui aurait pardonné s'il avait réussi.
08:43 Ce n'est vraiment ni le cas en termes de santé publique,
08:47 ni le cas, vous le savez, en termes de sécurité publique.
08:51 Donc, soit on ne bouge pas et on ne fait que communiquer,
08:54 soit on travaille sérieusement et on en fait une priorité réellement nationale.
08:58 Et en ce qui concerne, j'ai envie de dire, je ne sais plus l'expression,
09:03 c'était la marre de sang, c'est ça ?
09:06 Oui, non, ce n'est pas la marre de sang, je crois que c'est la...
09:08 Oui, je crois que c'était ça, dans la punchline supplémentaire.
09:12 Il n'est pas allé jusqu'à la marre, je crois que c'était peut-être la goutte, simplement.
09:17 La goutte de sang ou, je ne sais plus, l'étangière.
09:20 Le sang sur le trottoir, je crois. Le sang séché sur le trottoir.
09:22 Le sang séché sur le trottoir.
09:25 Le talent d'orateur de Maître Eric Dupond-Moretti.
09:30 Une question, c'est que nous déclarons, alors certes à la demande de l'Europe et via l'INSEE,
09:36 notre trafic de drogue dans notre PIB chaque année.
09:40 Le trafic de drogue est inclus dans notre PIB.
09:44 Il représente, dans mon souvenir, 0,13%.
09:47 Alors, est-ce que là, on est avec du sang séché ou avec la mer rouge ?
09:52 Il y a une forme d'hypocrisie.
09:54 C'est pas mal non plus en punchline entre la grand-mère et la mer rouge.
10:02 Gilles William.
10:04 On a déclaré dans notre PIB.
10:07 Déclarer dans notre PIB, est-ce que c'est une complicité ?
10:10 Est-ce que c'est la mer rouge encore une fois ?
10:12 Enfin, un peu de cohérence.
10:14 Bon, William Lovenstein est avec nous.
10:16 Vous êtes sur Europe 1, il est 11h21.
10:18 Il est un grand spécialiste de ces questions-là.
10:20 Moi, je l'écoute et on l'invite régulièrement depuis toujours.
10:23 J'ai envie toujours d'écouter les professionnels.
10:25 Vous êtes pour la légalisation du cannabis.
10:27 Même si ça peut choquer, vous dites que c'est plus efficace.
10:30 Quel est le pays, au fond, qui s'en sort le mieux ?
10:34 Dans un pays, évidemment, démocratique.
10:36 Je ne parle pas de ce qui peut se passer au Salvador.
10:38 Mais quel est celui qui, à votre avis, a la meilleure politique sanitaire en ce domaine ?
10:45 Alors, jusqu'en 2015, on aurait dit la Suisse.
10:50 Qui s'appuyait sur quatre piliers, à chaque fois évalués.
10:54 Répression, à condition qu'elle soit efficace.
10:57 Prévention, soin et réduction des risques.
11:00 Avec des solutions assez souvent locales,
11:03 comme leur permettent leur système politique et même leur référendum.
11:07 On est très attentifs depuis quasiment une vingtaine d'années,
11:11 deux autres modèles, ceux du Portugal et ceux du Canada.
11:15 La lecture pour les États-Unis, dont la moitié des États ont également légalisé,
11:20 est beaucoup plus complexe.
11:22 Mais, à nos yeux, l'exemple portugais est, pour l'instant, celui qu'on aurait tendance à suivre.
11:28 Alors, ça n'a pas été une légalisation, ça reste une dépénalisation,
11:32 mais qui met, si je dois dire, le ministère de la Santé à une place prioritaire
11:38 dans l'organisation de la réduction des consommations
11:42 et dans la réduction des trafics, dans un premier temps.
11:47 Si ce n'est pas le cas, si c'est une zone grise, ça bascule sur la justice et la police.
11:53 Mais l'exemple portugais est un des exemples
11:56 où est autorisée une certaine possession au sens personnel du terme,
12:04 qui fait que la guerre à la drogue a cessé de se dévoyer en une guerre improductive aux drogués,
12:12 et que l'on peut se concentrer contre, justement, les vrais trafics menaçants
12:18 et qu'on peut faire de la prévention.
12:20 Donc, Portugal en premier, Canada, où depuis la légalisation,
12:24 on a une chute de l'appel de l'enrichissement du marché droit,
12:29 très très importante, un début de régulation.
