Faut-il en finir avec la France assistée ?

  • il y a 7 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Tom Connan et Sylvain Bersinger, chef-économiste chez Asterès

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-03-18##

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Transcription
00:00 Les vraies voix sud radio, le grand débat du jour.
00:04 Je pense qu'il faut reprendre cette question de l'assurance chômage.
00:07 Je ne crois pas à l'accumulation de dépenses année après année
00:10 qui deviennent des acquis sur lesquels on ne bouge pas.
00:12 Notre modèle social au sens large coûte trop cher par rapport aux moyens qu'on a aujourd'hui.
00:16 À peine un tiers des privés d'emploi inscrits à Pôle emploi qui sont indemnisés.
00:21 Il faut un dispositif d'assurance chômage où on touche à la durée.
00:24 Nous avons des coûts de santé qui explosent.
00:26 40% des privés d'emploi sont sous le seuil de pauvreté.
00:29 Il faut arrêter de stigmatiser les chômeurs.
00:31 Mais la gestion des personnes qui n'ont pas d'emploi et qui doivent en reprendre un,
00:35 pour moi c'est à l'État de s'en occuper.
00:37 Il est temps de sortir du mirage de la gratuité universelle.
00:40 Lance Bruno Le Maire, le ministre de l'économie s'attaque au modèle français,
00:44 trop coûteux selon lui. Il propose d'en finir avec l'État Providence
00:47 pour passer à un État protecteur moins dépensier.
00:50 Alors parlons vrai, pensez-vous que la France est trop généreuse par rapport aux autres pays ?
00:54 Avez-vous l'impression que toucher des aides ne fait pas de vous des paresseux ou des profiteurs
00:58 comme certains le disent ?
01:00 Enfin, est-ce qu'on a encore les moyens de faire du social vu l'état abyssal de la dette française ?
01:06 Et à cette question, faut-il en finir avec la France assistée ?
01:09 Vous dites oui à 66%. Vous voulez réagir ?
01:11 Où datent vos appels au 0826 300 300 ?
01:14 - Alors on a demandé son avis avec un spécialiste, Sylvain Bersinger est avec nous.
01:18 - Ah oui, je croyais que c'était moi !
01:20 - Chef économiste chez Astéres.
01:23 Et alors que vous avez, bonsoir, merci d'être avec nous, vous avez la parole Philippe Bilger,
01:27 et bien vous n'allez pas la rater celle-là.
01:29 - Non mais alors, je crains d'être soumis à un contrôle très vigilant.
01:33 Mais sérieusement, à partir de l'entretien qu'a donné Bruno Le Maire au JDD,
01:40 j'aime beaucoup les deux phrases que vous avez citées, Cécile,
01:44 "il faut remplacer l'état-providence par l'état-protecteur"
01:49 et "je suis contre la gratuité universelle".
01:52 Une fois que j'ai dit cela, je n'oserais pas m'aventurer plus profond dans l'analyse technique,
01:59 mais j'ai senti, au fond, comme une contradiction dans l'entretien,
02:04 toujours intelligent tout de même, qu'a donné Bruno Le Maire.
02:08 On sent que d'une part, c'est un projet pour 2027,
02:12 il se pose clairement comme l'un des candidats de la droite ou du macronisme
02:18 pour être en lice en 2027, et d'autre part, il me semble un peu gêné
02:24 parce qu'il est condamné à valider tout ce qui se passe à l'heure actuelle
02:30 sous l'égide d'Emmanuel Macron, dont il est le ministre,
02:34 mais il est évident qu'il piaf et qu'il n'approuve pas tout ce qu'on lui fait faire.
02:40 - Ce matin, Pascal Praud a conclu la présente quand il a introduit ce sujet en disant
02:46 "on aurait vraiment dû le nommer ministre ce type", ce qui est quand même assez drôle
02:50 parce qu'effectivement, il est quand même aux affaires depuis 7 ans.
02:53 - C'est pas le plus mauvais. - Je n'ai pas dit que c'était le plus mauvais,
02:56 je dis juste qu'il découvre ce qu'il faut faire.
02:59 Plusieurs choses, il dit de l'État-providence à l'État-protecteur,
03:02 moi j'aimerais bien qu'on passe à l'État, vous êtes des adultes,
03:05 alors débrouillez-vous un peu, parce que, si vous voulez,
03:07 au moins j'ai l'impression de vivre en Union soviétique.
