• il y a 9 mois
A la veille de la reprise de la saison à Abu Dhabi (Emirats Arabes Unis), Léo Bergère était l'invité de « L'Équipe de choc ». Le champion du monde a notamment évoqué les Jeux Olympiques à Paris et la concurrence au sein d'une équipe de France.

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Transcription
00:00 C'est le numéro 2 mondial de triathlon.
00:02 Léo Berger est avec nous en direct d'Abbou Dhabi
00:04 à la veille de la reprise de la saison.
00:06 Salut Léo, pardon j'allais dire Léo Messi, non.
00:09 Salut Léo, merci d'être avec nous.
00:10 Qu'est-ce que tu fais, tu es où exactement
00:13 et tu fais quoi à la veille de la grande rentrée des classes ?
00:16 Repos ou encore un peu d'entraînement ?
00:18 Bonjour à tous, c'est un plaisir d'être sur le plateau avec vous.
00:22 On est à la veille de la reprise, de la rentrée des classes
00:26 comme tu viens de dire, de la saison mondiale de triathlon.
00:30 Et donc la veille d'une course comme ça,
00:32 on fait les trois disciplines.
00:34 On a roulé ce matin,
00:36 on a fait la reconnaissance du parcours natation
00:39 en début d'après-midi et puis là je viens d'aller courir.
00:41 Et donc à chaque fois on met une petite touche d'intensité
00:43 pour rester réveillé avant la grande compét' de demain.
00:46 Même la veille, on va au charbon.
00:48 Là on est d'accord, Léo tu reviens sur le circuit
00:51 où tu as été sacré champion du monde il y a deux ans,
00:52 normalement tu es en confiance, ça devrait te réussir.
00:56 C'est des bons souvenirs ?
00:58 Oui c'est vrai que pour rien cacher,
01:01 je viens de courir sur le parcours
01:03 où j'avais été champion du monde il y a deux ans.
01:05 J'ai eu ce petit souvenir agréable plutôt.
01:10 Après il ne faut pas se rappeler des courses du passé,
01:16 mais plus se focaliser sur ce qu'on a à faire demain.
01:20 C'est sûr que ça met plus en confiance de revenir sur des lieux
01:23 où on a réussi des belles courses.
01:25 La nouvelle saison commence et puis il y a un événement gigantesque,
01:29 c'est les JO.
01:30 Tu peux nous rappeler comment ça se passe ?
01:31 Parce que toi tu n'es pas encore qualifié,
01:33 tes copains ont leur pré-qualif en poche.
01:35 Sur quoi ça va se jouer ?
01:36 Parce qu'on est d'accord, vous êtes beaucoup trop nombreux
01:38 pour le nombre de places.
01:40 C'est ça, on est 4 voire 5 pour seulement 3 places pour les Jeux.
01:45 Donc ça va être une belle bataille jusqu'au bout.
01:49 Il y a un gros niveau, une grosse densité,
01:51 je pense que c'est quelque chose qui nous tire tous vers le haut
01:55 et qui nous pousse tous à aller chercher des gros résultats.
01:58 Pierre et Dorian ont déjà leur pré-qualification à confirmer pour leur part.
02:04 Vincent, Luis et moi, on va se batailler un peu pour aller chercher ce quota.
02:10 Ça ne va pas être simple,
02:13 mais on joue les premiers rôles à chaque fois sur les compétitions.
02:18 On peut juste souhaiter que le meilleur gagne
02:22 et que les meilleurs français soient au jeu à Paris.
02:25 On est en train de revoir des images du Test Ivan de Paris
02:28 qui a été diffusé sur la chaîne L'Equipe.
02:30 On est obligés de parler de la scène parce que nous on ne l'y connaît pas trop,
02:34 mais tout le monde en parle beaucoup.
02:35 Je crois que Dorian Connachs en a remis une couche il y a 15 jours
02:37 en disant qu'il avait peut-être un peu peur que le triathlon se transforme en duathlon
02:40 si jamais vous n'étiez pas autorisés à plonger dans la scène.
02:43 Est-ce que tu partages cet avis ?
02:44 Je sais qu'il y en a qui disent que vous avez déjà nagé dans bien pire que ça.
02:48 On peut entendre ton opinion sur le sujet de la scène.
02:50 C'est si sale que ça ?
02:53 Non, je ne dirais pas qu'elle est potable l'eau de la scène,
02:57 mais on a nagé dans des sites bien plus pollués.
