Peut-on sauver Marseille du trafic de stupéfiants ?

  • il y a 6 mois
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche, Michaël Sadoun et Christophe Madrolle, conseiller régional Sud-PACA

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2024-03-08##

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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:04 La cité fossienne apparaît aujourd'hui comme l'un des symboles les plus importants liés au trafic de drogue.
00:09 L'État semble mener une guerre asymétrique contre le narco-banditisme.
00:13 Il part de la corruption à basse intensité qui est partout.
00:16 J'ai l'impression que c'est comme un SOS.
00:17 C'est l'État qui se trouve en situation de vulnérabilité face à des trafiquants
00:21 qui disposent, eux, d'une force de frappe considérable.
00:24 L'important, et peut-être l'urgence aujourd'hui en France,
00:26 est d'empêcher que d'autres Marseilles se développent.
00:28 Et donc la ville est en train de devenir une narco-ville.
00:31 Des magistrats qui ont été auditionnés au Sénat réclament un plan Marshall
00:34 contre les trafics de stupéfiants.
00:35 50 assassinats en bande organisée depuis l'année dernière.
00:38 C'est 50% de plus qu'en 2022 et 100% de plus qu'en 2021.
00:42 Oui, et parlons vrai, est-ce que Marseille est devenue la Médelline française ?
00:46 Est-ce que les mesures mises en place, comme la hausse du nombre de magistrats et de policiers, sont suffisantes ?
00:51 Et en regardant plus loin, avec l'État de droit actuel,
00:53 est-il impossible de mettre fin au règne des trafiquants de drogue ?
00:56 Et à cette question, peut-on sauver Marseille du trafic de stupéfiants ?
00:59 Vous dites non à 63% sur Twitter.
01:02 Venez réagir au date en vos appels au 0826 300 300.
01:06 - Et on va en parler avec Christophe Madrol, qui est avec nous, conseiller régional Sudpaca.
01:09 Merci d'être avec nous, Christophe Madrol.
01:11 Jacky Bordage, Philippe Bigert, nous dit, si l'on veut sauver Marseille,
01:15 il faudra faire couler le sang et provoquer des destructions.
01:18 - Je sais que beaucoup aiment Jacky Bordage,
01:22 mais sur ce plan-là, je ne suis pas d'accord avec lui.
01:25 C'est à moi de parler, à ma chère Cécile.
01:27 - Oui, bien sûr. - Christophe a déjà...
01:29 - Ah bon ? - Oui.
01:30 - Comment ai-je pu oublier ce qu'il vient de dire ?
01:33 Non plus sérieusement. - J'ai plus d'ambition ici pour l'instant.
01:36 - Mais des lignes de coq, vous avez raison.
01:39 Mais en réalité, très rapidement,
01:45 on aura beau augmenter le nombre de magistrats,
01:48 le nombre de policiers,
01:50 on aura beau régler le problème de l'administration pénitentiaire,
01:55 la corruption qui y règne.
01:57 Eh bien, on ne parviendra pas à faire de Marseille autre chose qu'il est,
02:03 et dans l'ensemble de la France, entendons-nous,
02:06 où le trafic de drogue, notamment,
02:08 pourrit profondément les ressorts de la vie en société.
02:12 Ce n'est pas ça qui est fondamental.
02:15 On ne parviendra pas à éradiquer ce qui choque.
02:18 Il faut radicalement changer l'état de droit.
02:22 Peut-être uniquement pour ce fléau-là,
02:25 moi je serais partisan d'y réfléchir plus globalement.
02:29 Tant qu'on n'aura pas changé l'état de droit,
02:32 on a rigoureusement aucune chance de vaincre ce fléau marseillais national.
02:38 - D'abord, on fait le tour.
02:40 - Je suis d'accord avec vous, Philippe.
02:42 Le trafic de suspections, c'est une véritable économie
02:45 pour non seulement des Marseillais,
02:47 mais ça leur permet de vivre,
02:49 ça permet de vivre à des centaines de familles, à des milliers de gens.
02:51 - C'est une économie parallèle, quand même.