12:32 Et souvent, quand on parle de légalisation,
12:34 c'est vrai que dans notre esprit, l'idée est plutôt celle du racisme.
12:39 - Je vous coupe, monsieur Loewenstein, je comprends donc que tout est dépénalisé au Portugal, nous sommes d'accord ?
12:44 - Absolument.
12:46 - Bon, d'accord, ça peut être une solution.
12:47 Alors, il est 11h24, je voulais qu'on ait peut-être Anthony qui est avec nous.
12:51 Je vous remercie grandement, William Loewenstein, vraiment grandement pour la qualité de...
12:55 - Non, c'est pas grave, c'est pas grave.
12:57 - Voilà, pour la qualité... - Bon tennis !
12:59 - Pardon ? - Bon tennis !
13:01 - On va peut-être aller à Roland-Garros, on sait pas maintenant, ça, il faut qu'on demande un peu.
13:04 Pourquoi, vous êtes joueur de tennis ?
13:06 - De squash j'étais, mais pas de tennis.
13:09 - Ah oui, mais de squash, on n'a pas de place.
13:11 Mais en revanche, pour Roland-Garros, on ira.
13:13 - Bon Roland-Garros à tous.
13:15 - Je pense qu'on va avoir plein d'amis ces prochaines semaines avec Roland-Garros.
13:18 Merci, monsieur Loewenstein.
13:20 Anthony, quel âge vous avez ?
13:22 - Oui, bonjour à tous.
13:24 - Quel âge vous avez, Anthony ?
13:26 - J'ai 24 ans.
13:28 - 24 ans. Et tous les jours, vous fumez ?
13:30 - Alors, on va dire ça comme ça, oui, tous les jours à peu près.
13:33 - C'est-à-dire que là, il est 11h24, vous avez déjà fumé ?
13:36 - Euh, non, pas encore.
13:38 - Bon, et vous fumez... - J'ai pas fait ma journée, donc pas encore.
13:40 - Alors, vous fumez, on va dire ça, on appelle ça un pétard, nous sommes d'accord.
13:44 - Oui, on peut appeler ça comme ça, on peut dire un joint aussi.
13:46 - Un joint. Bon, vous fumez un joint. Vous en fumez combien par jour ?
13:49 - Euh, tout dépend, mais en général, on va dire un.
13:53 - En quelle heure ?
13:55 - Oh, c'est plutôt en fin de journée, après le travail, ou vers 19h-20h.
13:58 - Qu'est-ce que vous faites comme travail, Anthony ?
14:00 - Je suis dans la rétoration.
14:03 - Et vous avez commencé à quel âge, de fumer ?
14:05 - J'ai commencé tout, j'ai commencé à 18 ans.
14:09 - Bon, vous étiez chez vos parents à 18 ans ?
14:12 - Oui.
14:13 - Et vos parents savaient que vous fumiez ?
14:15 - Au début, non. Au début, ils ne savaient pas.
14:17 Bon, je pense que comme tout le monde, un peu, moi, je le cachais.
14:20 Mes parents, ils ne voulaient pas du tout que je fume, même des cigarettes.
14:23 - C'est rare que les parents donnent dans le berceau des joints à leurs enfants.
14:28 J'en connais pas, en tout cas.
14:30 - Exactement. Mais maintenant, ils savent.
14:32 - Ils savent ? Et qu'est-ce qu'ils te disent ?
14:36 - Oh, ben, ils sont... Ils voudraient que j'arrête, évidemment.
14:40 - Bon, vous allez nous en parler, vous allez nous dire pourquoi vous fumez,
14:43 vous allez nous dire pourquoi vous essayez peut-être d'arrêter ou pas.
14:46 Peut-être que vous n'avez pas envie... Vous avez envie d'arrêter ?
14:48 - Ah oui, bah oui.
14:50 - Ah oui, vous avez envie.
14:51 - Donc, vous le vivez comme une dépendance ?
14:54 - Je le vis pas comme une dépendance.
14:57 Il y a une dépendance d'un certain côté, ça c'est clair.
15:00 Mais je le vis pas comme une dépendance.
15:02 Après, c'est quelque chose qui a quand même la santé et tout ça,
15:04 donc c'est quand même quelque chose qui n'est pas bon...
15:07 - Ça dure combien de temps, un joint ?
15:09 - Ça dépend à la vitesse d'où... Comment vous le fumez,
15:13 ce que vous faites en même temps, mais ça peut durer entre 15 et 20 minutes.