03:02 Honnêtement, le jour du Test Ivan, l'eau était plutôt clean.
03:06 Après, c'est bien dépendant de la météo qui fait sur Paris.
03:14 C'est ça qui rend la natation possible ou pas possible.
03:16 Après, je pense qu'on a des options bis, notamment au niveau des dates de compétition.
03:23 J'ai confiance en l'organisation de Paris pour que l'événement soit tenu en tant que triathlon
03:29 parce que ça n'aurait pas de sens de supprimer cette partie-là de notre sport.
03:34 C'est du bien d'entendre ça. On a confiance en l'organisation.
03:37 Bertrand Latour.
03:37 Bonjour, je voudrais remondir sur la question de France.
03:40 C'est un sujet de discussion au sein de votre discipline
03:44 parce que la seule manière pour laquelle on aborde le triathlon en ce moment, c'est justement la scène.
03:49 Est-ce que dans votre microcosme, c'est le cas ou pas du tout ?
03:54 Non, pas du tout. Je vous rassure, on est plus focalisé sur la qualif' olympique.
04:01 Pour les Français, mais aussi pour nos collègues à l'étranger,
04:04 on est plus à la recherche de la qualif' olympique que de se préoccuper de la qualité de l'eau de la scène.
04:11 On est assez confiant, on a pu le faire sur le Testi 20 l'année dernière.
04:15 On pense tous que c'est possible de tenir l'événement dans de bonnes conditions.
04:22 Hugo Bonneval.
04:23 Bonjour Léo. J'ai une question d'ordre tactique.
04:26 Quel est ton domaine de prédilection entre les trois exercices ?
04:31 Et surtout, est-ce que tu travailles plus où tu es le meilleur pour essayer de gagner le plus de temps ?
04:37 Ou à l'inverse, est-ce que tu essayes de rattraper le retard sur les autres disciplines pour essayer d'en faire le moins possible ?
04:43 C'est toujours le grand dilemme parce que j'essaye toujours de renforcer mes points forts pour aller faire encore plus mal aux adversaires.
04:51 Et à la fois tout en bossant mes points faibles pour éviter de prendre du retard en natation ou de progresser en course à pied.
05:00 Ce que j'essaye de faire cet hiver, c'est de bosser un peu tout à la fois.
05:05 J'essaie de parfaire un peu ma natation pour sortir aux avant-postes du groupe de tête.
05:12 Et ensuite, ma discipline de prédilection c'est plutôt le vélo.
05:16 Donc c'est là que j'essaye de faire des écarts ou voir juste impacter mes adversaires, leur faire mal aux jambes.
05:22 Pour ensuite qu'ils soient un peu plus fatigués en abordant la course à pied.
05:26 Et donc là, la course à pied c'est un peu ce qui me manquait, surtout la dernière partie de la course,
05:32 l'emballage final et le sprint pour aller chercher vraiment les médailles.
05:37 Donc là c'est ce que j'ai travaillé cet hiver.
05:40 On va voir si ça porte ses fruits dès le début de saison ou s'il faudra encore quelques mois de travail pour voir de la progression.
05:48 On rappelle que les distances pour l'épreuve de demain c'est 750 mètres de natation, 20 kilomètres de cyclisme.
05:53 Donc tu vois que tu en auras beaucoup plus à faire toi Pierre avec tes 100 bornes à la fin de l'année.
05:56 Et 5,3 kilomètres de course à pied.
05:58 Quanto, une question aussi.
05:59 Bonjour Léo, déjà très beau rideau derrière toi, beau décor.
06:02 C'est important.
06:04 Beaucoup de goût de ta part.
06:06 J'ai une question, quand tu sors d'une période de repos en général,
06:09 est-ce qu'il y a une discipline qui est plus exigeante physiquement pour arriver à retrouver ton top niveau ?
06:14 Et à contrario, est-ce qu'il y a une discipline qui est peut-être un petit peu plus naturelle pour retrouver plus rapidement ton vrai niveau ?
06:21 Oui, effectivement la natation, on entend souvent dire que c'est un sport assez ingrat.
06:26 Et voilà, c'est sûr que quand on s'arrête de nager deux semaines, par exemple à la coupure en fin d'année,
06:31 on reprend, on a l'impression d'être un caillou, on ne sait plus nager,
06:34 il faut reprendre ses repères et presque tout recommencer dès le début.
06:38 En tout cas, c'est ce qu'on a l'impression de devoir faire.