02:53 - C'est ça le vrai problème, le grand problème, à mon avis.
02:57 Et je pense qu'il y a un problème.
02:59 On parle de projets, de cours spécialisés,
03:02 ou de renforcement des moyens de police.
03:05 Mais il y a quand même aussi un problème, à mon avis,
03:07 dans ce problème de trafic de suspections,
03:09 c'est le rôle, malheureusement, des mineurs.
03:11 Parce que les mineurs sont vraiment mis en avant dans ce trafic.
03:14 Les chefs de réseau, les truands, etc., les guides,
03:16 se servent énormément des mineurs pour leur trafic, on le sait.
03:19 C'est des nourrices, c'est ses mères ou ses grands-mères.
03:21 Et il se trouve que le système judiciaire et le système pénal,
03:26 malheureusement, n'est pas du tout adapté
03:28 pour punir, j'aime pas ce mot,
03:30 mais pour au moins remettre dans le droit chemin,
03:32 ces mineurs. C'est là le vrai problème.
03:34 Quand un mineur, finalement, qui est impliqué dans ces trafics,
03:37 parce qu'il a un rôle quand même important dans ces trafics,
03:39 il n'est pas vraiment impliqué.
03:40 Or, il ne faut pas spécialement être un mineur 3 ou 4 ans en prison.
03:44 Mais en France, on ne s'est pas vraiment réprimé,
03:47 sévir sur ces mineurs qui, à mon avis, sont un grand problème
03:50 dans ce trafic de subventions.
03:51 - Sur l'excuse de minorité, précisément.
03:52 - Oui, oui. - Entre autres.
03:53 - Bilger de Saloune.
03:54 - Moi, je suis d'accord avec ce qu'a dit Philippe Bilger.
03:56 J'ai aucun problème à recourir à la force, voire à la violence.
04:00 Je ne suis pas de ceux qui pensent qu'on va lutter
04:04 contre ces gens-là avec des outils juridiques conventionnels,
04:08 et surtout dans l'état de notre justice actuelle,
04:10 de la politisation d'une partie de la magistrature.
04:12 Je sais que Philippe ne sera pas forcément d'accord avec moi,
04:14 mais je le pense profondément.
04:16 Et aussi compte tenu du manque de moyens matériels qu'on a,
04:18 et notamment des constructions de places de prison.
04:21 Moi, je suis d'accord avec ce que tu as dit, Philippe,
04:24 mais déjà, recourons, j'ai envie de dire,
04:27 aux outils conventionnels que sont l'ouverture de places de prison
04:31 ou la restriction de l'immigration,
04:33 parce qu'on sait que ce trafic se nourrit énormément de l'immigration,
04:36 et qu'il y a une corrélation entre les villes qui connaissent
04:39 un fort trafic de drogue et les villes qui accueillent
04:41 beaucoup d'immigration, d'où aussi l'extension sur le territoire
04:44 de plus en plus de ce trafic-là.
04:46 On l'a vu avec des villes comme Cavaillon ou Villerupte,
04:49 dont on a parfois appris l'existence,
04:51 avec des règlements de comptes ou des fusillades.
04:53 Donc, j'ai envie de dire, déjà,
04:56 fini le laxisme judiciaire, fini le laxisme migratoire,
04:59 et ensuite on pourra éventuellement voir pour recourir à une violence
05:02 qui sortirait, entre guillemets, de l'État de droit.
05:04 - Est-ce qu'avec notre État de droit actuel,
05:06 qui est quand même très bisounours, on va le dire,
05:09 entre la CEDH, etc., on peut s'en sortir de cette...
05:12 Est-ce qu'on peut gagner la guerre contre les trafiquants ?
05:15 - J'entends ce qu'il dit ici, et je connais bien le sujet,
05:18 j'ai été travailleur social pendant 18 ans dans les quartiers nords de Marseille.
05:21 Et j'ai vu les minots, dont on parle aujourd'hui,
05:24 au fur et à mesure, monter dans l'échelle de la délinquance.
