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00:00 Notre maison s'est fissurée principalement sur cette façade.
00:03 Ça continue sur ce pignon-là.
00:04 C'est pour ça qu'on a dû étayer des deux côtés
00:06 pour vraiment maintenir l'angle et être de nouveau en sécurité.
00:10 Ces inquiétantes fissures sont apparues sur la façade de cette maison en 2020.
00:13 Elles se relient à une forte période de sécheresse qu'a connue l'Oise cet été-là.
00:17 C'est un phénomène de plus en plus fréquent dans ce département
00:20 et plus généralement en France,
00:21 qui laisse Mera et Aurélien complètement démunis
00:23 car ils n'arrivent pas à se faire indemniser par leur assurance.
00:26 En réalité, 2020, quand on est rentré de congé,
00:28 on s'est rendu compte, en rentrant dans notre salon,
00:30 qu'il y avait une grosse fissure qui laissait passer l'air entre le mur et le plafond.
00:34 À l'extérieur, on a constaté que finalement,
00:36 il y avait des fissures encore plus impressionnantes,
00:38 sur deux façades principalement.
00:40 On a été tout de suite inquiets, c'était assez impressionnant.
00:42 On a eu peur que ça s'aggrave et que ça continue.
00:45 Sachant qu'on avait à l'époque deux enfants en bas âge.
00:48 On a fait intervenir un expert et l'expert a été lui aussi très alarmiste
00:52 et nous a conseillé d'agir très vite pour consolider la maison,
00:55 soit de déménager rapidement.
00:57 Il nous a même précisé de ne pas rester trop dans le salon.
00:59 Donc oui, on était très inquiets.
01:01 Il pouvait y avoir un effondrement sur un des deux côtés du mur.
01:03 Ça séparait à différents endroits.
01:05 À partir du moment où vous avez la fissure, c'est que ça a lâché.
01:07 D'accord.
01:08 Alors, ça peut être dû à différents facteurs et principalement,
01:12 des phénomènes de tassement.
01:13 Et ces phénomènes de tassement peuvent être justement liés
01:16 à un phénomène de retrait gonflement.
01:18 C'est lié aux conditions hydriques du sol.
01:21 En période plutôt hivernale, pluvieuse, ça va se gonfler en eau.
01:24 Et en période plutôt estivale, ça va sécher.
01:27 Si on est sur des fortes sécheresses,
01:28 il va y avoir ce qu'on appelle une dessiccation des sols.
01:31 Et les sols vont se rétracter.
01:32 Et quand ils vont se rétracter, ils vont disparaître de sous la fondation.
01:35 Donc s'ils disparaissent de sous la fondation, la maison,
01:37 étant ce qu'elle est, elle a besoin de s'appuyer quelque part.
01:40 Elle va descendre.
01:41 Alors, le phénomène de retrait gonflement est lié au changement climatique
01:44 dans sa fréquence.
01:45 Et ces dernières années, notamment en 2017, 2019 et 2020,
01:50 on a eu des périodes plus intenses en période pluvieuse en hiver
01:54 et en sécheresse en été.
01:56 Ce qui a beaucoup modifié les sols et du coup beaucoup plus impacté nos régions.
02:01 On a un nettayage sur chaque côté de la maison.
02:04 Il empêche que la façade, elle penche vers la terrasse,
02:07 qu'elle se fissure plus.
02:08 Donc pour l'instant, il n'y a plus d'inquiétude,
02:10 mais ce n'est pas non plus la meilleure solution pour le futur.
02:12 Donc si on veut avancer, il faut qu'on fasse des travaux de reprise en sous-oeuvre.
02:16 D'importants travaux sont nécessaires pour sauver la maison.
02:19 Les experts les estiment à environ 100 000 euros.
02:21 Mais le problème, c'est que pour qu'ils soient pris en charge par les assurances,
02:24 la commune de Mera et Aurélien doit impérativement être reconnue
02:27 en état de catastrophe naturelle.
02:29 Mais ce classement a été refusé plusieurs fois par les autorités.
02:32 En février, le dernier recours déposé par le couple a été débouté.
02:35 On est aujourd'hui complètement démunis.
02:39 On ne comprend pas la décision malgré nos recours.
02:42 On se retrouve dans une impasse au pied du mur et on ne sait plus quoi faire.
02:45 Il faut savoir que la commune d'à côté, qui est à 3 kilomètres,
02:48 a été reconnue, elle, en catastrophe naturelle.
02:50 On a eu la même météo sur l'été.
02:52 Donc, ça nous paraît complètement incohérent.
02:56 Ces dernières années, 50% des demandes de reconnaissance de catastrophes naturelles
03:00 ont été rejetées selon la Cour des comptes.
03:02 La prise en charge par le régime catastrophe naturelle
03:04 s'avère inadaptée au retrait gonflement des argiles,
03:08 compte tenu des spécificités de ce risque naturel
03:10 par rapport aux autres phénomènes couverts par le régime et aux sinistres engendrés.
03:14 Cette situation entraîne incompréhension et sentiment d'injustice chez les sinistrés.
03:19 Il faut aussi qu'il y ait un gros travail sur cette demande de catastrophes naturelles
03:23 où aujourd'hui, je pense qu'on n'est pas assez pris en considération,
03:26 que quand ils étudient notre cas,
03:28 ils doivent passer 20 à 30 secondes à tout casser sur le dossier
03:31 et ils ne se rendent pas compte des désordres qu'ils ont causés.
03:34 Oui, c'est lourd à porter.
03:36 C'est des nuits à ne pas dormir, à réfléchir tout le temps à cette situation.
03:41 Et puis moi, en janvier 2023, ça m'a coûté un AVC où j'ai été hospitalisé.
03:46 Puis après, j'ai dû être opéré du cœur.
03:48 Je n'avais pas du tout de facteur.
03:49 Je pense que oui, le stress est en grande partie lié à cet AVC.
03:53 Ça a remis en cause beaucoup de projets personnels,
03:57 entre autres pour être un peu plus précis, notre mariage.
04:00 On devait se marier, on a dû le décaler deux fois
04:01 parce que les économies qu'on avait mis de côté pour notre mariage sont parties dans l'étayage.
04:05 Ça remettait en cause tout un projet de vie finalement.
04:09 Aujourd'hui, clairement, on n'a pas les 100 000 euros
04:12 et on ne sait pas comment on les aura malgré qu'on travaille tous les deux.
04:14 Du coup, il a été créé pour nous une cagnotte litchi
04:18 pour tenter de lancer un appel à la solidarité et recueillir,
04:21 même si c'est euro par euro, essayer de recueillir les fonds
04:26 pour regagner en sérénité et en confort de vie.
04:31 On a l'espoir que les choses bougent pour les personnes
04:33 qui se retrouveront dans la même situation que nous,
04:35 qui risquent d'arriver de plus en plus fréquemment.
04:37 [Musique]