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00:00 Bonjour Pauline.
00:00 Super Tuesday, super soirée, je disais à l'instant on s'y attendait, pas de surprise,
00:05 a priori on connaît l'affiche du duel du mois de novembre prochain.
00:08 Oui c'est pour ça qu'en fait on entend des fois quelques petites voix qui sont un petit peu ironiques
00:14 et qui disent "mais pourquoi est-ce que vous attirez autant l'attention des téléspectateurs sur le Super Tuesday ?
00:19 Parce qu'autant il y a des primaires américaines sur lesquelles il y a un vrai challenge,
00:23 autant là l'affiche on la connaît évidemment, c'est Joe Biden, Donald Trump qui s'y profite.
00:28 Pourquoi ça reste important d'en parler Armelle justement ?
00:30 En fait, alors d'abord je pense qu'il y a une question d'habitude, plus qu'autre chose, il y a une question d'habitude.
00:35 C'est un rendez-vous le Super Tuesday.
00:36 C'est un rendez-vous, voilà.
00:37 Après on va regarder dans les micro détails pour voir finalement ce qui a manqué à Donald Trump
00:42 et qui fait un peu qu'on peut rajouter un peu de narratif autour,
00:45 c'est-à-dire le fait qu'il n'a pas eu le grand chelème puisque Nicky Haley a quand même gagné le Vermont
00:50 qui est un état frontalier à côté de l'Alaska là-haut, du Canada pardon,
00:56 et surtout qu'elle a la paix des endroits où il aurait pu être comme la Virginie ou alors le Maine.
01:03 Mais aujourd'hui on a en fait, j'allais dire, un tel duel d'hommes, un tel duel de personnalités,
01:10 une telle volonté de revenir sur, pour Donald Trump, sur ces huit ans où il a été exclu de la présidence,
01:17 que pour lui les choses sont faites et que finalement le Super Tuesday n'est qu'une manière d'enterriner déjà
01:23 une situation de fête en disant même dans ce cas où j'ai quinze états qui sont à ma disposition,
01:29 même dans le cas où j'ai une ancienne ambassadrice à l'ONU devant moi
01:32 et où j'ai une contestation chez une partie des Républicains,
01:35 regardez j'arrive quand même à remporter mes élections et j'arrive quand même à remporter ce Super Tuesday.
01:41 Et c'est vrai que ce qui est presque le plus étonnant sur les élections américaines,
01:45 ce n'est pas tant la politique intérieure, c'est que lorsque l'on discute à l'extérieur avec tous les autres pays,
01:50 puisque c'est quand même notre métier de discuter avec les diplomaties d'autres pays,
01:53 tout le monde aujourd'hui parie sur Donald Trump et que la question finalement ne se pose plus,
01:58 si ce n'est dans le camp démocrate avec un Joe Biden qui se cramponne quoi qu'il arrive
02:03 parce que lui il veut arriver à faire mordre la poussière une nouvelle fois à Donald Trump.
02:08 Est-ce que c'est fait pour Donald Trump ? C'est bien sûr l'une des questions que l'on pose ce matin
02:12 et qu'on posera ensemble à notre invité Célia Bélin à partir de 10h.
02:16 Armel, on va s'intéresser à la Californie.
02:19 Alors là pour le coup, on parlait du Vermont, on va y revenir dans un instant,
02:23 mais la victoire de Donald Trump en Californie est écrasante, près de 90% des voix.
02:28 C'est ce que nous raconte Loïc Pialat depuis Los Angeles.
02:31 Alors c'est vrai qu'à première vue, cet écart très significatif entre Donald Trump et Nikki Haley
02:40 peut surprendre. Nikki Haley présentée comme la candidate modérée dans un État comme la Californie,
02:45 progressiste, libérale, quand la Californie a choisi un gouverneur républicain il y a 20 ans,
02:50 c'était Arnold Schwarzenegger, un modéré qui croit par exemple fermement dans le réchauffement climatique,
02:55 mais c'est peut-être une vision un peu datée parce que les électeurs républicains, comme ailleurs dans le pays,
03:00 changent en Californie en 2016. L'État dans lequel Donald Trump a remporté le plus de voix, c'était la Californie.
03:06 Il y a une logique évidemment démographique, c'est l'État le plus peuplé de loin de l'Union,
03:12 mais tout change parce qu'il y a une base très solide républicaine dans le comté d'Orange par exemple,
03:17 tout près de Los Angeles, dans la vallée centrale, le cœur agricole de la Californie.
