Chaque vendredi, retrouvez le match du soir entre Pablo Pillaud-Vivien et Charles Consigny. Au programme, la polémique provoquée par l'occupation d'un amphithéâtre de Sciences Po par des manifestants propalestiniens. Selon certains témoignages, une élève d'origine juive aurait été empêchée d'entrer dans la salle.
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00:00 C'est juste le témoin d'une panique morale qui vient de la droite et de l'extrême droite
00:05 et qui s'empare maintenant y compris du gouvernement.
00:08 D'abord je voudrais rappeler que dans ce qui s'est passé, les faits ne sont pas encore tout à fait établis.
00:12 - Vous ne pouvez pas trop en dire parce qu'il y a des zones très floues.
00:16 - Exactement, mais contrairement à certains de mes camarades de gauche,
00:19 moi je ne nie pas qu'il puisse exister, y compris à Sciences Po, à Paris, de l'antisémitisme
00:26 et qu'il faut s'armer contre cette gangrène et qu'aujourd'hui je vois que dans beaucoup d'espaces de lutte politique
00:34 et beaucoup d'espaces d'ailleurs tout court, cette lutte-là n'est pas assez prise à bras le corps.
00:38 Ceci étant dit, je ne comprends pas en fait comment Gabriel Attal arrive à passer d'un acte antisémite
00:44 ou la présomption d'un acte antisémite à la lente dérive de Sciences Po, je ne sais pas quoi.
00:50 On ne sait pas exactement d'ailleurs de quelle dérive il parle.
00:52 On imagine que ce sont... - Vos quiddies.
00:56 - Non mais en fait, la définition de ce terme est largement débattue dans les cercles universitaires
01:03 et il y en a quand même beaucoup qui vous disent que c'est absolument n'importe quoi,
01:05 que l'épistémologie occidentale n'est pas mise en péril par les modes d'action de certains et de certaines
01:14 et pour en finir, je voudrais juste dire, Sciences Po en fait aujourd'hui, il n'est pas complètement détaché du monde
01:20 et détaché de la façon dont on fait, on mène des luttes politiques en France et ailleurs.
01:26 Oui, il y a une radicalisation de la façon dont aujourd'hui on fait de la politique
01:30 et oui, à Sciences Po, vous avez des étudiants qui n'ont pas exactement les mêmes méthodes de lutte
01:34 que peut-être que lorsque Gabriel Attal était à Sciences Po.
01:38 Ce n'est pas des gens en fait qui juste vont tracter dans le hall et puis ils attendent d'être conseillers ministériels.
01:44 Aujourd'hui, lorsque des gens, des jeunes disent "je vais m'engager en politique",
01:48 eh bien ils pensent un peu plus à faire de l'action militante, un peu plus musclé, etc.
01:54 Mais ça, c'est à l'image de la société et Sciences Po n'est pas différent à ce titre de l'ensemble de la façon dont on fait de la politique aujourd'hui.