15:17 - Ah, je pensais que ça durait plus longtemps que ça.
15:19 - Je dis toujours la même chose, moi je n'ai jamais fumé un joint de ma vie.
15:22 J'ai jamais pris de cocaïne de ma vie, j'ai jamais pris une drogue de ma vie.
15:26 Et je fume pourtant, je fume en plus.
15:29 J'ai fumé des cigarettes, comme tout le monde.
15:31 J'ai fumé de temps en temps un cigare, comme certains.
15:35 Mais je n'ai jamais pris autre chose.
15:38 - Monsieur DJ Fab, vous avez fumé un pétard dans votre vie ?
15:41 - Quand j'étais plus jeune.
15:42 - Dites-donc, avec la voix que vous avez, vous en avez fumé beaucoup.
15:45 - Oui.
15:46 - C'est le jeu de la vérité.
15:48 - Monsieur Laurent ?
15:49 - Ah, jamais !
15:50 - Les cigarettes, j'ai essayé, mais je crapotais.
15:51 C'était pour séduire les filles, mais ça ne marchait pas non plus.
15:54 - Monsieur Olivier ?
15:55 - Un seul joint, mais j'ai fini aux urgences, alors j'ai arrêté.
15:58 Non mais je vous jure que c'est vrai !
16:00 Alors que ça m'a vacciné, voilà.
16:02 Je me suis fait gronder en plus.
16:04 - Et alors Géraldine, c'est tous les soirs, vous ne pouvez pas le dire à vos parents.
16:07 - Non, arrêtez !
16:08 - Moi, c'est vrai, ils m'écoutent, voilà.
16:09 - Elles roulent pendant l'émission.
16:11 - Oh non, mais non !
16:12 - Ils sont toujours en voiture, ses parents.
16:14 Ils vont à Brest, en Bretagne.
16:17 - Non, là, ils nous écoutent dans la cuisine.
16:19 Maman, elle fait à manger, voilà, à cette heure-ci, elle nous écoute.
16:21 - C'est pas vrai, à 11h27 ?
16:22 - Bah oui !
16:23 - Et qu'est-ce qu'elle fait à manger à 11h27 ?
16:24 - Je ne sais pas aujourd'hui !
16:25 - On va l'appeler, on va venir pour savoir ce qu'elle fait à manger.
16:27 - À 11h27, elle fait à manger ?
16:28 - Mais bien sûr !
16:29 - Avec un petit joint au bec.
16:30 - Tous les jours, elle fait à manger à votre papa ?
16:33 - Bien sûr !
16:34 - Tous les jours, il y a déjeuner ?
16:35 - Elle est en cuisine, maman, bien sûr !
16:36 - Elle cuisine bien ?
16:37 - Très bien !
16:38 - Vous m'avez dit qu'elle ne cuisinait pas très bien l'autre jour, mais qu'il ne fallait pas le dire.
16:41 Vous m'avez dit que chez mes parents, c'est 10 fois trop salé.
16:44 Qu'est-ce que vous m'avez dit ?
16:45 - En plus, ses parents ne sont pas au courant.
16:46 - Vous me souvenez, la dernière nuit ?
16:47 - Bien sûr, on m'a dit un casse-feu.
16:48 - Elle nous a dit que c'est 10 fois trop salé chez ma mère.
16:50 - Oui, vous nous avez dit, c'est vraiment pas bon, j'y vais plus !
16:52 - Maman, on ne les écoute pas.
16:53 - J'étais malade quand je suis revenu l'autre jour.
16:54 C'est tout ce que vous avez dit, mais je n'ai pas osé le dire à ma mère.
16:59 - Il est 11h38, tout de suite !
17:01 - C'est pour réagir avec Pascal Pro.
17:03 De 11h à 13h, vous composez le 01, 80, 20, 39, 21.
17:07 Maman, on ne les écoute pas.
17:08 Tout de suite sur Europe 1.
17:09 - Réagir et donner votre avis sur Europe 1.
17:10 - Rendez-vous sur la page Facebook de Pascal Pro et vous.
17:13 Europe 1, Pascal Pro.
17:15 - Anthony !
17:18 - Anthony, on n'est pas sérieux quand on a 17 ans.
17:21 - Anthony, vous êtes toujours avec nous ?
17:23 - Du coup, Anthony...
17:25 - Il est parti, il a eu peur !
17:26 - Il fume la choucroute, Anthony !
17:28 - Anthony, il est parti !
