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00:00 *musique*
00:28 *bruit de pas*
00:33 Quand on parle de l'influence de l'homme sur l'environnement,
00:36 on est souvent réduit à parler du climat.
00:39 Mais nous laissons une autre cicatrice profonde sur Terre.
00:42 Celle d'être à l'origine de la sixième extinction de masse.
00:45 En seulement 45 ans, nous serions à l'origine de l'extinction
00:49 de 68% des populations de vertébrés, selon le VVF.
00:53 L'Office fédéral de l'environnement a publié en mai dernier
00:57 un état de la biodiversité en Suisse.
01:00 Et le constat est tout aussi alarmant.
01:03 Sur les 67 milieux qu'elle étudie, près de la moitié sont menacées.
01:07 Et sur les 11 000 espèces d'animaux, de plantes et de champignons évalués,
01:11 l'Office fédéral a constaté que 35% d'entre eux sont menacés,
01:15 ou même éteintes.
01:17 12% sont potentiellement menacés.
01:20 *bruit de pas*
01:22 Mais alors, tout est perdu ?
01:24 Non, nous pouvons prendre des mesures qui ont un réel impact sur la biodiversité.
01:28 Grâce aux différents travaux entrepris par le canton,
01:31 comme ici sur la renaturation de l'air,
01:33 certaines espèces plus rares ont augmenté,
01:36 et d'autres ont été réintroduites.
01:39 En ce qui concerne Honne, nous allons nous pencher sur la sauvegarde
01:42 des Borduroles comme exemple de milieu,
01:45 et une petite espèce d'orchidée bien spécifique,
01:48 comme un exemple parmi d'autres espèces à préserver.
01:51 *bruit de pas*
01:54 *musique*
01:59 Il a grandi à Lancy, et a fait une carrière dans l'environnement.
02:03 Tout d'abord en dirigeant le VVF suisse,
02:06 avant de devenir directeur de l'Office fédéral de l'environnement de 1992 à 2005.
02:11 Philippe Roch est connu pour ses positions en faveur de la biodiversité.
02:16 La première mesure à prendre c'est de laisser de l'espace à la liberté de la nature,
02:22 et qui trouve toujours le moyen elle, de se diversifier, de se développer,
02:27 dès qu'on la laisse faire.
02:29 Et puis là où il y a peu d'espace dans les milieux plus urbanisés,
02:32 et bien il faut chercher le moyen là aussi de lui laisser même de petits espaces.
02:37 Ça peut être un mur de pierre, ça peut être quelques mètres carrés de buissons
02:42 que l'on laisse progresser.
02:43 Il y a toujours moyen de laisser un petit espace à la nature,
02:47 et là elle en profite toujours.
02:50 On peut citer le bord du Rhône comme exemple d'espace laissé à la nature,
02:55 qui n'a pas déjà effectué une descente du fleuve en été.
02:58 On a tendance à oublier l'environnement citadin,
03:01 et l'impression de se retrouver en Amazonie.
03:04 Cette protection des berges, on la lui doit en grande partie.
03:08 Alors là vous me touchez au cœur, parce que tout d'abord au Nez,
03:13 j'ai lancé l'initiative pour la protection du Rhône,
03:16 c'était dans les années 80,
03:19 qui aboutit à la loi sur la protection des rives du Rhône.
03:22 Et vraiment je peux vous dire que le texte de la loi, c'est quasiment moi qui l'avais écrit.
03:25 Et puis ensuite arrivé à Berne, et ensuite dans mes activités internationales,
03:29 j'étais très actif dans la convention de Ramsar,
03:31 et j'ai fait en sorte que les limites du site Ramsar
03:36 correspondent aux limites du périmètre du Rhône-Genevois.
03:40 Et donc ce que nous avons aujourd'hui est vraiment au bénéfice de la population et de la biodiversité.
03:46 Je suis très heureux et très fier d'y avoir pu jouer un rôle important,
03:50 et ça montre qu'un fonctionnaire peut agir,
03:53 et puis surtout il peut aider les autres à agir,
03:56 en les accueillant et en les aidant.
03:58 Les conventions de Ramsar ont été élaborées en 1971,
04:02 dans le but de maintenir un réseau international de zones humides
04:06 importantes pour ses fonctions écologiques et hydrologiques,
04:09 et pour la conservation de la diversité biologique mondiale.
04:13 Une liste répertorie les zones d'importance internationales,
04:16 et les berges du Rhône en sont partie, au même titre que le Vallon de la London.
04:20 Mais au-delà des engagements internationaux,
04:23 chacune et chacun peut agir à son niveau en faveur de la protection de la biodiversité.
04:28 Les communes ont en fait beaucoup de pouvoir,
04:31 et pour autant qu'elles veuillent l'utiliser.
04:34 Ça peut être dans les plans directeurs,
04:37 ça peut être dans toutes les questions d'aménagement,
04:39 et même là où le canton est compétent,
04:41 il y a toujours une possibilité de dialogue,
04:43 si les autorités communales sont déterminées à obtenir quelque chose.