05:27 Le gamin qui, au départ, était au bas de l'escalier,
05:31 a zoné à tenir le mur, vous vous rappelez l'expression
05:33 du rapport de Gilbert Bonnemaison à l'époque,
05:35 aujourd'hui est le dealer.
05:37 Moi, je tiens à saluer quand même nos effectifs de police.
05:40 Je tiens à saluer le plan de Gérard Vamanin sur Marseille,
05:43 parce qu'il y a eu des résultats.
05:45 Je tiens à saluer également l'ensemble des actions
05:47 qui sont faites par les préfets de police,
05:49 l'ancienne préfète et le nouveau préfet qui arrive aujourd'hui,
05:52 pour pouvoir travailler au plus près du terrain.
05:55 Sur la question, Philippe, que tu poses,
05:57 ce que vous posez, pardon, c'est vrai que je ne suis plus expert,
05:59 je vais me réjouir maintenant, je suis le vidéo-expert.
06:01 Vous avez raison sur le fait qu'aujourd'hui,
06:04 notre État n'a pas les moyens de répondre
06:07 à l'agressivité et au financement
06:10 qu'il peut y avoir de la drogue.
06:12 Puisque la plupart des barons de la drogue
06:14 ne sont pas à la Castellane, à la Paternelle
06:16 ou sur le Vieux-Port en train de siroter un pastis.
06:18 Ils sont à Dubaï ou au Qatar en train de piloter,
06:21 assis sur des masses d'argent,
06:23 ces gamins qui aujourd'hui font les nourrices.
06:26 Ils sont exploités, c'est un esclavage moderne.
06:29 Et regardez l'article que Cécile et Philippe
06:32 nommé tout à l'heure sur les magistrats qui parlent de ce rapport.
06:34 La police a trouvé des vidéos de gamins
06:37 qui sont torturés parce qu'ils ne veulent pas
06:40 aller vendre ou qu'ils ne veulent pas.
06:42 Ce sont vraiment un esclavagisme dans les quartiers.
06:44 Ce rapport aussi, c'est aussi le travail des avocats.
06:47 Moi, dans ce rapport que j'ai eu l'occasion de lire,
06:50 c'est qu'il y a certains avocats, je ne sais pas,
06:52 Philippe, tu pourrais nous le dire,
06:53 qui sont payés en liquide et ne vont pas traiter
06:56 la question du fonds, mais vont traiter la question
06:59 de la forme pour faire libérer leurs clients
07:01 sur des faits de forme.
07:02 Si on sait que c'est un type qui vend de la cocaïne,
07:04 qui vend de la drogue, parce qu'il n'y a pas
07:06 de problème du hachis et de l'herbe,
07:07 c'est le problème de la cocaïne aujourd'hui.
07:09 Aujourd'hui, tu as des avocats, Philippe, qui interviennent
07:11 et qui agissent sur la forme et non pas sur le fonds.
07:14 Évidemment, il peut y avoir dans les interpellations
07:16 des vices de forme.
07:17 Donc oui, j'appelle Philippe à une justice d'exception
07:20 aujourd'hui par rapport à la lutte contre la drogue.
07:22 On n'y arrivera pas s'il n'y a pas une justice d'exception
07:25 par rapport à la question de drogue.
07:26 Je reviens sur ce que disait tout à l'heure Michael Sadoun
07:29 sur le fait de l'immigration et en l'occurrence
07:31 des migrants qui aujourd'hui n'ont pas de travail
07:33 qui sont eux aussi instrumentalisés et eux aussi
07:35 exploités dans les trafics de drogue.
07:37 Oui, mais je vous coupe, je rajoute.
07:39 Ce discours-là était valable, et je connais bien le sujet,
07:42 il y a cinq ans. Aujourd'hui, on parlait des quartiers nords
07:44 de Marseille. Avant de venir, j'ai parlé à notre ami
07:46 Rudy Mana et Marc Lamola.
07:48 C'est le patron d'Allianz et à Marseille Policier.
07:50 Pour savoir où on aurait été avec sa femme,
07:52 Laure Garcia, qui est agent sur le terrain.
