108 milliards d'euros, c'est le coût liés aux incident climatiques pour les assureurs dans le monde. Un chiffre à la hausse depuis plusieurs années. Problème : les assureurs ne peuvent plus tout indemniser. - L'édito Eco de Guillaume Paul, du mercredi 31 octobre, sur BFMTV.
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00:00On parle des inondations en Espagne, Guillaume, mais le dérèglement climatique a un coût qui est mondial et qui est de plus en plus élevé ?
00:07Ah bah ça c'est une réalité, le dérèglement climatique coûte de plus en plus cher au plan mondial aux assureurs et aux assurés que nous sommes tous, et ça va être de pire en pire.
00:15Déjà je vais sortir un petit tableau qui concerne la France. Je vous ai déjà montré ces chiffres en fait, c'est la façon dont les conséquences du dérèglement climatique,
00:24décennie après décennie, ont coûté de plus en plus cher aux assureurs français. Vous voyez, aux années 90, on était en moyenne sur une facture par an de 2 milliards d'euros pour les assureurs.
00:33Année 2000, vous voyez, on monte à 3 milliards d'euros par an moyenne. Dès 2015, on est monté à 4 milliards et demi, et alors le record l'an dernier, on est monté d'un seul coup, ça va vite à 6 milliards et demi.
00:45Donc vous voyez, ça va de plus en plus vite, ça coûte de plus en plus cher aux assureurs et donc aux assurés que nous sommes tous, qui payons des primes de plus en plus élevées malheureusement, c'est ça la situation aujourd'hui.
00:55Et ça va continuer évidemment dans les prochaines années.
00:57Ça c'est pour la France ou au plan mondial ?
00:59Alors au plan mondial, je rends la ressentie des chiffres qui sont absolument cataclysmiques. On a retrouvé une étude qui nous dit que l'an dernier, alors en cumulé, les assureurs du monde entier ont indemnisé l'équivalent de 108 milliards de dollars de dégâts dans le monde.
01:13Et les auteurs de cette étude vous disent ne vous faites pas d'illusions, c'est une facture qui risque de doubler d'ici les 10 prochaines années parce qu'on voit bien ce qui se passe.
01:21Il y a de plus en plus d'incidents climatiques, ils sont de plus en plus fréquents, de plus en plus imprévisibles, de plus en plus violents.
01:27Donc le sujet c'est ça, c'est que oui la facture va augmenter, mais l'autre sujet derrière c'est, même si la facture augmente, est-ce que les assureurs ne vont pas continuer à indemniser de moins en moins ?
01:37Est-ce qu'ils ne vont pas continuer parce qu'en fait ça a déjà commencé ?
01:39Je vous disais l'an dernier, les assureurs du monde entier ont indemnisé l'équivalent de 108 milliards de dollars de dégâts.
01:45Oui mais vous savez à combien étaient estimés en réalité ces dégâts ?
01:48Voyez le chiffre, 280 milliards.
01:51C'est-à-dire qu'on a compris, ça y est, les assureurs ont déjà en partie lâché une partie du problème parce qu'ils ne peuvent plus assurer tout ce que coûte le réchauffement climatique.
01:59C'est même pas une question de tarifs, même si on disait demain vous doublez, vous triplez, vous quadruplez les tarifs pour les particuliers, ça ne change rien à l'histoire malheureusement, c'est ça l'histoire.
02:07Donc il faut se faire une raison, les assureurs vont assurer de moins en moins.
02:10Le système assurantiel est à bout de souffle, donc de moins en moins les assureurs vont assurer.
02:15J'ai deux grands oui à ma droite et à ma gauche.
02:17Oui mais c'est comme ça, l'exemple le plus emblématique c'est l'assurance habitation.
02:21Vous savez qu'en France, on est en train d'élaborer une cartographie qui va petit à petit clairement identifier les zones d'habitation à risque.
02:31Les zones où acheter une maison sera toujours possible mais ne sera plus assurée, soit parce qu'on sera sur une zone à fort risque d'inondation, soit à fort risque de sécheresse avec des lézards dans le mur et dans le toit qui pourraient faire s'effondrer la maison.
02:46Ces zones, c'est un terme avec lequel on va devoir se familiariser, ça sera ce qu'on appelle les déserts assuranciels.
02:53Ça voudra dire qu'il sera toujours possible d'acheter un logement dans ces zones mais sans assurance à la clé, donc quelque part à ces risques épérés.
03:02Merci.