Nicolas Nordman, adjoint à la maire de Paris en charge de la sécurité
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00:00 Nicolas Normand avec nous, bonjour.
00:02 Vous êtes l'adjoint de la sécurité de la ville de Paris, vous avez beaucoup de dossiers sur votre bureau en ce moment.
00:08 D'abord revenons sur cette cérémonie d'ouverture, ce plan de sécurisation détaillé hier par le ministre de l'Intérieur.
00:14 Une jauge revue drastiquement à la baisse, on le redit 326 000 spectateurs dont 222 000 sur invitation.
00:21 C'est quasi deux fois moins que les premières prévisions, est-ce que c'est plus raisonnable ?
00:25 Écoutez, c'est peut-être deux fois moins que les précédentes prévisions mais c'est quatre fois plus qu'un stade de France.
00:30 Et donc on aura une cérémonie finalement inédite avec du public très nombreux qui va pouvoir assister à ce qui sera une belle fête.
00:38 Et pour que la fête soit belle, il faut évidemment que les conditions de sécurité soient assurées.
00:43 Et donc en effet, il semble raisonnable de pouvoir modérer la participation du public.
00:48 Mais j'ajoute quand même qu'il y aura du public sur les berges de Seine, il y aura aussi du public sur tous les sites
00:54 que nous allons organiser dans tous les arrondissements parisiens avec des écrans géants
00:58 pour permettre au nombre de personnes le plus important de participer à cette belle fête.
01:03 C'était trop risqué, 600 000 personnes, les estimations de départ ?
01:08 Si on ne l'avait pas fait, on nous aurait peut-être reproché de dire qu'on prend des risques inconsidérés.
01:13 Ça vous enlève une épine du pied justement qu'on réduise cette jauge ?
01:16 Nous travaillons vous savez de façon parfaitement alignée avec le préfet de police, avec le ministre de l'Intérieur.
01:22 Et c'est vrai qu'au fur et à mesure que l'événement approche, des décisions comme celle-là sont prises
01:27 pour pouvoir évidemment assurer de la manière la plus certaine possible la sécurité.
01:32 Et donc nous sommes évidemment parfaitement alignés, nous travaillons main dans la main avec les autorités de l'État
01:37 pour que ce soit une belle fête réussie.
01:39 La police municipale de Paris est mobilisée, 2000 policiers mobilisés.
01:44 Ils vont jouer quel rôle dans cette cérémonie, dans cette sécurisation ?
01:47 Alors d'abord ils vont jouer un rôle très important pendant toute la période des Jeux Olympiques.
01:51 Ils seront mobilisés partout à Paris pour assurer évidemment le travail quotidien,
01:56 pour faire en sorte que les milliers, millions de spectateurs qui vont venir à Paris
02:00 puissent évidemment être là en toute sécurité.
02:03 Ils seront aussi mobilisés pour la cérémonie d'ouverture,
02:06 en amont parce qu'il y a des enlèvements de véhicules à faire pour pouvoir permettre au public d'arriver.
02:12 Il y a aussi des patrouilles dynamiques qu'il faut réaliser pour pouvoir assurer une présence aussi en lien,
02:18 bien entendu avec les forces de sécurité de l'État.
02:21 Nous sommes en train de travailler en ce moment, en lien avec le préfet de police,
02:25 à la mobilisation de nos agents et on en saura plus dans les semaines qui viennent.
02:30 Vous n'avez pas encore tous les détails, est-ce qu'ils vont filtrer, est-ce qu'ils vont scanner les QR codes
02:34 pour asséder au périmètre de sécurité ?
02:36 C'est plutôt du ressort de la sécurité privée, notamment les fouilles, les palpations de sécurité
02:42 à l'entrée de la cérémonie d'ouverture.
02:44 Mais je vous dis, pour l'instant, nous sommes en train de travailler pour déterminer de manière extrêmement précise
02:49 le rôle et les missions de nos policiers municipaux qui seront présents.
02:52 Ils sont tous mobilisés, les policiers municipaux de la ville de Paris ?
02:55 Ah oui, nous voulons un maximum de policiers présents.
02:57 Réquisitionnés tous ?
02:58 Réquisitionnés non, il y a un vrai volontarisme de nos agents pour pouvoir participer
03:03 à ce qui est quand même un événement inédit, exceptionnel.
