Les mairies ne parviennent plus à se faire assurer par des compagnies françaises

  • il y a 6 mois
Avec Yannick Hellio, adjoint au maire de Dinan, chargé des bâtiments et de la voirie

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-03-08##

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Transcript
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Benjamin Gleize.
00:04 - Sud Radio, 7h13, c'est à la une, elle serait aujourd'hui plusieurs milliers en France.
00:09 De plus en plus de communes ne parviennent plus à trouver d'assurance française pour les assurer.
00:14 Certaines doivent donc se tourner vers des compagnies étrangères.
00:18 C'est le cas notamment de Dinan dans les Côtes d'Armor.
00:21 Bonjour Yannick Elio.
00:23 - Bonjour Benjamin.
00:24 - Et merci d'être avec nous ce matin sur Sud Radio.
00:26 Vous êtes l'adjoint au maire de Dinan en charge des bâtiments et de la voirie.
00:30 Aujourd'hui, qui assure la ville de Dinan, Yannick Elio ?
00:34 - Alors depuis le 31 décembre où notre ancienne assureur à la Maïf nous a lâchés,
00:42 nous nous sommes tournés contraints vers des assureurs étrangers.
00:47 Et ça a été un vrai parcours du combattant pour trouver des solutions de repli.
00:53 Donc aujourd'hui, une compagnie américaine et une compagnie japonaise assurent une petite ville de province française.
01:02 On marche sur la tête.
01:03 - Ça paraît complètement incroyable. Vous avez raison, effectivement Yannick Elio, on marche sur la tête.
01:08 Pourquoi en être arrivé là ?
01:11 Ça veut dire que les compagnies, les assurances françaises aujourd'hui refusent d'assurer des villes comme la vôtre ?
01:18 - En fait, la politique des compagnies d'assurance est très difficile à comprendre,
01:24 enfin ou plutôt trop facile à comprendre.
01:27 Elles n'ont qu'un objectif, rentabilité.
01:31 Donc les assureurs se retirent du marché des collectivités parce qu'il est insuffisamment rentable.
01:38 Et du coup, des petites collectivités comme nous nous trouvons dans de grandes difficultés.
01:45 Alors que nous mettons tout en oeuvre avec une politique ambitieuse de prévention des risques,
01:51 comme le plan communal de sauvegarde, comme le schéma directeur immobilier,
01:55 mais ça n'intéresse plus.
01:58 C'est le sentiment vraiment que moi j'ai, c'est que le risque que nous représentons n'intéresse plus les compagnies françaises.
02:10 - C'est une vraie colère finalement que vous avez ?
02:15 - Oui, c'est une vraie colère parce que quant au mois de mars 2023,
02:23 la Maïf, notre assureur, nous dit "j'arrête le contrat" alors qu'il aurait dû courir jusqu'au 31 décembre 2024.
02:32 Très rapidement, vous mettez tout en oeuvre pour trouver des solutions et vous ne trouvez pas de solutions.
02:39 Et le temps passe. Et vous avez une obligation vis-à-vis de vos concitoyens.
02:45 Ce bien n'appartient pas aux élus, le bien de la ville n'appartient pas aux élus.
02:51 Il appartient à l'ensemble de la collectivité, mais au-delà, il appartient aux français.
02:58 Et donc vous avez une obligation d'entretenir ce bien, de l'entretenir et de le garantir.
03:02 - Parce que sans assurance, forcément, ça peut être catastrophique pour une commune.
03:08 Quand on sait qu'il y a à peu près 2500 à 3000 collectivités aujourd'hui pas assurées,
03:14 si vous avez un sinistre important, ça remet en cause l'équilibre financier de la ville.
03:21 Et ça veut dire aussi autant d'investissements que vous ne pourrez pas faire
03:28 parce que vous êtes tenu de remettre en état le bien qui vous a été confié.
03:32 - Au final, allez-y Agénique Elio. - Je vous en prie.
03:36 - Non, non, allez-y, terminez.