17:30 - Bon, écoutez, je ne sais pas ce qui se passe dans cette émission.
17:34 Ça devient vraiment floyant carinsou-maillant.
17:37 - Attendez, il est en train de discuter avec lui, il me semble.
17:39 Est-ce que vous voyez quand même quelqu'un sur votre écran de bord ?
17:42 - Oui, Anthony. Non, personne.
17:43 - Personne à part Anthony ?
17:44 - Non, personne. Je ne vois personne.
17:46 - Très bien, très bien.
17:47 - Anne Massurane, voit-tu venir ?
17:48 - Oui, Anthony !
17:49 - Bon, on a terminé ce début de conversation en disant
17:53 est-ce que vous souhaitez vous arrêter ?
17:55 Et c'était ça ma dernière question.
17:58 Donc, est-ce que je la repose ?
18:00 Est-ce que vous souhaitez vous arrêter ?
18:02 Et qu'est-ce que vous avez mis en place pour vous arrêter ?
18:04 - Alors, pour m'arrêter, c'est quand même...
18:08 Vous m'entendez ?
18:09 - Oui, je vous entends, Anthony.
18:10 - Alors, pour s'arrêter, c'est quand même assez compliqué
18:12 parce qu'on va dire que c'est quand même une addiction.
18:15 Et c'est quand même quelque chose qui touche beaucoup de gens
18:19 et qui n'est pas pour une...
18:21 enfin, qui est là quand même, qui est pour une cause.
18:23 Moi, je sais que je fume parce que ça me fait du bien dans un certain côté
18:27 et que ça me détend, on va dire.
18:29 Après, voilà, je suis conscient.
18:31 - Vous êtes conscient, mais manifestement, la ligne n'est pas bonne.
18:37 Qu'est-ce qui se passe, Florian Carasso-Mayan ?
18:39 - Allô ?
18:40 - Oui ?
18:41 - Ah, c'est bon.
18:42 - Ne bougez pas ! Vous bougez, là ?
18:43 Non, mais il y a un problème.
18:46 Essayons, bon.
18:47 On va peut-être marquer une pause.
18:48 On marque une pause et on essaye de sécuriser la ligne avec Anthony.
18:52 Et puis, le témoignage d'Anthony est formidable, je trouve.
18:56 - Il fume tous les jours.
18:58 - Comment ?
18:59 - Il fume tous les jours.
19:00 - Oui, il dit les choses avec honnêteté.
19:02 Il dit les choses telles qu'elles sont.
19:04 Donc ça, c'est bien.
19:05 À tout de suite.
19:06 - Et pour réagir avec Pascal Praud, de 11h à 13h, vous composez ce numéro.
19:08 À tout de suite sur Europe 1.
19:09 - Alors, on a retrouvé Anthony.
19:19 C'est passionnant vraiment de l'écouter parce qu'il a 24 ans, il fume tous les jours.
19:23 Il a commencé à 18 ans.
19:25 Il fume à 1 joint par jour.
19:27 Il est très honnête, d'ailleurs.
19:28 Il nous dit clairement les choses.
19:30 Quelle solution avez-vous imaginé pour vous arrêter ?
19:33 - Déjà de diminuer dans le temps.
19:39 De passer à peut-être un joint par semaine.
19:42 Et peut-être après, voir un peu comment ça se passe.
19:45 - Et quand est-ce que vous avez commencé ça ?
19:47 - Pardon ?
19:48 - Quand est-ce que vous avez commencé à imaginer arrêter ou diminuer ?
19:52 - Ça fait un moment.
19:54 Après, j'ai déjà essayé d'arrêter complètement.
19:57 J'ai déjà arrêté pendant deux mois à peu près.
19:59 Et après, j'ai repris un joint.
20:02 Et du coup, on a repris un autre et tout ça.
20:05 Et du coup, je me suis remis dedans.
20:07 Mais après, en soi, c'est tous les jours.
20:09 Tous les jours, on se dit qu'on a envie d'arrêter.
20:11 Mais au bout d'un moment, on n'arrive pas.
20:13 - Et vous vous faites aider ?
20:16 - Non, je ne me fais pas aider.
20:18 Après, je considère surtout que c'est moi et moi-même
20:20 qui doit faire en sorte d'arrêter les choses.
20:25 Malheureusement, à l'heure actuelle,
20:27 il y a aussi les bienfaits du joint
20:29 qui font que ça me pousse à continuer pour le moment.
20:33 Mais toutes les autres conséquences font que j'y pense de plus en plus souvent.