03:10 Franchement, c'est vrai, je n'en peux plus, si vous voulez.
03:14 La première chose, c'est que le problème n'est pas de toucher des aides,
03:18 le problème est qu'on a quand même le sentiment qu'il y a une population
03:22 qui touche des aides et l'autre qui trime pour les payer.
03:24 Ce n'est pas juste individu par individu, mais il y a quand même des gens
03:28 qui sont conquistés dans un statut social assisté,
03:32 et d'autres qui bossent et qui se font plumer à tous les étages.
03:36 Mais surtout, ce qui me pose un problème, c'est quelle anthropologie ça a fait nous calquer ?
03:41 Moi, c'est un problème anthropologique que j'ai avec ça,
03:44 parce que la merveilleuse idée de l'égalité a fait de nous un peuple plein de ressentiment,
03:48 qui regarde tout le temps, qui fait attention à ce que le voisin n'ait pas plus dans son assiette,
03:52 c'est ça qui est important, c'est pas ce que j'ai moi, c'est surtout que le voisin n'ait pas plus,
03:56 et par ailleurs, ça fait de nous un peuple d'ayant droit et d'assisté.
04:00 Et moi, je vois encore, on va encore avoir des manifs de fonctionnaires.
04:04 Les fonctionnaires sont les seuls qui ont vu leur salaire un peu augmenter.
04:08 Moi, je peux vous dire, ça doit faire 7 ans qu'à peu près tous mes salaires ont stagné.
04:13 Et qu'est-ce qu'ils nous demandent ? Quand ils demandent des augmentations, qui les paye ?
04:18 Donc, il faut que l'État, il faut que la collectivité fasse quelque chose pour moi,
04:25 et ça fait de nous vraiment pas un peuple...
04:28 Alors effectivement, le discours de Kennedy qui disait faire quelque chose pour son pays,
04:32 plutôt que...
04:33 Avant de vous demander ce que votre pays peut faire pour vous, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays.
04:36 C'est toujours juste, néanmoins, il y a un point qu'il ne faut jamais occulter,
04:39 c'est que ce qui s'est passé depuis plusieurs années, depuis plusieurs décennies,
04:43 c'est une brutalisation de la société,
04:47 en tout cas de la situation d'un certain nombre de personnes qui sont exclues.
04:52 Il y a quand même une augmentation des inégalités.
04:54 Ça ne vous échappe pas aussi qu'à l'échelle internationale,
04:57 il y a un certain nombre de sous-bresseaux qui font que,
04:59 il y a la hausse des prix de l'énergie, qui a nécessité le bouclier tarifaire par exemple.
05:03 Il y a également eu la pandémie, comme vous le savez aussi,
05:06 c'était quand même il n'y a pas très longtemps, avec le quoi qu'il en coûte,
05:08 qui, quoi qu'on en pense d'ailleurs, a quand même été utile,
05:11 a permis à des personnes de ne pas se retrouver totalement sur le carreau,
05:13 y compris d'ailleurs des petits entrepreneurs.
05:15 Donc en réalité, tout ça a creusé la dette.
05:19 Et en fait, comme je le disais tout à l'heure,
05:21 la hausse des taux d'intérêt nous a mis dans le mur en effet.
05:24 Ça ne veut pas dire que c'est le modèle social en lui-même qui est forcément inefficace.
05:27 C'est ce contexte qui s'est effectivement dégradé.
05:29 Et ça d'ailleurs, ça ne date pas d'hier.
05:31 Et donc, on ne sait pas trop comment faire.
05:33 On essaye d'ajuster, d'arbitrer la situation en fonction de cette nouvelle donne.
05:37 Mais je ne suis pas du tout convaincu que ce soit en coupant dans les dépenses sociales,
05:40 dans les dépenses de santé notamment,
05:42 qui sont je pense quand même assez impératives,
05:45 qu'on résoudra quoi que ce soit dans ce pays.
05:48 Il y aura le FMI à la maison qui leur dira.
05:50 Allez, Sylvain Berthier, qui est avec nous,
05:53 chef économie chez Astéres.
05:56 Je reprends les mots du ministre Bruno Le Maire.
05:59 Il faut reprendre la maîtrise d'un système incontrôlable.
06:02 On est aujourd'hui dans un système incontrôlable ?
06:05 Alors, incontrôlable, je ne pense pas.
06:07 Les finances publiques françaises, c'est vrai, sont quand même dégradées.
06:10 On a une dette élevée, on a un déficit public élevé.
