Michel Onfray, revient sur le RN qui est pointé du doigt par l'exécutif pour ses liens avec la Russie : «On se sert de Le Pen et de son nom comme d'un épouvantail en disant : "vous avez le choix entre le mal et le bien"»

  • il y a 6 mois
Le philosophe Michel Onfray revient sur le RN qui est pointé du doigt par l'exécutif pour ses liens avec la Russie : «On se sert de Le Pen et de son nom comme d'un épouvantail en disant : "vous avez le choix entre le mal et le bien"».

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00:00 C'est la stratégie, c'est la jurisprudence mitterrande, c'est-à-dire qu'on se sert de Le Pen et du nom de Le Pen
00:04 comme d'un épouvantail en disant "Vous avez le choix entre le mal et le bien, et moi je suis le bien".
00:09 Donc on dit aux banquiers, enfin on n'avait pas besoin de le redire, si un banquier disait "C'est nous qui..."
00:14 Je ne sais pas quoi, je ne vais pas donner de nom, mais une banque dit "Voilà, nous sommes les banquiers de Mme Le Pen pour la prochaine présidentielle".
00:19 Elle perd une partie de ses clients. C'est un effondrement, c'est un accident industriel peut-être, pourrait-on dire.
00:25 Donc évidemment, aucun banquier ne finance la campagne de Marine Le Pen en France.
00:29 Ça veut dire quoi ? Qu'il ne faut pas qu'elle ait de campagne ? On sait bien que tous ces gens-là n'ont pas envie qu'elle puisse être présente aux élections présidentielles.
00:35 Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle va chercher de l'argent ailleurs ? Ou est-ce qu'elle va chercher de l'argent dans des pays qui sont susceptibles de l'aider ?
00:39 Elle va voir des banquiers russes. Mon banquier, ce n'est pas Macron. Banquier russe, ce n'est pas non plus forcément Poutine.
00:45 Et puis à un moment donné, on lui dit "Ah, mais vous avez un banquier russe, c'est donc Poutine qui vous finance.
00:48 Évidemment, s'il vous finance, il décide de votre politique. C'est donc bien la preuve que..." etc.
00:52 Où la politique de Marine Le Pen est-elle poutinienne ? Je ne vois pas. C'est-à-dire que comme Macron dit des choses avant cette Ukraine envahie,
01:02 puis elle dit d'autres choses depuis que l'Ukraine est envahie, et tout le monde fait à peu près ça.
01:05 Tout le monde a dit du bien sur Poutine à une époque et on dit maintenant du mal parce qu'il s'est passé quelque chose entre deux.
01:11 Donc cette façon de criminaliser Marine Le Pen, c'est une façon de dire "Moi, mon objectif quand je suis président de la République,
01:15 ce n'est toujours pas la France, ce n'est toujours pas les Français, c'est de passer devant le Rassemblement national aux prochaines élections européennes".
01:20 Ça n'est que ça. La dernière fois, souvenez-vous, c'était déjà ça. C'était déjà la même stratégie, c'était déjà la même technique.
01:26 Et quand il a perdu, qu'a-t-il dit ? "Oh, mais je pensais qu'on pourrait perdre plus que ça, comme on a perdu si peu, ça s'appelle gagner".
01:31 Et puis on est passé à autre chose. Tout le monde a expliqué que finalement, courte victoire avec une courte victoire, ce n'était même pas une victoire.
01:37 Ça a été relayé par la quasi-totalité de la presse. Mais on voit bien que le business Le Pen est une occasion de ne pas faire de la politique
01:44 ou du moins d'utiliser une espèce de diable pour dire "Votez toujours pour nous, nous, on est toujours le cercle de la raison", etc.
01:49 Mais s'il y a vraiment des gens qui font le jeu de Poutine, c'est plutôt les maastrichtiens.
01:52 S'ils se rendent compte, ces gens-là, que si on avait vraiment une politique gaullienne et gaulliste,
01:56 ça ferait longtemps que d'abord ces choses-là n'auraient pas eu lieu. Et s'ils avaient eu lieu, elles ne continueraient pas à avoir lieu.
02:01 [Musique]
02:05 [SILENCE]

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