20:39 - Est-ce que vous avez parlé tout à l'heure que ça vous apaisait ?
20:43 Est-ce que vous souffrez de troubles ?
20:45 Ce qu'on appelle parfois, c'est TDH, c'est ça ?
20:49 - TDH ? Oui, non, non, non.
20:52 Moi, je ne trouve pas ça.
20:54 Ça m'apaise, oui, parce que voilà,
20:56 c'est un côté bénéfique du cannabis.
20:59 Mais je ne souffre pas de...
21:01 - Donc vous, ce n'est pas pour vous apaiser.
21:03 Parce que parfois, et c'est ce que disait parfois M. Loewenstein,
21:07 c'est-à-dire que ce sont des gens qui font de l'automédication
21:10 parce qu'ils peuvent souffrir de troubles du neurodéveloppement
21:14 qui démarre d'ailleurs à l'enfance,
21:16 ce qu'on appelle le TDAH.
21:18 Et souvent, c'est des gens qui sont hyperactifs
21:22 et qui ont besoin, c'est pour ça qu'on parle d'automédication,
21:26 que ça peut les apaiser.
21:27 Donc là, ce n'est pas votre cas.
21:28 Combien ça vous coûte par jour ?
21:30 - Alors là, je ne sais pas du tout.
21:34 Personnellement, je ne fais pas le calcul.
21:36 Mais c'est vrai que ça coûte beaucoup d'argent.
21:39 - Et comment vous procurez du shit ?
21:42 - Ça c'est les réseaux.
21:44 - Mais c'est-à-dire concrètement,
21:46 je ne sais même pas, c'est-à-dire que vous êtes dans quelle ville ?
21:49 On peut dire la ville dans laquelle vous êtes ?
21:52 - Je suis dans le 78.
21:54 - Mais par exemple, si vous voulez du shit,
21:56 vous descendez dans la rue, vous avez ce qu'on appelle un dealer,
21:59 vous avez quelqu'un qui vous vend du shit ?
22:01 - Exactement, c'est ça.
22:03 - Et vous allez, combien de fois par semaine vous allez en provisionner ?
22:10 - En général, j'y vais une fois par semaine.
22:13 Comme ça, je y vais pour la semaine.
22:15 - Si on vous disait par exemple que vous étiez sanctionné davantage,
22:19 par exemple, si on disait que vous étiez sanctionné à hauteur de 1000 euros,
22:22 si vous étiez pris en flagrant délit,
22:25 et même pourquoi pas avoir une poursuite pénale,
22:28 est-ce que ça changerait quelque chose pour vous ?
22:30 - En flagrant délit, ça dépend.
22:32 Parce que la plupart du temps, moi après, je fume chez moi.
22:34 Soit je fume chez moi, soit je fume chez des amis.
22:37 - Mais il y aurait par exemple des descentes de police.
22:40 Admettons, en théorie, est-ce que ça changerait quelque chose
22:43 si vous saviez que vous serez ou pénalement poursuivi,
22:48 ou financièrement sanctionné ?
22:50 - Non, enfin en tout cas dans ma consommation, ça ne changera rien.
22:54 - 1000 euros, ça ne changera rien du tout ?
22:56 - Ah non, ça ne changera rien.
22:58 Après, par rapport à ce que j'en pense, oui, là, ça changera.
23:00 Parce que je trouvais ça complètement aberrant.
23:03 Mais sinon, non, dans ma consommation, ça ne changera rien.
23:06 - Quand le ministre de la Justice dit hier que
23:09 celui qui fume, il faut qu'il pense, qu'il alimente les filières,
23:15 et que sur le trottoir, il y a le sang séché,
23:19 que vous êtes au fond un criminel.
23:21 C'est ce qu'il dit, le ministre de la Justice.
23:23 Lorsque vous l'entendez, est-ce qu'il y a des règlements de comptes à Marseille
23:27 pour des affaires de drogue ?
23:29 Il y a des gosses qui sont pris dès l'âge de 12 ou 13 ans
23:32 pour être des guetteurs ?
23:34 Il y a un système de dealers qui est parfaitement illégal.
23:36 Donc ça, c'est une réalité.
23:38 Moi, je vous pose simplement la question.
23:40 Ne croyez pas que je puisse juger.
23:42 Mais est-ce que, lorsque vous entendez le ministre de la Justice dire ça,
23:48 qu'est-ce que vous en pensez ?