06:12 Je ne crois pas du tout que la France va devenir, si vous voulez, la Grèce de 2010.
06:15 Pourtant, on l'entend cette petite musique.
06:18 Voire même l'Argentine de 2001.
06:20 J'y crois encore moins, parce qu'avec l'euro qui est stable, j'y crois encore moins.
06:23 Non, si vous regardez, je pense que le meilleur indicateur sur la dette publique,
06:26 le meilleur thermomètre, je vais être un peu jargonneux, je suis désolé,
06:30 c'est ce qu'on appelle le spread, c'est-à-dire l'écart de taux d'intérêt
06:33 entre ce que paye la France sur sa dette et ce que paye le meilleur élève,
06:36 c'est-à-dire l'Allemagne en matière de fiscalité.
06:38 Ce spread, cet écart, il est stable en gros, depuis plusieurs années.
06:41 Il est aussi très légèrement, selon les mois, les semaines,
06:44 mais globalement, il est stable.
06:46 Il est combien ?
06:48 Le spread, il doit être autour de 0,7, 0,8, grosso modo.
06:52 C'est l'évolution qui est intéressante.
06:56 Quand il y avait la crise grecque, le spread était en volée de plusieurs points instantanément.
07:01 Pour l'instant, en tout cas, le message des marchés financiers,
07:04 c'est que oui, on a une dette publique élevée,
07:06 oui, on a un déficit public élevé, mais on trouve à le financer assez facilement.
07:10 Si vous regardez les Américains, en termes de déficit, ils sont dans une situation,
07:13 je dois dire, bien pire que...
07:15 Mais ils peuvent imprimer autant de dollars qu'ils veulent aussi.
07:17 Ils ont une partie de leur dette.
07:19 On pourrait en parler longuement, mais je pense que ça ne change pas grand-chose.
07:22 Mais enfin, ça, c'est encore un autre débat.
07:24 Mais à l'inverse, vous avez les Allemands qui sont beaucoup plus austéritaires que nous.
07:27 Je crois qu'en fait, plutôt que de parler,
07:29 alors là, Bruno Le Maire avait raboté 10 milliards il y a quelque temps,
07:31 maintenant on parle, est-ce qu'on va couper un peu plus ?
07:33 Je pense que c'est juste un choix collectif à faire.
07:35 Est-ce qu'on est prêt à payer beaucoup d'impôts pour avoir
07:38 beaucoup de services publics, beaucoup d'aides sociales ?
07:40 Est-ce qu'on est prêt ou pas à laisser un peu filer les dettes publiques ?
07:43 Il faut faire un petit peu un choix.
07:45 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:47 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:49 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:51 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:53 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:55 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:57 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
07:59 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:01 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:03 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:05 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:07 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:09 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:11 Est-ce qu'on est prêt à faire un choix ?
08:13 Est-ce que je voulais...
08:15 - Vous pouvez être plus long, Tommy, il n'y a pas de problème.
08:17 Comment expliquez-vous, et peut-être que ça n'est pas votre domaine absolu de compétence,
08:25 que les Français ont l'impression qu'ils payent beaucoup d'impôts,
08:29 mais que les services publics ne marchent pas tout de même ?
08:33 D'où vient cette impression, à votre avis ?
08:35 Ou peut-être cette réalité ?
08:37 - C'est plutôt une réalité qu'une impression, à mon avis.
08:39 - Oui, mais vous êtes toujours un peu péremptoire, mon cher.
08:42 - Je pense que c'est très difficile de vous répondre précisément,
08:45 parce que l'impression, comme vous le dites, on n'a pas de chiffre précis pour l'estimer.
08:49 Non, je pense que c'est vrai qu'il y a un sujet de productivité,
08:52 le mot peut-être un peu brutal, mais de productivité de la sphère publique,
08:55 c'est-à-dire quelle est l'efficacité de l'État et des collectivités locales
08:59 pour rendre des services publics.
09:01 Moi, je pense qu'il y a sur ce sujet-là un point qui n'est peut-être pas assez abordé,
09:03 c'est le vieillissement démographique.
09:05 Mécaniquement, si on compare la France d'aujourd'hui et la France qu'on aura dans 20 ans,
09:08 mais c'est vrai de la France, c'est vrai de tous les pays qui nous entourent,
09:12 et la France de 2000, même des années 80,
09:14 la structure démographique n'est pas du tout la même.
