La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit aux 15 millions d'arriérés d'impôts que Dominique Tapie devra régler à l'administration fiscale
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00:00 Christophe, vous voulez nous parler de Dominique Tapie, la veuve de Bernard Tapie qui se voit contrainte de payer plus de 15 millions d'euros à l'administration fiscale française.
00:08 Il y avait un litige sur les revenus des époux Tapie depuis très longtemps, on est dans la fin des années 80, début des années 90, puis des revenus plus récents.
00:15 Lui était en liquidation judiciaire donc les sanctions fiscales étaient suspendues, elle l'était aussi mais ne l'était plus ensuite.
00:21 Donc le fisc a réclamé son dû, elle a demandé au conseil d'état de trancher, le conseil d'état a tranché et elle doit bien payer ses 15 millions qu'elle devait depuis des années.
00:31 Et bien voilà, là on fait preuve d'application du règlement mais aussi de discernement compte tenu de ce que Bernard Tapie a pris dans l'arbitrage Adidas,
00:40 qui a été contesté, annulé, et bien ce qu'il doit, il doit le payer, il n'est plus là, ses héritiers, son épouse, ce qu'ils doivent, ils doivent payer.
00:49 Bernard Tapie à sa mort, après une agonie où il a montré un courage mais exceptionnel et sans doute donné beaucoup de courage aux gens, a eu droit à des hommages unanimes,
00:59 jusqu'à des obsèques officiels dans le stade Vélodrome qui était presque l'équivalent de celle de Maradona en Argentine.
01:05 Attention, tout en rendant hommage à cet homme qui avait une forme de génie et puis beaucoup de courage,
01:11 n'omettons pas de montrer les ombres de ce personnage, notamment dans les affaires privées et politiques, le fils que lui patiemment rattrape et demande cet argent qui est dû aux Français.
01:22 Elle, elle dit justement, elle, elle dit "bah oui mais moi j'étais pas au courant des affaires de mon époux",
01:26 elle dit "c'est pas moi qui dois les dettes, c'est mon mari, pourquoi la femme serait-elle responsable des dettes de son mari, c'est pas normal".
01:31 C'est l'impôt sur le revenu, c'est le foyer fiscal, ils étaient mariés.
01:34 Mais par rapport à ça, moi je vois deux choses. Alors il y a la question, ou je le dis aussi en tant que jeune,
01:41 où c'est des quantités d'argent qui pour moi me paraissent astronomiques,
01:44 il y a aussi quelque chose où je pense que pour beaucoup de gens c'est assez insupportable d'entendre des gens qui ont toujours connu un grand train de vie se plaindre maintenant de ça.
01:53 Une fois que c'est dit, moi ça me fait penser à quelque chose que j'ai vu de nombreuses fois dans beaucoup de foyers,
01:58 avec des couples mariés, y compris dans la bourgeoisie où la femme est toujours laissée de côté sur la question de la comptabilité et des affaires fiscales.
02:05 Tout le temps. Et je crois que ça vient de questionner un modèle culturel qui a lieu en France, en Occident,
02:11 c'est quand il y a mariage, sous notre régime autant économique que politique, qu'on associe en fait ces deux corps et du coup ces patrimoines,
02:20 on a toujours des pratiques culturelles où la femme n'a jamais de visibilité et de transparence sur ce qui se passe.
02:26 Voilà les deux problèmes.
02:28 Il est tout à fait possible qu'elle n'était pas au courant et donc c'est un point injuste et elle a payé cette somme.
02:33 En fait non, il y a deux choses. Il y a le truc où pour moi c'est insupportable d'entendre ces personnes qui ont connu un grand train de vie se plaindre maintenant.
02:39 Il y a l'autre côté qui est aussi la personne féministe, ça ne m'étonne pas qu'elle ait pu être dans un état de non-conscience de ce qui se déroulait dans les comptes de son foyer.
02:47 Bien sûr quand elle était sur le yacht au large de Saint-Tropez, elle était totalement non-consciente.
02:53 Des difficultés fiscales, c'est très possible. Il y a des pratiques culturelles qu'il ne faut pas sous-estimer bien sûr.
02:58 Jean-François Copé, elle doit payer c'est tout ?
03:00 Il y a eu une longue procédure, c'est passé au Conseil d'État, ça n'a pas été traité de la religion.
03:05 Ne faites pas attention à Charles Bronsigny.
03:07 Vous êtes très indiscipliné.
03:09 Derrière tout ça, il y a un drame personnel qui est extrêmement douloureux qui est celui de la famille Tapie aujourd'hui.
03:18 Pour avoir lu les déclarations de Dominique Tapie, on ne peut pas être totalement insensi, parce que je pense qu'effectivement, elle n'était probablement pas au courant de tout cela.
03:28 Maintenant une fois qu'on a dit ça, la loi est la loi. Il n'y a pas d'échappatoire.
03:33 Et elle va payer, Charles, pour vous c'est parfaitement normal.
03:36 Non mais moi je ne connais pas le détail du dossier. C'est simplement être non conscient.
03:41 C'est une légende aussi Bernard Tapie dans laquelle il y avait, comme l'a rappelé Christophe, des parts d'ombre dont tout le monde était conscient en réalité.
03:51 Ce qui n'enlève rien au charme du personnage.
03:54 Les parts d'ombre, ce n'est pas tant le sujet des parts d'ombre que de savoir ce qu'il était dû ou pas dû.
03:59 Il y a vraiment deux aspects qui sont différents.
04:02 Le sujet de la vie du ménage, quel que soit ce ménage, celui-là est très médiatique, mais il y en a d'autres qui le sont beaucoup moins.
04:08 C'est une chose. Les parts d'ombre, c'en est une autre.
04:11 La question c'est quelle était l'ampleur des dettes.
04:15 Et ça, je ne suis pas certain que Mme Tapie était tout à fait au courant de tout cela.
04:19 Mais ça fait partie quand même des grands romans français.
04:21 C'est une histoire qui fascine.
04:23 C'est une histoire qui fascine par-delà la mort même du héros principal de cette histoire.
04:28 Ça continue de fasciner.
04:30 Mais fascination, c'est dans le sens positif comme dans le sens négatif.
04:33 La fascination, c'est la cristallisation des passions sur ce personnage et par procuration sur sa femme aujourd'hui.
04:41 Je trouve que là, vraiment, il y a un très beau, très fort, très douloureux, très poignant roman français.
04:48 Alors, parce qu'elle a donné une interview chez C8 à Jordane et qui lui dit, voilà, qu'est-ce qu'elle dirait à Bernard Tapie s'il se trouvait devant elle.
05:00 Elle dit "je lui dirais qu'il a fait du mieux qu'il a pu. Il voulait m'épater".
05:03 Vous savez, c'était ses mots. "Je voulais t'épater. J'en demandais pas tant".
05:06 Et bien voilà, là, on est vraiment au cœur de la force et de la douleur et de l'émotion.
05:13 C'est aussi un modèle culturel où les hommes doivent épater les femmes, faire la roue comme ça et claquer de l'argent.
05:18 C'est peut-être ce qu'il faudrait réfléchir aussi.
05:20 Là, vous faites un décryptage politique.
05:21 Là, moi, j'étais sur le terrain romanesque. Il y a quand même une densité romanesque dans cette affaire.