Extrait exclusif de l'émission «Chez Jordan» avec Dominique Tapie qui sera diffusé ce lundi 11 mars 2024, à 9h15, sur C8, dans lequel elle s’exprime sur les 15 millions d’arriérés fiscaux exigés par l’État.
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00:00 -Est-ce que vous avez déjà pensé à ce jour où vous pourriez
00:03 aller en prison ?
00:05 -Je vois pas pourquoi. Moi, j'ai rien fait.
00:08 -Je vous parle de l'actualité, évidemment.
00:11 On dit que vous devez une somme de 15 millions d'euros.
00:14 -Ca, c'est rien. C'est les impôts. Ca vient de sortir.
00:18 Et le reste, c'est les intérêts, c'est 649.
00:23 Je vais vous dire, il y a un moment, à mon âge...
00:27 Comment voulez-vous ? Je compte plus.
00:30 -Vous comptez plus ? Vous avez appris ça...
00:33 -J'ai appris ça hier soir.
00:35 -Quelle a été votre réaction ? -Je suis tombée des nues.
00:39 En plus, moi, je connaissais rien
00:41 à toutes les affaires, les procès.
00:46 Bon, alors, il y a un procès sur...
00:48 J'ai un liquidateur. Je pense que le liquidateur
00:51 va faire son travail. -Ca vous effraie ?
00:54 -Mais... Ca reste...
00:59 Tellement incroyable...
01:02 -C'est fou, la somme.
01:04 -Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
01:07 -Vous me parlez de 1200 euros de retraite.
01:09 Je vous parle de 15 millions d'euros à donner.
01:12 -Est-ce qu'on va en prison ? -Quand on doit des dettes ?
01:16 -Je sais rien. C'est pas moi qui dois les dettes.
01:19 C'était mon mari. Pourquoi est-ce que la femme
01:21 est responsable des dettes de son mari ?
01:24 Ca, c'est pas normal. On est encore régi par le code Napoléon.
01:28 Joséphine a fait des bêtises, mais on le paye encore, nous.
01:31 -Vous, qui avez tant d'amis dans le milieu de la politique,
01:35 il est impossible de passer au travers de ça ?
01:37 De régler ce problème ? -C'est passé au Conseil d'Etat.
01:41 Mais je vous dis, je suis pas au courant du quart de...
01:46 Il y a peut-être encore autre chose qui va sortir, je sais pas.
01:49 -Ca vous fait peur ? -Pas du tout.
01:52 Mais ça peut même pas me faire peur, puisque je suis pas solvable.
01:56 Il reste encore des tas de biens à vendre.
01:59 Moi, je vais vous dire, j'avais un petit appartement
02:02 dont j'avais hérité à 25 ans de ma grand-mère.
02:05 Bernard n'avait rien à voir, nous n'étions pas mariés.
02:08 Dans cet appartement, j'y ai logé ma grand-mère maternelle.
02:12 On me l'a vendue, là, il y a 6 mois.
02:16 Ca n'avait rien à voir. -Vous l'avez vendue
02:19 et vous avez rien demandé ? -Rien.
02:21 Et tout va partir comme ça. -Tout va partir comme ça.
02:24 -Comme... Mais bon... -Vous hallucinez, en fait.
02:28 -Oui. Oui.
02:29 -Si vous pouviez dire quelque chose à l'Etat,
02:32 qui vous demande cet argent-là, vous leur diriez quoi ?
02:36 -Qu'il ferait bien de regarder un peu le début de l'affaire,
02:40 le crédit Lyonnais, où mon mari a été spolié, volé,
02:46 et qu'on me demande maintenant des intérêts,
02:48 de payer des intérêts, pas la somme,
02:51 parce que la somme qu'il avait touchée lors de l'arbitrage
02:54 a été remboursée avec 3 actifs
02:57 qui ont comblé plus que la somme qu'il a touchée.
03:00 Donc ça, il faut...
03:02 C'est pas normal.
03:04 Et là, les 10 millions... 15 ? Non, c'est 15.
03:07 -15 millions. -Vous vous rendez compte
03:10 que c'est sur des impôts de 89, 90...
03:13 Non, mais ça fait 35 ou 40 ans, on vient me réclamer un mois.
03:18 Moi, j'ai jamais rempli une fiche.
03:22 Mon mari avait un comptable. Je m'en suis jamais occupée.
03:26 -Vous avez pensé, un jour,
03:28 à en finir avec la vie, Dominique ?
03:31 -Si. Si.
03:32 À un moment, quand je me suis retrouvée, justement,
03:36 au Saint-Père, et qu'on était en train de tout prendre,
03:42 tout sous-peser, combien ça va coûter,
03:45 combien on va vendre...
03:46 Bon, le matériel, on fiche.
03:50 Mais je savais pas où aller.
03:52 C'est là où Jean-Louis a été extraordinaire.
03:55 Et...
03:56 Et j'en avais marre.
03:58 J'en avais marre du matin au soir.
04:01 J'avais des commissaires-priseurs qui épluchaient tout.
04:05 J'avais mes chiens.
04:08 J'avais trois chiens. Il y en avait un que je pouvais pas garder.
04:11 -Vous avez eu votre idée noire. -Oui.
04:14 J'étais tellement fatiguée.
04:17 J'arrivais pas à dormir, parce que tout ça...
04:20 Et là, j'en voulais à Bernard.
04:22 Je lui en voulais, de me retrouver dans cette situation.
04:26 Et... Bon, bah, j'ai tenu.
04:29 -Mais c'est pas passé loin, quand même.
04:32 -J'avais envie de dormir, de plus penser.
04:34 -C'est marrant. C'est ce qu'a dit Isabel Balkany
04:37 quand elle a pris des médicaments.
04:39 -Il y a un moment où vous êtes tellement submergée
04:43 par les émotions, les informations...
04:45 -Prendre des médocs et dormir. -Voilà.
04:47 -Vous l'avez fait ? -Oui.
04:49 C'est la première fois de ma vie que j'ai pris des cachets pour dormir.
04:53 -Si vous pouviez le recroiser,
04:55 Dominique Tapie, votre mari, Bernard Tapie,
04:59 là, maintenant, à cet instant précis,
05:01 vous l'aviez devant vous, qu'est-ce que vous lui diriez ?
05:04 -On vient de parler de ça, donc je suis un peu énervée.
05:08 Non, mais je lui dirais qu'il m'a quand même fait...
05:12 Il a fait du mieux qu'il a pu.
05:15 Il voulait m'épater, vous savez, ça a été ses mots.
05:18 "Je voulais t'épater, mais j'en demandais pas tant."
05:22 -Mais je t'aime quand même, Bernard.
05:25 -Ah ben oui.
05:26 Oui, bien sûr. Bien sûr. -Merci beaucoup, Dominique.
05:30 -Merci à vous.
05:31 [Musique]
05:34 [SILENCE]