03:06 Et donc, pour l'instant, nos agents sont là et font acte de présence même pendant leur congé.
03:11 Ils ont des compensations ?
03:13 Alors oui, nous sommes en train d'y travailler. La maire de Paris l'a annoncé.
03:17 Il y aura des compensations financières pour la présence pendant une période qui est habituellement une période de congé.
03:23 Nicolas Norman, une cérémonie d'ouverture gratuite, mais sur invitation finalement.
03:27 Ce ne sont plus des jeux ouverts à tous, populaires comme on l'avait promis.
03:32 Vous allez pouvoir distribuer des billets, vous la mairie de Paris.
03:35 Est-ce que vous savez combien ? Est-ce que vous savez à qui ? Et comment vous allez faire votre choix ?
03:38 Alors les choses sont en train d'être déterminées, définies.
03:41 Les annonces du ministre de l'Intérieur datent d'hier.
03:44 Donc oui, nous allons pouvoir disposer d'invitations.
03:48 Et nous voulons que ces invitations puissent profiter finalement aux forces vives parisiennes,
03:52 à la jeunesse, dans les clubs sportifs, mais aussi via les mairies d'arrondissement.
03:58 Et on va faire en sorte qu'un maximum de parisiennes et de parisiens puissent participer à cette belle fête.
04:03 Est-ce qu'on peut venir vous voir en disant "moi j'en veux une" ?
04:07 Vous pouvez venir nous voir.
04:10 On va mettre en place des dispositifs, notamment pour permettre de solliciter ces places.
04:17 Je ne crois pas que ce soit une démarche individuelle vis-à-vis d'un élu.
04:21 On va essayer de faire en sorte que les choses se fassent de la manière la plus simple possible et la plus lisible possible.
04:26 Ça vous stresse quand même, ces JO ? On approche, on approche, on est à 5 mois.
04:31 On est déterminé, on y travaille beaucoup, on veut que la fête soit réussie.
04:36 Dans mon secteur, évidemment, sur le sujet de la sécurité, il y a des enjeux qui sont extrêmement forts.
04:42 Vous me disiez que vous étiez fatigué.
04:44 Mais le travail que nous menons doit nous permettre qu'il n'y ait pas de problème de sécurité,
04:49 et que la fête soit belle et réussie.
04:51 Justement, en parlant de sécurité, Anne Hidalgo a demandé une enquête sur la sécurité numérique
04:56 après le vol de cette clé USB dans un train contenant des notes personnelles sur ses plans de sécurisation.
05:03 Elle en est où cette enquête ?
05:05 Vous savez, on est sur un sujet qui est assez éruptif.
05:09 C'est-à-dire, dès qu'on parle JO et qu'on a un incident comme celui-là, tout de suite les choses sont très médiatisées.
05:17 La réalité de cette affaire, c'est qu'il n'y avait pas de plan sensible de déploiement des forces de sécurité,
05:23 comme ça a été dit à un moment donné.
05:25 Je pense qu'il faut raison garder.
05:28 Toute personne qui travaille sur les JO ne détient pas des informations ultra-sensibles.
05:33 Elles sont finalement très peu à les détenir.
05:36 Donc vraiment, je crois qu'il faut raison garder dans ce type d'affaires.
05:39 Mais la maire a quand même lancé une enquête sur la sécurité numérique.
05:42 Bien sûr, parce qu'il y a des mesures que chacun doit pouvoir respecter,
05:47 notamment pour ne pas sortir un certain nombre d'éléments.
05:50 Bon, pour l'instant l'enquête est en cours.
05:53 Je n'ai pas d'éléments plus précis à vous apporter.
05:56 Et un dernier mot sur les réunions publiques en cours que vous menez avec le préfet de police de Paris,
06:01 auprès des habitants justement sur ces périmètres de sécurité.
06:05 Il y a beaucoup, beaucoup de monde, beaucoup de questions.
06:07 Vous arrivez à apporter des réponses ?
06:09 Ça se passe bien ?
06:10 Ça se passe très bien. C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de curiosités,
06:13 beaucoup d'interrogations, beaucoup d'appréhensions parfois.
06:16 Parce qu'on a présenté, le préfet de police a présenté des périmètres de sécurité autour des sites JO.
06:21 Et donc évidemment, chacun se pose la question,
06:23 comment je vais pouvoir aller faire mes courses, aller au travail,
06:27 pouvoir participer à la vie culturelle.