09:16 Quand vous avez une population qui vieillit, les charges sur les retraites, sur la santé,
09:19 - Augmentent. - Augmentent, avec une population en âge de travailler qui relativement diminue.
09:24 Donc je pense aussi qu'il peut y avoir cette frustration qui est "je paye beaucoup et j'ai moins",
09:28 mais ça ne veut pas forcément dire que le gouvernement y est pour quelque chose,
09:30 c'est peut-être aussi un déformement de la démographie.
09:33 Et je pense que ça, on n'en parle peut-être pas assez.
09:35 J'ai l'impression que vous m'avez fait une réponse strictement personnelle.
09:39 La question que je me pose, et je n'ai pas vraiment de réponse,
09:42 est-ce que ça ne serait pas pire s'il y avait moins de dépenses publiques,
09:45 et notamment de dépenses sociales ?
09:46 Parce que le modèle économique français repose aussi, la croissance,
09:49 lorsqu'elle existe, et elle est souvent évidemment très faible dans ce pays,
09:52 elle repose quand même beaucoup sur la consommation,
09:54 or celle-ci est quand même stimulée par, notamment,
09:57 effectivement, un certain nombre d'aides sociales,
09:59 il peut y compris les gens qui ont les APL,
10:00 ce ne sont pas forcément les minima sociaux,
10:02 mais les gens qui ont ce supplément qui leur permet
10:05 d'augmenter leur revenu disponible brut, si je me rappelle bien l'expression.
10:08 Donc tout ça, évidemment, concourt à stimuler, à la marge en tout cas,
10:12 le budget des ménages,
10:13 idem pour le bouclier tarifaire dont on a parlé.
10:15 Et donc, ça permet également à la France de ne pas avoir de récession.
10:18 Par exemple, il me semble que le gouverneur de la Banque centrale,
10:20 il y a quelques jours, d'ailleurs, a dit qu'on avait évité la récession.
10:23 Est-ce que ce fait-là, qui est quand même plutôt une bonne nouvelle,
10:26 il me semble, ce n'est pas aussi le fait de dépenses publiques assez importantes,
10:29 notamment de dépenses sociales,
10:30 qui permettent effectivement à la France de ne pas sombrer totalement ?
10:33 C'est un vrai sujet.
10:36 Après, la question, c'est comment vous financez ces dépenses ?
10:38 Si vous les financez par l'impôt,
10:39 en fait, vous donnez d'une main ce que vous avez pris de l'autre.
10:41 Si vous le financez par la dette publique,
10:43 ce qui est plutôt le choix qui est fait depuis quelques années,
10:45 mais c'était même le cas avant Macron,
10:47 c'était le cas déjà Hollande, Sarkozy, Chirac, enfin, ce n'est pas nouveau.
10:50 Et donc, dans ce cas-là, il faut aussi accepter un déficit public plus élevé
10:53 et donc des charges d'intérêt sur la dette publique plus élevées demain.
10:55 Donc, je pense qu'il faut mettre dans la balance les...
10:58 - Le problème n'est pas d'accepter sur...
11:00 quand il y a une crise, quand il y a un déficit public plus élevé,
11:03 ce qui aurait dû être le cas, effectivement, ça, ça paraît assez légitime.
11:07 Le problème, c'est que c'est effectivement un système de fonctionnement.
11:10 Et pardon, je dois être bête,
11:11 mais j'ai beaucoup de mal à comprendre comment on peut prétendre être souverain
11:15 quand on consomme beaucoup plus que ce qu'on produit,
11:18 quand, par ailleurs, un certain nombre de productions industrielles
11:21 n'existent plus dans notre pays,
11:23 donc nous font dépendre d'un certain nombre de pays.
11:26 Et je constate que personne ne m'a répondu sur le fait qu'en plus,
11:29 si vous voulez, ça crée, malgré tout...
11:32 Je trouve, si vous voulez, finalement, ce qui est supposé montrer,
11:35 on appelle ça la solidarité nationale,
11:37 montre plutôt aujourd'hui les fractures.
11:39 Vous avez des classes moyennes, en gros, qui sont juste au-dessus des aides,
11:42 si vous voulez, juste au-dessus des seuils pour avoir des aides,
11:45 qui triment, qui payent des impôts, qui payent des charges sociales,
11:48 qui se font cavaler derrière par l'URSSA pour 3 euros...
11:51 - Et qui n'ont droit à rien.
11:52 - Et qui sont juste au-dessus, mais...