23:50 - Non, moi déjà, je trouve ça complètement aberrant.
23:52 Déjà, de toute manière, ça c'est un problème qui est...
23:54 - Qu'est-ce que vous trouvez aberrant ?
23:56 - Déjà, qu'il puisse dire ça, parce que...
24:00 Dire qu'on est des criminels à fumer un joint le samedi soir,
24:03 alors je suis désolé, rien que vous regardez les commentaires de la vidéo
24:07 qui a été postée, parce que du coup, ça a été repris de partout,
24:10 et du coup, c'est comme ça que je l'ai lu,
24:12 quand on regarde les commentaires sous la vidéo,
24:15 vous voyez très bien que les gens sont sidérés,
24:17 parce qu'en fait, un joint le samedi soir n'a jamais tué personne.
24:21 - Ah si, puisque vous alimentez des filières, c'est ce qu'il dit.
24:24 - Non, on a mis... Oui, alors, le problème, c'est pour ça que je dis,
24:28 est beaucoup plus profond.
24:30 Là, si on parle de joint le samedi soir, on ne touche personne.
24:35 Si on parle des trafics qui se passent à Marseille,
24:39 et avec tout ce qui se passe, c'est désolant.
24:41 - Vous êtes un maillon de la chaîne, c'est ce qu'il dit.
24:43 Je ne vous dis pas que c'est vrai, vous êtes un maillon de la chaîne.
24:45 Mais en revanche, dernière chose qu'on n'a pas parlé, c'est les effets sur vous.
24:49 Est-ce que vous trouvez, par exemple, que vous êtes moins intellectuellement atteint ?
24:53 Est-ce que vous trouvez qu'il y a des conséquences sur le plan du cerveau ?
24:59 Pourquoi pas de fumer autant ?
25:01 - Alors oui, le truc, c'est que nous, les consommateurs,
25:05 on sait quand même ce que ça fait sur le cerveau, tout ça, on en a conscience.
25:09 Après, malheureusement, moi, si vous me posez la question,
25:12 est-ce que ça change quelque chose ?
25:13 Comme je fume, du coup, je ne me rends même pas compte.
25:15 Tous ceux qui fument ne se rendent même pas compte.
25:18 Sauf qu'après avoir arrêté, c'est là où surtout on se rend compte de...
25:22 - Combien c'est mieux.
25:24 En tout cas, je vous remercie vraiment grandement,
25:26 parce que c'est formidable d'écouter un témoignage comme celui-là,
25:29 parce qu'on ne connaît pas forcément précisément l'état de ceux qui fument,
25:35 mais aussi la vie qui est la leur.
25:37 Là, vous allez travailler aujourd'hui dans la restauration ?
25:39 Vous allez commencer à quelle heure ?
25:41 - Là, je suis du sort, du coup, je vais commencer à 18h.
25:43 - 18h. Bon, moi, je sais la meilleure sanction possible,
25:47 pour tous les...
25:49 - C'est-à-dire ?
25:50 - La plus dissuasive.
25:52 Si vous continuez de fumer, choucroute de colette.
25:56 - On rappelle aux habitants que la choucroute, c'est la choucroute de ma mère.
26:04 - Là, si vous continuez de fumer...
26:06 - On vous serre la choucroute.
26:08 - On vous serre la choucroute et vous allez...
26:10 - Et ça va vous calmer.
26:12 - Elle est très bonne pourtant.
26:13 - Là, vous allez arrêter de fumer direct.
26:15 Là, je vous le dis.
26:18 Bon, merci vraiment, Anthony.
26:20 - C'est un plaisir de vous avoir, vraiment.
26:22 Et faites attention à vous, parce que vous avez 24 ans.
26:24 - Bah oui, c'est jeune.
26:26 - Faites attention à vous, bien sûr.
26:28 Moi, je n'aime pas être dans la position du donneur de leçons,
26:31 ou de monsieur Lamoral.
26:33 Évidemment, c'est votre vie.
26:35 C'est votre vie.
26:36 Alors, il y a des conséquences aussi pour les autres.
26:38 Il peut y avoir aussi des conséquences pour les autres,
26:40 et c'est ce que disait monsieur Dupont-Moretti.
26:42 Mais faites attention à vous.
26:44 On change de sujet ?
26:46 On change de sujet, c'est pas facile à dire.
26:48 On change de sujet.
26:50 Euh... On change de sujet.
26:52 11h-13h, Pascal Pro sur Europe 1.

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