06:41 Après, pour ce qui est du vélo, on n'oublie jamais comment pédaler sur un vélo.
06:47 Personne n'oublie ça, donc ça revient plutôt naturellement.
06:51 Et tout comme la course à pied, on sait comment mettre un pied devant l'autre et ça se passe plutôt bien à la reprise.
06:56 Il y en a qui savent mieux le faire que d'autres quand même.
06:57 On va rappeler qu'aujourd'hui, le niveau du triathlon français n'a jamais été aussi bon que ce soit chez les hommes comme chez les femmes.
07:02 On a, tu l'as dit, quatre triathlètes qui sont capables de devenir champions olympiques.
07:06 Dorian Koninx, champion du monde en titre, Pierre Lecord, Vincent Luis, double champion du monde.
07:10 Toi, il y a les filles bien sûr, avec Emma Lombardi et Cassandra Beaugrand.
07:13 Comment est-ce que vous gérez ça en interne ? Est-ce que ce niveau, ça tire tout le monde vers le haut ?
07:16 C'est sain ou bien c'est aussi chacun pour soi, surtout en cette période de qualif' olympique et ça se tire un peu entre les pattes ?
07:21 Et vous êtes entre deux, comment ça se passe ?
07:24 On a toujours gardé cette atmosphère très saine entre nous.
07:27 Et c'est vrai qu'on a l'impression d'être une bande de potes sur les compétitions, ce qui n'est pas le cas de tous les pays.
07:33 On peut voir des pays où ça se tire dans les pattes, comme tu viens de dire.
07:39 Et c'est ce qui fait qu'on a un gros collectif qui est bien soudé et qui nous permet d'aller chercher des gros tirs de groupés.
07:47 Maintenant, on ne va pas se mentir, quand il s'agit de prendre la dernière place qualificative pour les Jeux,
07:54 il n'y a pas de copain qui tient. On a beau avoir des affinités avec les gars du collectif,
08:02 malheureusement, ça reste le jeu de la compétition.
08:05 Surtout que d'être en équipe, tu me dis si je me trompe, mais c'est un vrai atout pour piéger la concurrence.
08:11 C'est ça ? Il y a une forme de "on va se passer les relais et c'est plus facile d'être meilleur en groupe" ?
08:18 C'est ça, en fait, pour l'équipe de France, on a pas mal de points communs dans nos forces et faiblesses pendant la course.
08:26 On va être plutôt à l'aise en natation, donc on va pouvoir sortir de cette épreuve-là plutôt portée vers l'avant.
08:35 Et puis directement faire des efforts en vélo pour éloigner les adversaires qui peuvent courir plus vite derrière.
08:41 On va chercher à avoir cette stratégie un petit peu commune.
08:45 C'est un sport individuel, mais où on peut utiliser un petit peu les forces communes d'une même équipe.
08:51 C'est ce qu'on essaye de mettre en place depuis quelques années maintenant.
08:55 Léo Bergère, dernière question pour Pierre Bouby.
08:57 Salut Léo, petite question. Ici sur le plateau, j'ai un défi contre Bertrand à l'issue de cette saison.
09:04 J'ai peut-être potentiellement 100 km de vélo à faire. Merci pour la trompette.
09:10 Qu'est-ce que tu peux me conseiller avec un corps qui est le mien, qui n'est pas du tout celui d'un cycliste ?
09:16 Je l'avais du foot, Pierre, pour rappel.
09:19 Alors il y a plusieurs choses à bien respecter pour passer un bon moment sur tes 100 km.
09:24 Je suis sûr que ça va aller nickel. C'est un bon cuissard pour ne pas avoir mal aux fesses.
09:30 Et après, bien manger quand même.
09:36 C'est comme une voiture, si on ne met pas le carburant, ça ne va pas aller au bout.
09:40 Donc prévoir un bon ravito et puis n'aie pas peur de faire des pauses au milieu pour recharger un peu la machine.
09:48 Et puis après, bien profiter du paysage et puis part avec des copains.
09:52 Ça passera plus rapidement, je pense.
09:54 C'est moi le copain, donc ça va aller.
09:56 Merci infiniment Léo Bergère. On sera à fond derrière toi et tous les Bleus.
09:59 Départ, coup d'envoi 15h, heure française, sur la chaîne L'Equipe.
10:02 Salut, à demain. A fond.
10:05 - Allez ! - Allez ! Trop bien !

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