11:55 Si vous voulez, personne ne me répond sur la question simplement anthropologique,
11:59 sur le rapport au travail, sur le rapport à ce qu'on fait,
12:02 qu'est-ce qui sort aujourd'hui des usines françaises, si vous voulez,
12:05 qui nous permettent d'être fiers.
12:06 Ben pardon, mais je trouve que c'est quand même une question.
12:08 - Vrai sujet. On part au 0826 300 300.
12:11 Bonsoir Sandra.
12:12 - Re-bonsoir Sandra.
12:13 - Re-bonsoir.
12:14 - Re-bonsoir.
12:15 - Alors, qu'est-ce que vous en pensez-vous ?
12:16 On peut encore le subventionner, le modèle social français,
12:18 ou il faudrait former du sol au plafond ?
12:20 - Eh bien, en fait, c'est toujours ça le problème pour moi,
12:23 c'est toujours l'impression qu'il faut des positions radicales.
12:26 C'est toujours...
12:27 En fait, moi, je pense que la vérité, elle est entre les deux.
12:29 C'est-à-dire qu'il y a certainement, mais ça c'est sûr, des choses à réformer,
12:33 et que peut-être que pour y arriver, il y a un accompagnement,
12:36 c'est-à-dire le radical en...
12:38 On ne va pas changer les choses en deux ans,
12:40 on ne va pas résorber la dette en deux ou trois ans,
12:42 il faut un temps, voilà.
12:43 Il faut des gens qui ont des projets sur du long terme,
12:45 et pas l'idée d'être réélu.
12:48 Bruno Le Maire, il est en train de présenter un truc.
12:52 À l'époque, quand il était LR,
12:55 il flinguait Fillon, qui disait exactement la même chose.
12:58 Donc, il y a un moment, il va falloir être cohérent,
13:01 c'est-à-dire que, peut-être que Fillon,
13:03 il a eu les problèmes qu'il a eus, ok,
13:05 mais en attendant, ce qu'il disait, c'était peut-être vrai
13:07 au moment même où il disait.
13:09 Et c'était bien avant le Covid, bien sûr, mais...
13:12 - Excusez-moi, Sandra, pour rebondir,
13:15 il avait dit en 2017, Fillon,
13:17 en 2007, ça fait 17 ans,
13:18 "Je suis à la tête d'un État en faillite".
13:21 C'est exactement ce que dit Sandra.
13:23 17 ans pour faire faillite, il racontait n'importe quoi,
13:25 on est dans une faillite décalée.
13:27 - C'est "too big to fail".
13:28 - Non, je pense que la France n'est pas en faillite.
13:30 Il y a un sujet sur les finances publiques et la dette publique,
13:33 c'est évident, mais je pense qu'il ne faut pas non plus
13:35 tomber dans une sorte de dramatisation.
13:37 Je ne crois pas du tout à un scénario à la grecque
13:39 où l'État français ne pourrait plus financer sa dette.
13:41 Alors peut-être dans 10 ou 20 ans,
13:43 si la situation se détériore encore longuement,
13:45 mais encore une fois, quand vous êtes un État qui va faire faillite,
13:47 vos taux sur votre dette s'envolent littéralement.
13:51 - Vous avez raison, mais vous le prenez au sens technique.
13:53 Mais en fait, tout ça dépend du fait.
13:56 Pourquoi nous avons accepté, à part parce que nous sommes un peu idiots,
13:59 de détruire EDF pour faire plaisir aux Allemands ?
14:02 Parce que, si vous voulez, c'est précis, nous dépendons d'eux,
14:06 notamment à cause de cette affaire de dette.
14:08 On ne peut pas se permettre de leur dire,
14:11 parce que vous nous dites que c'est l'euro,
14:13 bah oui, donc, si vous voulez, ça dépend quand même.
14:15 Ça veut dire qu'on n'est pas complètement souverain.
14:17 - C'est bien, merci.
14:19 - Il faut laisser monsieur me répondre.
14:22 - Si vous voulez, je pense que le niveau de dette publique actuellement
14:26 ne fait pas qu'on est dans la main des Allemands, si vous voulez.
14:29 Le budget, il est voté au Parlement,
14:31 et ce n'est pas le Bundestag ou l'AfSholz qui dit
14:33 qu'il faut faire ceci plutôt que cela.
14:35 Alors eux, ils sont austéritaires, donc ils disent qu'il faut faire de l'austérité,
14:37 mais ils disent toujours ça, ils ont toujours dit ça, c'est leur ADN.
