Guillaume Bigot - "Réunion sur l'Ukraine à l'Élysée : Macron n’a convaincu personne !"

  • il y a 7 mois
Retrouvez l'édito politique de Guillaume Bigot

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##L_EDITO_POLITIQUE-2024-03-08##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.
00:04 Sud Radio bientôt à 8h moins le quart, l'édito politique avec Guillaume Bigot aujourd'hui. Bonjour Guillaume.
00:09 Bonjour Benjamin Gleize, bonjour à tous.
00:11 Emmanuel Macron qui recevait hier les chefs de parti à propos de la situation en Ukraine de l'aide apportée par la France à l'Ukraine.
00:18 Quel bilan tirer de ces rencontres Guillaume ?
00:20 Écoutez Benjamin, si Emmanuel Macron voulait rallier le maximum de chefs de parti à sa nouvelle ligne de matamor, disons contre Moscou, c'est un peu raté.
00:28 Mettons de côté les représentants du parti présidentiel, parce que là je pense que le président se parlait un peu à lui-même, il a convaincu personne.
00:35 Éric Ciotti s'est même demandé à quoi servait cette réunion.
00:38 On ne va pas tous citer ses chefs de parti, mais par exemple Manuel Bompard a donné vraiment le ton.
00:42 Il a dit "je suis arrivé inquiet, je suis reparti encore plus inquiet".
00:46 Donc moi mon sentiment c'est que le président a réussi sur le plan intérieur ce qu'il avait déjà réussi sur le plan diplomatique,
00:51 c'est-à-dire créer l'Union Sacrée non pas contre Poutine mais contre lui.
00:54 Pourquoi ? Parce qu'il a tourné le dos à tous les basiques qu'on peut dire de la stratégie.
00:58 "On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens" disait le cardinal de Retz.
01:02 "Tout ce qui est excessif et insignifiant" disait Tallerrand.
01:04 Et je rajoute "on ne brandit jamais, et alors jamais, une menace qu'on n'est pas en capacité de tenir".
01:09 C'était quoi les objectifs de ces rencontres ?
01:12 Je pense qu'il y avait en même temps l'idée de tirer des bénéfices électoraux du conflit en Ukraine, dans le cadre des européennes,
01:18 en posant aux chefs de guerre avantageusement, en cherchant l'effet drapeau, en cherchant au passage à discréditer ses opposants en les traitant de traîtres,
01:26 mais aussi s'interroger sur une forme de narcissisme, d'instabilité, d'immaturité d'un président qui se cherche d'autant plus un rôle depuis 2017,
01:34 qu'il est désormais en fin de course.
01:36 Mais je ne peux pas totalement écarter l'hypothèse de la sincérité.
01:39 D'abord je crois que le président Macron, comme toute une génération de cadres sup et un peu de bobos hors sol,
01:44 ne se sentent plus français, mais européens.
01:48 Et ils sentent bien que leur Europe, comme ils disent, leur Europe post-démocratique, post-étatique, post-nationale,
01:55 c'est une utopie qui est aussi un château branlant.
01:58 Et moi, ça m'inquiète d'ailleurs, ils me font penser à ces généraux argentins qui s'étaient jetés sur les Malouines pour faire diversion.
02:03 Eux veulent leur guerre pour faire leur Europe.
02:06 Est-ce dangereux de supprimer toute ligne rouge comme l'a affirmé le souhaite Emmanuel Macron ?
02:12 Oui, parce que lorsque vous réalisez quand même qu'une puissance démocratique et soi-disant amie comme les Etats-Unis
02:19 sont capables d'espionner en permanence nos dirigeants, de financer des associations séparatistes dans nos banlieues,
02:25 d'incarcérer nos cadres pour racheter des entreprises,
02:29 vous vous dites que si on aide à tuer des milliers de soldats d'une puissance aussi autoritaire et agressive que la Russie,
02:37 forcément ça ne va pas bien se passer.
02:39 Les Etats, comme disait De Gaulle, n'ont pas d'amis mais que des intérêts.
02:42 Mais les Etats, croyez-moi, peuvent aussi avoir des ennemis.
02:45 Et d'ailleurs, c'est ce qu'a bien compris Dmitri Peskov,
02:48 si la France nous traite comme un ennemi, alors nous aussi on va traiter la France comme un ennemi.
02:52 Et c'est pas comme si la Russie, Benjamin, n'avait aucun moyen de rétorsion contre nous.
02:56 Entre sa proximité militaire, sa coopération militaire intense avec l'Algérie,
03:00 et son infiltration, à mon avis, très avancée de la communauté tchétchène alors qu'il est,
03:04 et l'arrivée des Jeux Olympiques, à mon avis, ça va pas nécessairement très bien se passer.
03:08 Et je ne sais pas, finalement, si le Président mesure le décalage d'asymétrie de motivation
03:13 entre d'un côté défendre l'Europe et de l'autre, pour la Russie et pour les Ukrainiens d'ailleurs,
03:16 défendre leur territoire pied à pied.
03:18 Vous savez, je ne suis pas du tout pro-Russe, je pense que d'ailleurs on aurait dû vraiment
03:21 leur faire payer le prix du sang au Mali et au Burkina Faso,
03:25 à Wagner, soi-disant, c'était pas la Russie, pour leur apprendre le respect.
03:28 Mais la France actuelle, elle n'impose plus le respect, tout en se voulant agressive.
03:31 C'est en même temps du suicide.
03:33 Merci à vous, Guillaume Bigon, on vous retrouve bien sûr tout à l'heure avec Céline Pina.
03:37 Les débats en reviendra bien évidemment sur ce sujet à 7h47.

Recommandations