• il y a 9 mois
Avec René Bokobza, médecin radiologue spécialiste du cerveau.

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Transcription
00:00 Tout de suite, parlons de nos neurones Félix.
00:03 Oui, je vous emmène dans votre tête et je peux vous dire que vous n'êtes pas tout seul dedans.
00:07 Il y a du monde.
00:09 C'est complexe.
00:11 Il faut s'y retrouver.
00:12 C'est la semaine du cerveau, une zone évidemment stratégique, mystérieuse.
00:16 C'est la semaine où Philippe David est en vacances.
00:18 Merci.
00:20 Allez, on y va.
00:22 Le cerveau, on connaît de mieux en mieux à en croire René Bocopza, médecin radiologue spécialiste du cerveau.
00:27 Bonsoir.
00:28 Bonsoir.
00:29 Vous m'entendez bien ?
00:31 Oui, très bien.
00:32 Merci d'être avec nous René Bocopza, auteur aussi de ce livre "Quo va-t-il ? Où vas-tu ? Humanité" chez les Implic Editeurs.
00:37 Alors, vous exercez depuis 1977 dans des centres d'imagerie médicale.
00:41 Vous avez pu voir l'évolution en 45 ans et votre constat, c'est qu'on arrive mieux à observer le cerveau aujourd'hui qu'avant.
00:48 Ah oui, sans aucun doute.
00:50 Et puis, il n'y a pas photo entre ce qu'on voyait dans les années 70, c'est-à-dire pas grand-chose.
00:56 Il y avait des enchographies qui permettaient de voir les alentours, mais pas le cerveau lui-même.
01:02 Il y avait les encéphalographies gazeuses très traumatisantes qui voyaient les contours du cerveau, mais pas le cerveau lui-même.
01:08 Et aujourd'hui, vous vous allongez dans un tunnel d'IRM et on voit absolument tout l'intérieur du cerveau sans même toucher le patient.
01:16 C'est absolument miraculeux, c'est indolore.
01:19 Il y a du bruit dans la machine, mais c'est tout.
01:22 Et ça permet de voir tous les détails, les substances blanches, les substances grises, les ventricules, etc.
01:29 Et les tumeurs, alors évidemment, ça permet de dépister des maladies qu'on ne pouvait pas voir auparavant.
01:34 Dépister et mieux comprendre comment ils fonctionnent ?
01:38 Alors pour le fonctionnement, c'est autre chose.
01:41 Alors oui, le fonctionnement, c'est une branche qui n'est pas de la radiologie de ville classique.
01:49 Ce sont des centres de recherche comme Neurospin, par exemple, avec Stanislas Dehaene, qui fait des recherches là-dessus.
01:57 Et c'est très très très valorisant et stupéfiant parce qu'on demande au patient de réfléchir à quelque chose,
02:08 ou on lui montre une image, on lui fait entendre un son.
02:12 On lui demande aussi des fois de bouger une partie de son corps.
02:16 Et on voit à tous ces épisodes comment le cerveau réagit et comment il s'allume à droite, à telle ou telle partie,
02:24 pour faire justement bouger le membre ou avoir conscience du stimuli visuel ou auditif.
02:32 C'est absolument fabuleux. C'est une IRM fonctionnelle qui permet de voir le fonctionnement du cerveau.
02:37 - Donc il ne serait pas absurde, docteur, de faire examiner le cerveau de manière régulière, même en étant bien portant ?
02:47 - Non, ça n'a aucun support médical. Il n'y a rien à dépister.
02:55 Ce n'est pas comme les dépistages du cancer du sein, par exemple,
03:00 où là, il y a une pathologie très fréquente qu'il faut dépister,
03:05 puisqu'on connaît très bien les aboutissants, le cerveau, on ne peut rien dépister à l'avance.
03:10 - Petite question, juste, je lisais plein de choses sur les tueurs en série, par exemple,
03:17 on expliquait qu'ils avaient tous en commun, au niveau du lobe frontal, je crois,
03:22 quelque chose ou d'absent ou de trop présent.
03:24 Est-ce qu'on peut voir les caractéristiques de personnalité à travers ces études magistrales
03:31 que les neurosciences mènent et que vous menez à l'évidence ?
03:34 - Voir les caractéristiques pour dire qu'un tel est un tueur en série ou un tel non...
03:41 - Moi, l'argument, c'est tout... - Je ne sais pas.
03:44 - Non, on peut faire des études morphologiques, des études topographiques
03:50 de certaines zones du cerveau, mais même en génétique, ce qu'on appelle le gène du tueur
03:58 ou du meurtrier, tout cela est complètement... ce n'est pas de la médecine,
04:04 ce sont des suppositions qui ne sont pas fondées, et ce n'est pas du tout quelque chose de...
04:10 Vous savez, chaque individu a un cerveau à la naissance qui module suivant les événements de sa vie
04:17 jusqu'à l'âge adulte et jusqu'à la mort, d'ailleurs.
04:19 Donc, on peut le moduler, c'est surtout l'éducation, c'est surtout le mode de vie
04:24 qui va entraîner telle ou telle tendance chez l'individu et non pas la génétique ou une morphologie du cerveau.
04:31 - On vous envoie un cas particulier, Philippe David.
04:34 [Rires]
04:36 - En un mot rapide, René Bocopza, pour en revenir à ce que vous écrivez,
04:40 le cerveau, ce n'est pas juste un travail pour vous, c'est une question presque métaphysique.
04:43 Vous dites que le cerveau humain garde une trace de ce qui s'est passé depuis l'origine de l'espèce
04:47 et même avant, en fait, le passé n'avait aucun avenir sur Terre, avant le cerveau humain, finalement.
04:51 - C'est magnifique, ça.
04:53 - Ce n'est pas que le passé n'avait aucun avenir, non, c'est que le cerveau est à l'évidence,
04:59 tout le monde le sait depuis que Hubert Reeve a dit que nous étions des poussières d'étoiles,
05:04 a fort survi le cerveau aussi.
05:06 Nous gardons tous des traces les plus lointaines de nos origines.
05:11 Depuis le début de l'univers, il y a une évolution permanente des corps célestes, des planètes,
05:18 de la Terre, de la vie sur Terre, les différentes espèces animales, etc. pour aboutir au cerveau humain.
05:23 Et ce cerveau revient à ses origines puisqu'actuellement, on lance des télescopes
05:29 qui permettent de voir de plus en plus loin, donc de plus en plus tôt dans les tréfonds de l'univers,
05:36 pour essayer de voir d'où nous venons exactement.
05:38 C'est comme ça que j'interprète l'évolution qui a abouti au cerveau.
05:42 - Merci, c'était passionnant. Merci beaucoup René Le Cosmin.
05:46 - Vous savez que Cécile de Mélibus était une galaxie par exemple.
05:49 - Par contre, on attend toujours le griffon de Françoise de Gaulle.
05:53 - Vous savez, je suis un trou noir. Il y a un trou noir, un espèce de grand machin.
05:57 - Merci, merci beaucoup spécialiste du cerveau autour de ce livre.
06:02 - Formidable. On devrait faire une émission entière là-dessus, non Cécile ?
06:07 Ce serait passionnant sur le cerveau, les étoiles.
06:10 - Ah bah nous, on ne peut pas en disqualifier.
06:12 - Convindice, où vas-tu ? Humanité, en tout cas, c'est son livre. Je sais, les impliqués éditeurs.
06:16 - Merci beaucoup.

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