14:39 Donc oui, la dette publique française est élevée,
14:42 oui, une part est détenue par des étrangers,
14:44 mais je ne crois pas du tout le côté "perte de souveraineté de la France".
14:47 Aucun État ne dicte la politique budgétaire à Bruno Le Maire ou aux députés.
14:52 - Mais c'est quoi la bonne formule, là ?
14:54 Si on vous demandait votre avis,
14:56 en disant "pour l'avenir, qu'est-ce qu'il faut faire ?"
14:58 - Alors, si j'avais une baguette magique...
15:00 - Non, c'est quoi la solution ?
15:05 - A mon avis, c'est vraiment un choix collectif qu'il faut faire.
15:08 Je n'ai pas la réponse là.
15:10 Mais voilà, est-ce qu'on accepte, comme le disait monsieur,
15:12 de financer de la consommation,
15:14 peut-être en faisant un peu plus de dette,
15:16 donc en prenant le risque que dans 10-20 ans,
15:18 on soit dans une situation plus périlleuse sur les finances publiques,
15:21 ou est-ce qu'on accepte une situation à l'allemande ?
15:23 Les allemands sont en récession,
15:25 ils sont à 0% de croissance à peu près,
15:27 et ils continuent à réduire leur déficit,
15:30 et ils se serrent la ceinture.
15:32 Le pouvoir d'achat en Allemagne a plus souffert de la crise énergétique qu'en France.
15:36 - Alors que l'Allemagne produit encore beaucoup,
15:38 et il y a un excellent commercial énorme.
15:40 - Oui, oui, c'est encore un autre problème.
15:42 - Il me semble aussi que l'autre problème, c'est la question de l'innovation,
15:44 parce que l'innovation, c'est quand même aussi les emplois de demain,
15:47 c'est la richesse de demain,
15:48 et moi ça m'a toujours frappé de me dire que dans un pays comme la France,
15:51 même dans une zone comme l'Europe,
15:53 la plupart des grands acteurs du numérique n'étaient pas européens,
15:56 je ne parle même pas français, mais européens.
15:58 Que vous preniez la musique, que vous preniez les réseaux sociaux,
16:00 que vous preniez les moteurs de recherche,
16:02 que vous preniez les constructeurs de téléphones portables,
16:04 de tablettes, etc.,
16:06 il y a très très peu de fleurons européens.
16:08 Quand vous prenez, par exemple, il y a quelques jours...
16:10 - Essayez Michel Sornou !
16:12 - C'est pas tout à fait ce à quoi je pensais.
16:14 Mais quand vous prenez, par exemple, il y a quelques jours,
16:16 je me souviens même en parlant à la radio la dernière fois que je suis venu,
16:18 il y a eu un rapport de la directrice notamment de l'école normale supérieure
16:21 qui a été remise sur l'intelligence artificielle,
16:24 où il était mis en avant le fait qu'il n'y avait pas suffisamment d'investissements dans ce domaine
16:27 et qu'on allait être largué.
16:28 - Mais il n'y a pas de précisé coup.
16:30 Vous avez raison, il faudrait des...
16:32 Quand les Chinois mettent des... Pardon.
16:34 Des centaines de milliards sur la table,
16:36 nous on n'a pas.
16:38 - Non, on n'a pas les sous.
16:39 - On n'a pas les milliards non plus.
16:40 - Merci beaucoup Sylvain Bersinger d'avoir été avec nous,
16:42 chef économiste chez Asterès.
16:44 On viendra vous voir, puisqu'on a deux, trois trucs à vous demander
16:47 pour l'avenir, pour 2027.
16:49 Vous reviendrez nous voir.
16:51 Sandra, vous restez avec nous ?
16:53 - Oui.
16:54 - Vous étiez où Sandra ?
16:55 - Je vais pas partir avant la fin.
16:57 - Surtout avant le grand moment.
16:59 - Sandra, c'est pas ça que veut dire.
17:01 C'est "je vais pas partir avant d'avoir gagné".
17:03 - C'est ça que je veux dire.
17:04 - Non, elle doit être très bonne.
17:06 - Oui, Sandra n'a pas l'air de la dernière pluie.
17:10 - Elle vous craint, Philippe Hilger.
17:12 Elle a dit "je vous crains".
17:13 - Moi, je triche, Sandra.
17:15 - Vous avez raison de le craindre.
17:17 Allez, à tout de suite.

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