06:29 Donc on répond à toutes ces questions.
06:32 Et finalement, je pense que les gens sont plutôt rassurés.
06:35 D'abord parce qu'on indique à chaque fois que les périmètres de sécurité,
06:39 ils vont concerner finalement que les véhicules, les personnes motorisées,
06:43 donc quand on sera à pied ou à vélo,
06:45 on pourra pénétrer dans les différents périmètres de sécurité.
06:48 Pour celles et ceux qui doivent y pénétrer avec des véhicules,
06:52 notamment pour des questions de santé, de soins, pour pouvoir faire des travaux,
06:56 il y a des exceptions qui sont prévues.
06:58 Et donc quand on apporte ces éléments de réponse, je crois que les gens sont plutôt rassurés.
07:03 Nicolas Norman, il y a un autre gros sujet, un autre dossier de sécurité en ce moment,
07:08 pour vous ce sont ces alertes RICS à Paris,
07:11 une expédition punitive à coup de marteau lundi,
07:14 le fléau des RICS, des violences chez nos jeunes.
07:17 On en parle aussi, on vous fait réagir ce matin.
07:19 N'hésitez pas à nous appeler 0142 30 10 10.
07:22 Est-ce que vous trouvez que les jeunes sont de plus en plus violents ?
07:24 Quelle solution ?
07:25 Nicolas Norman, on en parle avec vous.
07:27 Est-ce que ça vous inquiète, cette violence des jeunes ?
07:29 Est-ce qu'on est passé des coups de poing au coup de marteau ?
07:32 Ecoutez, malheureusement, c'est pas nouveau.
07:35 On a depuis quelques années d'ailleurs, pas qu'à Paris,
07:39 beaucoup aussi en région, même de France,
07:42 des semaines de RICS, de bagarres violentes,
07:45 parfois dramatiques, avec des conséquences dramatiques entre jeunes.
07:48 On avait eu plutôt une forme de stabilisation,
07:52 voire une décrue des RICS depuis maintenant quelques années,
07:55 parce qu'il y a une mobilisation extrêmement forte de tous les acteurs,
07:58 à la fois pour pouvoir réagir à chaud,
08:01 avec des boucles d'informations qui permettent à tous les acteurs
08:05 d'aller sur le terrain au moment où il y a des coups de chaud.
08:08 Et justement, elles sont suffisantes, ces boucles de mails ?
08:11 Des actions aussi de long terme, de prévention.
08:14 On avait plutôt eu l'impression et dans la réalité,
08:17 le sentiment que les choses diminuaient.
08:20 Mais il faut être en permanence en vigilance,
08:23 en permanence mobilisé.
08:25 Il y a un regain de tension ces derniers temps ?
08:27 En effet, il y a ces derniers, depuis le début de l'année 2024,
08:30 un certain regain de tension.
08:32 Ça nous impose de maintenir nos efforts.
08:35 Vous l'expliquez comment ?
08:37 Par nature, le phénomène des RICS est assez peu explicable.
08:41 Ce sont des jeunes qui s'affrontent,
08:44 parfois sur des motifs extrêmement futiles,
08:46 pour des motifs que nous ne comprenons pas, nous parfois, les adultes.
08:50 On n'en sait plus d'ailleurs sur cette expédition punitive dans le marais.
08:53 Ça s'organise sur les réseaux sociaux, et donc c'est par nature imprévisible.
08:56 Alors c'est vrai qu'il y a une forme de recrudescence ces derniers jours.
09:01 En même temps, je pense qu'il faut continuer les actions de prévention,
09:06 de mobilisation de tous les acteurs.
09:08 Moi je crois qu'on peut réduire évidemment ce phénomène.
09:11 Justement, les solutions, c'est la question qui revient à chaque fois,
09:15 qu'on pose à chaque fois.
09:16 On a l'impression qu'on n'a pas vraiment de réponse.
09:18 Est-ce que des initiatives comme dans le 20ème,
09:21 d'organiser des tournois interquartiers, des séjours,
09:23 on mélange les bandes rivales, ce serait plutôt ça la solution ?
09:27 Moi je crois que la solution, en effet, c'est la prévention.