07:54 Ils me disent que la question des quartiers nords,
07:56 il y a cinq ans, oui, mais aujourd'hui,
07:58 c'est le centre-ville de Marseille et les quartiers sud.
08:00 Les sept dernières interpellations,
08:02 je ne sais pas si on peut le dire sur ce radio,
08:04 mais c'est le parlons-vrai, sept dernières
08:06 interpellations dans les 48 heures ont été faites
08:08 dans les quartiers sud de Marseille.
08:10 Donc on n'est plus dans une question des quartiers nord,
08:12 c'est la question de toute la vie.
08:14 - Mais conclusivement, le procureur de la République de Marseille,
08:16 en audition devant l'Assemblée nationale
08:18 récemment en commission, a quand même rappelé
08:20 l'utilisation notamment des mineurs isolés
08:22 qui sont recrutés maintenant partout sur le territoire.
08:24 Il y a une gestion des ressources humaines
08:26 qui se fait de ville en ville et qui est très impressionnante
08:28 et qui est d'autant plus efficace que
08:30 malheureusement parfois ces enfants, ces mineurs
08:32 n'ont pas d'existence juridique.
08:34 Donc c'est d'autant plus facile pour eux de les utiliser.
08:36 - Bien sûr, bien sûr. - Évidemment que l'immigration
08:38 a une part à prendre là-dedans, mais je ne les pointe
08:40 pas du doigt en disant que c'est des mauvais diables.
08:42 Je dis simplement que leur existence,
08:44 leur inexistence juridique quelque part
08:46 sert précisément cette action.
08:48 - Et attendez, pour ajouter quelque chose à ce que disait Mickaël,
08:50 il y avait aussi, rappelez-vous, dans une cité, c'était
08:52 les Nigérians, la nouvelle mafia nigériane
08:54 qui était arrivée pour chasser
08:56 une ancienne mafia.
08:58 - Alors, les mineurs ont de l'importance
09:00 mais ça n'est pas le ressort fondamental
09:02 qui fait que la drogue est
09:04 devenue un fléau.
09:06 Oui, c'est certes, vous en avez parlé,
09:08 mais ça ne suffit pas pour en faire le sujet.
09:10 - Christophe Malloy a commencé
09:12 à aller dans mon sens.
09:14 Au départ ce sont des mineurs
09:16 qui viennent ensuite des délinquants
09:18 un petit peu plus affirmés.
09:20 - Allez, on laisse finir Philippe.
09:22 - Les mineurs sont un élément du problème
09:24 mais les quatre magistrats
09:26 qui ont fait ces témoignages
09:28 ont révélé un processus
09:30 totalement délétère
09:32 de thiermodisation,
09:34 de mexicanisation
09:36 au sein des prisons.
09:38 Ça c'est même beaucoup plus grave
09:40 que ce qui se passe dans les cités
09:42 et si on ne change pas radicalement
09:44 l'outil dont
09:46 on use quotidiennement
09:48 avec peut-être
09:50 moins de défaitismes.
09:52 C'est-à-dire comment peut-on gagner une guerre
09:54 en étant persuadé qu'on l'a déjà perdue ?
09:56 - Le ratio, pour être très clair
09:58 pour nos auditeurs, 1 euro investi
10:00 par la police,
10:02 1000 euros investis par les mafias
10:04 de la drogue pour contrer
10:06 l'effet de la police.
10:08 Le ratio c'est de 1 à 1000.
10:10 En discutant avec la police sur le terrain,
10:12 on se dit "Pourquoi on ne confisque pas
10:14 ces fameuses voitures qui font l'Espagne, la France ?
10:16 Pourquoi on ne confisque pas
10:18 ces voitures ? Pourquoi à un moment donné
10:20 on ne nous donne pas les moyens financiers ?
10:22 Rappelez-vous Bac Nord.
10:24 Rappelez-vous ce qui s'est passé au moment de Bac Nord.
10:26 Effectivement, la police
10:28 est allée un peu loin, mais on sait très bien
10:30 que l'administration supérieure
10:32 était au courant de ce qu'on fait
10:34 pour pouvoir les moyens de lutter
10:36 par rapport à la question de la drogue.
