• il y a 9 mois
La sociologue Sabrina Medjebeur était invitée sur le plateau de CNEWS ce jeudi 7 mars. Elle a notamment questionné le narcotrafic à Marseille qui, selon elle, devrait s’étendre à tout l’Hexagone dans le futur. «La manne financière que représente le trafic de drogue est impossible à endiguer»

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Moi je voudrais indiquer que c'est complètement fichu,
00:04 que Marseille est un préfiguratif de ce qui va continuer à se passer en France.
00:09 Et ce problème, il est lié à des mutations qui perdurent depuis 40 ans dans ce pays,
00:14 c'est-à-dire qu'autrefois, les grandes métropoles qui étaient fortement industrialisées
00:18 avaient une figure de respectabilité qui était celle du père,
00:22 du fait de son utilité économique et sociale.
00:25 Cette respectabilité aujourd'hui, elle n'est acquise que lorsqu'on est ou dealer ou djihadiste.
00:29 Donc aujourd'hui, dans de nombreux quartiers, vous avez ce double spectre.
00:33 Ça c'est la première des observations sociologiques.
00:35 La deuxième des observations sociologiques, c'est évidemment lié au phénomène de l'immigration,
00:40 et là je rejoins tout à fait Gérard.
00:42 Non seulement parce qu'il y a un clivage générationnel qui a fait que les enfants d'il y a 20 ans
00:46 sont devenus aujourd'hui ce qu'on appelle les jobbers, les charbonneurs,
00:50 enfin tout le langage qui concerne ce trafic de drogue,
00:54 et malheureusement, aujourd'hui, la manne financière que représente l'Etat fric de drogue
00:58 est impossible à endiguer.
01:00 Alors moi, je veux bien qu'on parle de l'Etat de droit,
01:02 mais il faut rappeler que l'Etat de droit n'existe pas dans ces quartiers,
01:05 que le monopole de la violence légitime n'existe pas,
01:09 que ce sont des tas de droits, et ces tas de droits obéissent à la loi du plus fort,
01:12 à la loi du clan, à la loi du boss, à la loi du jobber et à la loi du charbonneur.
01:16 Maintenant, quand on parle, j'entends Benoît Yadan nous dire que
01:19 Marseille est la première ville algérienne de France,
01:22 évidemment qu'il y a un lien de causalité avec tous ces phénomènes de violence,
01:26 et l'immigration, c'est une certitude.
01:27 Après, pour ce qui est des problèmes à postériori, c'est-à-dire la corruption,
01:31 ça, ça a toujours existé.
01:33 Moi, je me souviens, par exemple, de l'ancien maire de Marseille qui disait à l'époque
01:36 qu'il se tue entre eux, ces dealers,
01:38 que Sylvie Andrieux a été inquiétée pour ces problèmes-là de corruption.
01:42 Cade-Dunkerque, il y a également des personnes qui travaillent dans des ports,
01:45 qui sont menacées de mort par la torture, la jambisation ou le barbecue,
01:49 qui sont leur méthode, et qui n'ont pas le choix, malheureusement, que d'accepter.
01:53 Non, mais c'est un vrai fléau.
01:54 Il faut savoir que ce n'est pas simplement Marseille, c'est le Havre,
01:57 c'est Anvers, tout ça est un problème qui n'est pas simplement franco-français,
02:01 qui dépasse la frontière française.
02:03 Et qu'est-ce qu'on a face à ça comme réponse politique à apporter ?
02:06 La CRS 8 de temps en temps déployée, le ministre de l'Intérieur qui arrive,
02:10 qui nettoie les murs, qui fait des déclarations solennelles, etc.
02:13 Alors que dans les sous-bassements, et notamment concernant cette audition du magistrat,
02:17 on vous révèle ce que c'est que la réelle inquiétude de ces gens.
02:20 Mais ces magistrats-là sont très courageux parce qu'ils risquent leur vie
02:23 en s'exposant et en indiquant de telles inquiétudes et de tels propos.
02:27 Sous-titrage ST' 501
02:29 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

Recommandations