09:30 On a depuis maintenant quelques années,
09:34 une mobilisation très importante autour d'un plan de prévention d'ERICS à Paris,
09:39 avec beaucoup d'actions qui sont menées,
09:41 des rencontres sportives entre jeunes,
09:43 du travail autour de projets culturels,
09:46 même des projets de radio,
09:48 qui ont été menés par des groupes de jeunes,
09:50 parfois venant de quartiers différents.
09:52 C'est vrai que la rencontre permet de réduire très considérablement les tensions,
09:58 donc il faut continuer.
09:59 On n'est jamais à l'abri que ce phénomène puisse resurgir,
10:03 comme ça a été le cas ces derniers jours.
10:05 Et donc il faut bien sûr que l'ensemble des acteurs,
10:08 les associations, mais aussi la police, la justice,
10:10 que tout le monde puisse être mobilisé,
10:12 pour pouvoir évidemment lutter contre ce phénomène.
10:16 Une autre image forte à marquer la semaine dernière,
10:20 ce proviseur du lycée Ravel à Paris,
10:23 menacé de mort pour avoir demandé à une élève de retirer son voile.
10:26 On entend aussi les proviseurs de plus en plus,
10:29 la parole se libère, ils se sont mobilisés lundi,
10:32 c'est assez rare,
10:33 pour dénoncer justement ce climat de menaces, de violences.
10:37 Est-ce qu'ils vous sollicitent beaucoup ?
10:39 Est-ce que ça aussi c'est un dossier pour vous ?
10:41 Et est-ce que ça vous inquiète ?
10:43 Moi je crois qu'il faut évidemment les soutenir,
10:45 et il faut soutenir les enseignants qui sont,
10:49 et malheureusement, confrontés à une violence qui n'est pas acceptable.
10:54 Donc bien sûr la hiérarchie de l'éducation nationale doit le faire,
10:58 bien sûr nous, nous les soutenons également,
11:01 mais bien entendu il faut que ces actes soient évidemment réprimés,
11:07 nous ne pouvons pas accepter que des enseignants,
11:10 au sein d'un établissement scolaire, puissent être menacés.
11:13 Et qu'est-ce que vous pouvez faire vous ?
11:15 Qu'est-ce qu'on peut faire nous ?
11:17 Nous on n'est pas acteurs à l'intérieur des établissements scolaires,
11:21 on a toute une série d'actions,
11:23 je vous parlais à l'instant de tout ce que nous faisons en termes de prévention,
11:26 avec les acteurs associatifs, avec les clubs de prévention,
11:29 avec nos médiateurs, nous avons nos médiateurs,
11:32 vous en avez interrogé un tout à l'heure,
11:35 nous avons une équipe parisienne de médiation,
11:37 ils vont à la sortie des établissements scolaires,
11:39 pour pouvoir évidemment prendre en charge,
11:41 discuter avec un certain nombre de jeunes,
11:43 d'ailleurs je profite de dire que nous allons renforcer ces équipes de médiateurs,
11:47 notamment dans les arrondissements,
11:49 puisque nous avons une équipe parisienne,
11:51 mais nous voulons aussi qu'il y ait dans les arrondissements parisiens,
11:54 et notamment les arrondissements où il y a ces phénomènes de risque,
11:57 parfois de violence, aux sorties des établissements scolaires,
12:00 qu'il y ait aussi des équipes dédiées,
12:02 et donc nous allons dans les prochains jours,
12:04 renforcer ces équipes d'arrondissement.
12:06 Nicolas Norman, la mairie de Paris,
12:08 perquisitionnée hier dans l'affaire du voyage à Tahiti,
12:10 Dany Dalgaux, tout est normal, pas de crainte ?
12:13 Vous avez remis des documents ?
12:14 Écoutez, la ville de Paris a dit qu'elle se mettait à disposition de la justice,
12:19 tous les documents avaient été donnés,
12:21 tous ceux qui ont été sollicités l'ont été,
12:24 non, aucune crainte particulière,
12:26 la commission de déontologie avait dit qu'il n'y avait pas
12:29 de problème déontologique par rapport à ce déplacement,
12:32 donc je pense que la justice évidemment l'établira.
12:35 Merci beaucoup Nicolas Norman d'avoir été avec nous ce matin,
12:38 vous avez célébré la victoire du PSG hier soir,
12:40 ou vous étiez trop occupé sur le plan de sécurisation des JO ?
12:43 Je regarde ça de loin, mais oui évidemment, je célèbre la victoire du PSG.