10:38 Mais encore une fois, on a fait les gentils,
10:40 on a fait les bénis oui-oui, on a regardé
10:42 ailleurs, on a fait la politique de l'autruche
10:44 et on n'a pas regardé que le fléau commençait
10:46 à prendre. Moi je suis marseillais, je vous l'ai dit
10:48 sur cette entretienne, j'ai des filles
10:50 de 17 et 19 ans, de 20 ans
10:52 aujourd'hui, je n'ose même plus les laisser partir
10:54 en boîte de nuit. Vous voyez,
10:56 Cécile et Philippe connaissent l'histoire,
10:58 on en a parlé souvent sur ce plateau-là.
11:00 La situation aujourd'hui gangrène
11:02 toute la vie marseillaise.
11:04 Et ce n'est pas simplement une question
11:06 de justice, de
11:08 vivre libre dans une ville que
11:10 nous aimons, Marseille.
11:12 - Allez-y Philippe Millière.
11:14 - Le propos de Bac Nord, ça a été très mal
11:16 interprété, le film. Il est
11:18 admirable parce qu'il montre comment
11:20 pour reconquérir les cités,
11:22 il faut avoir un autre état
11:24 de droit. - Absolument.
11:26 Allez, 0826-300-300,
11:28 Sabine voulait réagir. Rebonsoir Sabine.
11:30 - Rebonsoir messieurs,
11:32 rebonsoir madame.
11:34 Réagir, alors,
11:36 Marseille, oui, Marseille,
11:38 j'ai une amie à Marseille, c'est lamentable,
11:40 mais vous savez,
11:42 il n'y a pas que l'argent qui circule,
11:44 et les petits qui ont 7-8 ans qui font les guetteurs
11:46 comme mon frère le faisait à Montpellier à la paillade.
11:48 Il y a aussi des
11:50 magasins qui ouvrent des barbershops
11:52 ou d'autres magasins
11:54 où on sait très bien qu'il y a de l'argent sale
11:56 qui passe et que c'est ouvert uniquement
11:58 pour ça et on ne fait strictement rien non plus.
12:00 Donc à un moment donné, je pense
12:02 qu'il y a beaucoup de choses à revoir et c'est pas forcément
12:04 en mettant 10 policiers de plus à droite
12:06 et 10 policiers de plus à gauche qu'on va s'en sortir.
12:08 Et certainement pas d'ailleurs.
12:10 - Elle n'a pas tort, Sabine.
12:12 Je ne vais pas raconter mon cas personnel
12:14 de ce qui m'est arrivé la semaine dernière.
12:16 Mais pourquoi on ne ferme pas ces commerces
12:18 qui vendent de la drogue, qui font du recel ?
12:20 Pourquoi il n'y a pas de fermeture administrative ?
12:22 - Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? - C'est une vraie question.
12:24 - Pourquoi on n'arrête pas les voitures
12:26 immatriculées à Monaco
12:28 ou immatriculées en Espagne
12:30 qui sont des gros calibres de voitures,
12:32 pas les calibres chargés mais les gros calibres
12:34 où on sait très bien que personne ne peut
12:36 se payer cela à Marseille.
12:38 Donc avoir un suivi de cela.
12:40 Pourquoi on ne ferme pas les fameux barbershops ?
12:42 Pourquoi on ne ferme pas certaines épiceries clandestines ?
12:44 Moi je ne suis pas interrogé
12:46 le préfet de police. Souvent on se pose
12:48 la question de savoir par où on commence
12:50 et où on finit. Pour répondre
12:52 à notre auditrice, la police
12:54 pour nous qui sommes marseillais c'est important.
12:56 Cela nous sécurise, madame. Vous avez raison
12:58 de dire que ce n'est pas suffisant.
13:00 Moi je souhaite qu'il y ait plus de policiers,
13:02 je souhaite qu'il y ait plus d'éducateurs dans les rues,
13:04 je souhaite qu'on donne plus de moyens à la politique de la ville.