04:47 Et alors, ce que je recommande à toute personne qui est face à une décision,
04:52 c'est de s'inspirer de ce philosophe américain Aldo Leopold,
04:56 qui écrivait que toute décision qui a un effet favorable sur la nature,
05:02 sur la biodiversité, est une bonne décision.
05:05 Et toute décision qui a un effet défavorable est une mauvaise décision.
05:09 Maxime qui remet en question bien des décisions contemporaines.
05:13 L'écologie s'est développée dans le sens d'une écologie superficielle.
05:19 Et pour moi, je constate qu'on voit aujourd'hui une sorte de fuite en avant
05:24 dans des solutions techniques.
05:26 On va résoudre tous les problèmes écologiques par des nouvelles techniques,
05:30 la pompe à chaleur et la voiture électrique,
05:32 qui posent de gros problèmes écologiques aussi.
05:35 Et on en oublie la nature, et parfois, on va jusqu'à détruire la nature.
05:39 Pour cela, la politique énergétique suisse montre aujourd'hui
05:43 qu'on est prêt à couvrir des pâturages de montagne,
05:47 des paysages magnifiques, avec des installations solaires et éoliennes,
05:53 sans aucune attention à la valeur de cette nature.
05:57 Donc on va finalement offrir au nom de l'écologie
06:00 un monde complètement artificiel à l'humanité,
06:03 béton, métal, moteur électrique, et où va être la nature ?
06:08 Et la conscience du besoin de cette nature n'est pas suffisante aujourd'hui.
06:12 Et moi, j'en appelle vraiment à toute personne, et politique bien sûr en particulier,
06:16 de ne pas juste parler de biodiversité comme une espèce de chapitre à part,
06:20 mais de se mettre au cœur de notre souci, de notre politique,
06:25 le maintien de cette diversité de la vie dont nous dépendons totalement pour notre équilibre.
06:31 Après la réflexion sur le milieu naturel,
06:34 intéressons-nous sur la préservation d'espaces en territoire urbain,
06:37 avec un exemple bien spécifique.
06:39 Mais avant cela, Madeleine Serpollet et Valérie Verdura ont leur petit mot à dire.
06:48 Pétoune, pétoune, viens par ici !
06:50 Oh Madeleine, si tu savais comme j'aime la nature, les animaux et les plantes !
06:55 Mes orchidées sont magnifiques, j'ai planté un arbre à papillons dans mon jardin.
07:00 Regarde comme il est magnifique !
07:02 Mon chat adore se cacher dans ma plantation de brebous,
07:05 et j'ai exprès installé une ruche d'abeilles, mélifères, pour polliniser mon jardin.
07:10 Mais enfin Valérie, tu es malade !
07:14 Tu crois vraiment que ton jardin est un modèle pour la nature ?
07:17 Ton voisin a déjà une ruche d'abeilles domestiques.
07:20 Elles ne font que le concurrencer les abeilles sauvages.
07:23 Et ton Buddleia de David, c'est une espèce envahissante,
07:28 tout comme ton chat, un redoutable tueur sanguinaire.
07:31 Mon chat envahissant ?
07:34 Alors oui, je veux bien qu'il soit un peu capricieux, mais tu exagères.
07:38 Il est juste très territorial, mon chat.
07:40 Bon, justement Valérie, il faut savoir gérer toute cette cohabitation.
07:46 [Musique]
07:49 Des orchidées, il n'y en a pas uniquement dans les magasins ou dans les pays tropicaux.
08:00 Nous en avons également chez nous.
08:02 Elles sont plus petites que celles d'élevage, mais possèdent les mêmes caractéristiques,
08:07 à savoir 6 pétales, dont une servant de piste d'atterrissage aux insectes.
08:11 Il y a pas mal d'espèces qui se trouvent aussi dans nos latitudes.
08:15 Il y en a même au nord, dans la toundra.
08:17 Assez peu, mais c'est vrai que la plus grande quantité, la plus grande diversité
08:20 se trouve dans les tropiques où elles sont épiphytes.
08:22 Elles poussent sur les branches des arbres.
08:24 Elles ne sont pas parasites, contrairement à ce qu'on pourrait croire.
08:26 Elles profitent de l'humidité de l'air et on les voit sur les branches des arbres.
08:30 C'est vrai qu'on a une vision un peu distordue.
08:32 En fait, il y a une grande diversité aussi dans nos latitudes.
08:37 Ce passionné de botanique s'est engagé à ce que la commune protège l'orchide espirantesse.
08:42 Preuve que nous pouvons chacune et chacun agir à notre échelle,
08:45 pour un certain maintien de la biodiversité.
08:48 Je dirais que c'est relativement discret comme plante,
08:51 mais c'est une plante qui mérite d'être connue.
08:54 Je pense qu'elle fait partie de cette diversité qui nous entoure
08:56 et qu'on a tout intérêt à connaître,
08:58 qui nous montre la richesse de milieux qui sont parfois a priori pas particuliers,
09:03 mais qui recèlent des plantes insoupçonnées.