03:21 Vous allez trouver vraiment des républicains extrêmes sans beaucoup chercher.
03:26 Ce qui ne change pas, c'est qu'un candidat démocrate, vraisemblablement Joe Biden,
03:30 gagnera en Californie en novembre prochain. Ce sera une énorme surprise si ce n'était pas le cas.
03:35 En 2020, Joe Biden avait remporté la Californie avec 63% des voix, une avance très confortable,
03:41 mais pas non plus un rat de marée.
03:44 Voilà pour ce décryptage depuis la Californie.
03:47 Armel Loé Kipialla a parlé de Nikki Haley à l'instant, écrasée en Californie.
03:52 Toutefois, vous le rappeliez, elle a remporté le Vermont.
03:54 C'est une surprise, même si ce n'est bien sûr pas un État stratégiquement très important dans ce scrutin.
04:02 Et d'aucuns de vous posez cette question, pourquoi est-ce que Nikki Haley,
04:06 qui n'a aucune chance de remporter à priori l'investiture républicaine, ne lâche pas l'affaire ?
04:11 Pour plusieurs raisons, vraisemblablement.
04:14 Je pense qu'en termes de politique intérieure, sa volonté, quand même,
04:17 c'est de dire qu'elle aura été présente et qu'elle aura tout fait,
04:21 et qu'elle s'est battue sur l'ensemble des États, avec des exceptions parfois.
04:27 Je parlais tout à l'heure de la Virginie ou du Maine, où elle aurait pu l'emporter.
04:31 L'État de Washington, où finalement elle a eu moins d'élus que ce qu'elle aurait pu avoir.
04:35 Ou tout simplement la Caroline du Nord, où on savait qu'elle était en bisbille avec le gouverneur
04:40 et donc avec une partie des électeurs.
04:42 Mais comme c'est son État, elle aurait effectivement aussi pu faire un exploit,
04:47 qu'on n'aurait pas forcément attendu, mais avec une vraie réussite.
04:50 Mais certainement la volonté d'aller jusqu'au bout,
04:53 parce qu'elle représente effectivement ces républicains modérés,
04:56 qu'elle représente un courant autre à Donald Trump, qui finalement n'existe pas aujourd'hui.
05:01 Et qui est, comment est-ce qu'on est dans une position qui est une position conservatrice,
05:06 et quand on est dans une position souverainiste, où on parle effectivement aussi de l'Amérique et des Américains,
05:11 où on parle des problèmes réellement, qui sont les problèmes aujourd'hui d'avoir des hôpitaux,
05:17 d'avoir des routes convectes, d'avoir du travail, etc.
05:20 Et donc elle veut rester dans cette bataille.
05:23 Derrière, il y a aussi peut-être une connaissance professionnelle.
05:26 Elle a été l'ambassadrice qui était représentée des Nations Unies au Conseil de sécurité.
05:32 Donc c'est un moment où vous êtes proche du président américain,
05:36 parce que lorsque vous représentez au Conseil de sécurité,
05:39 vous avez forcément des interactions très fines sur la volonté américaine d'un certain nombre de dossiers.
05:44 Peut-être que derrière, elle en a aussi une acrimonie par rapport au personnage.
05:48 Et on est dans cette course, effectivement, jusqu'au bout,
05:51 avec une Nickelé qui finalement voulait porter un autre étendard.
05:55 Et c'est peut-être là où elle a raté, finalement,
05:57 c'est qu'on se rend compte que l'étendard qu'elle voulait porter,
06:00 même s'il est officiellement soutenu par un certain nombre de personnes,
06:03 finalement dans les votes, il est du bout des lèvres.
06:05 D'ailleurs, la politique américaine est ainsi faite qu'il n'est pas impossible
06:08 que dans l'éventuelle réélection de Donald Trump,
06:11 Nickelé fasse partie de la garde rapprochée du président républicain.
06:16 On en reparlera bien sûr.
06:17 Et puis, Nickelé, et ça on en reparlera, Armel, dans la deuxième partie de Parlons-en,
06:20 fait aussi un calcul politique avec le calendrier judiciaire de Donald Trump.
06:24 Petit teaser pour ce qui va suivre tout à l'heure.
06:26 Merci, Armel et à toute.