13:06 Vous savez, vous avez raison, mais aussi
13:08 donnez-nous les moyens, que l'État nous donne
13:10 les moyens de pouvoir avoir une politique
13:12 structurée sur le terrain
13:14 pour pouvoir assurer tout le monde.
13:16 - Mais dans ces cas-là, il faudrait sortir de la CEDH.
13:18 - Non mais je suis d'accord là, monsieur Philippe.
13:20 - Mais vous dites ça à certains, ça fait ce qu'on va faire.
13:22 - Ah ben non, non, non, non, non.
13:24 - Si vous voulez changer la loi, il faut sortir de la CEDH.
13:26 - Non, non, non, parce que, Cécile, aujourd'hui quand je dis
13:28 avec force, et vous savez que je suis pas
13:30 un modéré
13:32 vu mon parcours politique,
13:34 quand je vous dis aujourd'hui que je demande
13:36 une politique d'exception
13:38 pour la question de la drogue à Marseille,
13:40 c'est que je vois tous les jours
13:42 ce qui se passe sur le terrain.
13:44 Je vois tous les jours les dérives
13:46 liées au problème de la drogue. Et si on n'intervient pas
13:48 pour soutenir les magistrats,
13:50 pour soutenir la police, on va dans le mur.
13:52 - Mais il faut quoi ? Il faut du courage
13:54 pour faire ça ? - Mais il faut, il faut, mais ce que fait
13:56 Gérald Darmanin, va dans le bon sens, il faut aller plus loin
13:58 encore, il faut aller plus loin.
14:00 Je suis pas le dernier à critiquer Darmanin ou Macron.
14:02 - Mais c'est quoi une politique d'exception ?
14:04 - A un moment donné, c'est que les magistrats,
14:06 à un moment donné que les magistrats, on parle de places de prison.
14:08 On sait très bien qu'aujourd'hui
14:10 un jeune qui est
14:12 arrêté n'ira pas en prison parce que
14:14 une fois sur trois,
14:16 un avocat, je vous l'ai dit, va trouver un vice
14:18 de forme, et le vice de forme va
14:20 empêcher le jeune d'aller en prison ou va être ressenti de prison
14:22 et on va le retrouver sur un
14:24 lieu de drogue.
14:26 - C'est ce qu'on disait l'autre jour, il faut changer la procédure
14:28 pénale, enfin voilà, il faut.
14:30 - Alors je souhaite du plaisir à Christophe
14:32 parce qu'on a l'air de découvrir
14:34 le rôle de l'avocat, mais
14:36 l'avocat, il est fait pour ça.
14:38 Précisément.
14:40 Alors il y a des avocats honnêtes,
14:42 entendons-nous, je ne voudrais pas
14:44 les croire, mais je ne voudrais pas laisser croire
14:46 - Pardon Philippe, un avocat qui se fait payer en liquide ?
14:48 - Il est dans son client, le gars.
14:50 - Justement, je dis les autres.
14:52 - Mais c'est le rapport, c'est toi qui le dit, c'est le rapport que vous avez tous lu.
14:54 - Mais ils ont l'air
14:56 ces magistrats de découvrir ce
14:58 qu'on sait depuis longtemps.
15:00 Mais si on veut
15:02 véritablement changer l'état de droit,
15:04 il faudrait aussi que ce
15:06 soit accepté au sommet de l'État.
15:08 Et on est loin
15:10 de cette sévérité.
15:12 - Vous disiez, Gérald Darmanin, il fait tout ce qu'il peut,
15:14 mais quand on voit les résultats, 50%
15:16 d'assassinés en plus que l'année passée
15:18 et 100% l'année d'avant. On fait tout ce qu'on peut
15:20 mais les résultats ne sont pas là.
15:22 - Je vous donne les vrais chiffres. Il y a eu sur les
15:24 170 lieux de
15:26 vente de drogue, il y en a 74
15:28 qui ont été fermés avec des centres de
15:30 police. Je peux vous dire aujourd'hui que
15:32 sur les questions de... Il y a eu
15:34 2100 arrestations de jeunes
15:36 qui avaient de la drogue
15:38 sur lui. On était à 1000. Non, non, il y a
15:40 un vrai ciblage des questions de drogue.