09:06 C'est une espèce rare, protégée légalement, je tiens à le préciser,
09:10 qui fleurit en automne, ce qui n'est pas courant.
09:14 La plupart des orchidées fleurissent au mois de mai-juin,
09:16 et celle-là fleurit à une période…
09:18 C'est la seule à fleurir en automne.
09:20 Il y a peut-être une dizaine de populations.
09:23 Ça fait des fleurs en spirale, comme son nom l'indique.
09:27 Mais celles-ci sont dépendantes d'un milieu,
09:29 qui, par la pression de l'homme, doit être entretenue.
09:32 Une population qui arrive à s'implanter dans certains milieux
09:35 et qui rayonne depuis là, et recolonise un milieu relativement récent.
09:40 Ça fait peut-être 60 ans que cette cité existe,
09:43 donc il leur faut un peu de temps.
09:44 Je pense qu'il y a tout un phénomène passionnant à étudier,
09:47 et j'encouragerais tout le monde à regarder autour de lui et voir ce qu'il trouve.
09:51 Et surtout, maintenant, on a une époque où,
09:53 si vous trouvez une fleur ou un animal que vous ne connaissez pas,
09:55 vous pouvez le prendre en photo, diffuser, soit sur des réseaux sociaux,
09:58 soit sur des pages, des groupes.
09:59 Ça relance l'intérêt.
10:01 On peut avoir des choses étonnantes, des espèces qui se propagent,
10:05 qu'on ne soupçonnait pas, des fois des espèces introduites qui se propagent.
10:09 Donc voilà, mon conseil, ce serait de regarder autour de vous et de parler-en.
10:12 Nous avons la chance à Aunet d'avoir une grande variété de ces milieux,
10:16 malgré un territoire très urbain.
10:18 Raison pour laquelle TVAunet a déjà réalisé un bon nombre de reportages sur le thème.
10:23 Un récapitulatif à découvrir dans notre dernier volet consacré à la biodiversité.
10:28 [Musique]
10:33 Vous avez pu découvrir deux initiatives en lien avec la protection de la biodiversité
10:37 sur notre territoire communal.
10:39 L'un ayant attrait un milieu, le Rhône,
10:42 et l'autre à une espèce, l'Orchide espyrantes.
10:45 Mais TVAunet s'est déjà intéressé à d'autres revalorisations de milieux,
10:48 comme la renaturation de l'air,
10:50 la revalorisation de l'étang du bois des mouilles,
10:54 ou encore la vidange du Rhône,
10:56 pour enlever les sédiments de larves et ainsi protéger des risques d'inondations.
11:00 [Bruit de vent]
11:02 Nous avons également consacré une série de reportages sur la pollution lumineuse.
11:06 Nous avons eu accès à d'intéressantes recherches scientifiques de l'Université de Berne
11:10 sur les impacts néfastes de la lumière sur les insectes
11:13 et aux recommandations de l'Office fédéral de l'environnement,
11:16 sur la base desquelles nous avons étudié les projets mis en place à Aunet
11:19 en scrutant la ville depuis le ciel à l'aide d'un drone.
11:22 [Bruit de vent]
11:26 Protéger la nature, c'est aussi faire face aux espèces envahissantes
11:30 qui menacent directement nos espèces locales, que ce soit insectes ou plantes.
11:34 Nous y avons consacré un reportage lors de l'arrivée du frelon asiatique.
11:40 [Bruit de frelon]
11:42 Quand on s'occupe de l'aménagement paysager en milieu urbain,
11:45 il faut anticiper le changement climatique dans le choix des essences à planter.
11:49 Un grand écart entre choix d'espèces indigènes ou d'autres résistant mieux à la chaleur.
11:55 Un débat où il faut saisir le pour et le contre.
11:58 Nous avons consacré plusieurs reportages sur l'aménagement à Aunet, avec des exemples concrets.
12:03 [Musique]
12:07 Agir en faveur de la biodiversité, c'est aussi l'engagement d'une multitude d'associations d'habitants d'Aunet,
12:13 parmi lesquelles l'Association Nature et Patrimoine du Ballon de Larve,
12:17 ou encore les habitants qui se sont historiquement engagés pour la préservation du parc des Evo.
12:22 [Musique]
12:25 C'est aussi faire découvrir la nature à la jeune génération,
12:29 avec des sorties scolaires organisées par le VVF ou Pro Natura.
12:33 La nature comme source d'émerveillement, mais aussi de spiritualité.
12:38 En témoignent les balades nocturnes offertes à la population haunaisienne,
12:42 où l'expression de la nature ne passe plus par la vue, mais par un rapport intime que nous entretenons avec celle-ci.
12:49 Tous ces reportages, dont nous avons dressé ici une liste non exhaustive,
12:53 sont à redécouvrir sur le site internet de TVAunet.
12:57 [Musique]