03:38 - Donc, si vous mobilisez des sommes pour provisionner pour des éventuels sinistres,
03:44 d'abord c'est interdit par la loi puisque juridiquement nous n'avons pas le droit de provisionner des sommes
03:50 dans la seule hypothèse où des sinistres pourraient intervenir au risque sinon de nous voir notre tutelle administrative retoquer notre budget.
03:57 Donc déjà, nous ne pouvons pas le faire. Mais à supposer qu'on le fasse, ces sommes bloquées,
04:01 nous empêcherons de moderniser la ville, nous empêcherons de créer de nouvelles infrastructures sportives, scolaires, l'entretien de voirie, etc.
04:12 On se mord la queue là. Donc il faut vraiment que l'État nous aide dans nos démarches pour trouver des solutions pérennes
04:22 pour que l'avenir soit plus rose, si j'ose dire, sur le point de nos assurances.
04:28 - Concrètement, ça signifie quoi aujourd'hui d'être assuré par une compagnie japonaise et une autre, américano-britannique ?
04:36 Est-ce que les conditions sont diffèrentes ?
04:38 - Alors, en fait, pour que ces sociétés, ces deux sociétés, acceptent de nous assurer, il a fallu surtout faire des choix.
04:46 Comme de ne plus assurer le rempart qui ceinture la ville. Bâtiment classé.
04:52 Vous imaginez demain un effondrement partiel de ce rempart, qui paye ? C'est la ville qui paye.
05:02 La ville c'est qui ? Ce sont les citoyens.
05:04 C'est aussi accepter des très fortes franchises. Nous n'étions pas en position de force.
05:11 Nous n'étions même pas en position de discussion. On a accepté ce qu'on a trouvé.
05:17 C'est-à-dire que quand vous faites un achat conséquent, vous allez regarder le prix de plusieurs prestataires
05:28 et vous allez faire un choix en fonction du prix et de la qualité. Là, nous n'avons pas eu ce choix.
05:33 - Ce sont eux qui sont venus vous chercher ? Comment ça s'est passé à ce niveau-là ?
05:38 - Pardon ?
05:39 - Ce sont ces compagnies qui sont venues vous chercher ?
05:41 Est-ce qu'on a des compagnies étrangères qui savent que les compagnies françaises n'assurent plus les communes et qui donc viennent ?
05:47 - Je ne sais pas si elles viennent, mais nous on est allés chercher.
05:51 Parce que dans les tout derniers jours de décembre, nous n'avions pas d'assureur.
05:56 Alors qu'on avait lancé un appel d'offres, c'était un fruit pu.
06:02 On a trouvé une société de courtage, multinationale, elle aussi anglo-américaine,
06:07 qui nous a donc trouvé ces sociétés. Vous voyez un courtier anglo-américain,
06:11 une compagnie américaine et une compagnie japonaise pour assurer un risque d'état français.
06:18 Donc ce courtier a fait son travail. Il est allé à la pêche chercher des acteurs intéressés
06:28 ou potentiellement intéressés par le risque que nous représentons.
06:32 Mais nous avons eu cette chance. Encore une fois, il y a 2 500 à 3 000 collectivités qui n'ont pas eu cette chance.
06:39 - Et qui n'ont pas du tout d'assurance. - Donc elles sont leurs propres assureurs, auto-assureurs.
06:44 On est vraiment dans des situations compliquées.
06:47 - Effectivement, et c'est important d'en parler aussi puisqu'il y a un vrai sujet.
06:51 L'État doit s'en emparer très clairement.
06:53 Dînan, vous le disiez, les assureurs que vous avez étrangers n'assurent pas les remparts.
06:58 On marche sur la tête, vous le dites Yannick Elieu, vous avez tout à fait raison.
07:02 Un grand merci en tout cas d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio pour expliquer cette situation que connaissent un grand nombre de communes en France.
07:08 Vous êtes l'adjoint, je le rappelle, au maire de Dînan dans les Côtes d'Armor en charge des bâtiments et de la voirie. Merci à vous.

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