15:42 - Oui, mais quand on ferme, ils en ouvrent
15:44 10 à côté. C'est ça le problème ? C'est un problème de moyens
15:46 aussi, c'est pas un problème de volonté.
15:48 - Je pense que le harcèlement perpétuel des
15:50 dealers sur le terrain, avec la présence
15:52 de bleus sur le terrain, comme on dit, ça a peut-être
15:54 la vertu de rassurer la population sur place.
15:56 Il n'y a pas de problème pour ça. Mais ça ne traite
15:58 absolument pas le problème à long terme.
16:00 Je ne parle même pas des nouveaux moyens technologiques
16:02 qui permettent maintenant aux dealers de livrer
16:04 directement chez les gens, par des applications
16:06 de messagerie cryptée, etc.
16:08 Ils n'ont même plus besoin de s'installer
16:10 dans la rue, même si évidemment il y a un contrôle du territoire
16:12 et qu'il faut lutter contre ça. Derrière
16:14 Gérald Darmanin, il l'est peut-être une action volontaire,
16:16 même si je trouve qu'elle est principalement
16:18 cosmétique pour le moment, mais il fait quand même
16:20 partie d'un gouvernement qui n'a pas une
16:22 volonté de faire sur ces sujets-là.
16:24 Éric Dupond-Moretti, désolé de dire
16:26 qu'il n'a pas manifesté une volonté particulière
16:28 sur ce sujet-là. Emmanuel Macron,
16:30 en 2017, il promettait d'ouvrir
16:32 15 000 places de prison. Où sont-elles ?
16:34 Où sont-elles ? On les attend encore.
16:36 Donc on peut m'expliquer que Gérald Darmanin
16:38 est volontaire, et je le crois, mais il fait
16:40 quand même partie d'un gouvernement et d'une majorité
16:42 qu'il n'est pas. - Non mais là-dessus, je partage
16:44 en grande partie ce que vous dites. On avait abordé
16:46 sur ce plateau-là la question internationale. Également,
16:48 on sait d'où vient la drogue. - Bien sûr.
16:50 - On ne peut pas se raconter de ça, mais entre nous, on sait très bien
16:52 d'où elle vient. On sait très bien que la filière
16:54 du Maroc vers l'Espagne,
16:56 remonter ici, on la connaît, en parlant
16:58 de la résine de cannabis. Après la cocaïne,
17:00 on sait que les pays de l'Est aussi, c'est des filières.
17:02 Tout ça, on le connaît. Moi qui suis
17:04 un petit élu marseillais, je sais
17:06 d'où viennent les drogues. Je suis persuadé
17:08 que nos services de police savent encore mieux que moi
17:10 où trouver la drogue. On peut très bien...
17:12 Vous avez raison de pointer ça,
17:14 mais c'est une question aussi qu'on doit
17:16 traiter au niveau du sommet de l'État.
17:18 Et aujourd'hui, si j'ai
17:20 accepté de venir témoigner
17:22 sur ce plateau-là, même si
17:24 j'étais un peu en retard, c'est pour dire à mon nez
17:26 qu'on est en alerte rouge à Marseille.
17:28 Ça suffit. On a besoin, aujourd'hui,
17:30 d'avoir une ville tranquille pour nos enfants.
17:32 - Merci beaucoup Christophe Madre d'être passé
17:34 nous voir, en tout cas, à Conseiller Régional
17:36 Sud-Pas-Cabre. Restez avec nous dans un instant.
17:38 Sabine, vous allez devoir
17:40 vous attaquer à un gros morceau
17:42 puisque vous êtes en face de Philippe Bilger,
17:44 de René Chiche,
17:46 et Mickaël Issadoun. Je peux vous assurer que ça va être coton.
17:48 Et on va garder Christophe Madre.
17:50 - Christophe est trop fort !
17:52 - Non, ça va faire 4 contre 1 !
17:54 Mais ne vous inquiétez pas,
17:56 Sabine, je suis là. Donc on fait un petit point
17:58 dans un instant. A tout de suite.

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